Pandémie Un déconfinement au conditionnel Dans son allocution à l’Assemblée nationale, Édouard Philippe a prévenu : si, le 7 mai, il y a plus de 3 000 nouveaux cas de Covid-19 par jour, « nous ne déconfinerons pas le 11 mai ou nous le ferons autrement ». Pour autant, il a présenté son plan ce 28 avril, à 15h, devant 75 députés. Les trois axes de son plan ? Protéger, tester, isoler. Le Premier ministre a affirmé que d’ici le 11 mai, la protection de tous serait possible grâce à un nombre de masques suffisants. Il a annoncé la massification des tests (700 000 tests virologiques par semaine) et l’isolement, à domicile ou dans des hôtels réquisitionnés, des personnes contaminées. Malgré tout, le déconfinement sera progressif et différencié entre les territoires selon que le virus y circule plus ou moins. Les déplacements interrégionaux et interdépartementaux continueront d’être strictement réservés à des déplacements professionnels ou à des impératifs familiaux. Toutefois, le Premier ministre a aussi égrené des mesures concrètes liées à la vie quotidienne : Réouverture progressive des écoles, avec toujours au maximum 15 élèves par classe. Le 11 mai, les écoles maternelles et élémentaires. Le 18, les collèges pour les 6e et 5e. Les lycées possiblement le 2 juin. Enseignants et encadrants auront des masques, mais les élèves ne seront contraints à s’en équiper qu’à partir du collège. Crèches et garderies seront ouvertes, avec des groupes comptant au maximum 10 enfants. Télétravail et étalement des horaires devront permettre de limiter la circulation du virus malgré la reprise de l’activité des entreprises. Le port du masque interviendra lorsque la distanciation physique ne sera pas possible. En dehors des cafés, bars et restaurants qui devront attendre fin mai pour voir leur sort tranché, tous les commerces rouvriront le 11 mai. Le port du masque y sera recommandé lorsque la distance sera trop faible. Les transports urbains et scolaires devront être assurés à nouveau, avec l’obligation d’y porter un masque. Médiathèques, petits musées… pourront rouvrir le 11 mai mais pas les cinémas, salles de concert… Aucun festival ou rassemblement de plus de 5 000 personnes ne se tiendra avant septembre. |
Économie La confiance des ménages s'effondre Selon les données publiées par l'Insee, l'indicateur de la confiance des ménages a chuté de huit points en avril – sa plus forte baisse mensuelle depuis le début de la série en 1972. Les ménages sont particulièrement inquiets de leur situation personnelle et de leur niveau de vie, mais aussi de celle de la situation économique générale du pays. Leurs craintes concernant l'évolution du chômage sont ainsi très fortes, et atteignent un niveau inégalé depuis juillet 2015, au moment du pic du taux de chômage en France. La consommation pourrait s’en ressentir. La proportion de ménages jugeant opportun d'effectuer des achats coûteux (voiture, etc.) atteint pour l'instant elle aussi son plus bas niveau depuis la création de l'enquête. |
Sombres perspectives financières pour les Régions La crise pourrait mettre les Régions en quasi-faillite, ont alerté leurs présidents lors d'un récent entretien avec Édouard Philippe. Elles devraient en effet enregistrer une moins-value fiscale (perte de recettes de TVA, de taxe sur les cartes grises...) estimée à 1 milliard d’euros en 2020 et jusqu’à 4 milliards en 2021. En outre, les Régions ont engagé des dépenses nouvelles pour faire face à la crise du coronavirus, qui s'élèvent à 1,2 milliard d'euros. Conséquence de cette situation ? Leur capacité d'investissement pourrait être divisée par deux à l'avenir, selon le scénario le plus optimiste. |
Contraction du PIB allemand de 12,2 % au deuxième trimestre L'institut allemand d'études économiques Ifo a déclaré prévoir une chute de 6,6 % du PIB cette année, ajoutant que l'activité pourrait devoir attendre la fin 2021 pour retrouver son niveau d'avant l'épidémie. La première économie européenne s'est contractée de 1,9 % sur les trois premiers mois de l'année. La baisse du PIB devrait atteindre 12,2 % au deuxième trimestre, précise l'institut. |
Droit Nouveau projet de loi Les parlementaires vont participer à une nouvelle course contre la montre. Dans son discours face aux députés mardi 28 avril, le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé vouloir prolonger l’état d’urgence sanitaire de deux mois. Les parlementaires devront pour cela voter un nouveau texte : c’est ce que prévoit la loi « urgence Covid-19 » qui avait instauré l’état d’urgence sanitaire pour deux mois à compter du 24 mars. Le texte sera débattu ce samedi en conseil des ministres exceptionnel. Il sera aussi l’occasion d’inscrire dans le marbre législatif plusieurs dispositions du déconfinement qui relève du domaine de la loi. |
À bicyclette ? La Fédération française des usagers de la bicyclette a saisi le juge des référés du Conseil d’État. Depuis le début du confinement, les cyclistes ne savent pas dans quelle voie se mettre : peuvent-ils utiliser leur vélo pour aller faire leurs courses, travailler et se balader dans le strict respect des déplacements autorisés par le décret du 23 mars ? La fédération lui demande également d’enjoindre les préfets à rouvrir les pistes cyclables « fermées sans nécessité stricte et, le cas échéant, de mettre en œuvre des mesures permettant la continuité cyclable ». L’audience au Palais royal a lieu ce mercredi. |
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