Récemment, une nouvelle typologie d'actif a fait son apparition: les Real-World Assets (RWA). Véritables ponts avec la finance traditionnelle et le Web3, ces actifs pourraient atteindre 16.000 milliards de dollars d’ici à 30 ans selon Boston Consulting Group et ont le potentiel de révolutionner notre rapport à l’investissement.
Un Real-World Asset est un actif physique ou conventionnel – tel que l'immobilier, l'or, ou même des œuvres d'art – converti en un jeton numérique sur une blockchain. Cette transformation offre plusieurs avantages :
Prémièrement, la liquidité et accessibilité : la tokenisation permet de fractionner des actifs coûteux en unités plus petites et abordables, rendant ces actifs accessibles à un plus large éventail d'investisseurs. Deuxièmement, la transparence accrue : la blockchain assure une traçabilité et une transparence complète des transactions. Chaque transfert de jeton est enregistré de manière inaltérable, offrant une transparence totale sur l'historique de propriété et les caractéristiques de l'actif. Troisièmement, la facilité d'échange inégalée : grâce à la blockchain, les actifs peuvent être échangés vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept, sans intermédiaire, réduisant les délais et les coûts associés aux transactions traditionnelles. Initialement ancrés dans des domaines tels que l'immobilier et les métaux précieux, les RWA ont élargi leur horizon pour englober une palette variée d'actifs. Cette gamme s'est enrichie de produits de luxe, d'équipements industriels, voire de créances, à l’instar de Maple Finance qui comptabilise plus de 330 millions de dollars d’encours de prêts institutionnels sur sa plateforme.
Un cadre juridique pour développer le secteur
En 2024, stimulés par des avancées technologiques et, surtout, réglementaires, les RWA pourraient poursuivre leur développement. En effet, les régulateurs travaillent sur la mise en place de cadres juridiques plus clairs qui permettront d’attirer des investisseurs institutionnels et de sécuriser ces investissements.
En parallèle, les RWA pourraient s'étendre toujours plus : aux droits de propriété intellectuelle, aux actes juridiques, aux actifs environnementaux comme les crédits carbone, etc. L’essor des RWA marque donc une évolution importante de la finance moderne qui gagnera en liquidité, en transparence, en accessibilité et en facilité d’utilisation, à condition que les régulateurs œuvrent afin de proposer un cadre réglementaire plus sûr aux investisseurs.
Mathieu Charret, cofondateur de Mon Livret C