Élections européennes : quand médias, marques et GAFA se mettent en ordre de bataille L'actualité européenne ne se résume pas (seulement) au Brexit. Du 23 au 26 mai prochain, les électeurs devront se présenter aux urnes pour élire le nouveau Parlement européen. Si ces élections sont généralement peu suivies, elles ont entraîné cette année une mobilisation sans précédent de la part des médias, des plateformes ou encore des marques. Factchecking, décryptages, outils de transparence : l'heure est à la pédagogie et à la recherche de confiance. Ainsi, la plateforme collaborative FactCheckEU a été lancée fin mars par dix-neuf médias (dont Checknews de Libération, les Décodeurs du Monde, l'AFP Factuel, Fake off de 20 minutes) pour lutter contre les fake news durant la campagne européenne et décrypter les principaux enjeux des élections. Côté marques, l'association de référence de la communication COM-ENT a développé une newsletter spéciale #ElectionsEuropéennes2019 où sont retranscrits – entre autres - les engagements des entreprises en faveur de l'Europe. Selon eux, l'Europe est une « vieille marque » dont « il faut rafraîchir le récit » et qui « a besoin de communicants ». Facebook, quant à lui, a mis en place un dispositif de transparence pour les publicités politiques au sein de l'Union Européenne. Pour Marie Dollé, experte en digital, interrogée par Story Jungle, « ces initiatives vont assurément se multiplier et s'inscrivent dans une tendance bien plus large : regagner la confiance ! Et ça concerne tout le monde : marques, médias, GAFAS, Institutions ». Les élections européennes présenteraient donc une opportunité, pour tous les acteurs, de s'assurer la fidélité d'une audience souvent trahie. La confiance devenant « un véritable produit, que les consommateurs exigent des marques, des institutions et des professionnels avec lesquels ils interagissent ». | | UN PAVÉ DANS LA JUNGLE | Sous le feu des critiques, Facebook multiplie les mea-culpa et les initiatives pour apaiser les tensions. Après avoir été poursuivi par des organisations de défense des droits civiques aux États-Unis, le réseau social a annoncé restreindre la possibilité pour les annonceurs de cibler les internautes selon leur âge, genre ou lieu d'habitation. Pourquoi c'est un pavé ? Cette annonce vaut surtout pour les minorités et les personnes défavorisées, à qui le réseau social présente des offres biaisées en termes de logement, de crédit ou d'emploi. Il sera désormais impossible pour les annonceurs d'exclure une cible qui ne lui convient pas : « Il y a une longue tradition de discrimination dans le domaine du logement, de l'emploi et du crédit, ce comportement toxique ne devrait pas être perpétué à travers des publicités de Facebook », a annoncé Sheryl Sandberg, numéro 2 de Facebook. | UN FORMAT À LA LOUPE | | On vous parlait il y a deux semaines de l'appétit publicitaire – grandissant – d'Instagram. Après le « branded content ads », le réseau social se lance dans le e-commerce. Avec « Checkout », disponible pour l'instant seulement aux États-Unis, Instagram propose aux internautes de payer directement leurs achats sur la plateforme, sans quitter l'application. Si les marques peuvent y perdre du trafic, elles touchent cependant une commission à chaque vente. Un pari gagnant pour les annonceurs, quand on sait que le réseau dispose d'un milliard d'utilisateurs. | LE CONTENU QU'ON AURAIT ADORÉ FAIRE | | Comment une ville se forme-t-elle à travers le temps ? Les graphistes du National Geographic ont apporté une très belle réponse à travers une infographie interactive avec un rendu presque artistique, s'appuyant sur des images satellites et des cartes historiques. À travers l'exemple de Manille, Londres, Los Angeles, Shanghai et Lagos, celle-ci montre comment la route, le rail mais aussi la géographie ont joué un rôle déterminant dans la forme physique des villes. Un joli atlas sur l'expansion urbaine. | UNE DERNIÈRE LIANE POUR LA ROUTE | L'histoire ne retient que les gagnants. C'est bien connu. Netflix a décidé de réparer cette injustice en consacrant sa série documentaire Losers à ces sportifs qui ont frôlé la victoire sans jamais l'atteindre. À l'exemple de Jean Van de Velde, ce golfeur professionnel de 33 ans qui aurait pu devenir le premier Français vainqueur du Grand Chelem depuis 1907. Mais qui perdit de manière pittoresque le British Open... au dernier trou en 1999. Une belle leçon d'humilité à voir sur Netflix. |
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