C'est la revanche du grand-chose. De celui qu'on attendait plus, jusque dans son propre camp. Il faut lire sous la plume fine de Mathilde Siraud et Nathalie Schuck, ce récit des premiers jours de Michel Barnier à Matignon. Où son entourage se pâme de l'effet de sidération qu'a pu provoquer la nomination du septuagénaire comme de la relative bienveillance avec laquelle ont été accueillis ses premiers mots. À commencer par ce recadrage à l'humour pinçant de son prédécesseur, Gabriel Attal, lors de leur passation de pouvoir. Comme un brutal passage de relais entre deux mondes que tout oppose. Du moins, sur la forme… Car pour ce qui est du fond, le caractère extrêmement étriqué de la majorité derrière Barnier comme la multitude d'insolubles équations à gérer – le prochain budget en tête – réduisent à peau de chagrin les marges de manœuvre du nouveau chef de gouvernement. « Attention à ne pas verser dans le macronisme mou », s'alarme un de ses amis. « Si c'est déséquilibré sur la droite, ça sautera », rétorque un autre. Le numéro d'équilibrisme ne fait que commencer. ► FAKE NEWS. D'équilibre, il n'en est plus question depuis longtemps de l'autre côté de l'Atlantique, où les deux prétendants au poste de président des États-Unis, la démocrate Kamala Harris et le républicain Donald Trump, se sont affrontés cette nuit au cours d'un débat tendu. L'ancien « Potus » qui peine visiblement à trouver la martingale face à sa nouvelle adversaire à renouer avec les approximations, narre dans son précis compte rendu Philippe Berry. En assurant que les démocrates soutiennent des IVG « même après la naissance ». Ou que les migrants haïtiens mangeraient « des chiens » (et des chats). Reste à savoir si la vice-présidente des États-Unis, qui se révèle ô combien plus coriace que Joe Biden, aura réussi à convaincre les indécis malgré le flou entretenu sur son programme… |