Qui ne s’est jamais senti désespéré à la vue d'un adolescent avachi sur le canapé, par un beau jour d’été, qui se plaint avec un sérieux désarmant… "Je m’ennuie" ! Mais l’ennui n’est pas qu’une source d’agacement pour ceux qui, submergés de responsabilités, considèrent les autres, qui en font moins, comme des fainéants ! Oui, l’ennui a aussi des vertus. Il inspire les poètes et donne une occasion de ralentir l’activité effrénée et les fuites en avant que l’on s’organise, parfois jusqu’à l’épuisement. En matière de foi, si on lui donne sa chance, il peut occuper une place de choix et stimuler la vie spirituelle et fraternelle ! Ainsi accueilli, il peut disposer celui qui s’y abandonne à une ouverture, une disponibilité, un "quelque chose qui se déchire dans le silence et ouvre à l’essentiel", comme l’affirme le père Raphaël Buyse. Accepter l’ennui qui va conduire à l’intériorité, c’est quitter les sécurités, faire l’expérience profondément spirituelle de l’inattendu, passer du "faire" à l’"être" et ainsi recueillir la garantie de ne pas… s’ennuyer ! |