La réflexion professionnelle au cours de cette journée de travail aura pour thème la nature de la relation thérapeutique et notamment de la dimension d'amour qu'elle peut impliquer ; nous examinerons en quoi elle peut favoriser la guérison ou améliorer l'accompagnement des personnes en souffrance psychique, ses risques et ses écueils pour le psychopraticien et son client-patient.
Le thème de cette 9e journée d'études ë l'amour au cÃ
Âur de la relation thérapeutique û a été choisi en tant que prolégomènes au prochain congrès mondial de psychothérapie (WCP) ë Life and Love in the 21th century û. Il s'agit d'emblée de travailler ensemble sur cette dimension d'amour, àdifférencier de la relation affective, entre le psychopraticien et son patient.
La profession de psychopraticien a ceci de paradoxal qu'elle implique la volonté de soigner la personne en thérapie tout en renonçant radicalement àvouloir l'aider puisque c'est elle-même qui est motrice de son changement ; mais alors est-il concevable que soigner les souffrances et accompagner la personne dans son désir de changement nécessitent une disposition d'amour dans le lien thérapeutique ?
Sans sortir du cadre déontologique, nous nous interrogerons sur la nature des liens qui guérissent. Comment décliner cette qualité d'amour que l'on essaiera de différencier de l'empathie : est-ce une attention particulière àl'autre, une inquiétude de l'autre, une manière particulière de l'accueillir, l'établissement d'un lien de confiance réciproque ? Nous déclinerons, chacun avec son expérience, ce que peut être cette disposition d'amour envers le patient. Comment peut-on définir cette qualité d'amour ; y a-t-il différents niveaux, différents degrés d'intensité ?
Renoncer àquelle que forme de pouvoir sur l'autre est-il la condition indispensable pour laisser germer cet amour ? Chacun connaît les effets positifs de l'alliance thérapeutique sur le processus de guérison ; l'amour ë en plus û permet-il àla personne en thérapie d'apprendre às'aimer et àaimer les autres ?
La posture aimante du thérapeute lui permet-il de mieux saisir-sentir et de mieux recevoir les blessures du patient afin que celui-ci les perçoive différemment ? En quoi cette posture constitue-t-elle une proposition d'ouverture au monde et de déclenchement d'une dynamique d'amour ?
D'autres questions seront abordées lors de cette journée : - La disposition d'amour envers le patient est-elle plus efficiente que la méthode ? - Le lien centré sur la relation peut-il supplanter l'exploration individuelle et intrapsychique ? - La neutralité bienveillante est-elle de l'amour mis en réserve ou est-elle en opposition avec le lien d'amour ? - D'où vient cette préférence ressentie envers certains patients ? - Les ë love affairs û sont-elles les risques du métier ? |