La forme et les images
LAYLA SHLONSKY


Qu’est-ce qui fait qu’à un moment donné un roman nous lâche, ou plutôt qu’on laisse un livre tomber ? Plusieurs possibilités : le style ne nous convient pas, on ne trouve pas les personnages intéressants, le sujet est ennuyeux, l’écriture est trop formelle ou trop implicite, ou la forme ne nous permet pas d’accéder à notre propre imaginaire…

Il arrive souvent que la raison de ce désintérêt vienne de ça justement : de l’incapacité même à se créer sa propre idée, sa propre histoire, ses images mentales, comme si l’alchimie entre soi et l’auteur n’avait pas lieu. Alors on ferme le livre d’un coup sec.

Dans son nouveau roman « Tu seras mon père » l’auteur suisso-turc Metin Arditi témoigne d’une maîtrise qui tient le lecteur en haleine, grâce à une forme très simple : les séquences. L’heure et le lieu sont indiqués à chaque chapitre et certains sont très courts, pouvant faire moins d’une demi-page. Cela peut paraître rudimentaire et pourtant cela organise et structure l’histoire d’une telle manière que le lecteur arrive parfaitement à trouver sa place dans le roman et à se créer ses propres rêves. Ouf ! Et ça respire !

L’auteur confirme dans son entretien pour QWERTZ que son envie de lecteur le pousse à procéder en séquences cinéma lorsqu’il prend le rôle de l’écrivain : « Quand j’écris un roman je vois un film, pour moi un roman c’est une succession de scènes. Si je lis un texte et qu’il n’est pas scénarisé, ça me gêne. Pour moi c’est la règle d’or : on doit pouvoir voir un roman, il faut que ça se déroule en séquence cinéma. Quand j’écris, si je vois que ce que j’essayais de dire est dit, je me dis stop caméra, pas besoin d’en rajouter, ce qui est dit est dit. »

Après le stop caméra, on respire, on boit un verre d’eau et alors impossible de ne pas finir le roman !  


Bonnes écoutes et bonnes lectures.
JE M'INSCRIS !

FREUDIEN
Papaoutai

 
Le fils d’un homme d’affaires victime des Brigades Rouges se trouve en Suisse un père de substitution, sans se douter que ce dernier a joué un rôle dans les crimes des années de plomb. Avec ce nouveau roman intimiste, Metin Arditi réactive quelques-uns de ses thèmes de prédilection: la quête du père, l’exil et l’amour fou.

Par Layla Shlonsky


     

EN LIEN
Gare au musée

 
Issus du groupe d’écriture collective L’Ajar, Le trio formé par Bruno Pellegrino, Aude Seigne et Daniel Vuataz reprend la plume pour un singulier “roman de gare” destiné à accompagner l’inauguration des nouveaux musées lausannois, en leur site ferroviaire.

Par Ellen Ichters

     

SOUTIEN
Deuil à vue
 

Touchant une femme sur quatre, le drame de la fausse couche est encore mal évalué par le corps médical et l’entourage des victimes. Partant de leur expérience personnelle, les journalistes Cléa Favre et Kalina Anguelova abordent sous la forme d’un roman graphique cette thématique douloureuse. 

Par Charlotte Frossard

          

ART CONTEMPORAIN
Pop&Punk

 
L'écrivaine genevoise Fabienne Radi publie une Autobiographie de Nina Childress aux éditions Beaux-Arts de Paris. Elle rend un hommage aussi drôle que décalé à cette artiste franco-américaine qui fête quarante années de peinture à l'esprit punk et pop à la fois.

Par Thierry Sartoretti/ld

     
ROMAN
Barlen Pyamootoo, Monterey, ed. de l'Olivier, 208 p.
A Monterey, tous les chemins mènent vers la mer. Si la ville est aussi pauvre que minuscule, le ciel est vaste et l’enfance de Nick Armando s’en nourrit. Nick sait retaper comme nul autre les épaves de voiture et sa profession de tôlier lui garantit une bonne vie. Une rencontre fortuite l’amènera à tout quitter et se lancer dans le trafic de drogue.  Le roman -noir- a des airs  d’Amérique mais ses paysages renvoient à Trou d’eau douce, village mauricien où vit l’auteur dont l’œil de cinéaste fait de ce récit un bon film. AS
 
RECIT
Etienne Barilier, Absolument la vie, ed. Labor et Fides, 112 p.
La collection Lignes intérieures offre aux plumes d’ici un espace intime, propre à laisser se déployer le rapport de chacun·e à sa foi. Romancier et essayiste, fils de pasteur, Etienne Barilier explore avec une ironie tendre les circonvolutions que prend la logique chrétienne pour se satisfaire d’un Dieu passif. A travers le récit touchant de son enfance souffreteuse, de son rejet de la rigueur protestante, de la foi vitale de sa femme et de la maladie qui emporte l’être aimé se dessine un rapport au monde éprouvant dans l’amour de la vie l’essentiel de ce en quoi l’auteur peut croire. NJ

 
ESSAI
Audrey Millet, Les dessous du maillot de bain - Une autre histoire du corps, ed. Les Pérégrines, 280 p.
Après le Livre noir de la mode, Audrey Millet s’empare de l’histoire du maillot de bain pour raconter la lente progression de notre rapport à la baignade, depuis sa crainte jusqu’à sa recommandation par la médecine. Derrière cette évolution se tisse aussi le récit de la stigmatisation du corps féminin condamné, recouvert puis dénudé, du tabou des plaisirs aquatiques et de la démocratisation des sports nautiques. A glisser dans son sac de plage, que vous soyez en bikini ou en burkini.
 EI
 
NOUVELLES
Collectif, Respirer le noir, ed. Belfond, 304 p.
Après Ecouter le noir, Regarder le noir et Toucher le noir, Yvan Fauth coordonne une quatrième collection de nouvelles inédites, explorant le sens de l’olfaction. Parmi les 13 récits réunis, on s’amusera de la fantaisie covidienne de Franck Bouysse, on frémira au récit abject d’un féminicide narré par Adeline Dieudonné et on admirera la maîtrise du polar politique conçu par Dominique Maisons, tous récits traversés par le parfum troublant du crime. NJ

 

Pour sa dernière rencontre avant l’été, l'Association Tulalu reçoit l'écrivaine Aude Seigne pour parler de L’Amérique entre nous (ed. Zoé). La discussion est animée par Alexandre Berto et accompagnée en musique par le musicien folk Dylan Roth, qui propose des extraits de son projet musical, The Navidson Records.
Lausanne, Bibliothèque de la Sallaz, lundi 13 juin à 19 h

RETINIEN
Le 9e art en format numérique


Fondée en 2018, RVB est une maison d’édition suisse entièrement dédiée à la bande dessinée numérique qui défend des œuvres interactives créées pour l'écran. La collection est aujourd’hui rééditée dans un nouveau format matériel qui prend la forme de pochettes de 45 tours colorées.

Par Didier Charlet/aq

          
 
  • Avec Au commencement (ed. Phébus), vaste entreprise autobiographique, Antoine Audouard déballe sa bibliothèque et partage avec nous ses anecdotes de vie, de lecteur, dʹéditeur et dʹauteur. Et ceci à partir dʹune série impressionnante dʹincipits, de débuts de romans quʹil classe par catégories selon sa fantaisie personnelle. Il était au micro de Nicolas Julliard et Yann Courtiau dans Quartier Livre.
  • Comment la jeunesse s’empare-t-elle de la lecture en 2022 ? Violaine Vidal et Nathalie Guisolan, co-fondatrices du Festival de Littérature Jeunesse de Vevey, dont la première édition se tient les 18 et 19 juin prochains dans différents lieux de la ville, en ont peut-être une idée. Elles sont les invitées de Quartier Livre, aux côtés d’Olivier May, romancier prolifique passionné d’histoire et de science-fiction, qui fait partie de la dizaine d’auteurices invité.es de cet événement gratuit qui se veut intimiste, durable et actuel.
    RTS-La Première, Quartier Livre, dimanche 12 juin à 16h 
LES ARCHIVES AUDIO DE QWERTZ
Ont collaboré à ce numéro
Didier Charlet, Charlotte Frossard, Sophie Grecuccio, Nicolas Julliard, Ellen Ichters, Layla Shlonsky, Anik Schuin.


Crédits photographiques
Metin Arditi: © JF PAGA
Daniel Vuataz, Aude Seigne et Bruno Pellegrino: © Anne-Laure Lechat
Cléa Favre et Kalina Anguelova: © DR
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