30 jours de jeûne qui m’ont été vraiment très bénéfiques
Que dire sur mes 30 jours de jeûnes, sinon que cela ne m’a absolument pas été difficile, une fois passées les premières 48 heures, et que de jour en jour je me sentais en meilleure forme, mentalement plus léger (physiquement également, puisque j’ai perdu 15 kilos, de gras, retrouvant ainsi mon poids de forme d’il y a 10 ans).
Pour résumer ces 30 jours : - Activités physiques normales avec 1 heure de sport 6 jours sur 7, sans fatigue et en pouvant augmenter la vitesse du tapis et la cadence des exercices de jour en jour. - Activités professionnelles : moins de fatigue et plus d’entrain au fil des jours. - Boisson : café le matin, puis thé, et 50 cl de jus de fruits bio sans sucres ajoutés dans l’après-midi (extraction maison avec une centrifugeuse). - Transit : gaz, et selles tous les deux jours, parfois formées, parfois non (ne pas manger n’empêche donc pas la formation de selles, sans doute constituées de débris cellulaires divers et de pulpes de fruits présents dans le jus). - Aucune obsession alimentaire (pas de désir particulier de manger telle ou telle chose à la fin du jeune). - Tension artérielle : dès le cinquième jour, plus d’hypertension et arrêt de la prise des antihypertenseurs. - Forme générale : c’est assez incroyable** ;** psychiquement, tous les jours je me sentais plus détendu, plus « fataliste » également, comme s’il survenait une sorte de détachement, difficile à définir, entre les événements extérieurs et mes perceptions.
En résumé, et contrairement à ce que je redoutais en me lançant dans cette aventure, ces 30 jours de jeûne n’ont absolument pas été une épreuve et ne m’ont apporté que des bienfaits, sur tous les plans…
C’est à la reprise de nourriture que les choses se sont envenimées
Au soir du 30ᵉ jour, quasiment en me forçant, tant je n’avais même pas envie de manger, j’ai pris un repas léger composé d’un bouillon de légumes et de 50 g de pâtes chinoises. Le lendemain, tout allait bien, et j’ai repris le même repas léger vers 22 heures. Le surlendemain, toujours vers 22 heures, pensant sans doute, idiotement, que ces deux repas légers avaient suffisamment réadapté mon organisme à la reprise de nourriture, je n’ai pas pris de bouillon de légumes, mais deux nems, quelques tranches de porc sauté au caramel et une portion de pâtes de riz, le tout agrémenté d’herbes diverses. À peu près 30 minutes après ma dernière fourchetée, j’ai commencé à ressentir des douleurs juste en dessous du sternum ; je me suis alors dit que cela devait être une réaction normale de l’estomac, et que cela allait passer. Mais pas du tout, la douleur s’est étendue à tout l’hypochondre droit, devenant de plus en plus aiguë. Tout le dessous des côtes du côté droit était de plus en plus sensible et douloureux.
« Plus le temps passait, plus la douleur devenait insupportable… »
Plus le temps passait, plus la douleur devenait insupportable, s’étendant dans le dos, du côté droit, j’avais même l’impression sue mon diaphragme me faisait mal. Je n’arrivais pas à rester en position allongée, tant cela augmentait la douleur du côté droit. La prise de deux Doliprane ® 1000 à 4 heures d’intervalles et de Spasfon ® ne changèrent rien, et plus le temps passait, plus je me disais « Ce n’est que de la douleur, cela va passer, ton estomac doit se remettre au travail ».
Et puis, j’ai eu un moment de lucidité assez salvateur : alors que j’excluais que ma vésicule biliaire soit impliquée, car j’avais suivi en début de jeûne la méthode d’écrite dans mon dernier ouvrage, pensant plutôt une occlusion intestinale, un vers 7 heures du matin, je me suis dit que je ne risquais rien à prendre quelques pilules de sel d’Epson.
J’ai donc pris une première fois 7 pilules avec 50 cl d’eau, et des gargouillis se sont rapidement fait entendre dans l’abdomen. Et puis, dans les minutes qui suivirent, la douleur a semblé se stabiliser, non seulement en intensité, mais également en localisation, sous les côtes, exactement à l’emplacement anatomique de la vésicule biliaire.
Comment j’ai sauvé une deuxième fois ma vésicule biliaire…
J’ai alors repris 5 gélules de sel d’Epsom avec 50 cl d’eau (il faut boire beaucoup avec le sel d’Epsom), j’ai pu m’allonger sans que cela ne déclenche de douleurs dans le dos, et au fil des minutes, la douleur se déplaça de la droite vers la gauche, juste en dessous des côtes, pour se stabiliser, avec beaucoup moins d’intensité, au niveau du creux du sternum.
J’ai alors repris 3 gélules de sel d’Epsom avec un verre d’eau et je me suis recouché. Assez rapidement, la douleur a suivi un trajet en ligne droite pour descendre lentement, et en s’atténuant, vers le nombril ; à mi-chemin, elle disparut, ne laissant de son passage qu’une grande fatigue et une sensibilité aux mouvements du corps et au toucher de l’hypochondre droit, sous les côtes, au niveau du côlon.
J’ai gardé le lit jusqu’à 14 heures afin de reprendre des forces pour aller chez le médecin, afin d’avoir une ordonnance d’antalgiques plus puissants que le Doliprane®. Mais sans même me recevoir, dans la salle d’attente, il me conseilla d’aller aux urgences, ce que je fis, car, même si la douleur était devenue bien plus supportable que pendant la nuit, elle restait présente et fatigante.
Aux urgences, la jeune interne, après le retour des résultats d’analyses de sang, diagnostiqua des calculs biliaires, et comme il n’y avait pas d’infection, elle ne pouvait pas considérer qu’elle était face à une situation d’urgence. Elle me fit donc une ordonnance d’antalgiques, plus puissants que le Doliprane®, et une autre pour une échographie du foie et de la vésicule biliaire, en m’expliquant que, selon elle, des calculs avaient dû se former pendant mon jeûne, et qu’à la reprise de l’alimentation, ils avaient eu beaucoup de mal à s’extraire de la vésicule, certains étant sans doute restés bloqués dans le canal cholédoque, et qu’il faudrait sans doute qu’un chirurgien intervienne pour une ablation de la vésicule.
Des antalgiques à avoir dans sa trousse de secours
Ordonnance en main, je lui ai dit : « merci docteur », et j’ai quitté le service d’urgence, où, par ailleurs, j’ai vraiment été très bien pris en charge par un personnel manifestement compétent et au service des patients, tous en état de souffrance.
Je me suis rendu à la pharmacie pour me faire délivrer les antalgiques : - Lamaline® (Paracétamol 300 mg, opium en poudre 10 mg, caféine 30 mg) : 2 gélules toutes les six heures en cas de douleur, traitement pour 7 jours. - Nefopam® 30 mg : 1 comprimé toutes les six heures si douleur persistante malgré la Lamaline®, traitement pour 7 jours.
De retour chez moi, 15 minutes après la prise de 2 gélules de Lamaline®, la douleur résiduelle (importante mais sans commune mesure avec celle de la nuit précédente) avait quasiment disparu.
Depuis, je n’ai plus de douleurs à l’hypochondre droit, et je ressens d’ailleurs à cet endroit une sorte de légèreté, signe que ma vésicule biliaire n’est plus encombrée de calculs. Pour toute alimentation, pendant une dizaine de jours, je vais me contenter de bouillons de légumes et de pâtes chinoises, en y incluant petit à petit quelques morceaux de viande.
Ah, j’allais oublier de le préciser : je vais passer une nouvelle commande de sel d’Epsom, car en cas de nouvelle crise de ce type, dès les premiers signes, j’en absorberai une dizaine de gélules, car le sel d’Epsom a la réputation de détendre le cholédoque, ce qui facilite le passage d’éventuels calculs.
L’importance de la Vésicule Biliaire en médecine chinoise
En référence au réveil de la sève dans les arbres et aux mouvements énergétiques du « bois », en médecine chinoise, avec le Foie, la Vésicule Biliaire est associée au printemps et au réveil du Yang dans la nature et dans nos organismes.
Organe Yang couplé au Foie, qui est une Entrailles Yin qui assure dans l’organisme la « Libre circulation du Qi et du Sang », elle stocke et excrète la Bile, facilitant la digestion des graisses. Mais son rôle vis-à-vis de la Bile et de la digestion des graisses reste un rôle mineur par rapport à ses autres fonctions, qui sont de participer, avec le Foie, à la diffusion et à la régulation de la circulation du Qi dans le corps et, surtout, de « gouverner » notre capacité à prendre des décisions. Ajoutons à cela - ce qui n’est pas officiellement enseigné en Chine dans les facultés de médecine chinoise - qu’elle est également associée à la virilité masculine (en Chine, dans certains milieux, pour dire d’un homme, en sa présence et sans qu’il le comprenne, qu’il est impuissant, on fait allusion à la faiblesse de sa Vésicule Biliaire).
Pour cette incroyable médecine, la Vésicule Biliaire est également importante pour l’équilibre émotionnel qui permet d’agir avec détermination. À ce titre, elle est également liée au courage, à l’initiative, à la clarté mentale et à la capacité de résoudre des situations complexes, difficiles et délicates.
C’est la survenue de calculs biliaires qui perturbe le plus ses fonctions physiologiques énumérées ci-dessus, et si la médecine occidentale n’a comme seule solution à proposer que son ablation, il faut savoir que cette dernière perturbera non seulement la libre circulation du Qi et du Sang dans l’organisme, mais également toutes ses fonctions psychiques. Ces dérèglements nécessiteront des rééquilibrages énergétiques permanents, grâce à l’acupuncture, le tuina, la diététique ou encore grâce à la pharmacopée chinoise.
La morale de l’histoire
Faire un jeûne de 30 jours ne m’a posé aucun problème, vraiment, et tout n’est que bénéfice. En revanche, j’ai vraiment très mal préparé ma sortie de jeûne, prenant cet aspect à la légère. Or, il me semble qu’il faut étaler une sortie de jeûne aussi long sur le tiers du temps de jeûne, c’est-à-dire sur 10 jours, et réintroduire à très petites doses les aliments habituels dans ses repas. En ce qui me concerne, je me limite maintenant à un repas léger le soir. Vive le jeûne et vive le sel d’Epsom ! |