Le Nasdaq verra-t-il bientôt un ETF bitcoin arriver dans son catalogue ? C’est en tout cas la place de cotation retenue par BlackRock pour lancer un tel produit. Encore lui faut-il obtenir l’aval de la Securities and Exchange Commission, le gendarme des marchés américains. La semaine dernière, la SEC (prononcez « est-ce ici ? »), lui avait opposé que son dossier était incomplet. Il manquait notamment des précisions sur les « accords mutuels de surveillance » avec les plateformes d’échanges.
BlackRock a répondu, lundi, en précisant que « Coinbase Global Inc. fournira une surveillance de marché en soutien de l’ETF candidat », écrit Bloomberg. Le dossier suit donc son bonhomme de chemin, et c’est le signe que la SEC ne va peut-être pas opposer une fin de non-recevoir cette fois. Jusqu’à présent, toutes les candidatures avaient été rejetées. « Aujourd’hui, 10 ans ont passé depuis que Tyler et moi avons demandé l’enregistrement du premier ETF bitcoin, écrit amer et peut-être un peu jaloux Cameron Winklevoss, entrepreneur crypto, sur Twitter, lundi. Le refus des autorités d’approuver ces produits durant une décennie a été un désastre total pour les investisseurs américains et démontre que la SEC a échoué en tant que régulateur. » Il existe bien des ETF dédiés au secteur des cryptomonnaies à New York, mais la nouveauté serait avec celui de BlackRock (ou celui de Fidelity ou d’Ark Invest, qui ont suivi le mouvement) d’avoir en sous-jacent directement du bitcoin.
Un dialogue s'engage
Ce qui est marquant, cette fois, est donc l’attitude de la SEC. Un dialogue semble s’être engagé avec les candidats. C’est inédit et inattendu alors que cette même institution a lancé une offensive contre de grandes entreprises de l’écosystème, dont Coinbase, qui devient pourtant un acteur clé de la proposition de BlackRock.
Depuis la demande du plus grand gérant d’actifs de la planète, le bitcoin se maintient autour de 30.000 dollars. L’autorisation de la SEC permettrait sans nul doute d’accentuer le rebond, mais ce n’est pas le plus important. Cela ancrerait surtout le bitcoin dans le paysage des actifs financiers comme les autres et pour longtemps. Pas sûr que Satoshi Nakamoto, son créateur sous pseudo, ait imaginé un jour cela, mais ce serait un pas de plus vers une adoption au niveau mondial. Le suspense est à son comble et l’écosystème attend le verdict de la SEC.
Rémy Demichelis