« Prends garde à la douceur des choses », écrivait le poète béarnais Paul-Jean Toulet. François Bayrou s'est-il laissé griser par sa récente nomination à Matignon ? En préférant le conseil municipal de Pau, dont il est maire, plutôt que Mayotte dévastée par le cyclone Chido, le Premier ministre a commis une « faute », cinglent Hadrien Brachet et Nathalie Schuck. La politique est affaire de symboles, relèvent nos deux journalistes… surtout à l'heure où les tractations avec le PS et LR pour arracher un accord de non-censure et former un gouvernement semblent patiner. À lire ce réquisitoire, Bayrou, en vieux routier de la politique, n'a pas pris la mesure de l'accélération du temps médiatique et de la prévalence de l'image sur l'action concrète – deux tendances incontestables, mais qui ne sont peut-être pas étrangères à notre marasme actuel… ► AMBITION. C'est l'histoire d'une métamorphose. Le festival Atreju, créé en 1998 par une poignée de jeunes militants italiens, est devenu la plus grande kermesse politique d'Italie et le laboratoire d'une « nouvelle droite européenne en pleine expansion ». C'est ce que racontent nos journalistes Quentin Raverdy et Charles Sapin, qui ont assisté à son édition annuelle, samedi 14 décembre, sur les pelouses du Circo Massimo, au cœur de Rome. Le tout sous le regard bienveillant de Giorgia Meloni, présidente du Conseil italien et l'une des créatrices d'Atreju. Les promoteurs du festival, qui ont troqué les saluts romains fascisants et les musiques identitaires des débuts contre un discours plus lisse, rêvent aujourd'hui de généraliser leur « révolution conservatrice » à l'échelle du continent européen. Étrange contraste avec une France suspendue à l'accord de non-censure rêvé par l'exécutif, qui permettrait au gouvernement de desserrer l'étau du RN et du NFP… |