La semaine crypto Investir Mercredi 25 janvier 2023
 
 
 
 
La conviction de la rédaction
 
 

Aussi dingue que cela puisse paraître, FTX.com, la plateforme d’échanges qui fut un tant l’une des plus grandes du monde et qui a connu une chute vertigineuse après un scandale lié à des malversations, pourrait bien renaître de ses cendres. C’est ce qu’a laissé entendre John Jay Ray III, liquidateur et nouveau PDG de l’entreprise dans une interview au Wall Street Journal, la semaine dernière. « Il y a des actionnaires avec lesquels nous travaillons qui ont identifié ce qu’ils voient comme un business viable », a-t-il déclaré.

Peu de temps après la publication de l’article, de nombreux internautes se sont demandés qui serait assez fou pour y retourner tandis que d’autres ont dit qu’ils étaient prêts à revenir. Ces derniers font l’éloge de l’expérience utilisateur que proposait FTX et un professionnel qui s’en servait nous confiait justement qu’elle était très pratique. John Jay Ray III a surtout un objectif : faire en sorte de rendre le plus d’argent possible aux clients lésés et aux créanciers de la plateforme. S’il y a davantage de valeur à tirer d’une réouverture que d’une clôture définitive, il choisira la première option. C’est aussi simple que cela.

Les créanciers n’ont pas tout perdu

Un autre élément devrait aussi jouer en faveur de FTX : plusieurs milliards de dollars ont été retrouvés dans les caisses, dont 5 milliards en liquidités et 4,6 milliards en investissements. Cela ne sera sans doute pas suffisant pour éponger les dettes, c’est ce qu’a l’air de signifier le nouveau PDG.

Cependant, ce sont des sommes très importantes qui pourraient limiter la casse. D’après une estimation précédente de John Jay Ray III, le montant total d’actifs clients manquants s’élevait à 8 milliards de dollars. On ne parle pas ici des autres créances de l’entreprise, qui ne sont pas encore dévoilées, mais on comprend que tout n’est pas perdu.

Si l’entreprise parvient effectivement à se sortir d’affaire par le haut, elle ne reviendra toutefois pas à court terme dans les premiers rangs mondiaux. Il faudrait pour cela sûrement une décennie et une gestion irréprochable. Nous ne serions pas prêts à miser dessus non plus : le cours du FTT (le jeton maison de FTX) est remonté ces derniers jours, mais il reste la proie des spéculateurs. On risque d’y perdre des plumes, car rien ne dit qu’il sera réintégré à la plateforme si jamais elle revoyait effectivement le jour.

 
 
 
 
 
Le graph de la semaine
 
L’intérêt des femmes pour les cryptomonnaies se renforce

Selon une étude* menée par le courtier israélien eToro, les cryptomonnaies n’ont eu de cesse de faire plus d’adeptes au fil de l’année 2022. Le taux d’adoption, selon le genre, met en exergue le fait que les femmes se sont emparées des actifs numériques au même rythme que les hommes (+10% dans un cas comme dans l’autre sur les 12 derniers mois). Pour autant, elles semblent accélérer le pas. Au dernier trimestre, la part de femmes à investir dans les cryptos a ainsi progressé de cinq points (34%, contre 29% au troisième trimestre) quand celle des hommes n’a gagné qu’un petit point (43%, contre 42%).
Les raisons qui poussent les femmes à acheter des cryptomonnaies sont principalement la possibilité d’obtenir des retours sur investissements élevés (37%) ainsi que la confiance dans la technologie blockchain (34%). En revanche, les 66% d'investisseuses qui boudent ces actifs évoquent les risques associés (50%), tout comme l'absence de règlementation (30%). L’adoption de nouvelles législations dans les prochains mois devrait améliorer la situation sur ce front. « La crypto est désormais la deuxième classe d'actifs la plus détenue par les femmes après l'argent liquide », pointe l’étude, suggérant que le secteur « réussit là où les marchés financiers traditionnels ont parfois échoué à attirer plus de femmes ».

Arthur Le Denn

* Quelque 10.000 investisseurs particuliers, installés dans 13 pays différents, ont été interrogés.

 
 
 
 
 
 
 
La loi et l'ordre
 
Publié le 25 janv. 2023 à 9:04

L’écosystème des cryptomonnaies a poussé un « ouf » de soulagement, mardi soir. Depuis la fin de l’année dernière, il était préoccupé par un texte de loi adopté au Sénat qui prévoyait de rendre obligatoire « l’agrément » en tant que Prestataire de services sur actifs numériques (PSAN), attribué par l’Autorité des marchés financiers (AMF), pour les nouvelles entreprises du secteur. Une disposition qui anticipait la proposition de règlement européen (MiCA) encore loin d’être appliquée – elle ne le sera pas avant 2024, voire 2025. 

L’Assemblée nationale, qui étudiait le texte du Sénat (Projet de loi portant diverses dispositions d’adaptation au droit de l’Union européenne) hier soir, a adopté un amendement du député Daniel Labaronne (Renaissance) permettant aux futures entreprises des cryptomonnaies de se contenter de l’enregistrement jusqu’à l’application du MiCA. « Nous avons trouvé une voie d’équilibre avec les différents acteurs de l’écosystème, s’est-il félicité dans l’hémicycle, avant le vote qui a comptabilisé 61 voix pour et 30 contre. Nous proposons un enregistrement renforcé. »

Son texte impose, en effet, de nouvelles obligations à compter du 1er janvier 2024 à toute société enregistrée en tant que PSAN. Notamment : la publication des tarifs, la ségrégation des comptes clients (elle doit les distinguer des siens) ainsi que l’interdiction d’investir avec leurs actifs, sauf si elle a recueilli leur consentement préalable.

 
 
 
 
 
 
 
En bref
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Rejoindre la communauté @Investir  
Twitter Facebook Linkedin
 
 
Si vous ne lisez pas correctement ce message, cliquez ici.
 
 
Dans le cadre de la diffusion des newsletters, Investir traite certaines de vos données personnelles avec votre consentement ou dans le cadre de l’exécution d’un contrat. Pour en savoir plus sur vos droits et nos pratiques en matière de protection de vos données personnelles : Politique de confidentialité.

Vous recevez ce message car vous êtes inscrit à la liste de diffusion Investir, si vous ne souhaitez plus recevoir de messages de notre part : Je gère mes inscriptions aux newsletters | Je ne souhaite plus recevoir cette newsletter | Je ne souhaite plus recevoir aucun email du groupe Les Echos – Le Parisien

© Le Groupe Les Echos - Le Parisien