Un corps portant parka, jean et baskets, son sac encore sur le dos. Et à côté de ce corps couché dans le caniveau, une tête seule, ensanglantée, celle d'un professeur d'histoire décapité en pleine rue, en France, au XXIe siècle. Alors que la cour d'assises spéciale de Paris a commencé à juger, ce lundi 4 novembre, huit adultes accusés d'avoir participé à l'engrenage infernal qui a mené à l'assassinat de Samuel Paty, Émilie Frèche nous détaille cette photo intolérable à laquelle elle s'est elle-même confrontée pour les besoins des deux ouvrages qu'elle a consacrés à l'attentat. Ne nous soustrayons pas à la violence de cette image qui interroge notre pays tout entier, un pays où sont désormais prononcées, et exécutées, des fatwas. Et relisons, sous la plume de Valentine Amara, la chronique détaillée de cette mort annoncée, glaçant enchaînement de mensonges, d'appels à la haine et de renoncements, collectifs, face à l'obscurantisme. Notre journaliste spécialisée justice y rappelle notamment, détail terrible, qu'un marteau a été retrouvé dans le sac à dos de Samuel Paty. Dans la France des Lumières, voilà le pauvre moyen qu'avait trouvé ce professeur, se sachant menacé, pour défendre sa vie. ► PELOTON. L'écart entre les deux candidats est si serré qu'il faudra sans doute, après le scrutin du 5 novembre, attendre plusieurs jours, voire plusieurs semaines pour connaître le vainqueur du duel Trump-Harris aux États-Unis. Une seule chose est sûre : trois semaines après le vote, Donald Trump sera fixé sur sa sentence dans l'affaire de falsification des paiements comptables de sa campagne de 2016. Or, comme nous le rappelle Michel Colomès, Trump risque s'il n'est pas élu, pour ce seul dossier – sachant qu'il est sous le coup de 46 autres chefs d'inculpation –, jusqu'à quatre ans de prison. Une menace qui explique peut-être, en ces derniers jours de campagne, sa violence verbale délirante. Le candidat au poste suprême de la plus grande démocratie du monde a ainsi publiquement souhaité que Liz Cheney, l'une de ses farouches opposantes républicaines, soit tout bonnement placée devant un peloton d'exécution… |