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VOTRE MISE À JOUR QUOTIDIENNE SUR LA POLITIQUE EUROPÉENNE

Aujourd’hui dans Les Capitales : la Commission tergiverse sur la directive sur le « greenwashing », le lobby du tabac à l'offensive, les pays de l'UE appellent à des négociaitions entre Israël et l'Iran, le Premier ministre canadien est à Bruxelles.

Vendredi, la Commission européenne avait laissé les journalistes stupéfaits, en annonçant son intention de retirer une importante directive contre le « greenwashing », mais en refusant d'expliquer pourquoi.

Les fonctionnaires de Bruxelles nous expliquent à présent que cette directive n'a finalement pas besoin d'être retirée et que les négociations entre les institutions européennes peuvent se poursuivre.

À une condition.

Un haut fonctionnaire de la Commission a ainsi confié hier à Euractiv que le texte conçu pour obliger les entreprises à étiqueter plus précisément leurs produits pourrait être conservé, à condition d'être modifié pour exclure de son champ d'application des millions de petites entreprises.

Une nouvelle demande qui ne manquera pas de surprendre les États de l'Union européenne. Deux sources du Conseil ont en effet expliqué à Euractiv que la question des petites entreprises avait été en grande partie réglée lors d'une réunion des ambassadeurs mercredi dernier. Visiblement, pas suffisamment au goût d’Ursula von der Leyen.

L'annonce par la Commission de l'abandon du texte vendredi est intervenue seulement deux jours après que les eurodéputés du Parti populaire européen (PPE), menés par Manfred Weber, aient exigé son retrait.

L'apparence laissait donc penser que la Commission, dominée par le PPE, s'était rapidement pliée aux demandes de ses alliés au Parlement pour faire capoter le projet. Depuis des mois, le PPE de Manfred Weber s'allie avec les groupes d'extrême-droite pour faire adopter des textes controversés.

Les autres groupes du Parlement européens étaient donc prêts à réagir et c'est ce qu'ils ont fait. Les eurodéputés socialistes, écologistes et libéraux sont montés au créneau. Ursula von der Leyen a par exemple subi les foudres de Valérie Hayer, la présidente du groupe libéral Renew, qui a indiqué avoir évoqué avec elle ce qu’elle a qualifié de décision « honteuse » de la Commission.

« Les décisions publiques de la Commission, qui envisage de retirer la proposition, interfèrent avec tout processus démocratique », a par exemple expliqué à Euractiv le négociateur du Parlement, Tiemo Wölken, un social-démocrate allemand.

Notre hypothèse est que la Commission tente donc de corriger une erreur de communication majeure commise vendredi, tout en voulant faire passer un message sur l’importance de son programme de simplification administrative.

Un haut fonctionnaire de la Commission l’a résumé ainsi : « Les 'omnibus de simplification' visaient à corriger des erreurs passées. La logique de cette Commission, c’est aussi de ne pas adopter de nouvelles législations qui auraient, à l’avenir, besoin d’être corrigées. »

[Sedat Suna/Getty Images]

L'UE a répété son appel en faveur d'une solution diplomatique à la guerre qui oppose Israël à l'Iran, après les bombardements américains qui ont touché ce week-end trois sites nucléaires iraniens. 

[Matt Cardy/Getty Images]

Le lobby du tabac estime que l'augmentation des taxes sur les cigarettes ne fera qu'encourager le marché noir et réduire les recettes fiscales des pays de l'Union européenne (UE), hypothéquant toute tentative d'utiliser ces dernières pour le prochain budget financier pluriannuel. 

L'allié préféré des Européens en Amérique du Nord. Le Premier ministre canadien Mark Carney, est aujourd’hui à Bruxelles pour un sommet avec l’UE visant à « approfondir les relations » entre les deux blocs. Le Canada espère notamment un meilleur accès au marché unique.

En amont de ces discussions, certains responsables européens plaisantaient en soulignant que le déclaration conjointe ressemblait « un peu à un document d’élargissement ».

Le principal objectif de la réunion sera le nouvel accord entre l'UE et le Canada en matière de sécurité et de défense, marquant la première étape de la participation du Canada à SAFE, le programme de 150 milliards d’euros de l’UE visant à renforcer les achats communs de défense.

Un responsable européen a indiqué qu’un accord bilatéral – condition préalable pour que les entreprises canadiennes puissent se porter candidates à ce programme – pourrait suivre rapidement.

Le PPE et les socialistes s'opposent sur le Proche-Orient. La présidente de la Commission Ursula von der Leyen (PPE) et son homologue du Conseil européen António Costa (socialiste) ont pris l'habitude de synchroniser leurs positions et de publier des déclarations conjointes. Mais ils ne chantent pas exactement la même partition sur la question du Proche-Orient.

Si Ursula von der Leyen explique que « l’Iran ne doit jamais acquérir l’arme nucléaire », António Costa a de son côté insisté sur le fait qu'il était « profondément alarmé », appelant à la « retenue » et évoquant les victimes civiles.

La déclaration de la commissaire socialiste Teresa Ribera a encore été plus directe. L'Espagnole a écrit sur Bl ueSky une phrase lourde de sens : « Il a fallu des décennies pour construire un ordre international fondé sur la Charte des Nations unies, les droits humains et l’État de droit. »

Elle a ensuite repartagé un éditorial du Financial Times affirmant que l’intervention de Trump rendait le monde plus dangereux.

Israël à l’ordre du jour. Les ministres des Affaires étrangères de l’UE discuteront aujourd’hui du conflit avec l’Iran, ainsi que des « indices » qui laissent penser qu’Israël enfreint les conditions de son accord commercial avec l’UE avec sa guerre à Gaza.

Mais peu de chances que l'UE rompe ses liens commerciaux avec l'État hébreu. La multiplications des réponses envisagées aux guerres qui déchirent le Proche-Orient met cependant Tel Aviv sous pression.

Selon Alexandra Brzozowski d'Euractiv, Israël a réagi à cet examen interne en le qualifiant « d’outrageant et d’indécent ».

[EPA-EFE/MONCLOA PALACE]

L'Espagne a obtenu une dérogation au nouvel objectif de l'OTAN de 5 % du PIB en matière de dépenses de défense. Le Premier ministre Pedro Sánchez a annoncé que Madrid y consacrerait 2,1 % de son PIB, « ni plus ni moins ».

[EPA-EFE/OLIVIER HOSLET]

Le ministre italien de la Défense a déclaré vendredi que l'OTAN avait perdu sa pertinence dans un monde qui n'est plus dominé par l'Europe et les États-Unis.

Édité par Laurent Geslin

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