Coronavirus : le podcast pète la forme On aurait voulu vous faire une newsletter 100% coronavirus free, mais ce n'est pas possible... Newsletters, blogs, articles, podcasts : les éditeurs se sont livrés à une surenchère de formats pour couvrir l'épidémie du coronavirus. Le New York Times vient d'ailleurs de créer une section dédiée à l'épidémie, accessible gratuitement. Au coeur de cette avalanche de contenus, les podcasts semblent s'imposer et vivre un mini-boom, comme le rapporte Digiday. Fin février, CNN lançait Coronavirus : Fact vs Fiction, une émission quotidienne de 10 minutes qui démonte les idées reçues et qui a été téléchargée 1 million de fois une semaine après son lancement. L'émission est vite devenue numéro 3 sur la liste des podcasts d'Apple. Une affluence considérable que connaît également le Guardian, qui a intégré des épisodes supplémentaires liés au coronavirus dans son podcast d'information quotidien Science Weekly. Sa première émission dédiée au virus, diffusée le 24 janvier, est l'un des épisodes les plus populaires de Science Weekly. De son côté, France Culture vient tout juste d'emboîter le pas de ses confrères anglophones en lançant son podcast Radiographie du coronavirus, une sélection de programmes pour comprendre l'épidémie. « L'information est le genre qui connaît la plus forte croissance dans les podcasts, il n'est pas surprenant que ce soit là qu'il y ait de la croissance », analyse dans Digiday Peter Mitchell, directeur général du groupe de conseil en podcast 4DC. De plus en plus de publicités audio consacrées à la santé Les publicités audio liées aux soins de santé, produits de santé et de nettoyage – dont environ 20 % sont des publicités podcasts – ont presque doublé depuis janvier. Cependant, de nombreux éditeurs ne veulent pas être perçus comme profitant de la situation. Chez Acast, certains professionnels ont refusé d'afficher des publicités liées à l'épidémie de leurs émissions. Question de standing... | JUNGLE STORIES | Les articles audio, new shining stars Si les podcasts sont actuellement sous les feux de la rampe, un rapport mené par le journaliste Gabe Bullard pour le Nieman Reports met en avant le potentiel insoupçonné des articles audio. C'est-à-dire la lecture à voix haute de contenus déjà écrits et publiés par la Rédaction, à mi-chemin entre les livres audio et le podcast. Un format plébiscité par les plus grandes rédactions telles que le Harvard Business Review, The New Yorker, The Economist ou encore L'Express et Le Monde diplomatique. | | UN PAVÉ DANS LA JUNGLE | Et pendant ce temps-là, le bateau coule. Le distributeur de presse Presstalis, société qui distribue 75 % de la presse en France, est en passe de déposer le bilan. Si l'entreprise a connu de nombreux plans de sauvetage, elle doit faire face aujourd'hui à une baisse conséquente des ventes au numéro des journaux et à une dette comprise entre 500 et 600 millions d'euros. Qui plus est, les recettes publicitaires s'amenuisent drastiquement, du fait de l'épidémie de coronavirus. Les ex-Nouvelles Messageries de la presse parisienne (NMPP) « seront confrontées, fin mars, à des échéances financières qu'elles ne peuvent honorer », rapporte Le Monde. Pourquoi c'est un pavé ? A bas bruit, c'est le modèle sous-jacent de la presse traditionnelle qui se joue dans les prochaines semaines. « La France sera-t-elle le premier pays sans presse papier ? Pour le pays des Droits de l'Homme, ce serait un comble », s'interroge Thomas Aïdan, directeur de la publication de la revue de cinéma La Septième Obsession. | UN FORMAT À LA LOUPE | | « L'intelligence artificielle dans les médias, ce n'est pas un sujet de conférence, cela existe concrètement. » Chez Loopsider, la data science est une affaire sérieuse, comme l'explique Giuseppe de Martino, président et cofondateur du média vidéo conçu pour les réseaux sociaux, dans le podcast demain.ai. Sur les 20 employés permanents, cinq sont data scientists et développeurs. La data sert aussi bien la génération d'insight, la fabrication des contenus que la diffusion de vidéos. Ils utilisent ainsi des outils de machine learning pour analyser chaque vidéo produite - 5000 vidéos au total - et savoir quels plans fonctionnent le mieux, auprès de l'audience : plans américains, plans fixes... Ces données permettent ainsi au journalisme d'adapter leur storytelling pour satisfaire au maximum les internautes. | LE CONTENU QU'ON AURAIT ADORÉ FAIRE | | Quitte à flipper, le New York Times vient de sortir une infographie claire sur la façon dont le coronavirus s'infiltre dans l'organisme, en étudiant entre autres sa structure. « Le virus est enveloppé dans une bulle de molécules lipidiques huileuses, qui se désagrège au contact du savon », analyse le média. Il rappelle également les règles élémentaires de prévention. Voilà, voilà : keep calm and wash your hands! | UNE DERNIÈRE LIANE POUR LA ROUTE | Disparaître sans jamais laisser de traces. Une pratique courante (et cruelle) chez les moins de 30 ans, habitués à ghoster à tout va. Dans Fantômes, la nouvelle minisérie documentaire de France TV Slash, le jeune réalisateur Jérémy Bulté part à la rencontre aussi bien des « victimes » que des « oppresseurs ». Les témoignages défilent, et chacun accepte ces disparitions soudaines sans état d'âme – comme un comportement établi dont on ne s'indigne même plus. « Aucun contrat n'avait été signé », théorise sereinement un « ghosté ». Des paroles de sociologues et psychologues viennent compléter les propos de cette série, ultra léchée et rythmée par la partition de Bach, qui se regarde d'une traite. |
|