Habitude et fidélité Des newsletters et des podcasts : c'est par ces formats que les médias comptent garder leurs audiences, captées lors de la crise du COVID-19, selon le Reuters Digital News Report 2020. Tout juste publiée, cette étude a été réalisée entre janvier et février 2020 auprès de plus de 80 000 personnes dans 40 pays. Deux formats susceptibles de générer habitude et fidélité et qui, comme le souligne le NiemanLab, « offrent le moyen aux éditeurs de bâtir une relation directe et sur le long terme avec leurs audiences digitales ». Qu'il s'agisse d'éditeurs média ou d'éditeurs de contenus de marque . La newsletter : du vieux pot au canal précieux Les newsletters s'avèrent de plus en plus indispensables : « C'est l'archaïsme technologique du format newsletter qui en fait paradoxalement sa plus grande force », témoigne Jean Abbiateci, Fondateur du bulletin.fr et ancien rédacteur en chef adjoint de Heidi.news. A Story Jungle, on vous en parlait ici. Aux États-Unis, une personne sur cinq (21 %) accède à une newsletter chaque semaine, et pour près de la moitié d'entre elles, il s'agit de leur principal moyen d'accéder aux informations. « Les éditeurs se méfiant de plus en plus des plates-formes, le trafic des newsletters est une voie d'accès de plus en plus importante au contenu », analyse le NiemanLab. Le podcast : un canal « attrape-jeunes » La proportion de ceux qui utilisent des podcasts a augmenté de manière significative au cours de l'année dernière, bien que le confinement ait pu temporairement inverser cette tendance. L'écoute globale des podcasts a augmenté à 31 %, dans 20 pays suivis par Reuters depuis 2018. Dans l'ensemble des pays, la moitié des répondants (50 %) déclarent que les podcasts offrent une meilleure compréhension et une plus grande profondeur que les autres types de médias. « Les podcasts peuvent également permettre un engagement beaucoup plus profond avec des personnes qui écoutent généralement jusqu'à 30 minutes deux ou trois fois par semaine », estime Nic Newman, auteur du rapport. Par ailleurs : « Les podcasts sont intéressants pour les éditeurs, car ils sont beaucoup plus susceptibles d'attirer un public jeune, puisqu'ils sont facilement accessibles via les smartphones et qu'ils offrent une diversité de perspectives et de voix. » Même si, rappelons-le, le podcast est plus un outil de fidélisation que de conquête. | JUNGLE STORIES | "Il s'agit d'adopter une communication humble vis-à-vis de la situation actuelle" Comment communiquer en période de crise, quand on est un grand groupe comme Renault ? Quel impact le Covid a-t-il eu sur l'approche de la communication ? Quels sont les canaux plébiscités pour séduire une cible jeune, friande de « snackable content » ? C'est à ces questions que répond Emmanuel Guinot, Head of Campaigns, Content & Digital du Groupe Renault pour Story Jungle. Entretien. | | UN PAVÉ DANS LA JUNGLE | Si l'on poursuit avec l'étude Reuters Digital News Report 2020, on apprend qu'Instagram dépasserait bientôt Twitter comme source d'information pour les utilisateurs, à l'horizon 2021. "Instagram est devenu très populaire auprès des jeunes", déclare Nic Newman, auteur principal du rapport. "Ils réagissent vraiment bien aux histoires racontées simplement et soignées avec des images visuelles". Pourquoi c'est un pavé ? Les actualités visuelles marquantes de ces derniers mois ont contribué à cette tendance : le changement climatique, le mouvement Black Lives Matter et le coronavirus ont tous connu un engagement massif sur la plateforme. Il conviendrait de réévaluer la place d'Instagram au sein des réseaux sociaux utilisés, dans sa stratégie de communication, aussi bien pour les marques que les médias. | UN FORMAT À LA LOUPE | | Le réseau à l'oiseau bleu lance des tweets audio d'une durée maximale de 140 secondes, surfant sur la montée en puissance de l'audio. Une fonctionnalité seulement disponible pour le moment sur iOS. Si la durée du message excède les 140 secondes, la suite est automatiquement incluse dans un deuxième tweet – formant donc un Thread. Pour l'instant, cette initiative laisse les utilisateurs dubitatifs (voir les réponses à notre question sur LinkedIn) : « Une fonctionnalité qui ne risque pas de trouver son public, je le crains. Là où des médias comme Instagram, TikTok et autre Snapchat se placent dans des approches ultra-personnalisées et centrées sur l'image, Twitter fonctionne dans une démarche différente », commente François Boulard, Head of Digital Media d'Ellisphere, une société d'informations financières et commerciales. Pour Emmanuel Guinot, invité de Story Jungle et Head of Campaigns, Content & Digital du Groupe Renault, il est nécessaire de garder l'esprit ouvert : « Il convient de toujours garder un œil curieux sur les innovations de l'écosystème social, sans pour autant tomber dans le systématisme : je sais aujourd'hui qu'une marque corporate aura tout intérêt à tester les tweets vocaux lancés cette semaine par Twitter. » | LE CONTENU QU'ON AURAIT ADORÉ FAIRE | | On connaissait les featurings sur YouTube – entre grosses têtes d'affiche de la plateforme, pour attirer un maximum d'audience et gonfler leurs communautés respectives –, la pratique se développe désormais sur LinkedIn. Richard Moore, spécialiste des contenus et 30 000 followers à son actif, a ainsi invité Jack Gaisford, « Prince de la vidéo du Royaume-Uni » et 18 000 abonnés au compteur, lors d'une petite session vidéo tournée avant le confinement. Pendant une minute, les deux influenceurs commentent les profils qui pèsent dans le monde du content marketing – des hommes, principalement, en faisant défiler leurs pages LinkedIn sur l'écran. La vidéo postée le 18 juin a déjà généré plus de 3 000 vues et 106 commentaires. Un format plaisant et convivial, qui sort de la simple interview ou du podcast filmé classique. | UNE DERNIÈRE LIANE POUR LA ROUTE | 1,54 m pour 125 kilos. Gabrielle Deydier, 39 ans, souffre d'obésité depuis son adolescence. Dans un documentaire touchant et instructif, intitulé On achève bien les gros, elle revient sur la stigmatisation des personnes obèses ou en surpoids et pointe une société grossophobe. « J'ai envie de cramer le mec qui a conçu les sièges à accoudoir », explose-t-elle. Un témoignage courageux, sans fioritures et non dénué d'humour, qui dénonce le poids des normes et une société où il est préférable de ressembler à un fil de fer, pour être accepté. À voir en replay sur Arte. |
|