Excédés, Accablées, Vous vous souvenez du premier confinement ? C'était la guerre, les soignants au front, la France qui applaudit chaque soir à 20h les caissières et les podcasteurs avant de s'affaler devant Netflix. C'était le bon temps. Puis il y a eu l'été, c'était pas mal non plus mais déjà flou, je me souviens qu'il y avait trop de monde au marché et qu'il fallait se garer à la Biocoop. Ensuite il y a eu le confit saison 2 que les parents ont préféré au 1, l'école les soulageant beaucoup. Depuis plus rien n'est clair, sans bistrot ni cinéma j'ai du mal à distinguer le couvre-feu d'un bon vieux confit. Quelque chose me dit que ce n'est pas fini, vous avez dû remarquer vous aussi, on est partis pour des mois à patauger dans la mouise putride d'une dépression aigüe. Moi qui avais su rester serein et jovial, faisant bonne figure pour vous divertir pendant le naufrage, tel l'orchestre du Titanic avec un caisson de basses, je sens monter l'attaque de la sombritude. Je vénère. Je dénie. Je dépresse. Je plein-le, je ras-la, j'en peuxpu. Rien que de l'écrire me fait du bien, grâce à vous ça va déjà mieux. A votre tour d'épancher sur ce mur vos sanglots et vos peines. Ecrivez, peignez, enregistrez, trouvez un truc drôle à raconter. Ca aide. On n'aura pas mieux avant la saint-glinglin, donc faisons de nos petites bulles irisées et fragiles autant de PARTICULES DE BONHEUR (ARTE Radio depuis le 22 janvier) | | |