| | Edito N° 1000
N° 1000 Un tel numéro, qui à lui seul, signifie que depuis plus de 20 ans (1998) chaque semaine (hors les vacances) RT flash est mis en ligne. J’ai su pendant toute cette longue période conserver le même cap : abonnement gratuit et pas de publicité. Mais avant de faire un numéro 1000 exceptionnel qui vous résumerait mes 1000 éditos et nos dizaines de milliers d’articles, j’ai voulu savoir si tous les lecteurs qui m’ont fait l'honneur de s'abonner à RT Flash depuis 20 ans étaient toujours là, hormis, malheureusement, ceux qui sont décédés. Or, les résultats de mon enquête sont particulièrement décevants. Nous aurions au cours de ces 20 ans, abandonné, perdu, lâché plus de 35 000 de nos abonnés. Cela serait dû au fait que n’ayant pas d’abonnement renouvelable chaque année, les automatismes de nos serveurs peuvent avoir effacé, semaine après semaine, quelques dizaines d’adresses suite à un incident quelconque sans que nous en soyons avertis. Ma seule excuse : finançant depuis plus de 20 ans, sur ma bourse personnelle, tout le fonctionnement de RT Flash, je n’avais pas demandé à un spécialiste de surveiller régulièrement l’état de la base de données de nos abonnés. Et pourtant, j’aurais dû réagir plus tôt car depuis quelques années, je recevais de plus en plus de courriers et je rencontrais de plus en plus de personnes qui me disaient ne plus recevoir RT Flash. Je n’attachais pas suffisamment d'importance à ces demandes puisqu’il me suffisait que j’entre sur le serveur l’adresse mail de la personne qui s’était plainte pour que dès la semaine suivante elle reçoive à nouveau RT Flash. Mais il y a eu plus de 35 000 personnes qui un jour se sont abonnées à RT Flash que je n’ai jamais rencontrées ou qui ne savaient pas comment me faire parvenir un mail. Aussi, malgré les centaines d’heures que cette décision va me dévorer, je mettrai maintenant systématiquement mon adresse e-mail personnelle sous chacun de mes éditos. Je suis vraiment triste d’avoir ainsi perdu un si grand nombre de personnes parmi les abonnés de RT Flash. Aussi, j’ai demandé à un cabinet spécialisé de prendre contact, par Internet, avec chacune des personnes (elles sont des dizaines de milliers) qui depuis 20 ans ont décidé de s’abonner à RT Flash et de voir si elles ont toujours la même adresse Internet, si elles sont toujours vivantes et si elles aimeraient encore être abonnées à RT Flash. Cela est une enquête lourde mais je la dois à toutes ces personnes auxquelles j’ai pu donner l’impression de ne pas me préoccuper d’elles. Vous devriez recevoir dans ces prochains jours ou prochaines semaines, un message du cabinet VDA Conseil, chargé de l’enquête, pour savoir si vous désirez maintenir ou restaurer votre abonnement à RT Flash, en sachant qu’il est toujours gratuit. Ce travail devrait demander entre deux et trois mois. Quand j’aurai renoué les liens avec tous ceux que j’ai perdus et qui acceptent de revenir parmi nous, je vous livrerai un numéro exceptionnel de RT Flash qui sera un N° 1000 bonifié. Mais, sachez dès maintenant que nous changerons de méthode pour les abonnements à RT Flash. Dorénavant, chaque année nous reprendrons contact avec chacun de nos abonnés pour savoir s’il est toujours intéressé par RT Flash. Ainsi, la base de données de nos abonnés sera toujours à jour. À tous ceux que je n’ai pas su retenir dans ces 20 dernières années pour lire ces mille numéros de notre hebdomadaire et qui, malheureusement, ne me liront pas puisque nous ne leur envoyons plus RT Flash, je présente mes bien sincères excuses. René TREGOUET Sénateur Honoraire Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat e-mail : tregouet@gmail.com | |
| | Information et Communication | |
| | | Annoncé pour la première fois par le W3C et l’Alliance FIDO en novembre 2015, WebAuthn est maintenant une norme d’authentification qui ambitionne de remplacer le mot de passe pour sécuriser nos comptes en ligne. « Cette avancée est un grand pas en avant pour rendre le Web plus sûr – et utilisable – pour les utilisateurs du monde entier », a déclaré le W3C dans son communiqué de presse. WebAuthn est une interface. C’est ce qu’on appelle une API. Cette Application programming interface utilise une cryptographie asymétrique (à clé publique) au lieu de mots de passe ou de textes SMS pour l’enregistrement, l’authentification et l’authentification à double facteur avec les sites Web. Cela résout les problèmes de sécurité importants liés à l’hameçonnage (phishing), aux fuites de données et aux attaques visant les solutions à double facteur d’authentification, tout en augmentant considérablement la facilité d’utilisation. Les utilisateurs n’ont plus à gérer des dizaines de mots de passe toujours plus complexes (mots de passe dits « forts » pour être plus difficiles, voire impossibles à deviner). WebAuthn peut se présenter sous la forme d’une clé de sécurité FIDO (de l’Alliance du même nom, Fast IDEntity Online) à connecter au port USB d’un ordinateur. Ce standard peut aussi être utilisé avec la reconnaissance digitale, faciale… Ce standard pour navigateurs (ordinateurs et smartphones) et plates-formes en ligne est déjà pris en charge par Windows 10 et Android, ainsi que par Google Chrome, Mozilla Firefox (qui avait commencé à la supporter dès avril 2018), Microsoft Edge et Apple Safari (preview). Les services et applications Web commencent à activer cette fonctionnalité. WebAuthn est déjà implémenté sur des sites tels que Dropbox, Facebook, GitHub, Salesforce, Stripe et Twitter. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Techniques de l'Ingénieur | | ^ Haut | |
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| Nanotechnologies et Robotique | |
| | | Des chercheurs américains du MIT et des universités de Columbia, Cornell et Harvard, ont eu l'idée de transposer à un système robotique l'organisation des cellules du corps humain. Ils ont présenté un système de robots-particules capable de se déplacer et de transporter des objets. Ce système est composé de multiples petits robots en forme de disque. Individuellement, chaque robot est limité ; il ne peut que s’élargir et se contracter, avec un périmètre de 15 centimètres quand ils sont contractés et de 23 cm quand ils sont en expansion. Mais lorsqu'ils sont regroupés par des aimants, ces robots peuvent réaliser un mouvement coordonné pour que l’ensemble se déplace, contourne des obstacles ou encore déplace des objets. Pour ce faire, chaque robot comprend dans sa base cylindrique une batterie, un petit moteur, des capteurs détectant l’intensité de la lumière, un microcontrôleur et un composant pour l’envoi et la réception de signaux. Les robots-particules peuvent ainsi se coordonner pour se déplacer vers une source lumineuse. Les chercheurs ont réalisé une expérimentation comprenant deux douzaines de robots et simulé un système comprenant 100 000 robots-particules. Ces travaux ont montré que le système marche même quand 20 % des robots dysfonctionnent. Impressionnant quand les robots développés aujourd’hui sont souvent composés de pièces complexes et cessent de fonctionner dès que l’une est défaillante. A terme, ces chercheurs pensent parvenir à concevoir des systèmes robotiques très fiables, souples et polyvalents, qui seront composés d'une multitude d'unités de base et pourront effectuer de nombreuses tâches dans tous les secteurs d'activités. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Nature | | | |
| Aujourd’hui de plus en plus de personnes suivent des régimes spéciaux soit pour des raisons de santé, soit par choix. Or, pour toutes ces personnes, trouver de la nourriture adaptée s’avère complexe et les choix offerts sont moins variés que la normale. Mais cela sera peut-être bientôt de l’histoire ancienne. En effet, les Professeurs Ido Braslavsky et Oded Shoseyov de l’Université hébraïque de Jérusalem ont développé une technologie permettant d’imprimer en 3D de la nourriture selon des critères préalablement choisis. Leur technologie est aujourd‘hui en voie de développement au sein du centre de transfert de technologie de l’Université hébraïque de Jérusalem : Yissum. La technologie repose sur l’utilisation de fibres de nano-cellulose comestibles et ne contenant pas de calories. L’utilisation de ces fibres de nano-cellulose permet d’ajouter et de lier les protéines, les glucides et les graisses tout en contrôlant la texture de la nourriture. De plus, durant l’impression en 3D, il est possible de faire frire, cuire ou griller les aliments imprimés ! Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash France Diplomatie | | ^ Haut | |
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| Sciences de la Terre, Environnement et Climat | |
| | | Des chercheurs de huit universités, dirigés par Pieter De Frenne, de l’Université de Gand, et Jonathan Lenoir, chercheur CNRS au laboratoire Écologie et dynamique des systèmes anthropisés, ont comparé les différences de températures dans les bois et celles dans les zones "ouvertes". Les mesures montrent que la température maximale en forêt est inférieure de 4 degrés par rapport à l'extérieur. "Le feuillage des arbres crée une couche isolante au-dessus de la forêt", explique le professeur Pieter De Frenne. Lors de basses températures en hiver et durant les nuits, il fait environ plus chaud de 1 degré dans les bois. Ainsi, les vagues de chaleur en été sont moins ressenties en forêt. Les plantes et animaux qui s'y trouvent sont en conséquence moins touchés par le phénomène du réchauffement climatique que les espèces vivant en dehors. "Etant donné que les forêts couvrent un quart de la surface de la Terre et abritent deux tiers de la biodiversité, cela a une grande importance pour les prévisions en matière de changement climatique", pointent les chercheurs. Ceux-ci démontrent que la hausse des températures maximum en forêt évolue donc bien moins vite que prévu. A mesure que le climat se réchauffe, la différence de température dans les bois et à l'extérieur augmente. Les forêts jouent donc un rôle "d'amortisseur", de "tampon" face au réchauffement climatique, d'où l'intérêt de les protéger, insistent les chercheurs. Les mesures ont été prises en 98 lieux répartis sur tous les continents. Sur la base de ce constat, il est possible de proposer des stratégies de gestion permettant d’agir sur le microclimat forestier et ainsi de limiter les effets néfastes du réchauffement climatique sur la biodiversité. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash CNRS | | ^ Haut | |
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| Santé, Médecine et Sciences du Vivant | |
| | | Selon la croyance populaire, les personnes créatives utiliseraient davantage leur « cerveau droit » que les personnes plus pragmatiques qui se serviraient plus de leur « cerveau gauche ». Avec son équipe franco-italienne (AP-HP/CNRS/INSERM/Sorbonne Université), Michel Thiebaut de Schotten a réalisé une première cartographie complète des asymétries entre les fonctions cérébrales. « Auparavant, nous avions une vision très limitée de l’asymétrie des fonctions », précise le chercheur. Quatre groupes de fonctions cognitives ont été déterminés par une approche statistique : communication symbolique (langage, lecture…), prise de décision, émotions et perception/action. « C'est la première fois que nous montrons que la prise de décision est asymétrique. Comme la perception, l'action et les émotions, elle met surtout en jeu l'hémisphère droit », explique Michel Thiebaut de Schotten. La communication symbolique, en revanche, est davantage latéralisée à gauche. Toutefois, même les fonctions les plus latéralisées impliquent des régions des deux hémisphères. « L'hémisphère gauche a longtemps été considéré comme l'hémisphère dominant en raison du langage. Or, nous voyons que de nombreuses fonctions font intervenir majoritairement l'hémisphère droit », souligne le chercheur. Les connexions entre les deux hémisphères ont été mesurées. Celles-ci se font en grande partie viale corps calleux. "Nous avons constaté que plus les fonctions étaient latéralisées, moins les deux hémisphères étaient connectés", résume Michel Thiebaut de Schotten. "Cela conforte l'idée selon laquelle les fonctions cérébrales se sont isolées avec l'évolution pour optimiser le temps de réponse, en limitant les allers-retours entre les deux hémisphères". Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Le Quotidien du Médecin | | | |
| Le virus de la rougeole est un pathogène humain contagieux, provoquant une maladie en forte résurgence de par le monde. Pour se répliquer et se propager, les virus ont besoin de protéger et de multiplier les copies de leur génome. Le virus de la rougeole utilise pour cela des suprastructures spécifiques, les « nucléocapsides ». Celles-ci sont constituées d'un grand nombre de copies d'une même protéine qui va recouvrir la molécule portant l'information génétique du virus. Les chercheurs du CEA Irig (IBS) ont développé des méthodes expérimentales pour encapsider une séquence spécifique d'ARN (acide ribonucléique, composant le génome de ce virus) in vitro, et permettre d'étudier les mécanismes structuraux à l'œuvre grâce à la cryo-microscopie électronique. Ils ont ainsi pu observer, à des résolutions atomiques (3,3 Angstrom), les interactions fines entre le génome viral et la nucléoprotéine constituant la nucléocapside du virus de la rougeole. L'identification des acides aminés qui sont essentiels à l'encapsidation, parmi ceux composant les nucléoprotéines, permet de mieux comprendre comment la polymérase à ARN du virus va pouvoir accéder au matériel génétique malgré la capside, pour répliquer le virus. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash CEA | | | |
| Des chercheurs de l’Inra et du CNRS ont développé une molécule permettant d’induire un cycle de reproduction en dehors de la saison naturelle chez la chèvre et la brebis. Cette molécule est un peptide de synthèse, appelée « kisspeptine C6 ». Elle représente une alternative particulièrement intéressante à l’utilisation d’hormones issues de sérums animaux (en particulier l’equine chorionic gonadotropin ou eCG). Publiés dans PLOS ONE le 28 mars 2019, les résultats de ces travaux ouvrent des perspectives pour de nouvelles stratégies de maîtrise de la reproduction des animaux, pour des systèmes d’élevage plus durables, plus respectueux de l’environnement, ainsi que de la santé des animaux et des Hommes. Dans les régions tempérées, la reproduction naturelle de la chèvre et de la brebis est rythmée par les saisons et les naissances ont lieu au printemps. Pour produire du lait toute l’année afin de répondre à la demande des consommateurs, les éleveurs utilisent des traitements hormonaux qui permettent d’obtenir des naissances à l’automne. Ces traitements impliquent le plus souvent le recours à un analogue de la progestérone et à la gonadotropine chorionique (eCG) issue de sérum de juments gestantes. Cependant, cette méthode présente des inconvénients liés à des risques sanitaires potentiels et à une diminution de son efficacité sur le long terme, du fait d’une réaction immunitaire des animaux contre l’eCG. De plus, la production d’eCG pose des questions de bien-être animal pour les juments dont elle est issue. Des méthodes alternatives (effet mâle ou traitements photopériodiques par exemple) existent, mais ne répondent pas de façon complètement satisfaisante aux besoins de tous les éleveurs. Des recherches menées sur les petits ruminants (brebis et chèvre) ont démontré le rôle central d’un neuropeptide endogène, nommé kisspeptine, sur le déclenchement du cycle de reproduction. Cependant, du fait de ses caractéristiques, ce peptide n'est pas utilisable en l’état par les éleveurs. Les scientifiques de l’Inra et du CNRS se sont attachés à modifier la molécule et sont ainsi parvenus à synthétiser une molécule analogue utilisable en élevage : la kisspeptine C6. Plus récemment, ces mêmes équipes ont évalué, chez des chèvres, les effets de la kisspeptine C6 sur les concentrations d’hormones gonadotropes (l'hormone folliculo-stimulante (FSH) et l’hormone lutéinisante (LH)) et les capacités de reproduction. Leurs résultats démontrent l'efficacité du C6 pour déclencher l’ovulation en remplacement de l’eCG. En effet, le C6 augmente la sécrétion des gonadotrophines endogènes quelle que soit la période – au début et au cours de la saison de reproduction ou pendant la saison de repos sexuel – et déclenche des ovulations fertiles. En plus de son effet sur la régulation de la reproduction, le C6 est moins susceptible d’induire une réponse immunitaire et évite des risques sanitaires pour l’animal. Cette découverte permet donc d’envisager l’arrêt de l’utilisation de l’eCG et de fait, son extraction chez des juments gestantes pour un meilleur respect du bien-être de ces animaux. Les perspectives de recherche s’orientent par ailleurs vers la possibilité de gérer la reproduction d’autres espèces domestiques et d’espèces sauvages en voie d’extinction en utilisant la kisspeptine C6. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Inra | | | |
| « Pendant près de 100 ans, les scientifiques ont tenté de nommer les cellules. Ils les ont décrites de la même manière que Darwin décrivant les animaux et les arbres. Le Blue Brain Project vient de développer un algorithme mathématique permettant de classifier de manière objective les formes des neurones dans le cerveau », explique Henry Markram, fondateur et directeur du Blue Brain Project à l'EPFL. Cela va permettre le développement d'une taxonomie standardisée de toutes les cellules du cerveau, ce qui aidera les chercheurs à comparer leurs données de manière plus fiable. L'équipe, avec sa responsable scientifique Lida Kanari, a développé un algorithme destiné à distinguer les différentes formes des types de neurones les plus fréquents dans le néocortex – les cellules pyramidales. Les cellules pyramidales sont des cellules en forme d'arbre qui représentent 80 % des neurones du neurocortex et qui, comme des antennes, rassemblent les informations en provenance d'autres neurones du cerveau. Fondamentalement, elles sont les séquoias de la forêt d'arbres du cerveau. Elles sont excitatrices, et envoient des ondes d'activité électrique dans le réseau tandis que nous percevons, agissons et ressentons. Le père de la neuroscience moderne, Ramón y Cajal, a dessiné les premières cellules pyramidales il y a plus de 100 ans, en les observant sous un microscope. Et cependant jusqu'à aujourd'hui, les scientifiques ne se sont pas mis d'accord sur les différents types de neurones pyramidaux. Au cours du siècle écoulé, les anatomistes ont attribué des noms et débattu des différents types, tandis que la neuroscience restait incapable de dire de manière certaine quels types de neurones étaient subjectivement caractérisés. Même pour des neurones que l'on peut distinguer visuellement, il n'existe pas de base commune pour définir de manière cohérente les types morphologiques. L'étude de Blue Brain prouve pour la première fois qu'une classification objective de ces cellules pyramidales est possible en appliquant les outils de la topologie algébrique, la branche des mathématiques qui étudie la forme, la connectivité et l'émergence de structures globales à partir des contraintes locales. Blue Brain s'affirme comme un pionnier dans l'utilisation de la topologie algébrique pour aborder un vaste ensemble de problèmes en neuroscience, et démontre une fois de plus sa pertinence avec cette étude. En collaboration avec les professeurs Kathryn Hess de l'EPFL et Ran Levi de l'Université d'Aberdeen, Blue Brain a développé un algorithme, qu'il a ensuite utilisé pour classifier objectivement dix-sept types de cellules pyramidales dans le cortex somatosensitif du rat. La classification topologique ne nécessite pas de faire appel à des experts et elle est réputée robuste. La structure de la plupart des neurones ressemble à un arbre complexe, avec de multiples branches reliées à d'autres neurones et qui communiquent via des signaux électriques. Si l'on conserve les composants les plus longs (et persistants) de la structure du neurone et que l'on décompose les branches plus petites, on peut transformer sa structure arborescente en code-barres – un objet mathématique qui peut être utilisé comme donnée par n'importe quel algorithme d'apprentissage-machine, et qui classifiera les neurones dans des groupes distincts. Tout procédé de classification des neurones est confronté à cette question : deux cellules d'apparence différente sont-elles des parties d'un continuum de différences changeant de manière graduelle (à l'image de différentes souches d'espèces, par exemple différents types de chiens), ou sont-elles vraiment des « espèces » de neurones différentes (comme les chiens, les chats, les éléphants, etc.) ? En d'autres termes, sont-elles des variations morphologiques, discrètes ou continues, de chacune d'elles ? On peut y répondre en utilisant la nouvelle classification topologique et en groupant les différentes « espèces » de cellules cérébrales, chacune avec ses propres « souche s» caractéristiques. « Le Blue Brain Project reconstruit et simule numériquement le cerveau, et cette recherche fournit l'une des bases solides nécessaires pour regrouper tous les types de neurones », explique Lida Kanari. « En supprimant l'ambiguïté des types de cellules, le processus d'identification du type morphologique de nouvelles cellules sera entièrement automatisé ». Toute la communauté des neurosciences pourra bénéficier de cette percée, puisqu'elle permettra une compréhension plus sophistiquée de la taxonomie des cellules, et une méthode comparative fiable. La définition objective des types morphologiques est un premier pas capital pour une meilleure compréhension des briques fondamentales du cerveau : comment leur structure est liée à leur fonction, et comment les propriétés locales des neurones sont connectées à leurs projections à longue distance. Cette méthode offre un descripteur universel des arbres, ce qui signifie qu'elle peut être utilisée pour la description systématique de l'ensemble des types de cellules du cerveau, y compris les neurones de toutes les aires du cerveau et les cellules gliales. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash EPFL | | | |
| Depuis 2012, la communauté scientifique dispose d’une méthode révolutionnaire pour « opérer » le génome de façon précise : le système CRISPR/Cas9. Ces ciseaux moléculaires sont capables de couper l’ADN à un endroit précis dans une grande variété de cellules. Ils offrent par conséquent des perspectives considérables pour la recherche et pour la santé humaine. Cependant, amener ces « ciseaux génétiques » jusqu’à leur cible – notamment le génome de certaines cellules souches – reste un défi technique. C’est sur cette problématique que travaillent des équipes de recherche de l’Inserm, du CNRS, de l’Université Claude Bernard Lyon 1 et de l’École normale supérieure de Lyon qui ont développé les Nanoblades, des particules qui permettent de délivrer CRISPR/Cas9 dans de nombreuses cellules, y compris des cellules humaines. Les scientifiques ont eu l’idée d’encapsuler le système CRISPR/Cas9 dans des structures ressemblant beaucoup à des virus et assurer ainsi sa livraison au sein d’une cellule cible, en fusionnant avec la membrane de cette dernière. Pour concevoir ces Nanoblades, les chercheurs ont exploité les propriétés de la protéine rétrovirale GAG, qui a la capacité de produire des particules virales non infectieuses car dénuées de génome. L’équipe de recherche a fusionné la protéine GAG d’un rétrovirus de souris avec la protéine CAS9 – le ciseau du système CRISPR. Cette nouvelle protéine dite « fusion » fait l’originalité des Nanoblades. Par conséquent, et à l’inverse des techniques classiquement utilisées pour modifier le génome, les Nanoblades encapsulent un complexe CRISPR/Cas9 immédiatement fonctionnel ; elles ne délivrent donc aucun acide nucléique codant le système CRISPR/Cas9 dans les cellules traitées. « L’action de CRISPR/Cas9 dans les cellules est ainsi temporaire. Elle est également plus précise et préserve les régions non ciblées du génome, atout particulièrement important dans le cadre d’applications thérapeutiques », précisent les auteurs. Enfin, les chercheurs ont utilisé une combinaison originale de deux protéines d’enveloppe virales à la surface des Nanoblades pour leur permettre d’entrer dans une large gamme de cellules cibles. Les scientifiques ont démontré l’efficacité des Nanoblades in vivo, dans l’embryon de souris, pour un large spectre d’applications et dans un large panel de cellules cibles où d’autres méthodes sont peu performantes. « Les Nanoblades s’avèrent notamment efficaces pour corriger le génome des cellules souches humaines, cellules d’un grand intérêt thérapeutique (notamment dans la reconstitution de tissus) mais restant difficiles à manipuler par les méthodes habituelles »,précisent les auteurs de ces travaux. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Inserm | | | |
| Une étude scientifique dirigée par Lydia Robert (Inra) et Jean Ollion (Université Pierre et Marie Curie) est parvenue à filmer pour la première fois des mutations génétiques individuelles, telles qu’elles se produisent dans les cellules bactériennes. Selon les chercheurs, ces changements se produisent à peu près au même rythme dans le temps (par opposition à des rafales), et seulement environ 1 % de ces changements serait mortel. Les scientifiques ont également montré que toutes les bactéries d’une souche donnée, semblent avoir le même taux de mutation, soit environ une mutation toutes les 600 heures chez les bactéries dites normales et environ 200 mutations par 600 heures chez les bactéries conçues spécialement dans le but de procéder à des mutations rapides. Afin de pouvoir visualiser ces mutations, l’équipe a élaboré un dispositif avec 1000 canaux microscopiques dans une puce informatique et a placé une seule cellule bactérienne à l’extrémité fermée de chaque canal, ainsi que des nutriments pour que ces dernières puissent survivre. Lors de l’expérience menée par les chercheurs, chaque bactérie portait une protéine modifiée, qui permettait de donner une couleur jaune aux mutations. Puis, pendant 8 heures (sur 3 jours), les chercheurs ont pris une photo toutes les minutes, tandis que de nouvelles cellules bactériennes se formaient, poussées le long du canal, puis balayées par le fluide traversant les extrémités de ces canaux. C’est un processus automatisé de traitement des images qui a permis aux chercheurs de compter le nombre de mutations et d’évaluer l’état général des cellules lors de l’expérience. De ce fait, les cellules mortes signalaient une mutation mortelle, tandis que les cellules à croissance plus lente signalaient un changement pouvant porter préjudice à leur hôte. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Science | | | |
| Des chercheurs de l’Institut de recherche Scripps ont découvert une molécule qui bloque certaines enzymes et peut prolonger la durée de vie d'un ver de 45 % en modulant certaines voies biologiques associées aux cannabinoïdes qui sont liées de façon inattendue à celle que l'on trouve chez les humains et chez d'autres mammifères. Les cannabinoïdes sont un groupe de substances chimiques qui activent les récepteurs cannabis présents dans le corps. Le Caenorhabditis elegans (C. elegans) est un petit ver transparent d'environ un millimètre qui se nourrit de bactéries. Il ne vit normalement que quelques semaines, comparativement à deux ou trois ans pour une souris de laboratoire. Selon le scientifique Benjamin Cravatt et ses collègues de l’Institut de recherche Scripps, aux États-Unis, leur découverte pourrait permettre d'étudier différemment le phénomène du vieillissement et pourrait mener à la création d’une technique qui permettrait d'étudier plus rapidement les nouvelles stratégies de lutte contre des maladies liées à l'âge. Le Professeur Cravatt est reconnu pour la mise au point de méthodes avancées de protéomique chimique qui permettent d’étudier les enzymes et les voies biologiques qu'elles régulent. Dans cette nouvelle recherche, son équipe a utilisé ces techniques pour étudier le vieillissement chez le C. elegans. Dans de précédents travaux sur la durée de vie réalisés avec des vers de C. elegans, les scientifiques supprimaient ou réduisaient l’expression d’un gène particulier à l'étape embryonnaire de leur vie afin de voir si cela la prolongeait. L'approche du Professeur Cravatt, en revanche, consiste à utiliser des composés de petites molécules pour perturber les voies enzymatiques chez les vers adultes, dans l'espoir de découvrir des voies qui régulent leur durée de vie. La beauté de cette approche réside dans le fait que tout composé prolongeant la durée de vie que nous identifions peut être un outil utile pour étudier si les mêmes mécanismes et cibles modulent également le vieillissement chez les mammifères. Pour leurs recherches, les chercheurs ont eu recours à une banque d'environ 100 composés (hydrolases à sérine), tous connus pour inhiber certains enzymes chez les mammifères. « Les processus métaboliques sont très importants pour déterminer le taux de vieillissement et la durée de vie, et les hydrolases à sérine sont des enzymes métaboliques majeures, alors nous avons pensé qu'il y avait de bonnes chances de trouver une enzyme importante liée au vieillissement de cette façon », explique Alice Chen, une diplômée du laboratoire du Professeur Cravatt. L’équipe a constaté que certains des composés prolongeaient la durée de vie moyenne des vers d'au moins 15 % et qu’un en particulier appelé JZL 184 prolongeait la durée de vie des vers de 45 %. En outre, plus de la moitié des vers traités avec JZL 184 étaient encore vivants et apparemment en bonne santé après 30 jours, alors que tous les autres vers non traités étaient déjà morts. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Nature | | | |
| Selon les chiffres de l'Association Alzheimer aux Etats-Unis, les Afro-Américains seraient presque deux fois plus à risques d’avoir la maladie d'Alzheimer que les Américains blancs. Des chiffres spécifiques, susceptibles en réalité d'intéresser le monde entier. Le fait que les Afro-Américains aient un risque plus élevé de démence en général et de maladie d'Alzheimer en particulier, est connu depuis longtemps. Le problème, c'est qu'on ne connaît pas vraiment les causes de ce phénomène. Une étude réalisée par des chercheurs de l'Université de Washington de Saint-Louis (WUSTL) dans le Missouri, publiée le 7 janvier 2018 dans la revue JAMA Neurology, a tenté d’avancer sur ce point. Et surprise, les travaux effectués ont démontré que les Afro-Américains présentant des signes précoces de la maladie d'Alzheimer auraient des niveaux inférieurs... de tau, un biomarqueur lié à la pathologie. Cette conclusion amène donc les chercheurs à penser qu’en réalité, les outils utilisés pour diagnostiquer la maladie d’Alzheimer ne seraient pas adaptés aux populations Afro-Américaines. « Les résultats que nous rapportons soulignent le fait qu'en tant que communauté de recherche, nous devons faire un bien meilleur travail pour accueillir les personnes de couleur », a déclaré John C. Morris, auteur principal de l'étude et directeur et investigateur principal du Centre de recherche sur la maladie d'Alzheimer Charles F. et Joanne Knight (ADRC) de la WUSTL School of Medicine. « Presque tout ce que nous avons appris sur la maladie d'Alzheimer au cours des 35 dernières années provient d'études menées sur des participants blancs. Alors que la population américaine se diversifie de plus en plus, nos populations de chercheurs doivent refléter cette diversité. Autrement, ce que nous apprenons sur la maladie et sur la manière de la traiter efficacement pourrait ne concerner que les Blancs », explique le Docteur Morris. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Everyday Health | | | |
| A l'occasion du congrès de la Société Francophone du Diabète de Marseille, qui a eu lieu du 26 au 29 Mars 2019, plusieurs innovations remarquables visant à améliorer la prise en charge de cette pathologie de plus en plus répandue ont été présentées. Le diabète de type 1 est lui d'origine immunitaire et génétique. Dans ce cas, ce sont les cellules pancréatiques qui fabriquent l'insuline qui sont détruites. Pour cette forme qui se déclare le plus souvent vers l'âge de 20 ans, le seul traitement possible est l'injection d'insuline. Contraignant, ce dispositif sur le point d'être remplacé par un projet de recherche du professeur Raccah. "Le grand axe de recherche dans le traitement du diabète de type 1 est la création d'une cellule artificielle qui prendrait le relais des cellules naturelles détruites." Pour y parvenir, une équipe de recherche marseillaise, dirigée par le Professeur Raccah, a mis au point un "pancréas connecté", un dispositif qui se connecte à un smartphone. "On ne peut donner de l'insuline que par voie sous cutanée, car le tube digestif dégrade l'hormone, c'est pourquoi les diabétiques se font des piqûres. Partant de là, nous avons conçu un programme, appelé Diabeloop, qui consiste à créer cette fameuse cellule artificielle". Ce dispositif en boucle fermée est capable, à l'aide d'un capteur, d'analyser le taux de glucose et permet de délivrer, grâce à une pompe, le taux d'insuline qu'il faut pour maintenir la glycémie à un taux normal. "C'est un logiciel connecté à un smartphone qui permet de transformer le taux de glucose mesuré en débit d'insuline administré, de manière automatisée", se félicite Denis Raccah. Le contrôle de la glycémie est également possible grâce à des avancées technologiques. Le "freestyle libre" est un dispositif médical de contrôle de glycémie, sans piqûre, sans bandelette et remboursé par la Sécurité sociale, uniquement chez les patients sous pompe ou réalisant plus de 3 injections d'insuline par jour. Il suffit désormais de passer un lecteur au-dessus d'un capteur placé à l'arrière du bras pour réaliser un scan et mesurer instantanément le taux de sucre, n'importe quand et n'importe où. Une innovation qui a son importance pour le chef de service. "C'est une pastille circulaire que le patient garde en place pendant 14 jours consécutifs. Grâce au capteur de glycémie, il n'a plus besoin de piquer le bout de son doigt." En outre, la télémédecine est également une solution thérapeutique envisagée. "Le service d'endocrinologie de l'AP-HM est un service pilote en la matière. Cet outil est connecté à un médecin qui peut alerter le patient afin de le conseiller dans son dosage." Lors d'un essai thérapeutique comparatif, cette technique s'est révélée être efficace, puisqu'elle a permis une amélioration de l'équilibre glycémique. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash La Provence | | | |
| Il existe un débat récurrent depuis des années au sein de la communauté scientifique pour savoir si l'espérance de vie des seniors dépend plutôt des facteurs de risque de maladie cardiovasculaire ou de la condition physique ? Une étude présentée à l'occasion du congrès de l’Association Américaine de Cardiologie indique que chez les plus âgés, la valeur prédictive des facteurs de risque traditionnels (cholestérol, tabac, hypertension, diabète) s’atténue avec l’âge, au profit de la forme physique. « Nous avons trouvé que la condition physique est un facteur prédictif très fort de survie chez les plus âgés – indépendamment du fait que vous soyez en bonne santé ou ayez des facteurs de risque cardiovasculaire –, être en meilleure forme physique fait que vous êtes susceptible de vivre plus longtemps qu’une personne en moins bonne condition physique », assure le Docteur Seamus P. Whelton, (Johns Hopkins School of Medicine, Henry Ford Hospital, Detroit) et premier auteur de l’étude. « Cette étude insiste sur l’importance d’être en bonne forme physique, même quand vous êtes âgé » résume-t-il. Pour arriver à cette conclusion, Seamus P Whelton et ses collaborateurs ont mené une étude rétrospective chez 6500 patients de 70 ans ou plus, indemnes d’affections cardiovasculaires à l’inclusion. Les patients étaient âgés en moyenne de 74,5 ans et comportait 52 % de femmes. Après un test d’effort sur tapis roulant – ils devaient donner tout ce qu’ils pouvaient –, les participants ont ensuite été répartis en trois classes (Petite forme physique < 6, 6 - Bonne forme physique> 9, et Excellente forme physique > 10 METs) en fonction de leur résultat au test. Par ailleurs, les chercheurs ont évalué leurs facteurs de risque traditionnels (hypertension artérielle, dyslipidémie, diabète et tabac), en les additionnant : 0 à 3 ou plus. Les chercheurs ont ensuite calculé le risque des décès des septuagénaires en tenant compte à la fois de leur capacité physique et de leurs facteurs de risque. Pendant les presque 10 années de suivi moyen, 2 500 décès sont survenus (39 %). Le taux de mortalité pour 1 000 sujets/année était de 55 dans le groupe de condition physique médiocre (<6 METs). A contrario la mortalité était de 25 pour 1 000 sujets/année dans le groupe très bien entraîné > 10 METs, soit près de moitié moins. Et ce, quel que soit le nombre de facteurs de risque. Selon les auteurs, chez les seniors (70 ans ou plus), avoir 0 facteur de risque cardiovasculaire ou plus de 3, ne fait pas de différence en termes de survie. En revanche, un bon niveau d’entraînement physique est associé à une longévité plus grande, quel que soit le poids des facteurs de risque. Chez ces participants, c'est donc l’excellente capacité physique, et non pas un faible nombre de facteurs de risque, qui était associée à une meilleure survie. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash News Medical Life Sciences | | ^ Haut | |
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