La semaine crypto Investir Mercredi 23 novembre 2022
 
 
 
 
La conviction de la rédaction
 
La mauvaise blague ne s’arrête plus
 

L’histoire de l’ancien patron de la plateforme d’échange de cryptomonnaies FTX, déclarée en faillite et qui a entraîné dans sa chute l’ensemble du marché, est tellement incroyable que même les producteurs de Hollywood ne l’auraient pas prise au sérieux comme scénario.

Sans vouloir nous moquer, il n’aura échappé à personne que Sam Bankman-Fried possède un patronyme qui signifie littéralement « banquier frit » en anglais… triste ironie du sort. Le petit Samuel est né en 1992 de l’union de Joseph Bankman et Barbara Fried. Ses parents lui ont donc assigné consciemment un nom de mauvais augure. On croirait une tragédie grecque.

Le fils prodigue

Sauf que le fils prodigue n’est pas revenu tuer père ou mère. Bien au contraire. Selon l’agence de presse Reuters, ses géniteurs sont les heureux propriétaires d’au moins une maison de luxe aux Bahamas. Jusque-là, nous pouvons encore leur accorder le bénéfice du doute : peut-être sont-ils très riches, peut-être ont-ils simplement eu envie de diversifier leurs investissements. Mais difficile d’être encore charitable quand Reuters nous apprend que le bien aurait été acheté par FTX. L’entreprise était gérée comme un « fief personnel », de Sam Bankman-Fried, selon les propres avocats de la firme. Le mélange des genres va trop loin.

La blague ne se termine pas là, car les parents Bankman-Fried sont (étaient ?)… professeurs de droit à l’université Stanford. Madame a, d’ailleurs, signé un livre intitulé : Facing Up to Scarcity [Accepter la rareté]. Morceau choisi : « La tâche centrale pour tout agent moral ou système légal est de décider comment concilier les revendications contradictoires de différents individus et groupes pour des biens sociaux rares. »

Le retour sur Terre nous a été offert par John Ray III, nouveau président-directeur général de FTX, qui a déclaré dans un document juridique : « Je n’ai jamais vu dans ma carrière un échec si complet des contrôles de l’entreprise et une absence aussi complète d’informations financières fiables. » La blague ne s’arrête plus, mais elle n’a rien de drôle.

 
 
 
 
 
Le graph de la semaine
 
Les grandes puissances économiques ne représentent pas les pays qui adoptent le plus la crypto

Nous retrouvons parmi les pays qui adoptent le plus les cryptomonnaies beaucoup de pays émergents car ils sont aussi touchés fortement par l’inflation, signe qu’elles représentent bien pour eux des alternatives à la devise nationale. Selon une étude Statista qui porte sur 56 pays, la France apparaît en dernière place pour l’adoption, peut-être justement parce que ses citoyens ont confiance en l’euro.

 
 
 
 
 
 
Le conseil
 
CeFi : faire fi Ecart

Dans l’univers des cryptomonnaies, certains acteurs vous proposent de conserver vos fonds et même de vous rétribuer tant qu’ils sont immobilisés chez eux. Dans le monde de la finance traditionnelle, cela s’appelle de l’épargne rémunérée. Mais dans le cas des actifs numériques, on parle de finance décentralisée (DeFi). Ces systèmes sont souvent conçus à partir du protocole Ethereum et n’ont en théorie besoin d’aucune autorité, d’aucun acteur central pour fonctionner.

Seulement voilà. Des plateformes dites « centralisées », c’est-à-dire avec une autorité supérieure (qui n’est pas vous), proposent également ce genre de service. Certaines s’appliquent à servir simplement d’intermédiaire auprès d’investisseurs peu à l’aise avec la technologie qui ont quand même envie d’aller dans la DeFi. D’autres proposent simplement de l’épargne rémunérée à l’ancienne, sans s’encombrer de toute la partie décentralisée. On parle alors de CeFi (finance centralisée).

Liaisons dangereuses

Problème : beaucoup de ces acteurs étaient exposés à FTX. Le pire est malheureusement qu’ils étaient parfois liés non seulement à FTX, mais aussi à d’autres plateformes, qui elles-mêmes avaient placé des fonds dans FTX. Cela a coûté cher au respecté Coinhouse, prestataire de service sur actifs numérique (PSAN) dûment enregistré auprès de l’Autorité des marchés financiers : il a suspendu les retraits de ses livrets rémunérés (après avoir affirmé que tout allait bien). A mesure que l’affaire FTX déroule sa pelote, des nœuds apparaissent partout, même dans les endroits que nous soupçonnions le moins.

La DeFi semble s’en sortir, mais rien ne permet de garantir qu’elle ne sera pas aussi touchée. Pour la CeFi, une chose est sûre : il n’est plus possible de faire confiance à ceux qui nous l’ont vendue. Nous recommandons de retirer les fonds investis dans la CeFi et de les conserver dans l’idéal sur une clé privée ou, à défaut, chez un acteur en mesure d’apporter une preuve de ses réserves (voir ci-dessous CoinMarketCap) ou des vôtres (clé privée ségréguée).

 
 
 
 
 
 
Le Tweet de la semaine
 
 
 
 
 
 
 
 
La loi et l'ordre
 
 
 
 
 
 
 
 
En bref
 
 
 
 
 
 
Publié le 23 nov. 2022 à 9:51
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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