Etincelles norvégiennes « Rekkevideangst ». Le mot est entré dans le langage courant en Norvège. Il traduit, en substance, l’angoisse de tomber en panne d’énergie au volant de sa voiture électrique. Par grand froid, les batteries se vident en effet beaucoup plus vite. Ce qui réduit d’autant leur autonomie. Pas franchement idéal. Ça n’empêche pas les Norvégiens d’être les champions du monde pour l’acquisition de ce type de véhicules. Chez eux, l’an dernier, quatre voitures neuves vendues sur cinq étaient électriques. Le royaume a d’ailleurs annoncé qu’il voulait en finir avec les véhicules thermiques dès 2025. Soit dix ans plus tôt que l’Union européenne. Parallèlement, Oslo, qui a déjà électrifié la plupart de ses ferries, va probablement devenir d’ici à la fin de l’année la première capitale dotée d’un système de transports publics totalement électrique. Une stratégie volontariste méritoire pour ce pays. Même si on ne peut s’empêcher d’y voir l’expression d’une sorte de mauvaise conscience d’être le plus gros producteur d’hydrocarbures d’Europe de l’Ouest. Notons que, dans ce registre aussi, les autorités commencent à lever le pied. Pas question, bien sûr, de démanteler le secteur. Mais le gouvernement a décidé de ne plus accorder de nouvelles licences pétrolières dans des zones vierges de la mer de Barents. Jusqu’en 2025… La Norvège veut aussi promouvoir le stockage de carbone. Un terminal est en cours de construction près de Bergen pour séquestrer le CO2 émis par les usines européennes. Un pipeline est notamment prévu depuis l’Allemagne pour le transporter. Dans un autre genre, le Parlement a enjoint au puissant fonds souverain du pays (1.200 milliards d’euros d’actifs), nourri aux recettes des énergies fossiles, d’exiger des 9.000 entreprises où il a investi d’atteindre le zéro émissions nettes d’ici à 2050. On attend de voir comment il va s’y prendre. Mais l’effet serait considérable ! |