Newsletter, un retour payant La newsletter est-elle toujours considérée comme ringarde? Pas si sûr. Il semblerait que les internautes soient désormais prêts à mettre la main à la poche, du moins aux Etats-Unis, pour en recevoir. Un constat établi par les chiffres de Substack (plateforme américaine d'envoi de mailings créée il y a un an) : 11 000 personnes, parmi ses utilisateurs, ont souscrit à un abonnement payant (80$ en moyenne par an) pour recevoir une newsletter. Aux Etats-Unis, et à titre d'exemple, Slate Plus comptabilise plus de 40 000 abonnés payants. En France, Laurent Mauriac, fondateur de Brief.me, revendique la viabilité du format newsletter. Il a lancé en avril la petite sœur économique du mini-journal par e-mail (lancé en 2015), Brief.eco. La recette est la même : l'info est simplifiée, hiérarchisée et surtout payante. « L'idée est d'être très synthétique et le mail s'y prête particulièrement bien. On utilise le courrier électronique avec Brief.me depuis trois ans, et on s'aperçoit que c'est un moyen très simple de contacter les gens, qu'il n'y a rien à installer. C'est cette simplicité d'emploi qui nous a fait choisir le courrier électronique », explique-t-il. Le quotidien suisse Le Temps a doublé le nombre de ses newsletters payantes l'année dernière. Son rédacteur en chef adjoint Jean Abbiateci explique : « Les vertus de la newsletter sont nombreuses : si elle draine moins de trafic que les réseaux sociaux ou la recherche via Google, elle permet de tisser un lien direct entre le lecteur et le média sans le filtre capricieux de l'algorithme de Facebook ». Et c'est absolument ce lien intime que les publishers doivent favoriser. Si le lecteur est prêt à vous ouvrir sa messagerie et à payer de sa poche, il exigera un contenu de qualité, personnalisé, voire sur-mesure. Meilleur exemple de ce nouvel axe de travail, Flint, fort de près de 6 000 abonnés, qui utilise l'intelligence artificielle pour proposer une sélection de liens personnalisés. Nouvelle étape pour Flint : une école de robots qui permet d'accéder à un contenu plus concis. Pour accéder à cette école, il faut souscrire à un abonnement mensuel. Une nouvelle conception du contenu qui s'accompagne également d'une signature éditoriale de plus en plus affirmée. Au Danemark, la start-up journalistique Føljeton a créé un ton propre au contenu de sa newsletter et propose des éditoriaux quotidiens. Le quotidien américain The Daily Beast joue, lui, de l'exclusivité pour justifier l'abonnement payant. La rédaction propose un accès anticipé aux contenus, ainsi que des rendez-vous éditoriaux spécifiques : podcasts, séries, long-reads... Le succès de ces formats repose également sur une audience solide et fidèle. Ainsi, la rédaction du Daily Beast a pu s'appuyer sur un panel de lecteurs intéressés directement par le contenu proposé sur le site de la publication, et non pas recrutés par des tiers comme Facebook et Twitter. La newsletter est en effet un tunnel de conversion idéal du lecteur irrégulier au lecteur payant, en passant par le lecteur fidèle. | | UN PAVÉ DANS LA JUNGLE | Le Washington Post de Jeff Bezos teste actuellement un outil permettant d'insérer des publicités dynamiques dans un podcast. Baptisée Rhapsocord, cette fonctionnalité permettrait d'identifier les endroits optimaux pour l'intégration des coupures publicitaires, et se chargerait par la suite de mettre à jour les publicités. Pourquoi c'est un pavé : jusqu'ici, les créateurs de podcasts devaient intégrer leurs publicités directement au montage et remettre en ligne leur contenu en cas de changement d'annonceur. Cet outil devrait faciliter l'intégration de contenu publicitaire au sein d'un podcast. Et pourquoi pas, à terme, représenter l'opportunité d'une monétisation grâce à la collecte de meta-datas proposées par Rhapsocord. | UN FORMAT À LA LOUPE | | Facebook lance une fonctionnalité de réalité augmentée directement dans son feed. Ce nouvel outil permettra aux marques de faire essayer directement les produits présentés dans une publicité aux internautes. Pour l'instant, l'outil n'est disponible qu'aux Etats-Unis, et des marques comme Michael Kors se sont déjà empressées de le tester. Il devrait faciliter les ventes pour les entreprises, en proposant aux éventuels acheteurs d'être redirigés directement sur la page du produit. | LE CONTENU QU'ON AURAIT ADORÉ FAIRE | | So Press et Parions Sport ont envoyé une supportrice belge en immersion dans une favela brésilienne. Le but : envoyer un fan dans le pays adverse de celui pour qui il avait parié. En castant des individus prêts à jouer le jeu, la marque réalise une publicité qui se regarde comme un film. Pour l'instant, trois épisodes sont sortis, en se reposant sur le même modèle. | UNE DERNIÈRE LIANE POUR LA ROUTE | L'émission Duels sur France 5 propose une altercation au sommet. Rolling Stones versus Beatles, un combat qui dure depuis les années soixante et que ce documentaire d'une cinquantaine de minutes vous propose de décrypter. A vous de choisir votre camp ! Autre duel de choix : France – Croatie. C'est évidemment la finale de la Coupe du Monde, et ce sera dimanche à 17h. Rendez-vous après sur les Champs-Elysées ? |
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