|  | Frédéric Lelièvre CEO et rédacteur en chef de L’Agefi | | Que la fête continue | Les Américains ne sont pas les seuls à recevoir un coup de pouce | C’était LA décision économique de l’année. Et peut-être même celle des quatre dernières puisque mercredi la Fed a, pour la première fois depuis 2020, baisser ses taux directeurs. Et quelle baisse ! 50 points de base d’un coup, deux fois plus que ce qui se fait généralement et qu’attendu il y a encore quelques semaines.
Je ne vais pas vous réexpliquer les raisons pour lesquelles la banque centrale la plus puissante du globe a pris cette décision. Vous les avez sûrement déjà lues dans nos colonnes. Je relève cependant que les marchés actions ont applaudi. L’indice S&P 500 a ainsi atteint son plus haut niveau de tous les temps. La fête continue pour les investisseurs, qui s’attendent à ce que la décision de la Fed permette à l’économie américaine d’échapper à la récession, un scénario qui se produit souvent à la fin d’un cycle de hausse des taux d’intérêt. La conjoncture reste solide et les bénéfices des sociétés continuent d’être très prometteurs. Dans un tout autre registre, la fête continue pour l’armée suisse. Jeudi, le Parlement lui a octroyé un budget de 29,8 milliards de francs d’ici à 2028, soit 4 milliards de plus que ce que le Conseil fédéral proposait. Mieux encore, l’armée devrait échapper aux mesures d’économie que prévoit l’exécutif en 2027 afin de ramener les finances fédérales à l’équilibre. Ce qui est frappant, comme le relève mon collègue Jonas Follonier, c’est pourtant l’absence d’un concept ou d’un projet précis de défense. Contre quelle menace la Suisse se prépare-t-elle à riposter ? Le débat n’a pas encore eu lieu… Etonnant pour un Parlement d’ordinaire si prompt à négocier chaque franc avant de le dépenser. Cette semaine, une fête a cependant été gâchée, pour un acteur de la place financière. La banque Mirabaud a été sanctionnée par la Finma pour avoir «manqué à ses obligations en matière de lutte contre le blanchiment». Le gendarme des marchés financiers ne lui a cependant pas imposé d’amende, les mots ont leur importance, mais confisqué 12,7 millions de francs de gains indûment obtenus et imposé une réorganisation interne.
D’aucuns se sont empressés d’interpréter cette décision comme une nouvelle preuve d’un serrage de vis du régulateur, après la mise en faillite de Flowbank en juin dernier. La Finma aurait ainsi besoin de redorer son image après la chute de Credit Suisse qu’elle n’a pu empêcher. Je n’en suis pas si sûr. Les deux cas genevois – par ailleurs difficilement comparables – n’ont rien à voir avec les enjeux que posent la surveillance d’une banque de taille systémique. Ils relèvent au contraire du travail classique d’une autorité financière qui, à terme, profite à l’ensemble de la place, une analyse que partagent plusieurs responsables bancaires avec lesquels j’ai pu échanger cette semaine.
Ce qui est sûr, en revanche, c’est que les exigences réglementaires ne cessent de se renforcer. Celles dites de Bâle III en matière de fonds propres, par exemple, pourraient faire mal alors que certains concurrents de la place financière, à commencer par les Etats-Unis, viennent de décider d’en assouplir la mise en œuvre prévue début 2025. Une dernière fête? Elle pourrait être donnée par la Banque nationale si, un jour, le Parlement suit le dernier rapport d’Avenir Suisse. Ce dernier propose que les dividendes de la BNS ne soient plus versés à la Confédération et aux cantons, mais directement aux citoyens. Le but est louable: renforcer l’indépendance de l’autorité monétaire, soumise à des pressions politiques croissantes depuis qu’elle a accumulé d’impressionnantes réserves (d’une valeur de près d’un an de PIB) afin d’éviter une appréciation trop forte du franc. Je doute cependant de l’efficacité d’une telle mesure qui ne fera que déplacer la question.
A la place, ne faudrait-il pas plutôt dispenser la BNS de verser tout dividende afin de la laisser se concentrer sur sa tâche principale, la stabilité des prix ? |
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| | Et la semaine prochaine ? | Jeudi marquera un jour particulier dans l’histoire de la BNS. Thomas Jordan, son président depuis 2012, aura accompli le plus long mandat. Il tire sa révérence à la fin du mois et passera le flambeau à Martin Schlegel, après une dernière réunion de politique monétaire. La BNS pourrait décider une baisse de 50 points de base de son taux directeur, le ramenant ainsi à 0,75%. A suivre aussi la semaine prochaine, l’inauguration du Genolier Innovation Hub, un projet que mes collègues de notre magazine Agefi Immo racontent dans un magnifique hors-série. A découvrir vendredi, le jour de la coupure du ruban qui se fera en présence du conseiller fédéral en charge de l’Economie, Guy Parmelin. |
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