Et cette disparité – également connue sous le nom de «effet Matthieu» – ne diminue pas, comme l’OCDE le constate régulièrement et comme le confirme la dernière étude PIAAC.
A cela, la Suisse répond avec des mesures d’encouragement, telles que les chèques de formation pour promouvoir les compétences de base ou la possibilité de proposer des cours à «bas seuil» en entreprise. Cela ouvre en effet l’accès à la formation continue à des milliers de personnes. Cependant, de telles mesures ne feront pas disparaître la disparité des chances en matière d’accès à la formation. Pour cela, il faudrait sans doute une transformation du système éducatif. Un premier pas dans cette direction consisterait à repenser l’ensemble du système à partir des parcours et des réalités de vie des individus, plutôt qu’à partir des structures. Or, pour l’heure, on n’entrevoit pas une telle transformation, pas plus qu’une stratégie nationale qui définirait la formation continue comme une mission d’intérêt public – ce que réclame la FSEA et ce que d’autres pays appliquent déjà.
En attendant, une chose est sûre: des programmes d’économies draconiens ne conduiront pas à davantage d’égalité des chances dans l’éducation. Bien au contraire, ils mettent même en danger les mesures actuelles qui démontrent leur efficacité dans la réduction des disparités.
Irena Sgier
Directrice adjointe FSEA
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