GP Explorer 2 : « un ROI au-delà de nos attentes » | | C'était l'un des événements les plus attendus de l'année sur Twitch et, comme prévu, la deuxième édition du GP Explorer de Squeezie a fait péter tous les compteurs ! Au grand plaisir des marques partenaires.
Samedi 9 septembre 2023. Il est à peine 9 h et les routes qui convergent vers le circuit Bugatti du Mans sont déjà saturées. La faute à Squeezie, qui a choisi ce premier week-end post-rentrée des classes pour organiser son GP Explorer 2. Depuis une razzia sur les billets en mai dernier – écoulés en moins d'une heure –, 60 000 personnes sont attendues dans la Sarthe pour remplir les tribunes de cet événement hors-norme. 20 000 de plus que l'année dernière. Avec des guests prestigieux comme Jonathan Cohen, Romain Duris et Marion Cotillard, venus profiter du spectacle. Plus d'un milliard d'impressions ! Un engouement à la hauteur du casting réuni par le youtubeur star de la Gen Z. Sur la grille de départ, 24 pilotes sont prêts à en découdre. Des grands noms du petit écran format vertical comme Mister V, Gotaga, Maxime Biaggi, les Vilebrequin, Seb, Billy ou Maghla et ses 800 000 abonnés sur Twitch. Mais aussi trois rappeurs particulièrement influents sur Internet : SCH, Kekra et Soso Maness, venus, eux aussi, monter leurs skills au volant d'une F4. Idem dans le paddock, où McFly & Carlito, Domingo, Michou, Inox Tag, Ragnar le Breton, GMK et Lena Situations assurent le spectacle comme la couverture médiatique via leurs réseaux. Essais libres, séance de qualifications, visites des stands, animations sur la piste, parade des pilotes, course, podium, concerts... Le niveau de professionnalisme est affolant. On se croirait sur un vrai Grand Prix, projeté en plein épisode de la série Formula 1 sur Netflix. Même Pierre Gasly et Esteban Ocon, les deux pilotes français de la discipline, ont répondu présent pour offrir une petite démonstration de drift à un public en liesse. Résultat : les chiffres de ce GP Explorer, deuxième du nom, donnent le tournis. 4,3 millions de spectateurs uniques sur Twitch, avec un pic à 1,3 million en simultané (nouveau record d'audience en France) et un temps moyen de visionnage par utilisateur de plus de 3 h. 330 000 contenus publiés pour plus de 1,16 milliard d'impressions, dont 671 millions sur X, 176M sur TikTok et 151M sur Instagram. Sans oublier les 38 millions d'engagements générés, soit une augmentation de 28% par rapport à la précédente édition, selon une analyse de la Metrics Factory publiée par le site J'ai un pote dans la com. « Un retour sur investissement au-delà de nos attentes » Une aubaine pour les marques partenaires, dont le défilé n'a rien à envier aux courses cyclistes ou nautiques. Outre Deezer et Samsung comme partenaires majeurs, ainsi qu'une ribambelle d'annonceurs spécialisés dans la tech, le streaming et les jeux vidéo, on retrouve des enseignes plus mainstream comme Subway, Pizza Del Arte ou La Mie Câline, qui profitent ici d'une communication à 360° pour le prix d'une campagne de sponsoring classique. « C'est surtout un retour sur investissement au-delà de nos attentes qui nous a poussés à nous engager une seconde fois. Ce sont des investissements que l'on quantifie en couverture médiatique, à travers notamment nos ambassadeurs de marque qui disposent d'une large communauté », confirme Sacha Farkas, responsable communication et RP du constructeur automobile Cupra – écurie d'un jour pour les streameuses Baghera et Horty –, dans ce reportage de Stratégies. Une rentabilité médiatique démultipliée à moindres frais, confirmée par The Metrics Factory qui chiffre l'équivalent média généré par l'event à 10,2 millions d'euros. Sans parler du lien affectif noué avec un public majoritairement mineur. « La concurrence est rude en France, surtout pour une jeune marque comme la nôtre, âgée de cinq ans. Nous faisons donc le pari de casser les codes pour accroître notre notoriété, abonde Robert Breschkow, directeur général de Cupra dans l'Hexagone. C'est la tendance de s'inscrire dans ce type d'événement tout en s'adressant à la jeune génération qui n'est peut-être pas acheteuse aujourd'hui. Mais une marque se construit sur le long terme... » Une victoire en Grand Prix, aussi. Et dans cette guerre des baquets, c'est Depielo, le youtubeur expert des courses auto, qui s'est imposé. | | | | UN PAVÉ DANS LA JUNGLE | « Je suis choquée d'atterrir en TT (top tendance, ndlr) sur X devant un tremblement de terre meurtrier au Maroc. Il y a une part du monde qui ne tourne pas rond... Qu'on se serve de la moindre petite erreur pour médiatiser du sexisme, c'est inacceptable ! On touche à toute la gent féminine à travers moi. Pouvoir lire encore "Femme au volant, mort au tournant", c'est consternant en 2023. Ils se servent de moi pour remettre une couche de sexisme... » Manon Lanza ne mâche pas ses mots dans les colonnes du Parisien. Depuis son accrochage avec la voiture de Maxime Biaggi dès le deuxième tour du GP Explorer 2 – qui les a tous les deux contraints à l'abandon –, la youtubeuse est victime d'une vague de cyberharcèlement. Une déferlante de haine, de sexisme, de propos misogynes et de menaces de viol, face à laquelle la créatrice de la chaîne Allons rider ne peut cacher son émotion : « Avoir autant de messages de haine envers les femmes à notre époque, c'est aberrant. Je veux porter haut le combat des femmes qui aspirent à l'égalité, notamment dans les sports extrêmes, clame celle qui a connu un court séjour à l'hôpital pour une hernie cervicale suite à cette collision. Je pratique des sports très masculins et il y a aussi beaucoup d'hommes qui me soutiennent. » Beaucoup et trop peu à la fois. Et c'est justement ce qui pose problème... Pourquoi c'est un pavé ?
Si Maxime Biaggi s'est fendu d'un laconique « Force à Manon, c'est la vie. L'important c'est qu'on va bien. » dans une story éphémère sur Instagram, Squeezie, lui, a attendu trois jours avant d'enfin sortir le lance-flammes pour prendre la défense de sa comparse dans un live : « Il y a aussi un écart énorme dans la forme des messages qui est beaucoup plus violente quand il s'agit d'une femme. Tous les petits chiens qui sont fermés d'esprit, allez vous faire foutre ! Cassez-vous de ce live ! Cassez-vous de Twitch ! On vous déteste tous ! Vous nous faites honte ! Vous nous mettez dans des bourbiers ! Dégagez de là par pitié ! Ne pas être d'accord avec son comportement ne fait pas de vous un misogyne, mais lancer Twitter pour l'insulter, ça fait de vous un cyberharceleur. » Pour la streameuse Nat'ali, fondatrice de l'association Furax qui lève des fonds contre les violences faites aux femmes, cet épisode n'est que le dernier d'une longue série. « C'est un problème que l'on voit depuis le Zevent, l'événement caritatif organisé sur la plateforme Twitch par le streamer Zerator, pose-t-elle dans une interview accordée au Figaro. Ces événements, comme celui-ci, sont essentiellement organisés pour les hommes et par les hommes. Les femmes sont peu nombreuses et, en amont, il n'y a aucun dispositif pour éviter le cyberharcèlement des invitées. » Une tendance de fond dans l'univers du streaming, dénoncée depuis plusieurs années par bon nombre d'associations. À titre d'exemple, sur la vingtaine d'invités de la dernière saison de l'émission Zen, une seule femme : Lena Situations. « Notre présence reste tellement rare dans ces événements qu'elle paraît exceptionnelle. De fait, lorsque nous sommes enfin présentes, nous sommes interrogées uniquement là-dessus. Lors du GP Explorer de ce week-end, les journalistes ont demandé aux streameuses Horty et Baghera ce que cela faisait d'être dans une écurie 100% féminine ; c'est dommage de réduire leur participation à cela. [...] Par moments, on perd espoir, on se dit que même si un jour une streameuse met fin à ses jours après avoir subi du cyberharcèlement, personne ne réagira. Après tout, Manon était déjà à l'hôpital lorsqu'une partie des internautes ont commencé à la harceler et à vouloir sa mort... » Et la principale intéressée de conclure, amère : « C'est la seule chose que l'on va retenir de GP Explorer, c'est triste. Si la même chose était arrivée à un homme, il n'y aurait jamais eu de tels commentaires. On ne dit pas à Lewis Hamilton : "retourne dans ta cuisine !" » | UN FORMAT À LA LOUPE | | En test depuis le mois de juin en Colombie et à Singapour, les chaînes WhatsApp débarquent enfin en France. L'info est tombée dans un blogpost publié le 13 septembre : le réseau au combiné vert déploie cette nouvelle fonctionnalité dans plus de 150 pays. « Si vous ne connaissez pas encore les chaînes, notre objectif est de créer le service de diffusion le plus privé qui soit, prévient la firme. Les chaînes sont séparées de vos discussions, et les autres followers ne peuvent pas voir qui vous choisissez de suivre. Nous protégeons également les informations personnelles des admins de chaînes et de leurs followers. » Soit, en gros, tout ce que propose déjà Telegram. Avec le lancement des Channels Instagram en juin dernier, c'est donc la deuxième fois que Meta pompe sur la messagerie russe. Osé. Surtout après avoir pondu ce clone de X qu'est Threads, mais passons... Les chaînes WhatsApp sont donc pensées comme des fils d'actualités thématiques, qu'un « annuaire amélioré » permet de répertorier. Le créateur d'une chaîne peut envoyer des messages – des « actus » qui disparaissent automatiquement après 30 jours – à ses abonnés qui, eux, ne peuvent réagir que par des émojis. Et la plateforme indique que des milliers d'associations, de marques, d'équipes sportives, d'artistes et de leaders d'opinion peuvent être suivis dès maintenant. « Et comme de plus en plus d'utilisateurs se tournent désormais vers les DM pour rester en contact, au lieu de publier un message public sur leurs différents comptes, les chaînes WhatsApp pourraient finalement s'avérer une option fort précieuse et très utilisée », écrit Andrew Hutchinson sur Social Media Today, qui, à terme, y voit une terre d'asile potentielle pour les déçus du X d'Elon Musk, notamment les journalistes... | LE CONTENU QU'ON AURAIT ADORÉ FAIRE | | Vous êtes un créatif qui cherche désespérément comment parer à toute éventualité avant un rendez-vous avec un client particulièrement pénible exigeant ? Eh bien sachez qu'il existe une IA pour ça ! Conçue par l'agence Dentsu Creative, The Artificial Client vous propose de soumettre le fruit de votre labeur à trois clients fictifs : la « critique sans pitié », le « rêveur idéaliste » et le « créatif confus ». Trois IA capables de formuler des retours sur trois domaines distincts : « UI Design », « TV Script » et « Identity Design ». Des feedbacks du genre : « Vous savez, je suis bombardé tous les jours d'idées médiocres qui se rêvent en future Mona Lisa... Et je crois que j'en tiens une autre ! » Cruel, mais formateur. Bon courage à vous ! | UNE DERNIÈRE LIANE POUR LA ROUTE | « Plutôt que de rester seul chez lui, Pierre passe ses journées au centre commercial, où tout le monde le connaît. En vieil habitué, l'homme se régale de pouvoir y faire la bise chaque matin aux jolies vendeuses. Courant des parkings aux allées où se pressent les badauds, le directeur de cette gigantesque machinerie veille au grain : "Notre rôle, explique-t-il, est de mettre le client en condition d'acheter. Il faut qu'il pose son cerveau, qu'il oublie toutes ses contraintes." [...] L'œil rivé sur les clients autant que sur leurs chiffres de ventes, petits patrons et franchisés ne ménagent pas leur peine, accumulant les heures tels des forçats ravis de leur sort ». Ce pitch en forme d'attaque d'article de presse, c'est celui que la plateforme arte.tv a concocté pour Le monde parfait. Un docu sans voix off signé Patric Jean qui, pendant un an, a filmé le quotidien d'un grand centre commercial. Une immersion captivante dans le temple de la consommation tous azimuts – « cet espace clos, sécurisé et pensé comme une utopie réalisée » –, aussi troublante que géniale et qui donne l'impression d'un épisode XXL de Strip Tease. Du très, très lourd, donc. |
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