Le ministre indien des Affaires étrangères, Subrahmanyam Jaishankar, est à Bruxelles ce mardi 10 juin. Il rencontrera notamment la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et la Haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Kaja Kallas. Cette visite dans la capitale européenne intervient alors que son pays négocie un accord de libre-échange avec l’UE. En février, Ursula von der Leyen avait qualifié le futur accord entre l’UE et le pays le plus peuplé sur terre de « plus important de ce type au monde ». L’accord en discussion permettrait de réduire les barrières commerciales d’un marché indien encore très protégé. Lancées en 2007, les négociations avaient été suspendues entre 2013 et 2022. Aujourd’hui, les tensions géopolitiques semblent favoriser un rapprochement entre Bruxelles et New Delhi. L’Inde, forte de ses 1,4 milliard d’habitants, cherche à se positionner comme une source de main-d’œuvre qualifiée et comme un partenaire économique plus fiable que la Chine. Mais le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) — une taxe carbone sur les produits importés dans l’UE qui vise à encourager la réduction des émissions tout en protégeant la compétitivité européenne — est une pomme de discorde dans les négociations. Dans un entretien accordé à l’équipe des Capitales lundi 9 juin, le ministre indien a critiqué ce mécanisme, affirmant que « l’idée qu’une partie du monde impose des normes à tous les autres est quelque chose à laquelle [l’Inde est] opposé[e] ». Malgré quelques sujets épineux, le ministre se veut rassurant : « Je pense que nous avons de bonnes chances de conclure d’ici la fin de l’année », explique-t-il. |