Un petit conseil d’ami à tous ceux qui pensent que «les carottes sont cuites». Que, quoi qu’on fasse désormais, on n’arrivera pas à inverser la courbe du réchauffement climatique: allez voir le documentaire «Mission régénération» qui sort mercredi prochain en salle. Tiré du best-seller «Kiss the Ground», écrit par Josh Tickell, ce long métrage qu’il a réalisé avec sa femme Rebecca ose prétendre qu’il existe une solution toute simple pour stabiliser le climat mais aussi créer des réserves d’eau et de nourriture abondantes, bref, pour nous sauver de la catastrophe annoncée : régénérer les sols. Une solution vieille comme le monde qui passe, en substance, par l’augmentation de la teneur organique de la terre que nous foulons, pour en améliorer la fertilité. Selon le dernier rapport du Global Land Outlook réalisé par la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, 20 à 40% des sols de la planète seraient dégradés. Principal responsable : notre modèle de production. Le remède ? L’agriculture régénérative et l’agroforesterie. Le documentaire donne largement la parole aux promoteurs de ces modes de culture comme Ray Archuleta, qui a fondé la Soil Hearth Academy. Aux Etats-Unis, Kiss the Ground est aussi un mouvement de coopération pour réaliser la transition agricole et alimentaire. Initiateur du mouvement Sauvons les sols, le sage écologiste indien Sadhguru, qui a déjà porté la bonne parole au MIT, à Harvard ou à Oxford, a plaidé lors de la dernière COP 15 à Abidjan pour un seuil minimal de 3 à 6% de matière organique dans les sols. Pour y arriver, il faudra, selon lui, mettre en place des incitations pour les cultivateurs, leur faciliter l’octroi de crédits carbone et créer un label ad hoc pour valoriser la démarche. N’oublions pas non plus le rôle joué par ces grands régénérateurs des sols que sont les vers de terre, dont c’était le 21 octobre dernier la journée mondiale.