| La fine fleur du podcast depuis 2002 Emissions, témoignages, reportages et bruits pas sages. |
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 | Bonjour je suis Perrine Kervran et comme je suis la responsable éditoriale d’ARTE Radio, chaque mois je vais vous pitcher habilement les dernières nouveautés, vous donner un petit aperçu exclusif de notre palpitante et folle vie de bureau et emballer le tout avec une petite histoire vraie. | |
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Il y a quelques années pour un documentaire sur les bandes de jeunes, j’avais interviewé des gens qui aimaient vraiment la bagarre. Ça me semblait très loin de moi. Je ne voyais pas comment on pouvait prendre du plaisir à donner des coups, à risquer d’en recevoir, à mettre son corps dans la balance. Et puis je me souvenais très bien des mecs bourrés en fin de soirée entre lesquels il fallait s’interposer ou des pelotes de garçons empourprés et écumants qu’il fallait démêler à la récréation et je trouvais ça pathétique. Je n’avais pas de souvenirs de donner des coups de poing, de me jeter dans la mêlée, ni d’empoigner des cheveux.  Et puis ça m’est revenu, en 3e j’étais connue pour donner des coups de pied dans les tibias des garçons avec mes Doc coquées. Ils avaient un peu peur et j’en tirais une petite fierté. Mais en même temps j’avais honte de cette réputation de « brute » qui me mettait mal à l’aise.  En y repensant, c’était un garçon qui se prenait l’essentiel de ces coups de pied. Il disait qu’il était amoureux de moi, il me dessinait en cours, m’envoyait des petits mots, se débrouillait pour m’écrire des messages sur mon agenda en le subtilisant. Il était très fort pour se trouver sur mon chemin, il insistait, il multipliait les déclarations, les tentatives d’approche, les attitudes de cœur brisé, je ne savais plus comment m’en dépêtrer, je râlais, je disais non, je disais que moi je ne l’aimais pas, mais ça continuait. J’en trouvais dans ma trousse, dans mes poches, des dessins, des cœurs, ça faisait rire tout le monde, ça a duré des mois. Alors je ne sais plus si c’est à ce moment-là précisément que j’ai commencé à donner des coups de pied, ni comment ça a commencé, mais il était ma cible principale et au bout d’un moment il a arrêté les petits mots. Et moi j’ai arrêté les coups de pied.  Mais à un moment dans ma vie j’ai connu une forme de satisfaction à être celle qui faisait peur et qui pouvait tenir les garçons en respect. |
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| Et c’est un peu une déclaration d’amour à la bagarre générale, à la castagne et aux empoignades qu’est allée enregistrer Jeanne Robet à Moëlan-sur-Mer. Dans La légende des frères Guillevic, elle raconte comment se construisent les réputations et les légendes locales, comment elles se transmettent de génération en génération et comment on peut trouver du plaisir et de la joie à entrer distribuer des baffes, dépenser son salaire dans la fête et tenir tout le monde en respect pour garder sa réputation intacte. |  | | | Les frères et sœurs ça peut aussi en venir aux mains, alors avant de s’empoigner par le col, il y a peut-être des choses à faire. Delphine Saltel, dans le dernier épisode de Vivons heureux avant la fin du monde qu’elle a intitulé, Frères et sœurs : comment recoller les morceaux ?, nous donne les outils pour présenter l’addition à la bonne personne et solder les comptes comme il faut, sans coquard, ni t-shirt froissé. | | | À Lyon, les Canuts finissent eux aussi par se résoudre à la bagarre. Ces ouvriers de la soie, obligés de posséder leur propre métier pour travailler, dépendant de la demande des patrons, se sont soulevés et se sont groupés, pour obtenir quelques minimas. Et c’est à une future bagarre que rêve Le Radio show.Une bagarre dans laquelle s’engageraient les livreurs à vélo et les chauffeurs de VTC, obligeant les clients en manque de sushi, de poke bowl, de matcha latte et d’avocado toasts à apprendre à se cuire des nouilles. C’estLa révolte des "Canuber"et c’était en direct à Lyon. |  | | La bagarre c’est désormais le quotidien de Nadia, dont le frère a été la victime d’un crime raciste d’une brutalité folle. Elle se bat depuis des mois pour que ce crime soit reconnu comme un crime raciste et survit en trouvant de la douceur dans la musique. C’est Charlotte Bienaimé qui lui a tendu son micro pour un épisode d’Une vie à soi dansUn podcast à soi.   |  | | Et c’est aussi dans une bagarre que se sont engagées Isild le Besco, Leonor Graser et Andreea Gruev Vintila, une bagarre pour que le contrôle coercitif, qu’a vécu Isild le Besco dans sa vie et que vivent tant de femmes et d’enfants, soit reconnu par le Sénat et inscrit dans la loi, et c’est ce qu’elles racontent dans le deuxième volet de Sous contrôle coercitif. |  | | Mais si la bagarre vous ne voulez pas en entendre parler, si vous êtes un ou une pacifiste, alors vous pouvez vous rouler dans la douceur, la gentillesse, la drôlerie et le talent de conteur de Daniel Pennac à qui Richard Gaitet a tendu son micro pour le dernier épisode de Bookmakers . |  | Et pour une dose de douceur supplémentaire, munissez-vous des enfants, des chats et des plaids que vous avez sous la main, faites un gros tas de tout ça, installez-vous au milieu avec un thé ou un chocolat, ça va se mettre à ronronner assez vite et là en reniflant les cheveux des enfants qui sentent toujours bon vous pouvez lancer notre flux Polissonset écouter tous et toutes ensemble les enfants parler aux enfants. | |
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Pendant ce temps-là au bureau… Le soleil est revenu, bon il est un peu reparti, mais on a abandonné les chauffages d’appoint, repris notre activité jeudi resto, et repéré de nouveau les terrasses les mieux exposées d’Issy-les- Moulineaux : le petit restaurant coréen ou la grande terrasse qui s’agrandit à l’infini du restaurant libanais. Il faut dire qu’on devait encore célébrer des prix, puisque La chute de Lapinville a remporté la prix du le BBC de le meilleure fiction du radio de this year, ohlala well done ! D’ailleurs, ces jours-ci, vous avez pu découvrir de plus près la personnalité pleine de contrastes et de nuances de la délicate et bienveillante Camille Bourdin.  Sinon ici on commence à angoisser à l’idée de devoir faire nos cartons. ARTE déménage en août, alors d’accord, c’est pour aller juste à côté, mais n’empêche, il va falloir tout emballer et qui dit cartons, dit aussi qu’il faudra faire des choix : alors que faire ? Que faire de ces vieux CD ? De ces affiches froissées ? Des lots de cassettes vierges, de ces tote bags qui s’empilent, de cette boite remplie de sachets de sucre, de sel, de poivre et de vieux couverts en plastique, de cette vieille bouteille de Gin qui prend la poussière, de ces thés aux arômes étranges et passés que personne ne veut boire, de ces cahiers remplis de vieilles notes qui ne veulent plus rien dire… Bref, est-ce que ce n’est pas le moment du grand ménage de printemps ?  Perrine Kervran |
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