LinkedIn : cap sur les créateurs ! | | On le sait, les créateurs de contenus sont la poule aux œufs d'or des Instagram, TikTok, Switch, Substack, YouTube avant tous ceux-là, et consorts. LinkedIn n'échappe plus à la règle et vient d'annoncer le lancement de son « creator program ». Le but ? Aider les créateurs de contenus à développer leur communauté et leur permettre de rendre la plateforme plus intéressante : « Les créateurs sont ceux qui font tourner la machine en inventant des messages originaux, des histoires, des vidéos, des articles, en mettant en avant les nouvelles personnes à suivre », déroule Dan Roth, Editor in Chief, VP at LinkedIn News. « Les créateurs sont le moteur de LinkedIn », ajoute-t-il. Cette annonce intervient dans un contexte de forte croissance de l'engagement sur LinkedIn, avec un bond des sessions de 30 % et des conversations de 48 % en 2020. Chiche ? Les créateurs font déjà connaître leurs attentes : l'ajout d'une fonctionnalité de détection de plagiat, un accès plus facile à LinkedIn Live pour favoriser l'interaction avec leur communauté, une fonctionnalité similaire à celle des « Listes » sur Twitter pour agréger des contenus en fonction des sujets ou des personnes suivies... Vers une monétisation des contenus ? Pour Mayur Jadhav, data analyste suivi par plus de 34 000 followers sur LinkedIn, ce programme est une bonne idée : « C'est à l'image de ce que réalise Facebook et TikTok avec leurs studios de création. Cela pourra nous aider à avoir les analyses, à programmer les posts. Il pourrait y avoir une possibilité pour les créateurs de monétiser leurs contenus », suppose-t-il. En effet, comme le rapporte SocialMediaToday, cette initiative pourrait, à terme, déboucher sur de nouvelles possibilités de publicité dans les vidéos et les Stories des utilisateurs les plus influents de la plateforme. Un tel programme favoriserait l'émergence d'un marché de créateurs, ce qui permettrait aux marques de cibler des influenceurs pertinents avec lesquels s'associer pour leurs campagnes LinkedIn. « Autant on a conscience du poids de l'influence sur Instagram, TikTok, autant sur LinkedIn, on y pense moins », souligne Eve Rocher, Content Strategist à Story Jungle. Pour l'heure, la plateforme n'a pas livré davantage de détails. Si le « creator program » semble être une bonne nouvelle, il convient toutefois de surveiller de près la suite des opérations, avertit Christopher Piton, influenceur LinkedIn (27 800 abonnés), interrogé par Story Jungle : « J'espère que LinkedIn ne va pas les aider à créer du contenu lisse et corporate. Les utilisateurs souhaitent se connecter émotionnellement. Et ça se passe en ajoutant de la personnalité dans nos contenus », argue-t-il. 2021 : un tournant pour l'influence B2B « Pourquoi mettre l'accent sur le créateur plutôt que sur le leader ou l'influenceur ? », s'interroge John David Balla, Digital Marketer face à l'annonce du « creator program » de LinkedIn. Créateur est un terme plus généreux, qui englobe aujourd'hui quantité de professions : écrivains, influenceurs, journalistes, professionnels du numérique. Même si le contenu diffère, le processus est aujourd'hui similaire : produire quelque chose de valable et en faire payer l'accès, par un moyen ou un autre. Toujours est-il qu'entre LinkedIn, les podcasts, et maintenant Clubhouse, 2021 marque un réel tournant pour l'influence B2B. « Nous cultivons tous un créneau et nous nous efforçons de nous y rendre indispensables. Nous utilisons tous des outils et des plateformes qui transforment nos compétences en revenus », écrit le journaliste du Business Insider, Mark Stenberg dans le NiemanLab. C'est ce que Patreon fait pour les musiciens et les YouTubers, OnlyFans pour les travailleurs du sexe, Twitch pour les joueurs, Cameo pour les célébrités, Substack pour les écrivains... et maintenant LinkedIn pour l'univers B2B. | | | JUNGLE STORIES | La SNCF a lancé une campagne de communication sur TikTok afin de faire découvrir aux plus jeunes des métiers peu connus de l'entreprise : agent d'escale, électricien haute tension ou encore conducteur de train. Ici, pas de contenus sponsorisés, mais un appel à des stars de TikTok. Lire sur Story Jungle | | | | UN PAVÉ DANS LA JUNGLE | Facebook refuse de financer les médias australiens et sort l'artillerie lourde. Jeudi 18 février, le réseau social a tout bonnement bloqué l'accès aux pages des médias locaux et internationaux, ainsi que le partage des articles en ligne en Australie. Et ce, à quelques jours de l'adoption par le Parlement australien d'une législation qui contraindrait les plateformes à financer les éditeurs pour la diffusion de leurs contenus. « Les actions de Facebook ayant consisté à mettre fin à son amitié avec l'Australie aujourd'hui, en coupant des services essentiels d'urgence et d'information en matière de santé, sont aussi arrogantes que décevantes » a fustigé le Premier ministre australien Scott Morrison. En attendant, Google a conclu des accords de plusieurs millions de dollars pour payer les entreprises de médias pour les contenus d'information, notamment un accord historique avec la News Corp de Rupert Murdoch. Pourquoi c'est un pavé ? Pour le média Whats's New in Publishing, les grandes organisations d'information s'en sortiront à long terme. Mais les petits médias australiens, éditeurs locaux et organisations à but non lucratif qui produisent du journalisme d'intérêt public, « auront besoin de protection ». Quant à Facebook, « l'atteinte à sa réputation et l'exode des éditeurs finiront par porter préjudice à son activité principale : les recettes publicitaires numériques ». | UN FORMAT À LA LOUPE | | Plus on est de fous, plus on rit. Instagram prévoit de lancer dans les prochaines semaines des streams live avec plusieurs participants – contre deux aujourd'hui. La fonctionnalité a déjà été testée en Inde, où l'intérêt pour le streaming en direct est en hausse. « Instagram a cherché à tirer profit de l'interdiction de TikTok dans la région », note également SocialMediaToday. Selon la société mysmartprice, les vues d'Instagram Live ont augmenté de 60 % en Inde tout au long de l'année 2020, et l'ajout de participants offre un moyen de maximiser cet intérêt. | LE CONTENU QU'ON AURAIT ADORÉ FAIRE | | Parler de tout sauf de sport, avec de grands sportifs. C'est le crédo du podcast Champion, animé par le journaliste Étienne Carbonnier et produit par Bangumi, la société de production de Quotidien. Au micro défilent Martin Fourcade – qui y raconte son adolescence, et son 2 en sport au Bac –, le nageur Théo Curin et ses parties de FIFA, Camille Lacourt qui évoque les coulisses nocturnes des JO de Londres, son premier béguin... Dernièrement, les anecdotes du quintuple champion du monde de natation ont été mises en valeur dans une animation mix-média de très grande qualité, pensée par Pierre Mérin. S'y mêlent à la fois la « force du storytelling audio et la puissance des illustrations-collages animées », comme le note François d'Estais, d'Havas Paris Content. Un exemple rythmé et coloré de motion design à suivre pour faire la pub de ses contenus audio ! | LE CONTENU QU'ON A AIMÉ FAIRE | « La forme, c'est le fond qui remonte à la surface », écrivait Victor Hugo. Tel est le mantra de Laura Lange, philosophe et conférencière, qui a construit une communauté engagée sur LinkedIn en jouant sur les mots. Retrouvez notre discussion avec elle : « On est tous les poissons d'un bocal. » Et vous, quel est le vôtre ? | | | UNE DERNIÈRE LIANE POUR LA ROUTE | Sous des allures de papas poules, l'équipe de Bellingcat fait trembler les puissants du fond de leurs salons. Ces snipers de l'info, tous bénévoles, sont spécialisés dans la vérification des faits, avec pour matériel d'investigation des données libres d'accès sur le Net. Leurs faits d'armes ? Avoir fait la lumière, depuis leur ordinateur, sur des exécutions par l'État islamique, l'abattage du vol Malaysia Airlines 17 dans le contexte de la guerre dans le Donbass ou encore sur les empoisonnements commandités par la Russie. Des sujets sensibles auxquels ils n'hésitent pas à s'attaquer, sans filet de sécurité. Grâce à leur travail de fourmi, ces as de la technologie constituent des alliés de poids pour la justice internationale. Ce documentaire palpitant dresse le portrait d'hommes engagés dans une lutte pour la liberté d'informer, dont le fondateur Eliot Higgins, timide maladif repenti, et Timmi Allen, collaborateur de Bellingcat... et ancien membre de la Stasi ! « Bellingcat, les combattants de la liberté », à voir sur Arte. Un commentaire, positif ou négatif ? N'hésitez pas à nous faire des retours sur la newsletter à l'adresse suivante : alexandra.klinnik@storyjungle.io |
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