Il a fallu du temps. Mais c’est désormais largement admis. Pour conserver une planète vivable, les entreprises ont compris qu’elles devaient considérablement réduire leurs impacts négatifs. Elles ne manquent pas d’ailleurs de détailler leurs actions dans leurs rapports RSE. Mais si c’était insuffisant. Si, au vu des limites planétaires d’ores et déjà dépassées, elles ne pouvaient plus se contenter de réduire le négatif. Mais qu’elles devaient aussi s’efforcer d’apporter du positif. Notamment en restaurant ce qui a été détruit. C’est la conviction des tenants d’un modèle d’entreprise dite « régénérative ». Soutenue notamment par la Convention des Entreprises pour le Climat (CEC) cette approche part du principe qu’une entreprise ne peut être durable que si elle sort d’une logique de prédation et qu’elle admet son interdépendance avec l’écosystème où elle évolue. Qu’il soit physique ou social. Ce qui implique de remettre la protection de la vie et du vivant au cœur de ses décisions. En faisant notamment de l’éco circularité la pierre angulaire de son fonctionnement. De beaux idéaux pas forcément faciles à mettre en application diront certains. Les épigones de « l’écologie industrielle » prouvent le contraire. Comme la zone d’activité de Kalundborg au Danemark où les déchets de certaines entreprises sont utilisés par d’autres en guise de ressources. Exemple, le fabricant de panneaux Gyproc qui récupère pour ses activités le gaz résiduel de la raffinerie et le gypse de la centrale à charbon. Dans un autre genre, pionnier de l’éco-conception, le fabricant de moquettes Interface va jusqu’à faire du carbone un composant de ses sous couches. Pour mieux le stocker. Son nouveau credo : transformer l’industrie en une force favorable à l’amélioration du climat. Bientôt les entreprises intéressées devraient disposer de nouveaux référentiels. Un rapport financé notamment par Bouygues, la Maif et Enedis est en cours de préparation sur le sujet par le centre de formation français Lumia. Pour que demain « régénératif » rime aussi avec « plus compétitif ».