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Meta-Media - Liens vagabonds
Paris 2024 à l’ère des influenceurs
Comment faire vibrer les spectateurs au rythme des Jeux Olympiques après le flop des deux dernières éditions ? Pour attirer l'attention de la génération Z, le groupe audiovisuel américain NBCUniversal a misé gros en envoyant 27 influenceurs de renom sur le terrain. Le but ? Rajeunir l’audience de son service de streaming, Peacock. Cette initiative illustre l’importance grandissante des influenceurs dans le paysage médiatique, sujet du dernier Cahier de Tendances de Méta-Media. Pourtant cette fois, ce sont ces mêmes influenceurs qui se sont fait voler la vedette.

Des stars des réseaux sociaux aux Etats-Unis comme Kai Cenat, Daniel Macdonald et Zhongni « Zhong » Zhu étaient en première ligne pour partager leur expérience olympique. Mais malgré leur audience massive, ces créateurs ont rapidement été éclipsés par les véritables héros des Jeux : les athlètes eux-mêmes.

Ilona Maher, star de l’équipe de rugby américaine, a par exemple gagné près de 2 millions de nouveaux adeptes en seulement deux semaines grâce à ses vidéos humoristiques sur la vie dans le village olympique. Elle n’est pas la seule : le nageur norvégien Henrik Christiansen et d’autres athlètes ont eux aussi réussi à captiver le public avec des contenus authentiques et spontanés, bien loin du format aseptisé des influenceurs traditionnels.


« Je n'aime pas qu'on me qualifie d'influenceuse. Je suis d'abord une joueuse de rugby, ensuite une influenceuse », a confié Ilona Maher, qui, en plus de son succès sur le terrain, est devenue une star des réseaux sociaux. Cette dualité montre à quel point les athlètes actuels se sont adaptés à l’ère numérique. D’autant plus qu’ils ont bénéficié de l’assouplissement d’une règle du Comité International Olympique (CIO), leur permettant de bénéficier d’une activité commerciale autour des jeux. Une aubaine quand la plupart des athlètes olympiques américains de haut niveau semblent à peine s'en sortir financièrement, gagnant en moyenne 2 000 dollars par mois. Ilona Maher confirme :  « C'est ce que j'ai dû faire pour gagner de l'argent et attirer l'attention sur notre sport ».

En parallèle, les influenceurs embauchés par NBC ont eu du mal à trouver leur place, en grande partie à cause des restrictions imposées par le CIO. Pour protéger les droits des diffuseurs officiels, ils avaient interdiction de filmer les épreuves elles-mêmes. Leur contenu a donc souvent été limité à des clichés de stades ou de cérémonies, loin de l'immersion que le public attendait. « Les gens recherchent une couverture de qualité de ce qui se passe réellement aux Jeux », analyse Christine Tran, spécialiste des médias numériques à l'Université de Toronto. « Il y a des journalistes qui ont une formation médiatique et des moyens de production pour offrir ce genre de couverture sur le terrain. Ce que les influenceurs proposent, c'est une sorte d'informalité mise en scène, qui n'a pas eu l'impact escompté ». Il était difficile pour ces derniers de casser l’image lisse de leurs contenus, à cause de la nature même de leur contrat avec NBC. « Si NBCUniversal vous emmène à Paris et vous loge, vous n'allez probablement pas commenter les mouvements ridicules de la breakdanceuse australienne ou le fait que vous n'avez pas pu voir grand-chose depuis votre siège hors de prix à la cérémonie d'ouverture » souligne Wired.

Même si les influenceurs de NBC n'ont pas réussi à faire décoller leurs vidéos, les chaînes de médias sociaux de NBC Sports ont gagné 2 millions de nouveaux adeptes grâce à l’engouement généré par les athlètes. Peacock, a également enregistré une hausse de 75 % du nombre de téléspectateurs en journée d'une semaine à l'autre, signe que le public est bien présent, mais qu'il s’intéresse surtout aux vrais acteurs des Jeux.

Cette situation pourrait bien changer d’ici les prochains Jeux d’été, en 2028 à Los Angeles, où une armée d'influenceurs basés en Californie pourrait être mobilisée. Certes, la place des influenceurs n’est plus à négliger dans le paysage médiatique, mais leur voix doit être utilisée de la bonne manière, pour le bon contenu et le bon format, si elle veut se faire entendre.

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LE GRAPHIQUE DE LA SEMAINE

Qu’est-ce qui empêche les salariés d’utiliser ChatGPT ?
Source : University of Chicago
LES CHIFFRES DE LA SEMAINE
La couverture quotidienne des JO sur NBCUniversal a attiré 30,6 millions de téléspectateurs, soit une augmentation de 80 % par rapport à Tokyo 2020, d’après Hollywood Reporter.

Selon l'ONG du Centre contre la haine en ligne, 50 publications d'Elon Musk diffusant de la désinformation sur la plateforme X ont cumulé un milliard de vues depuis janvier.

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Nous y sommes ! Les réseaux sociaux d’HugoDécrypte cumulent plus de 14 millions de followers, surpassant ainsi Le Monde, et MrBeast compte plus d’abonnés que Netflix. Selon le dernier Digital News Report du Reuters, les jeunes, pour s’informer, citent davantage les créateurs de contenu que les marques média traditionnelles. Le journalisme n’est plus l’apanage des médias depuis la révolution des réseaux sociaux, qui a transformé chacun en potentiel journaliste, influenceur ou plutôt créateur de contenu, comme ces derniers préfèrent être appelés. Faut-il les imiter, les intégrer ou les défier ? On cherchera la réponse dans notre nouveau cahier de tendances Méta-Media, qui réunit « anciens » et « modernes », y compris des journalistes en l’herbe encore en école, autour de témoignages, décryptages et solutions.
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