Le patron d'un réseau social est-il responsable des activités illégales des utilisateurs? Il peut en tout cas être complice, estime pour l'heure la justice française, qui a arrêté le patron de Telegram, Pavel Durov, en raison du manque de modération de sa plateforme. En cause, un laxisme face aux canaux Telegram dédiés au trafic de drogue, mais aussi à la publication de contenus pédopornographiques. Par le passé, les hébergeurs n'ont jamais été considérés comme responsables des contenus diffusés par les internautes utilisant leurs réseaux sociaux. Mais ici, la situation est plus périlleuse si la justice démontre qu'ils ont volontairement fermé les yeux sur de tels contenus, tout en connaissant leur existence. Le cas de Pavel Durov est doublement historique: d'abord, car la responsabilité de la plateforme est directement pointée du doigt, après que celle-ci a refusé de communiquer des informations sur des internautes français à la demande des autorités. Ensuite, parce que c'est le patron même de cette plateforme qui a été arrêté. À ce titre, il est bien difficile d'affirmer avec certitude qu'Elon Musk, à qui on reproche régulièrement les immenses lacunes de Twitter en matière de modération, ne risque pas un jour de vivre la même expérience. Même si Pavel Durov était finalement mis hors de cause, son arrestation pourrait au passage décourager plus d'un géant étranger de la tech d'investir dans l'Hexagone. |