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Vendredi 2 mai 2025

« 2027, le candidat Hanouna ». « Valeurs actuelles » y a cru, jusqu’à faire de cette annonce a priori délirante son titre de Une, cette semaine. Las, il s’agissait seulement d’un « excellent prank » (canular), selon les termes de Cyril Hanouna lui-même, à qui l’on envie cette haute estime de soi et cette confiance immarcescible en son talent. A deux doigts de faire appel à lui comme coach de vie. Mais revenons à nos moutons : comment l’hebdo d’extrême droite a-t-il pu croire sérieusement aux ambitions présidentielles de l’animateur qui a débuté sa carrière en soufflant dans les fesses d’un chien ?

Soit, plus rien ne surprend vraiment dans un monde où Donald Trump dirige les Etats-Unis à coups de décrets sur les pailles en plastique et sur les pommeaux de douche. Mais surtout pour qui a lu « Anéantir » (Flammarion) de Michel Houellebecq, l’idée de voir l’ex-chef de gang de C8 faire la course à l’Elysée, a même des airs de déjà-lu. Dans ce roman paru en 2022, qui déroule le long, très long chemin vers la mort d’un haut fonctionnaire nommé Paul Raison, le mage Houellebecq, s’est plu à imaginer les préparatifs de l’élection présidentielle de 2027.

Parmi les personnalités en lice pour succéder à un président jamais nommé mais qui ressemble fort à Emmanuel Macron, se trouve un « concurrent surprenant », un certain Benjamin Sarfati, sorti « des zones les plus basses du divertissement télévisuel » et parvenu au sommet grâce à la sale trinité « déculottages, vomissements et pets ». Difficile de ne pas voir dans cette description fine et sensible un portrait d’Hanouna, trublion espiègle qui n’aime rien tant que de fourrer des spaghetti dans le slip d’un de ses chroniqueurs.

Certains confrères objectent que Benjamin Sarfati ne doit pas être perçu comme un alter-ego de Cyril Hanouna, mais comme un personnage de fiction à part entière puisque Houellebecq évoque par ailleurs nommément Hanouna, dont une énième « sortie de route » aurait bénéficié à la carrière de Sarfati : « Paul ne se souvenait plus au juste si ce dernier avait été accusé d’exhibitionnisme, de harcèlement sexuel ou carrément de viol, toujours est-il qu’il avait explosé en plein vol. »

On peut aussi voir en Sarfati un personnage composite, inspiré en partie d’Hanouna. Quoi qu’il en soit, il paraît plus intéressant de se demander pourquoi l’hypothèse Hanouna-candidat titille à ce point Houellebecq et « Valeurs actuelles ». Pourquoi excite-t-elle ainsi un auteur qui penche de plus en plus à droite toute et un hebdomadaire du même bord ? Est-ce le grand frisson à l’idée de faire sauter le « système » ? Pour se rassurer, rappelons que, toujours dans « Anéantir », Michel Houellebecq évoque aussi les adieux à la télévision de Michel Drucker. Or ça, Mimiche, ça n’arrivera jamais. Bien la preuve que les prédictions du Nostradamus des Olympiades n’ont rien d’infaillible.

Elisabeth Philippe

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