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VOTRE MISE À JOUR QUOTIDIENNE SUR LA POLITIQUE EUROPÉENNE

Aujourd’hui dans Les Capitales : interview avec le chef du plus grand groupe politique de l’UE, confessions d’un ancien lobbyiste de Huawei, les enjeux du sommet européen de cette semaine, von der Leyen s’exprime sur l’interdiction de la Pride de Budapest, la justice polonaise va bientôt se prononcer sur la validité de la présidentielle et le Français EDF débouté par la justice tchèque sur l’appel d’offre pour des réacteurs nucléaires.

Getty Images/Johannes Simon

L’hégémonie du Parti populaire européen (PPE), qui domine les trois principales institutions européennes, est incontestable.

En effet, treize des 27 commissaires européens, ainsi que la présidente de la Commission européenne elle-même appartiennent au PPE, et douze chefs d’État et de gouvernement représentent actuellement la famille politique de centre-droit aux réunions du Conseil européen.

De plus, le PPE est le plus grand groupe au Parlement européen, avec 188 eurodéputés sur 720. La présidente de l’hémicycle, Roberta Metsola, appartient également au PPE.

Manfred Weber, qui est à la fois chef du parti paneuropéen PPE et du groupe du PPE au Parlement européen, est accusé de s’allier avec l’extrême droite afin de faire adopter — ou de retirer — certains textes à Bruxelles.

Lors d’une interview avec l’équipe des Capitales cette semaine, il ne s’est pas excusé d’avoir fait échouer le projet de loi visant à lutter contre le greenwashing, affirmant plutôt que cela faisait partie de sa stratégie pour contrer la montée des populistes d’extrême droite.

Ses députés européens ont rejeté la loi sur les allégations environnementales au Parlement européen la semaine dernière, arguant qu’elle serait trop contraignante pour les entreprises.

« Nous ne soutiendrons jamais une règlementation qui [implique] que vous devez obtenir une autorisation préalable pour [faire de la publicité] dans vos médias »
, explique le responsable politique allemand à propos du projet de loi, qui semble désormais voué à l’échec.

Dans une allusion à la Hongrie notamment, il affirme également : « Nous devons mettre un terme à la vague autoritaire qui déferle sur ce continent. Et le PPE est le premier parti à agir en ce sens ».

Mais ses adversaires politiques soutiennent qu’il fait le jeu des populistes.

Mercredi 25 juin, la dirigeante du groupe des Socialistes et Démocrates européens (S&D) au Parlement, Iratxe García Pérez, a rencontré la présidente de la Commission — l’Allemande Ursula von der Leyen — et l’aurait avertie, selon un responsable du groupe S&D, que sans un « engagement réel et public » à travailler avec les groupes centristes qui l’ont élue pour un second mandat l’hiver dernier, la seule autre option serait de « se retirer ».

« Nous ne pouvons plus soutenir un projet qui légifère avec l’extrême droite », a ajouté le responsable.

Pendant ce temps, les Patriotes pour l’Europe, groupe d’extrême droite mené par Jordan Bardella, se réjouissent de leur nouveau rôle au cœur des jeux de pouvoir politique à Bruxelles.

Pour le président du PPE, c’est cela la démocratie. « Les gens doivent voir que s’ils ne votent plus pour les Verts ou les Socialistes, les choses changent au niveau européen. [Sinon] ce n’est pas démocratique », souligne-t-il.

Il a également critiqué le groupe S&D, deuxième plus grand groupe au Parlement avec 136 eurodéputés, le jugeant déconnecté de la nouvelle réalité politique en Europe, et même de ses propres collègues socialistes au Danemark, en Suède et en Allemagne.

« Réfléchissez à nouveau à ce qui se passe en dehors de cette bulle bruxelloise », demande-t-il, adressant également cette remarque au groupe libéral Renew Europe.

Manfred Weber a toutefois tendu un rameau d’olivier aux socialistes et aux libéraux. « Sur la grande question du CFP [le cadre financier pluriannuel, le budget sptennal de l’UE, NDLR], sur la grande question de l’avenir de la compétitivité, nous avons besoin les uns des autres. La porte est toujours ouverte », soutient-il.

À 53 ans, le Bavarois est au sommet de sa carrière à Bruxelles, après 21 ans passés sur les bancs du Parlement européen. Il a déclaré avoir passé ces derniers jours à préparer le sommet du Conseil européen avec les plus hauts responsables politiques européens.

Pourrait-il devenir le prochain commissaire allemand, succédant ainsi à Ursula von der Leyen ? Il ne l’a pas démenti.

En 2019, lorsque Ursula von der Leyen a été élue pour son premier mandat, elle avait battu Manfred Weber, en lice pour devenir président de la Commission.

Lisez l’intégralité de l’interview, qui aborde également les raisons pour lesquelles l’UE est un « laboratoire d’idées » ainsi que les projets de Manfred Weber en matière de défense (en anglais).

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Valerio O., ancien responsable des affaires publiques de Huawei à Bruxelles, se retrouve aujourd’hui au cœur d’une enquête judiciaire d’envergure. Les autorités tentent d’établir si, dans l’affaire dite du « Huawei-gate », la frontière entre lobbying et corruption a été franchie.

Dans des confessions faites aux autorités belges au début de l’année — auxquelles Euractiv a eu accès — Valerio O. décrit comment le géant technologique chinois a cherché à influencer la politique de l’UE en tirant parti de ses relations, de paiements présumés par l’intermédiaire de tiers et de cadeaux (champagne, séjours dans des hôtels de luxe ou encore billets pour des matchs de football).

Son témoignage est au cœur d’une enquête plus large, toujours en cours, sur les pratiques de lobbying dans la capitale européenne.

Le Huawei-gate est rapidement devenu l’une des enquêtes de corruption les plus révélatrices de l’histoire de l’UE, et pourrait avoir des répercussions plus importantes encore que le Qatargate.

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Les dirigeants de l’UE se retrouvent ce jeudi 26 juin à Bruxelles pour un Conseil européen dominé par les dossiers du Moyen-Orient, de la guerre en Ukraine et des migrations. Peu de résultats concrets sont attendus.

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L’Union européenne a décidé d’autoriser les subventions aux coûts d’exploitation des entreprises énergivores afin d’empêcher leur délocalisation où l’électricité est moins chère.
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Les alliés de l’OTAN se sont accordés pour porter les dépenses de défense à au moins 3,5 % de leur PIB national, avec 1,5 % supplémentaires pour les infrastructures. Mais l’exploit réel, côté européen, aura peut-être été d’avoir su composer avec celui qui a un jour qualifié l’Alliance d’« obsolète ».

Nouveau calendrier pour la présentation du budget de l’UE. Selon le nouvel agenda provisoire de la Commission européenne, la deuxième partie du paquet sur le prochain cadre financier pluriannuel (CFP) — le budget septennal de l’Union — sera présentée le 3 septembre, tandis que la première partie reste prévue pour le 16 juillet. Le plan initial était de présenter les deux parties à une semaine d’intervalle.

Lutte interne au sein du groupe CRE sur une initiative visant à renverser la Commission. L’eurodéputé Nicola Procaccin, co-président du groupe des Conservateurs et Réformistes européens (CRE), rappelle à l’ordre l’un de ses députés européens qui a tenté de déposer une motion de censure contre la Commission d’Ursula von der Leyen.

Nicola Procaccini a envoyé un courriel aux députés européens du CRE mercredi soir. Dans ce courriel, consulté par Euractiv, il rappelle à  l’ordre le Roumain Gheorghe Piperea (parti AUR). Ce dernier affirmait avoir recueilli 72 signatures, soit suffisamment pour lancer la procédure de motion de censure en plénière (où les votes nécessaires pour effectivement renverser la Commission sont cependant hors de portée). Sa motion attaque Ursula von der Leyen sur le scandale Pfizergate, mais critique également sa gestion des fonds de relance et le contournement des députés européens sur l’élaboration du programme de prêts SAFE pour la défense.

« Étant donné que la motion de censure n’affecterait pas directement la présidente von der Leyen, mais la Commission dans son ensemble, y compris les commissaires nommés par les gouvernements du groupe CRE, ne pensez-vous pas qu’une telle décision aurait dû être prise au préalable par le groupe ? », interroge Nicola Procaccin.

Les chefs de groupe en discuteront mercredi 2 juillet, et l’affaire en restera très certainement là. Mais cela aura été un excellent coup de pub pour le leader de l’AUR, George Simion, qui n’a pas réussi à se faire élire président roumain récemment. Selon certaines rumeurs, un député du PPE — parti d’Ursula von der Leyen — figurerait parmi les signataires. Si vous savez de qui il s’agit, n’hésitez pas à nous le faire savoir !

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La présidente de la Commission a appelé la Hongrie à autoriser la tenue de la Pride dans sa capitale hongroise ce samedi 28 juin. Une prise de position qui a suscité la réplique du Premier ministre Viktor Orbán.

Berlin coupe les fonds aux ONG de sauvetage en Méditerranée. L’Allemagne mettra fin au financement public des missions civiles de sauvetage en mer Méditerranée. Jusqu’à présent, le ministère des Affaires étrangères versait chaque année deux millions d’euros à des ONG comme Sea-Eye ou SOS Humanity, engagées dans le secours aux migrants.

Cependant, le nouveau chef de la diplomatie allemande, Johann Wadephul (CDU), a supprimé cette ligne du prochain budget, qualifiant ces financements de « gaspillage de l’argent des contribuables ».

Faute de soutien financier, plusieurs ONG pourraient être contraintes de cesser leurs opérations.

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La Cour suprême de Pologne annoncera mardi 1er juillet sa décision sur la validité de l’élection présidentielle — un scrutin remporté par le conservateur Karol Nawrocki et entaché par de nombreuses irrégularités.
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Un tribunal tchèque a rejeté mercredi 25 juin une plainte déposée par le groupe français EDF contre l’attribution par Prague d’un contrat de construction de deux réacteurs au Sud-Coréen KHNP, une décision aussitôt saluée par le gouvernement.

Édité par Anne-Sophie Gayet

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