Coinbase Global Une banque presque comme les autres Achat spéculatif La plateforme d’échanges de cryptomonnaies américaine est une des mieux positionnées pour traverser le crypto-crash. Cotée en Bourse, à New York, elle est obligée d’être transparente sur ses fonds et leur utilisation, ce qui présente un avantage de taille par rapport à ses concurrentes… dont FTX, qui s’est récemment placée sous le régime de protection des faillites aux Etats-Unis. La principale erreur de cette dernière a été de conserver en fonds propres de jetons de son propre cru, cela revenait à dire qu’elle était très riche avec la monnaie qu’elle imprimait elle-même. Chez Coinbase, la crainte pourrait être, a priori, la même. Car une partie des réserves sont en USDC une cryptomonnaie indexée sur le dollar émise par une entreprise partenaire, Circle. Cependant, les comptes de Circle sont régulièrement audités par un cabinet américain et indiquent un montant d’obligations court-terme de l’Etat fédéral correspondant (43,7 Mds), voire légèrement supérieur, aux jetons USDC en circulation (43,5 Mds). Les obligations deviennent un atout Par ailleurs, sur les 5,6 milliards de dollars que Coinbase possède en coffre, seulement 6,5% sont en USDC. Une part certes non négligeable, mais pas essentielle. L’immense majorité est d’ailleurs composée de liquidités (44%) et d’obligations du Trésor américain (40%). Ces derniers actifs sont maintenant susceptibles de lui assurer un revenu substantiel et tendent à assimiler le titre aux acteurs bancaires plutôt qu’aux technologiques. Dans le pire des scénarios, en cas de défaut d’USDC, Coinbase pourrait toujours rembourser plus de 80% de ce qu’elle doit à ses créanciers. L’exposition de l’entreprise à FTX ne s’élevait qu’à 15 millions de dollars. Il n’est toutefois pas exclu que Coinbase puisse encore subir des dommages collatéraux. Un modèle viable En 10 ans d’existence, elle a déjà connu trois bulles crypto, et nous considérons ainsi qu’elle a l’expérience pour survivre à l’explosion de la dernière. La banque Piper Sandler juge aussi, cette semaine, qu’elle pourrait en sortir renforcée et anticipe un prix de 100 dollars par action. Le modèle économique de Coinbase, fondé sur des frais, paraît viable à long terme tout comme ses partenariats pour les paiements en cryptomonnaies. Une stabilité qui pourrait bénéficier des investissements prévus par Goldman Sachs (voir ci-dessous « En bref »), même si de fortes pertes (500 millions, selon Coinbase) sont à prévoir pour 2022. Avec une chute en Bourse de 34% en six mois contre une perte de 7% du Nasdaq, l’action semble avoir atteint son prix plancher avant le reste des valeurs technologiques, qui vont continuer à souffrir dans l’ensemble de la remontée des taux directeurs. Nous émettons ainsi un avis à l’achat spéculatif avec un objectif de cours à 85 dollars. Nous regrettons toutefois que Coinbase ne soit pas enregistré en France en tant que Prestataire de services sur actifs numériques auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF) alors que le site existe dans la langue de Molière et peut s’adresser à nos concitoyens. Une situation floue au regard de la législation française qui, si la société n’y remédie pas rapidement, pourrait lui valoir quelques ennuis avec l’AMF. |