L'automobile va mal... mais le meilleur reste à venir

Avez-vous senti ce fort parfum de nostalgie qui flotte sur l’industrie automobile ? Même la pub convoque un passé idéalisé. Fiat ressort la signature mémorable de la Panda née en 1980 ( « La Voiture à Malices ») et Renault signe d’un « Longue vie aux voitures à vivre » la double page qui célèbre le titre de Voiture de l’Année attribué à sa R5 E-Tech. Pour le directeur marketing du constructeur français, Arnaud Belloni, l’objectif est de « créer un lien affectif entre le client et sa voiture électrique », un objet qui intimide beaucoup.

Ces clins d’œil passéistes servent aussi à conjurer le mauvais sort. Inconsciemment, ils aident à relativiser l’ampleur des défis auxquels fait face l’industrie européenne (coût de l’électrification forcée, menace commerciale chinoise). Regarder dans le rétro, c'est se rappeler que les experts doutaient il y a quarante ans de la capacité de Renault et de Fiat à résister à l’invasion japonaise. Contre toute attente, ces deux géants aux pieds d’argile sont parvenus à combler leur retard en matière de qualité et de productivité.

Ceux qui dirigent ces constructeurs aujourd’hui n’ont pas oublié cette leçon de l’histoire. Ils savent que pour comprendre le présent, il est nécessaire de connaître le passé. Cela tombe bien, il s’agit là de l’une des missions que s’est donné Challenges dans cette lettre hebdomadaire : analyser les bouleversements d’une industrie qui joue sa survie.