Une disparition brutale qui rappelle, si besoin était, la grande fragilité des populations autochtones face aux virus et aux agressions « extérieures ». Conditions de vie difficiles, discriminations, absence quasi-totale d’immunité vis-à-vis de ce type de pathologies, « la vulnérabilité des "autochtones" face au virus est telle que le vocable "génocide" circule activement aujourd’hui » (Source : Medscape / Itw Irène BELLIER, Anthropologue, directrice de recherche au CNRS).
Une épidémie qui vient réactiver nombre de blessures historiques, souvenirs dramatiques d’épidémies dévastatrices, qui ont jalonné les différentes vagues de colonisation dans la région. Au 16ème et 17ème siècles, du fait des épidémies de variole ou de rougeole introduites par les Européens, 80 à 90% de la population autochtone a disparu.
Nous ne pouvons qu’inciter les autorités compétentes, en lien avec les autorités traditionnelles de la Sierra, à faire tout leur possible pour pallier le manque de soins, de logistique, d’appuis, nécessaires pour identifier et prendre en charge les cas de personnes autochtones infectées et enrayer les effets dévastateurs du COVID-19 auprès des populations de la Sierra Nevada de Santa Marta. Dans ces époques troublées, plus que jamais, leur intégrité, leur lucidité, mais aussi leurs connaissances du vivant, doivent être reconnues et préservées pour éclairer la suite de l’aventure humaine. Avec toutes notre affection et nos condoléances.
Pour Tchendukua Marie Helène STRAUS Présidente |