Au cœur du désert, une oasis. La cité de Palmyre demeure un joyau dans la steppe syrienne. Le Point a pu entrer dans la ville en compagnie de ses nouveaux maîtres : des miliciens ayant rallié Hayat Tahrir al-Cham (HTC), le groupe d'Al-Joulani. Daham Alasaad, l'un de nos envoyés spéciaux en Syrie, est originaire de Palmyre. La ville, capturée par Daech en 2015, était ensuite retombée sous la férule de l'armée d'Assad, appuyée par les Russes, avant d'être « libérée » par HTC. Daham n'y était pas revenu depuis 2012. Aux côtés de notre grand reporter Guillaume Perrier et du photographe Antoine Agoudjian, il parcourt les rues dévastées par douze ans de guerre civile. Ils découvrent des hangars où se décomposent les récoltes de blé abandonnées, et le musée de la ville, construit sous le mandat français. Les couloirs dévastés, les statues renversées et les chapiteaux dont les personnages ont été défoncés au marteau témoignent de la barbarie de Daech. En 10 mois d'occupation, les djihadistes ont défiguré la cité antique, classée au patrimoine mondial de l'Unesco. Le temple de Bêl a été dynamité, les tours funéraires détruites, et l'archéologue en chef, qui avait tenté de préserver certains trésors, décapité en place publique. Aujourd'hui, tout est à reconstruire. L'unique boulangerie a rallumé son four, tandis que les autorités s'efforcent de rétablir l'électricité et l'eau courante. Leur priorité est d'instaurer un équilibre entre les différentes factions qui occupent la ville. Pour l'instant, la situation reste stable. Les Américains maintiennent une base à proximité. Ils surveillent attentivement les mouvements, car les combattants de Daech restent présents dans le désert environnant. À Palmyre, chacun observe et attend l'évolution de cette nouvelle révolution. Ici se dessine une partie de l'avenir de la Syrie et du Moyen-Orient. ► QUI EST VRAIMENT FRANÇOIS BAYROU ? Quelques heures après sa nomination, le nouveau Premier ministre a ouvert à Mathilde Siraud les portes de Matignon. Au coin de la cheminée, il s'est livré sans réserve. La cheffe du service politique du Point brosse le portrait d'une « tête dure » qui a fini par faire plier Emmanuel Macron. Elle révèle les coulisses inédites du bras de fer entre les deux hommes. « Un épisode qui mérite qu'on s'y attarde, tant il éclaire l'entrée en fonction et le mandat à venir du nouveau chef de gouvernement », analyse Mathilde Siraud. Elle raconte comment le Béarnais s'est dit prêt à « entrer en guerre » si Sébastien Lecornu était nommé à Matignon. La menace – ou le bluff – a payé. Macron cède in extremis et rappelle Bayrou, réfugié chez Richard Ferrand. « Tout est pardonné. Du moins pour le moment. » |