Euractiv France
Euractiv
LES CAPITALES
VOTRE MISE À JOUR QUOTIDIENNE SUR LA POLITIQUE EUROPÉENNE

Aujourd’hui dans Les Capitales : un lobby iranien bien implanté au Parlement européen, Ursula von der Leyen justifie le contournement du Parlement pour l’élaboration d’un plan défense de 150 milliards d’euros, les eurodéputés demandent une prolongation du fonds de relance, une eurodéputée PPE se rendra à la Pride interdite de Budapest et le gouvernement tchèque échappe à une motion de défiance.

Au Parlement européen, les lobbyistes les plus présents ne sont ni les constructeurs automobiles allemands ni les géants de la chimie, mais un groupe d’opposition iranien : le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI). Ancien acteur de la révolution de 1979 contre le shah soutenu par Washington, ce mouvement a ensuite perdu la lutte pour le pouvoir face aux mollahs.

Leurs représentants sont omniprésents dans les cafeterias du Parlement européen, à Bruxelles comme à Strasbourg. Ils y rencontrent régulièrement les députés européens, dont un certain nombre leur accordent un soutien politique.

Alors que les tensions entre Israël et l’Iran se transforment en conflit ouvert, le long travail d’influence du CNRI auprès des eurodéputés semble porter ses fruits. Cette semaine, à Strasbourg, le mouvement a rassemblé plusieurs figures politiques de premier plan lors de plusieurs évènements très suivis pour plaider en faveur d’un changement de cap pour l’Iran.

Maryam Radjavi, présidente du mouvement, a appelé à un changement de régime dans une salle bondée de députés européens du groupe Renew Europe, du Parti populaire européen (PPE) et du groupe des Conservateurs et Réformistes européens.

Elle a appelé à des élections libres et équitables et à la transformation de l’Iran en une République démocratique. Un discours qui a été bien accueilli par le public européen.

À Téhéran, le régime iranien considère le CNRI comme une organisation terroriste. Et même en Occident, les positions sont loin d’être toujours favorables.

Dans l’hémicycle européen, certains élus appellent à la prudence. La Française Nathalie Loiseau (Renew) milite depuis des années pour exclure le CNRI du Parlement, estimant qu’il recourt à des « pratiques douteuses » pour rencontrer les députés européens.

« Parce qu’ils s’opposent au régime odieux au pouvoir à Téhéran, ils sont accueillis à bras ouverts à Strasbourg et à Bruxelles », a expliqué Nathalie Loiseau à Euractiv cette semaine. « Pourtant, l’ennemi de mon ennemi n’est pas toujours mon ami », a-t-elle prévenu.

La Suédoise Abir Al-Sahlani (Renew) a également fait pression pour qu’ils soient bannis des locaux de l’UE. « C’est une milice fondée sur des valeurs antidémocratiques », a-t-elle confié à Euractiv, qualifiant leur soutien en Iran de marginal, au mieux.

Si le CNRI mène actuellement une campagne intense à Bruxelles, le contexte géopolitique pourrait vite en modifier la portée. Face à un régime iranien fragilisé par les frappes israéliennes, la véritable capacité du mouvement à exercer une influence sur le terrain en Iran sera bientôt mise à l’épreuve.

EPA-EFE/OLIVIER MATTHYS

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a défendu sa décision de contourner les négociations avec le Parlement européen sur un programme de prêts de 150 milliards d’euros pour la défense. Dans un courrier adressé à la présidente du Parlement, Roberta Metsola, elle affirme que le recours à la procédure législative d’urgence est « pleinement justifié » au regard des défis géopolitiques « existentiels » qui pèsent sur l’Europe.

Conclusions du prochain Conseil européen. Une première ébauche des conclusions du Conseil européen de la semaine prochaine montre que les dirigeants souhaitent des « progrès rapides » sur le nouveau paquet en matière de défense et une coordination entre les États membres pour mettre en œuvre les engagements qui seront pris lors du sommet de l’OTAN qui se tient à La Haye la semaine prochaine.

Le texte appelle aussi à un renforcement des retours des migrants en situation irrégulière, en utilisant « tous les outils pertinents de l’UE ».

Seront également à l’ordre du jour les récents développements au Moyen-Orient et en Ukraine, mais également l’élargissement, la concurrence, le rôle de l’UE dans le monde, la sécurité intérieure et les relations extérieures.

Euro numérique. Les ministres de la zone euro se réunissent ce jeudi 19 juin à Luxembourg, où ils seront informés des préparatifs de la Banque centrale européenne (BCE) en vue de l’émission d’un « euro numérique ». Ce sujet est devenu de plus en plus pressant depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche en janvier, les responsables européens estimant qu’il permettrait de réduire la dépendance de l’Europe à l’égard des systèmes de paiements américains.

Parlement européen 2025/Emilie Gomez
Les eurodéputés demandent que les financement au titre du fonds de relance post-Covid, qui doivent prendre fin en août 2026, puissent être prolongés de 18 mois pour les projets déjà en cours.
Getty Images/Patrick Pleul_picture alliance
Contre les colliers électriques, les mutilations ou la consanguinité, les députés européens votent jeudi 19 juin sur un texte de la Commission européenne fixant des règles minimales de protection concernant l’élevage de chiens et de chats dans l’UE.

Une eurodéputée PPE présente à la Pride interdite de Budapest. Maria Walsh, eurodéputée irlandaise du Fine Gael et membre du Parti populaire européen (PPE, centre droit), sera probablement la seule élue de son groupe à participer à la marche des fiertés (Pride) de Budapest, prévue le 28 juin, malgré l’interdiction imposée par les autorités hongroises.

Le chef de l’opposition hongroise, Péter Magyar, aurait invité les membres de son mouvement, Tisza, à réfléchir avant de participer, par crainte que leur présence ne serve les intérêts du Premier ministre Viktor Orbán.

« Nous avons demandé aux gens de considérer que cela pourrait aider Orbán, mais nous n’avons interdit à personne de s’y rendre », précise une source proche du parti Tisza de Péter Mágyar.

Un porte-parole du PPE a déclaré qu’« Orbán a tendu un piège en semant la confusion autour de la Pride. Si nous tombons dans ce piège, nous l’aidons à détourner l’attention de ce qu’il a à cacher ».

Maria Walsh, elle, affirme assumer pleinement sa décision. « Je suis fière de défiler à la Pride de Budapest. J’exhorte mes collègues députés européens et les dirigeants de toute l’Europe à se joindre aux célébrations du 28 juin. Car si la Pride de Budapest sera sans aucun doute festive, elle doit aussi être une manifestation politique », a-t-elle confié à Euractiv..

Ses propos interviennent alors que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, aurait demandé à ses commissaires de ne pas se rendre à l’évènement hongrois afin de ne pas irriter le Premier ministre. Une allégation démentie par l’exécutif européen, ce qui n'a pas empêché de nombreuses voix de s’élever pour critiquer l’inaction de Bruxelles face à l’interdiction de la marche des fiertés.

Le Fidesz de Viktor Orbán distancé par Tisza dans un nouveau sondage. À un an des élections, le parti Tisza de Péter Magyar devance le Fidesz de Viktor Orbán de 15 points parmi les électeurs décidés, selon un nouveau sondage Medián.

EPA-EFE/MARTIN DIVISEK
La coalition du Premier ministre tchèque Petr Fiala a survécu à un vote de défiance, malgré un scandale sur des dons en bitcoin provenant d’un individu condamné — une affaire qui a contraint le ministre de la Justice à démissionner.
Getty Images
Contrat signé à la va-vite, recours en justice du groupe EDF et procédure de Bruxelles : l’accord nucléaire conclu par la République tchèque avec le Sud-Coréen KHNP est loin d’être gravé dans le marbre, selon des experts interrogés par l’AFP.

Téhéran convoque l’ambassadeur allemand après les propos du chancelier sur la guerre avec Israël. L’Iran a convoqué mercredi 18 juin l’ambassadeur d’Allemagne à Téhéran, en réaction aux déclarations du chancelier allemand Friedrich Merz. Ce dernier avait affirmé la veille qu’en frappant l’Iran, Israël faisait « le sale boulot pour nous tous ».

Le Conseil de l'Europe accuse Berlin d'entraver les manifestations pour Gaza. Le Conseil de l'Europe a reproché à Berlin de restreindre la liberté de manifester en soutien aux Palestiniens de Gaza.

Dans une lettre au ministre de l'Intérieur, le commissaire aux droits de l'Homme, Michael O’Flaherty, a fait part de ses inquiétudes face aux « restrictions à la liberté d’expression et à la liberté de réunion pacifique » visant les manifestants mobilisés autour du conflit à Gaza, ainsi que « des informations faisant état d’un recours excessif à la force par la police contre des manifestants, y compris des mineurs ».

Giuseppe Conte organise un contre-sommet anti-OTAN. L’ancien président du Conseil italien et chef du Mouvement 5 Étoiles (M5S), Giuseppe Conte, organisera le 24 juin un contre-sommet anti-OTAN à La Haye. L’événement, qui se tiendra au sein du parlement néerlandais, est soutenu par le Parti socialiste néerlandais (SP).

Le sommet de l’OTAN se déroulera également à La Haye, les 24 et 25 juin.

Depuis plusieurs mois, Giuseppe Conte critique fermement l’envoi d’armes occidentales à l’Ukraine et s’oppose aux ambitions de l’Union européenne en matière de réarmement.

Dans une lettre consultée par Euractiv, il rappelle que « la paix et le dialogue restent l’investissement le plus précieux en matière de sécurité ». Selon lui, seule la diplomatie pourra enrayer l’escalade actuelle : « Alors que les nations cherchent à se doter de l’arme nucléaire, l’antagonisme croissant nous pousse lentement mais sûrement vers un conflit mondial ».

Le diplomate roumain agressé en Russie est sain et sauf à Bruxelles. Le diplomate roumain du Service européen pour l’action extérieure (SEAE), récemment agressé à Vladivostok, dans l’est de la Russie, est désormais « en sécurité et en bonne santé à Bruxelles », a indiqué mercredi 18 juin le ministre roumain des Affaires étrangères, Emil Hurezeanu, lors d’une conférence de presse.

Le ministre a également précisé que les informations évoquant l’implication possible d’agents du Service fédéral de sécurité russe (FSB) faisaient actuellement « l’objet d’une enquête ».

Édité par Anne-Sophie Gayet

Euractiv
Connectez-vous avec nous
Copyright © 2025
Euractiv Media BV, All rights reserved.
Vous recevez cet e-mail parce que vous vous êtes inscrit pour recevoir des bulletins d'information par e-mail de la part d'Euractiv.
Abonnez-vous
Euractiv Media BV - Boulevard Charlemagne 1, Brussels 1041 - Belgium