Bulletin d'information aux ami(e)s de Finance Watch
Du nouveau sur le terrain des monnaies numériques et les crypto-actifs au niveau mondial🪙
De grandes puissances comme la Chine, la Russie et les États-Unis prennent des mesures audacieuses, ce qui suscite des inquiétudes pour la concurrence mondiale et l’autonomie stratégique.
💵 Aux États-Unis, le président Trump a récemment causé des remous en proposant la création d’une réserve stratégique de crypto-monnaies, et l’assouplissement des régulations sur les crypto-actifs. De leur côté, les États de l’UE sont dépendants des géants américains de la tech comme Google, Apple, et Paypal pour les paiements mobiles, et ce alors que d’autres, tels que X (ex-Twitter), prévoient d’entrer bientôt sur ce marché.
💴 La Chine est en tête dans la course aux monnaies numériques, ayant déjà développé et testé son yuan numérique (e-CNY) - la première devise numérique d’État. Le e-CNY est considéré comme un outil d’influence internationale, d’autant plus que la Chine cherche à remettre en question la place dominante du dollar dans le commerce mondial.
💳 Face aux sanctions occidentales liées à la guerre en Ukraine, la Russie s’est montrée intéressée par la création d’un rouble numérique et a accentué son utilisation de crypto-monnaies pour contourner les systèmes bancaires traditionnels.
💶 L’euro numérique serait la meilleure réponse de Bruxelles à ces développements : il offrirait une alternative européenne sûre et préserverait l’indépendance financière de l’Europe face aux géants technologiques étrangers, ainsi qu’aux crypto-actifs et stablecoins risqués, en particulier ceux venant des États-Unis. La Banque centrale européenne - qui a rejeté l’idée d’inclure le Bitcoin dans ses réserves monétaires - développe depuis 2021 l’euro numérique, et doit prendre une décision sur son implémentation au cours de l’année.
Ces nouveaux développements dans le domaine des crypto-monnaies pourraient provoquer une instabilité des marchés, menacer les consommateurs, et mettre en danger le système financier. La souveraineté monétaire est plus importante que jamais pour préserver l’autonomie stratégique de l’Europe et répondre aux bouleversements géopolitiques actuels. L’euro numérique pourrait protéger l’Europe des risques posés par les stablecoins en proposant une alternative sûre.
Max Kretschmer, chargé de relations presse pour Finance Watch : “L’élection de Trump a créé une urgence inédite dans le débat”
La Banque centrale européenne présente avec raison l’euro numérique comme une nécessité stratégique, pour préserver l’indépendance financière de l’Europe face aux géants étrangers de la tech et aux monnaies numériques privées peu fiables. Conçu correctement, l’euro numérique pourrait endiguer cette tendance, en fournissant une alternative publique et sûre, sous contrôle européen.
Pour sa souveraineté monétaire, l’UE mise sur l’euro numérique! 💰
Actuellement, le marché européen des paiements est dominé par les grands fournisseurs américains de services de paiement, MasterCard et Visa.
Dans le contexte géopolitique actuel, l’UE est particulièrement vulnérable aux pressions externes. Frais cachés, commissions de retrait en distributeur, plateformes opaques de crypto-actifs et entreprises acceptant uniquement les paiements en espèces… Autant d’exemples qui montrent à quel point nos moyens de paiements électroniques sont contrôlés par des entreprises privées. La dépendance du marché des systèmes de paiements de l’UE à des sociétés privées, parfois non supervisées, pose de sérieux problèmes de sécurité et de protection des données.
Aujourd’hui, l’UE cherche à renforcer son autonomie stratégique, à travers une monnaie numérique adossée à la Banque centrale européenne. L’euro numérique serait une forme d’espèce numérique, émise par la banque centrale et utilisable par toutes et tous dans la zone euro. L’objectif : qu’il soit un outil de la souveraineté européenne face aux forces du secteur privé dans la finance mondiale.
La Commission européenne a proposé un cadre législatif pour l’euro numérique, qui serait fourni par la Banque centrale européenne, pour garantir une méthode de paiement sûre, efficace et universelle dans la zone euro. Un euro numérique offrirait une alternative largement accessible, créerait plus de concurrence et ferait baisser les frais de transaction.
Dans un contexte d’inflation, réduire les coûts de transaction pour tout le monde en Europe pourrait contribuer [en anglais] à l’augmentation du pouvoir d’achat des citoyens et citoyennes, et à soutenir les petites et moyennes entreprises (PME), qui représentent 99% des entreprises de l’UE.
Le futur des services financiers est déjà là ...
Mais l’euro numérique doit être au service de l’intérêt général !
Finance Watch milite pour l’introduction d’un euro numérique, que nous avons soutenu depuis sa conception. Mais, pour qu’une monnaie numérique publique soit réellement au service de la société et fournisse une alternative sûre aux stablecoins, la législation encadrant l’euro numérique doit inclure les dispositions suivantes :
✅ Utilisation gratuite des services de paiement de base, sans frais cachés
✅ Protection de la vie privée, empêchant la surveillance de masse des transactions
✅ Accès facile aux citoyens européens, y compris à travers une application de type portefeuille sur mobile et une carte (physique) de paiement
✅ Large disponibilité à travers une distribution effective et généralisée de l’euro numérique par des acteurs publics et privés
✅ Préservation de l’accès aux espèces et de l’utilisation de l’argent liquide
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