Mais, au fait, qu'est-ce qu'il en dit, Emmanuel Macron ? Que pense le président de la République de ce drôle d'attelage de ministres ? Rien ne trouve grâce à ses yeux, si ce n'est la reconduction de Sébastien Lecornu aux Armées, nous racontent Mathilde Siraud et Nathalie Schuck. Le reste, c'est « catastrophique », « lamentable », enrage Macron, qui s'en lave les mains, affirmant à qui veut l'entendre que « ce n'est pas [son] gouvernement » et qu'il n'a « choisi personne ». Voilà donc un chef de l'État qui, en moins d'une semaine, tire déjà à vue sur son nouveau chef de gouvernement et autorise son entourage à en faire autant. Et Barnier a bien d'autres ennemis qui ne lui veulent pas que du bien : Gabriel Attal, Laurent Wauquiez, Gérald Darmanin… Tout le monde, ou presque, veut sa peau ! Ce qui fait dire à un ministre qui a ses entrées à l'Élysée que « tout ça ira dans le mur ». ► CURE. Cerné de toutes parts, Michel Barnier doit aussi discuter avec Bruxelles d'un plan de redressement des comptes publics. Le Premier ministre, qui a promis de dire la « vérité » aux Français, ne peut pas oublier celle-ci : le 21 juin, la Commission européenne a placé la France en procédure de déficit excessif. Et notre journaliste Emmanuel Berretta nous livre ce que le Savoyard peut faire pour qu'on rentre dans les clous européens. Selon la dernière note du Conseil d'analyse économique (CAE), un think tank rattaché à Matignon, la France doit dégager 112 milliards d'euros d'économies dans les prochaines années pour remettre ses finances publiques d'aplomb. Les économistes du CAE préconisent une « cure d'amaigrissement progressive », étalée sur sept à douze ans. Le hic, c'est que, selon les règles européennes, les retours dans les clous doivent se faire dans les quatre à sept ans… |