« Déchiffrer l'Amérique de Trump, c'est aussi comprendre la France qui vient », rappelle Clément Pétreault, en préambule de l'entretien qu'il a mené avec le sociologue Jérôme Fourquet sur les parallèles entre les mouvements démographiques, sociaux et culturels observés aux États-Unis et ayant conduit à la victoire de Donald Trump, et notre propre américanisation, entre revanche des classes moyennes sur les élites et opposition entre métropoles et périphéries. Si des convergences existent, Jérôme Fourquet constate également qu'« en France, l'alliance des classes populaires et d'une partie de la droite traditionnelle ne s'est pas encore vraiment opérée, même si les choses ont un peu évolué aux européennes et aux législatives ». Une analyse à lire en parallèle de celle de notre chroniqueur Gérard Araud, ancien ambassadeur de France aux États-Unis lors de la première victoire de Trump : « C'est une nouvelle droite qui survivra à son fondateur. La question qui se pose est donc : quelle sera la nouvelle gauche qui relèvera le gant ? Aux États-Unis, les démocrates n'ont visiblement pas trouvé la réponse. » ► COMME UN PRINCE. Loin des vicissitudes électorales, le prince de Galles a, lui, avoué lors de son récent voyage en Afrique du Sud que 2024 « fut une année brutale, sans doute la plus dure de [s]a vie », comme le rappelle Marc Roche dans sa Lettre de Buckingham, entre cancers de son épouse et de son père… alors que l'institution monarchique demeure fragilisée entre un oncle Andrew toujours encombrant, des Sussex en embuscade et les scandales des loyers versés par le service national de santé et l'armée au duché de Cornouailles, dont le prince à l'apanage, tout comme au duché de Lancaster appartenant à son père. Et Marc Roche de conclure « Annus horribilis ou pas, le futur monarque a fait son devoir, conformément à sa devise héritée du Prince noir, “Je sers”. » |