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Aujourd’hui dans Les Capitales : les Socialistes et Démocrates veulent peser sur le prochain budget, le Parlement européen rejette la procédure d’urgence sur l’objectif climatique pour 2040, Eva Kaili remporte une bataille juridique contre le Parlement, la justice italienne donne raison à Meloni sur les navires d’ONG en mer, perquisition au siège du RN en France et l’Espagnol Pedro Sanchez présente un plan « anti-corruption » après de multiples scandales.

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Combien de temps encore les Socialistes et Démocrates (S&D) pourront-ils maintenir leur influence à Bruxelles, alors que leur position autrefois centrale dans l’équilibre des forces européennes est progressivement affaiblie par l’émergence d’une nouvelle majorité alternative à droite ?

Cette fois, assurent-ils, leur menace de bloquer le prochain cadre financier pluriannuel (CFP) de l’UE n’est pas une simple promesse en l’air. Ils se disent prêts à aller jusqu’au bout pour faire entendre leurs priorités.

Lors d’une réunion à huis clos mardi 8 juillet à Strasbourg, les eurodéputés S&D ont été déçus des premiers échanges avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen (Parti populaire européen, PPE), qui esquissait les grandes lignes du budget européen pour la période 2028-2034.

Les socialistes souhaitent que la Commission revienne sur son idée de fusionner tous les fonds européens en une seule enveloppe par pays. Ils veulent également un budget européen plus important, davantage de taxes européennes, plus de dette commune, des fonds régionaux et agricoles autonomes et un Fonds social européen protégé.

« Nous n’hésiterons pas à nous retirer de ce dossier important », a assuré l’eurodéputé socialiste néerlandais Mohammed Chahim.

Carla Tavares, chargée avec un collègue eurodéputé du dossier budget, a déclaré qu’Ursula von der Leyen ne leur avait donné aucune « information pertinente » lors de la réunion de mardi.

Le Français Jean-Marc Germain a quant à lui déclaré qu’il n’était « pas normal » que seule la présidente de la Commission semble connaître le contenu de la proposition. Même ses commissaires seraient dans le flou.

Le groupe S&D n’en est pas à sa première passe d’armes avec la droite.

Fin de l’année dernière, lorsque Teresa Ribera — une socialiste espagnole — a été menacée de rejet par la droite lors des auditions des commissaires européens, le groupe S&D a abandonné son propre refus de laisser l’Italien Raffaele Fitto, désigné par Giorgia Meloni, devenir l’un des vice-présidents exécutifs de la Commission.

« C’était compliqué pour le Collège des commissaires, mais pour le budget, c’est simple », a affirmé Jean-Marc Germain. « Soit nous avons nos priorités et aucune ligne rouge n’est franchie, et c’est oui, soit c’est non et il n’y a pas de budget. Cela rend la menace crédible. »

Reste à voir, lors de la présentation de la proposition de budget le 16 juillet, si Ursula von der Leyen intègrera les exigences des socialistes, et donc si elle prend au sérieux leurs menaces.

Le Parlement européen s'est opposé au recours à la procédure d'urgence pour les négociations sur la loi climat de l'UE, qui fixe l'objectif de réduction de gaz à effets de serre pour 2040. 379 eurodéputés ont rejeté la proposition d'accélération, 300 y étaient favorables et 8 se sont abstenus lors du vote.

La semaine dernière, la Commission européenne a proposé un objectif juridiquement contraignant de réduction de 90 % des émissions nettes d’ici 2040 par rapport aux niveaux de 1990, avec certaines flexibilités. Il s’agit d’une étape inermédiaire vers la neutralité climatique d’ici le milieu du siècle.

Le groupe d'extrême droite des Patriotes pour l'Europe a récemment obtenu le contrôle du dossier au Parlement. Une annonce qui a suscité de vives critiques au centre de l'hémicycle. Certains craignent que les Patriotes, qui comptent des partis notoirement climatosceptiques, ne retardent les discussions.

La procédure d'urgence avait été demandée pour accélérer les discussions, car le temps presse pour les négociations, un accord sur l’objectif de 2040 étant politiquement lié à la décision sur la contribution à l’effort mondial en faveur du climat que l’Europe doit s’engager à prendre avant l’ouverture de la COP30, la conférence des Nations unies sur le changement climatique, en novembre.

« Je regrette profondément cette situation », a déclaré Pascal Canfin, membre du groupe libéral Renew Europe, après le vote, car il sera désormais beaucoup plus difficile pour le Parlement européen d’adopter une position officielle avant le début de la COP. « C’est encore possible, mais rien n’est garanti. »

Pascal Canfin a fustigé le Parti populaire européen (PPE) — le plus grand groupe du Parlement — affirmant qu’« il devient toxique au sein du PPE de voter en faveur de la protection du climat ».

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Eva Kaili, ex-vice-présidente du Parlement européen impliquée dans le Qatargate, a obtenu gain de cause devant la justice européenne dans une affaire qui met en lumière les obligations de transparence des institutions de l’UE.
La Commission européenne souhaite créer un mégafonds dédié à la politique industrielle en fusionnant jusqu’à 14 lignes budgétaires existantes dans le prochain budget pluriannuel, selon un projet de texte consulté par Euractiv.
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Donald Trump a déclaré mardi 8 juillet que l’UE recevrait « probablement » une lettre fixant le nouveau taux des droits de douane américains jeudi.

« Ils [l’UE] sont très durs, mais maintenant ils sont très gentils avec nous », a déclaré Donald aux journalistes. « Nous verrons ce qui se passera. Nous sommes probablement à deux jours de leur envoyer une lettre. Nous sommes en pourparlers avec eux », a-t-il indiqué, ajoutant « qu’une lettre signifie un accord ».

Ses commentaires interviennent alors que les responsables européens s’efforcent d’éviter les « droits de douane réciproques » américains, qui devaient initialement entrer en vigueur mercredi 9 juillet avant d’être reportés au 1er août.

Mardi, le président américain a fait savoir que des droits de douane pouvant atteindre 200 % sur les produits pharmaceutiques seraient annoncés « très prochainement », évoquant également une nouvelle taxe de 50 % sur le cuivre.

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La visite officielle d’une délégation européenne à Benghazi, mardi 8 juillet, a tourné court. Le commissaire européen à la Migration Magnus Brunner et des ministres grec, italien et maltais ont été sommé de quitter les lieux dès son arrivée à l’aéroport, sur ordre des autorités de l’Est libyen.

Des sources à Athènes ont confié à Euractiv que cet accueil glacial pourrait être dû au fait que la délégation s’était d’abord rendue à Tripoli, siège du gouvernement d’unité nationale (GNU) reconnu par l’ONU.

Dans un communiqué au ton particulièrement virulent, Oussama Hamad, chef du gouvernement de l’Est, les a qualifiés de « persona non grata », appelant l’ensemble des diplomates, ONG et institutions internationales à « respecter la souveraineté de l’État libyen ».

Ce nouvel accrochage diplomatique souligne les tensions persistantes entre les deux pouvoirs rivaux qui se partagent la Libye depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, après 42 ans de dictature. À l’Ouest, le gouvernement de Tripoli, dirigé par Abdelhamid Dbeibah, bénéficie de la reconnaissance internationale. À l’Est, l’exécutif basé à Benghazi et mené par Oussama Hamad est soutenu par le maréchal Khalifa Haftar, chef de l’Armée nationale libyenne.

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La Cour constitutionnelle — la plus haute juridiction italienne — a validé mardi 8 juillet la possibilité de retenir administrativement les navires humanitaires opérant en Méditerranée, une mesure phare du décret immigration du gouvernement de Giorgia Meloni.

Malgré les sanctions de l’UE, des machines fabriquées en République tchèque continuent d’atterrir en Russie — parfois via des routes détournées en Serbie.
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Une perquisition a eu lieu mercredi 9 juillet au sein du parti d’extrême droite français Rassemblement national (RN), a annoncé son président Jordan Bardella, qui a dénoncé un « acharnement » et « une atteinte grave au pluralisme et à l’alternance démocratique ».

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En visite d’État au Royaume-Uni, le président Emmanuel Macron a proposé mardi 8 juillet aux parlementaires britanniques de marcher « épaule contre épaule » avec l’Union européenne (UE), pour s’affranchir des dépendances vis-à-vis de la Chine et des États-Unis.

Confronté à la plus grave crise depuis son arrivée au pouvoir, le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a présenté mercredi 9 juillet aux députés un plan anti-corruption en quinze mesures, élaboré aen collaboration avec l’Organisation de Coopération et de Développement économique (OCDE). Il a également réitéré son opposition à une démission et la tenue d’élections anticipées.

« Après avoir réfléchi et écouté beaucoup de gens, j’ai compris que jeter l’éponge n’était pas une option », a déclaré le Premier ministre face aux députés.

« Nous allons continuer […] parce que je suis un homme politique propre », a le socialiste (PSOE), qui était arrivé au pouvoir en 2018 après un vaste scandale de corruption ayant touché à l’époque le gouvernement du Partido Popular (PP).

« Les partis politiques, les organes de direction des différentes administrations, les entreprises doivent adopter davantage de mesures » pour faire face à la corruption, a-t-il toutefois convenu, avant de proposer « l’approbation d’un plan national de lutte contre la corruption » de 15 mesures élaboré avec l’OCDE.

Il a notamment cité la mise en place d’une « agence d’intégrité publique indépendante », l’utilisation de l’intelligence artificielle pour détecter des « indices de fraude » dans la plateforme d’attribution des contrats publics, des contrôles de patrimoine aléatoires des hauts fonctionnaires ou encore un renforcement des mesures de protection des lanceurs d’alerte.

Un 21e pays, la Bulgarie, va bientôt passer à l’euro : les ministres des Finances de l’Union européenne ont donné mardi 8 juillet leur feu vert final à l’adoption de cette monnaie par Sofia.

Édité par Anne-Sophie Gayet

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