La semaine crypto Investir Mercredi 15 février 2023
 
 
 
 
La conviction de la rédaction
 
Le staking vit-il ses dernières heures aux Etats-Unis ?
 

Tempête en vue pour les cryptos outre-Atlantique. Vendredi 10 février, la plateforme d’échanges Kraken s’est vu infliger une amende de 30 millions de dollars dans le cadre d’un accord négocié avec le gendarme financier américain, la Securities and Exchange Commission (SEC), qui lui reprochait d’avoir vendu des titres non enregistrés par le biais de son programme de staking. Il s’agit du mécanisme qui permet à un propriétaire de cryptomonnaies d’en immobiliser une partie pendant un certain temps afin de participer au bon fonctionnement d’une blockchain. Ce dernier est, en contrepartie, récompensé en jetons.

Populaire auprès des investisseurs depuis la création des cryptomonnaies, le staking est dans le viseur de la SEC… qui pourrait bien vouloir faire de Kraken un cas d’école. Le président de l’institution, Gary Gensler, a estimé dans une vidéo publiée sur Twitter que la plupart des acteurs qui fournissent ce service n’informent pas suffisamment leur clientèle : « Lorsqu’une entreprise offre ce type de rendement, sa démarche doit s’accompagner des protections prévues par les lois fédérales relatives aux titres financiers. »

L’innovation pourrait en prendre un coup

Depuis plusieurs jours, des voix s’élèvent au gré des rumeurs voulant que le gendarme financier américain considère Ethereum comme tel depuis sa mise à jour (The Merge) de mi-septembre – qui a fait migrer la blockchain d’une preuve de travail à une preuve d’enjeu. Le directeur général de Coinbase, Brian Armstrong, a fait part jeudi 9 février de ses inquiétudes par le biais d’une série de tweets : « Le staking est crucial pour l’innovation dans les cryptos. Il apporte de nombreuses améliorations au secteur en matière de passage à l’échelle, de sécurisation et de réduction de l’empreinte carbone. »

En d’autres termes, la SEC prendrait le risque de fortement désavantager les Etats-Unis sur la scène internationale si elle formalisait l’interdiction de cette pratique pour les investisseurs particuliers. En effet, une telle décision ne s’appliquerait qu’aux seuls Américains. Le fonctionnement des blockchains, décentralisées par nature, ne serait pas affecté : d’autres investisseurs pourraient se livrer à cette pratique ailleurs dans le monde. Les plus expérimentés d’entre eux pourraient, en outre, se passer des plateformes régulées pour créer leur propre nœud de validation.

Si la SEC semble ferme vis-à-vis de son intention d’interdire le staking, elle devrait toutefois consulter tous azimuts avant d’officialiser sa décision. Ce qui pourrait la conduire à observer la manière dont les autres grandes puissances régulent le secteur. A partir du printemps 2022, période à laquelle ont émergé les problématiques énergétiques en raison de la guerre en Ukraine, l’Union européenne a envisagé d’interdire un autre procédé de validation qu’elle jugeait énergivore : le minage. Avant de se rétracter, notamment par crainte de brider l’innovation… et d’accumuler un retard technologique.

Arthur Le Denn

 
 
 
 
 
Le graph de la semaine
 
Le pessimisme l'emporte

Le bitcoin a chuté la semaine dernière, alors que se diffusait une rumeur sur une potentielle interdiction du staking aux Etats-Unis (lire ci-dessus). Le durcissement de ton des gouverneurs de la Fed n’a pas aidé.
La plus célèbre des cryptomonnaies cède du terrain depuis lors (-4,5% par rapport à mercredi dernier). Elle ne s’est toutefois pas plus enfoncée après la publication mardi des chiffres de l’inflation américaine, qui a été un peu plus élevée que prévu à 6,4% sur un an.

 
 
 
 
 
 
 
La loi et l'ordre
 
 
 
 
 
 
 
 
En bref
 
 
Publié le 13 févr. 2023 à 15:34
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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