La décision a été repoussée au plus tard au 10 janvier 2024 : le gendarme des marchés américains, la Securities and Exchange Commission (SEC), se donne encore un peu de temps avant de rendre son verdict sur l’enregistrement d’un ETF spot (c’est-à-dire détenant directement l’actif en sous-jacent) bitcoin. Du moins, cette annonce de mardi, vaut pour le produit commun d’Ark et 21Shares, mais il faut présumer qu’il en sera de même pour les autres, dont celui de BlackRock.
« La Commission estime qu'il convient de fixer un délai plus long avant de publier une ordonnance approuvant ou désapprouvant le changement de règle proposé, afin de disposer de suffisamment de temps pour examiner [la demande] », écrit la SEC. Mais elle ne semble plus avoir de joker cette fois, alors qu’elle avait déjà repoussé une première fois son verdict.
Tout ou rien
Plusieurs commentateurs s’attendent à ce qu’elle donne sa décision pour tous les ETF le même jour, sinon elle risquerait d’en favoriser un au détriment des autres. La SEC s’oppose à leur enregistrement depuis des années, mais elle n’aura sans doute plus le choix. Une décision de justice, à la fin de l’été, a donné raison à Grayscale (un autre émetteur), qui avait demandé un enregistrement d’ETF bitcoin spot.
2024 s’ouvrirait alors sous de bons auspices pour les cryptomonnaies. Quelques mois plus tard, en avril, le nouveau halving (division par deux de la récompense attribuée aux mineurs) sur la blockchain Bitcoin pourrait marquer le début d’un nouveau marché haussier. Les précédents ont, en tout cas, commencé ainsi – même s’il est bon de rappeler que les performances passées ne doivent pas laisser présager des performances futures.
Autant de nouvelles favorables au bitcoin, qui reste néanmoins en proie à une offensive réglementaire. La célèbre cryptomonnaie doit aussi affronter une concurrence accrue de l’ether (blockchain Ethereum), et peut-être bientôt aussi celle des monnaies numériques de banque centrale.
Rémy Demichelis