| | Edito MICHEL SERRES NOUS A QUITTÉS
Michel Serres, l’être humain parmi les plus intelligents que j’ai eu l’honneur de rencontrer, s’en est allé. J’ai fait sa connaissance en 1994, il y a un quart de siècle, quand il a été nommé Président du Conseil Scientifique de la chaîne de télévision d’« accès au savoir » qui, quelques années plus tard, allait devenir la Cinquième. J’avais alors été désigné par le Sénat comme rapporteur de la loi qui allait créer cette chaîne nouvelle dédiée à l’apprentissage et la formation. J’ai alors découvert en Michel Serres un homme passionné qui était sans cesse à la source d’idées nouvelles pour faire progresser l’accès au savoir, qui était une préoccupation essentielle dans son activité foisonnante. Ayant été désigné par le Parlement comme membre du conseil d’administration de cette nouvelle chaîne, j’ai eu le bonheur de rencontrer régulièrement Michel Serres ainsi que Jacqueline Baudrier, ancienne directrice de Radio France, qui, elle aussi, était une personne merveilleuse ainsi que Jean-Marie Cavada qui allait devenir le président de la nouvelle chaîne. Ces diverses rencontres avec Michel Serres m’ont permis de découvrir un homme, non seulement animé par une culture exceptionnelle, une imagination sans limites mais aussi une gentillesse à nulle autre pareille sur laquelle se sera construite sa légende. Quand en 1996, Alain Juppé, alors Premier Ministre, m’avait confié une Mission pour permettre au Gouvernement et au Parlement d’imaginer les conséquences qu’auraient les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) sur l’avenir de la société française, j’avais demandé à Michel Serres s’il acceptait de dédier une après-midi à ce problème et de venir présenter ses idées devant mon groupe de travail au Sénat. Il avait spontanément accepté et m’avait dit combien il était important, surtout au niveau de l’enseignement, que la France se prépare à ce monde nouveau. Vous trouverez ci-dessous, in extenso, l’intégralité de l’intervention de Michel Serres devant mon groupe de travail, en mars 1997. J’ai toujours eu des relations exceptionnelles avec Michel Serres. Il est venu dans les Monts du Lyonnais avec Michel Authier pour présenter devant des élus et aussi devant des enfants ces « Arbres de la Connaissance » qui devraient permettre à chaque être humain, si on sait l’aider, à trouver, dans cet arbre universel, la feuille qui lui est destinée. Il découvrira alors qu’il n’est pas un exclu et se sentira utile sur cette Terre. L’accueil fut enthousiaste. Michel Serres, qui était avant tout préoccupé par l’avenir des enfants, m’avait dit à plusieurs reprises une idée forte qui le préoccupait : « Comment voulez-vous Monsieur Trégouët qu’un enfant soit heureux quand on sait qu’à 10 ans, il a déjà vu des milliers de crimes à la télévision ». Un jour, alors que je lui disais ma surprise d’avoir vu des enfants de 10 à 12 ans auxquels j’avais donné la possibilité de découvrir, sans l’aide d’adultes, des logiciels professionnels de dessins ou d’animation, trouver des portes, des solutions que les utilisateurs professionnels n’avaient pas encore découvertes, il m’avait spontanément répondu : « mais cela est naturel Monsieur Trégouët ». « Mettez un adulte dans une pièce totalement close où toutes les portes et fenêtres sont fermées au triple tour et demandez-lui de sortir. Il se précipitera vers les portes, vers les fenêtres et constatera que tout est fermé à clé. En quelques minutes il abandonnera en affirmant qu’il n’est pas possible de sortir ». « Demandez la même chose à un enfant. Sa conduite ne sera pas la même. Jusqu’à l’épuisement physique si cela est nécessaire, il analysera chaque centimètre carré de la pièce, sans se décourager, et à un moment il trouvera la clé qu’aucun adulte n’aura su découvrir ». « C’est là que se trouve l’avenir » disait-il. Ce souvenir fait qu’aujourd’hui je ne suis pas triste car Michel Serres continuera encore à vivre longtemps en chacun de nous. Puissions-nous ne pas oublier les leçons magistrales qu’il nous a léguées. René TRÉGOUËT Sénateur Honoraire e-mail : tregouet@gmail.com - 282 – Audition, au Sénat, le 20 Mars 1997, de Monsieur Michel SERRES de l’Académie Française accompagné de Monsieur Michel AUTHIER par Monsieur René TREGOUET, Sénateur du Rhône, chargé par Monsieur le Premier Ministre d’analyser les conséquences que pourraient avoir sur la société française les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) Résumé de l’intervention de Monsieur Michel SERRES : Ce qui se passe aujourd’hui est une révolution très fondamentale, comparable à l’avènement de l’écriture, ou l’invention de l’imprimerie ; nous vivons donc une fracture, qui demande qu’on n’ait plus la même idée sur la pédagogie, sur les disciplines. Il faut tout repenser. Ce qui caractérise la façon dont le savoir s’organise aujourd’hui, c’est qu’au-delà même des réseaux, il fait espace ; et cette organisation va gouverner la façon dont on va mettre en place les technologies de réseaux ; mais il faut au préalable organiser un réseau de la demande, celle-ci appelant l’offre. Dans ce cadre, il faut réfléchir à la gratuité totale de l’accès au savoir, qui n’est pas forcément souhaitable ; dans cette révolution, un nouveau type d’en seignant est à inventer : il devra être un réel pédagogue, une sorte d’accompagnateur, et non plus un simple instructeur ; l’Education nationale fourmillant d’initiatives locales, il faut donc partir de la base et imaginer une structure en réseaux libre avec le moins de hiérarchies et contrôles possibles. 1.Ce qui se passe aujourd’hui est une révolution très fondamentale : lorsque a été inventée l’écriture, tout un temps culturel a basculé, on a inventé les premières Sciences et le monothéisme ; quand on a inventé l’imprimerie a été inventée la physique. Quand Montaigne dit “ avoir la tête bien faite et non bien pleine ”, c’est à cause de l’imprimerie : la librairie dans laquelle il se trouve est le premier cas où l’imprimerie permet à un individu h abitant dans la campagne, à Bordeaux, d’avoir du savoir chez lui. Il se moque de la mémoire car les livres sont autour de lui. Or arrive aujourd’hui une révolution de ce genre et cette révolution renverse complètement toutes nos idées concernant la Science ; elle change. C’est le “ tuyau ” qui fait le sens : dès qu’on invente un tuyau, on invente une nouvelle pédagogie. Le changement est tel qu’il va rendre désuète la totalité des systèmes précédents. Nous vivons donc une fracture et cette fracture demande qu’on n’ait plus la même idée sur la pédagogie, sur les disciplines. Nous sommes à la recherche, précisément, de ce nouveau type de reconstruction “ à zéro ” ; Par exemple, tout ce que l’on conçoit comme campus, lycées, classes, sont des concentrations qui sont appelées à avoir un rôle mineur par rapport à ce phénomène. Il faut donc tout repenser : la classe, le lycée, l’architecture, la bibliothèque, le campus. Ainsi, si le système de conservation du savoir au premier millénaire avant Jésus Christ était de l’ordre du temple, que si, à la Renaissance, avec le livre, il devient de l’ordre de la banque, ce qui caractérise la façon dont le savoir s’organise maintenant, c’est qu’au-delà même du réseau, il fait espace. Le savoir s’organise en espaces et cette notion va gouverner la façon dont on va mettre en place les technologies de réseaux. Mais l’optique de “ réseaux ” est encore une optique de château- fort contre laquelle il faut se battre : le savoir est partout dans la société, le savoir fait infrastructure, il est le territoire même de la richesse ; et donc, le plus important n’est pas tant le tuyau, c’est-à-dire l 217;interconnexion, mais bien plutôt d’imaginer des systèmes de circulation, ainsi que de cartographie de l’espace : les premiers permettant d’aller très vite d’un savoir à l’autre, les seconds permettant de s’y “ retrouver ” sur un territoire. Internet et le Savoir : la problématique d’Internet est comparable au marché sur la place d’un petit village : ce n’est pas parce qu’il y a des marchands d’œufs que les clients viennent sur la place du village ; c’est quand les clients viennent sur la place du village que les marchands d’œufs apparaissent. Il faut donc bien commencer par créer le marché ; Or, ce marché, cette connexion, a un coût et pose donc le problème de la gratuité ; d’un côté, pour tout ce qui concerne la tradition française, l’école laïque et obligatoire, l’égalité des chances, la gratuité est un principe basique ; de l’autre, il n’est plus sûr que la gratuité totale soit souhaitable : il est possible que la personne qui constatera que c’est gratuit ait tendance à dévaloriser lR 17;ensemble du savoir qui lui sera accessible. L’idéal serait pourtant qu’il y ait partout des bases de données et que tout le monde puisse consulter gratuitement ; mais l’essentiel, là encore, est d’organiser un réseau de la demande. Il faut que la demande soit organisée ; alors, elle appellera l’offre. Il y aura un véritable échange. Globalement parlant, ces réseaux ne devront pas recopier les systèmes pédagogiques tels qu’ils sont dans l’ancien système : il faut en inventer de nouveaux. Le problème de l’éducation est d’abord un problème pédagogique, ensuite un problème de formation professionnelle ; enfin un problème de citoyenneté : jadis, on prenait un fils de casseur de cailloux pour en faire un académicien ; puis on a pris un chômeur pour en faire un programmateur ; aujourd’hui, on prend un exclu pour tenter d’en faire un citoyen ; Et aujourd’hui, les trois missions se recouvrent l’une l’autre : on ne pourra pas faire d’éducation si on ne résout pas, en même temps, les deux autres niveaux qui sont la formation professionnelle et l’insertion ; Il faut donc comprendre que pour bien aborder ces problèmes, il faut partir de la demande vers l’offre et non l’inverse ; l’idée fondamentale est donc de partir du niveau le plus basique et tenter de faire des connexions à partir de choses dé jà existantes ; Il faut donc inventer un nouveau type d’enseignant; le nouvel enseignant doit être un réel pédagogue, et non plus un simple instructeur ; une sorte d’accompagnateur. Ce qui d’ailleurs peut permettre de résoudre le problème d’identité des enseignants, qui est grave : aujourd’hui, la situation hiérarchique du savoir est souvent renversée, l’instituteur n’étant pas préparé aux questions de ses élèves. Or, cette situation fait peur aux enseignants plus que tout autre chose. Les problèmes de l’institution Education nationale sont avant tout question de volume, de masse et d’inertie : il est très difficile d’orienter en temps réel un énorme bateau. Or, l’Education nationale fourmille d’initiatives locales. Il faut donc partir de la base et imaginer une structure en réseaux libre avec le moins de hiérarchies et contrôles possibles. Parmi les initiatives locales, les expériences pédagogiques, il faudrait sélectionner les plus remarquables, et, dans la politique de choix, dans l’avancement, de façon systématique et visible, il faudrait faire avancer leurs promoteurs de deux échelons : tout le monde suivrait. Il ne faut pas croire que la France soit en retard pour les raisons qu’on lit dans les journaux et dans les chiffres ; simplement, comme dans tous les pays latins, les français adorent le lien social alors que les anglo-saxons non. La connexion par réseau leur sert pour faire des choses qui, nous, nous dégoûteraient (faire ses courses par exemple). L’Amérique est une société où il y a très peu de liens : on ne se connaît pas les uns les autres. C’est un pays sans liens. | |
| | Information et Communication | |
| | | La réalité virtuelle reste mal adaptée aux malvoyants qui souffrent de problèmes de vue que des lunettes ne peuvent corriger. D'après l'OMS, cela regroupe 217 millions de personnes à travers le monde. Les ordinateurs intègrent par défaut des outils d'aide, mais ce n'est pas encore le cas pour la VR. Des chercheurs de Microsoft Research ont tenté de remédier à cette lacune à l'aide d'une boîte à outils logicielle baptisée SeeingVR (en référence au projet SeeingAI pour les non-voyants). Elle se compose de 14 outils pour le moteur Unity qui peuvent être combinés en fonction des besoins des utilisateurs, chaque pathologie se manifestant de façon différente (effet de tunnel, zones mortes, sensibilité exacerbée à la lumière, acuité visuelle limitée, etc.), mais aussi de l'application qu'ils utilisent. On trouve parmi les outils une fonction loupe, un effet "verre progressif" (bifocal), un réglage du contraste et de la luminosité, la possibilité de mettre en surbrillance les bords des objets virtuels pour les rendre plus faciles à distinguer, un outil de mesure de profondeur, et la possibilité de pointer un objet ou une zone de texte dans une scène et d'en avoir une description audio. Un gros avantage est que la majorité de ces outils est rétro-compatible avec les applications Unity existantes, sans qu'un gros travail d'adaptation ne soit nécessaire. Cette boîte à outils a été testée sur un groupe de 11 personnes malvoyantes. Il leur a été demandé de compléter diverses tâches en VR, comme celle de sélectionner une option dans un menu, d'attraper des objets virtuels, ou de tirer pour atteindre une cible en mouvement. Tous les participants ont réussi à effectuer ces tâches plus rapidement et avec plus de précision en utilisant SeeingVR par rapport à l'expérience de base. De plus, chaque participant a utilisé une combinaison d'outils différente, validant l'approche flexible et personnalisable choisie par les chercheurs. Parallèlement à ces efforts, une autre équipe de Microsoft Research travaille sur une expérience de réalité virtuelle non-visuelle à destination des aveugles. Baptisée Microsoft SoundScape, elle utilise un environnement sonore spatialisé pour permettre aux non-voyants de s'entraîner à naviguer dans un environnement avec lequel ils ne sont pas familiers. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Microsoft Research | | | |
| Le groupe japonais SoftBank a annoncé une alliance avec la société américaine AeroVironment pour développer un nouveau drone de communication à haute altitude. Cet appareil sera capable de voler à 20 km d'altitude et pourra assurer une couverture Internet à bas coût partout dans le monde, et notamment dans des zones reculées. Baptisé "HAWK30", ce nouveau drone sans pilote fournira différents services de télécommunication sur une large zone terrestre, tout en se trouvant à une altitude stratosphérique de 20 km. Son exploitation passera par HAPSMobile, coentreprise entre le nippon et la firme américaine AeroVironment, spécialisée dans la fabrication d’engins aériens. Avec ses 78 mètres de long, le HAWK30 peut voler à une vitesse moyenne de 110 km/h. Il est équipé d’une dizaine d’hélices, alimentées en énergie par des panneaux solaires. Un choix optimal quand on vole au-dessus des nuages et qu’on ne manque pas de soleil. De plus, les vents relativement doux à cette altitude lui permettent de rester en l’air plusieurs mois sans avoir à se poser. L’appareil permettra de fournir « une connexion internet stable dans des environnements non desservis par les réseaux de télécommunication, comme les zones montagneuses, les îles isolées ou les pays en développement », explique SoftBank dans un communiqué. N’étant pas affecté par les obstacles divers pouvant se trouver au sol, le drone s’avérera également utile lorsqu’il s’agira de fournir des moyens de communication aux secours lors de catastrophes. Le système de télécommunications fourni par HAWK30 est conçu pour ne pas interférer avec les réseaux terrestres classiques. La transition entre l’un et l’autre lors d’un passage dans des zones couvertes par l’appareil sera également possible, sans aucune interruption visible sur les terminaux connectés. HAPSMobile prévoit de commencer différents essais, qu’il s’agisse de tester les réseaux, ou des capacités de l’appareil en vol. La production et la mise en service de HAWK30 est prévue pour l’année 2023. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Via Satellite | | ^ Haut | |
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| | | Des chercheurs du CNRS, de Polytechnique et de la Sorbonne viennent de déposer une demande de brevet pour un nouvel herbicide naturel, issu de la radulanine A. On retrouve cette molécule dans les hépatiques, des mousses végétales présentes notamment dans les forêts et les zones humides. Testée en laboratoire sur l'arbette, une mauvaise herbe très répandue, les résultats ont été plus que probants. « On a montré que nos molécules étaient actives à des concentrations très proches de celles du glyphosate. C'est ce qui nous a interpellés », explique Bastien Nay, directeur de recherches au CNRS et chercheur au laboratoire de synthèse organique à l'École polytechnique. L'arbette jaunit rapidement, puis meurt. « On est presque aussi efficace que le glyphosate », confirme le chercheur. À ceci près que la radulanine A, elle, est naturelle. Dans un contexte de très forte contestation du glyphosate, et alors que les pesticides chimiques sont bannis de la commercialisation aux particuliers depuis le 1er janvier, cette découverte offre de nombreuses possibilités. « Je pense qu'il y a une pression de la société qui fait que certaines choses sont de moins en moins possibles. Donc pour nous, il y a plein d'ouvertures grâce à l'origine naturelle de ces produits ». Pour autant, d'ici à retrouver la radulanine A dans les rayons de votre jardinerie, il faudra plusieurs années. Le brevet vient d'être déposé, la recherche doit encore avancer. Et se mesurer au glyphosate n'est pas une mince affaire. « C'est extrêmement difficile, parce que le glyphosate est une molécule très simple, facile à synthétiser, disponible en très grande quantité, et à moindre coût », explique Bastien Nay. « Si on veut rivaliser, il faudrait arriver à produire notre molécule en grande quantité. Ce sera nécessaire, si l'on veut l'utiliser dans un champ ou en conditions réelles ». Reste aussi à trouver des financements pour poursuivre les recherches, et bien sûr, évaluer le risque sanitaire de la radulanine A. Des tests de toxicité devront être effectués sur l'Homme comme sur l'environnement. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash France Inter | | ^ Haut | |
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| | | Découvert en 1985 et contenant 60 atomes de carbone disposés en forme de ballon de football, le buckminsterfullerène (C60) se forme naturellement sur Terre. Mais en 2010, il a également été détecté dans une nébuleuse ; en 2012, il a été trouvé dans le gaz en orbite autour d’une étoile. Mais les astrophysiciens ont aujourd’hui la preuve la plus solide à ce jour qu’il flotte également dans le milieu interstellaire ! « Combinés à des observations antérieures basées au sol… nos spectres du télescope spatial Hubble placent la détection de buckminsterfullerène interstellaire hors de tout doute raisonnable » écrivent les chercheurs. Il est difficile d’étudier directement le milieu interstellaire, car il est très diffus. Cependant, il est possible d’étudier le comportement de la lumière dans ce milieu. Lorsque cette lumière stellaire traverse le milieu interstellaire, elle varie légèrement en fonction de la composition de ce qu’elle traverse – certaines longueurs d’onde sont absorbées par le gaz. Un instrument appelé spectrographe peut séparer la lumière détectée en un spectre ; ensuite, les scientifiques interprètent ce spectre en identifiant les signatures lumineuses des éléments. Il existe des caractéristiques spectrales appelées bandes interstellaires diffuses, qui ont été identifiées comme caractéristiques d’absorption du milieu interstellaire. Mais, parce que nous en savons peu sur le milieu interstellaire, il est assez délicat d’identifier les molécules individuelles au sein de ces bandes. Des articles précédents ont affirmé avoir découvert des bandes de buckminsterfullerène, mais aucun ne l’a démontré de manière irréfutable, selon une équipe de chercheurs dirigée par le physicien Martin Cordiner de la NASA. Ceci est en partie dû aux interférences produites par l’atmosphère terrestre lors de l’utilisation d’un télescope terrestre. L’équipe s’est donc tournée vers le télescope spatial Hubble en orbite terrestre, ce qui permet d’éliminer facilement ces interférences. Ils ont observé 11 étoiles et obtenu des spectres signal-bruit ultra-intenses de sept étoiles significativement étirés vers le rouge par le milieu interstellaire. Ils ont également obtenu les spectres des quatre autres étoiles, ayant servi de contrôle. Ils ont ensuite étudié ces spectres et les signaux d’absorption sur quatre longueurs d’onde associées au buckminsterfullerène. L’équipe a effectué des détections fiables dans trois des quatre longueurs d’onde (la longueur d’onde restante ne renvoyant de toute façon qu’un signal faible) pour les étoiles redshiftées, et aucune dans les étoiles de contrôle. L’intensité des signaux était également cohérente avec les mesures effectuées dans un laboratoire en 2018. Les chercheurs ont déclaré que ceci est la preuve la plus solide à ce jour pour de la présence du buckminsterfullerène dans le milieu interstellaire. Bien que son origine ou son mécanisme de formation dans un tel milieu demeure encore inconnu, cette découverte confirme que le milieu interstellaire peut abriter de grosses molécules et être le siège de réactions chimiques d'une grande complexité. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash AJL | | | |
| Tout le monde a frissonné en voyant un des nombreux films-catastrophes qui imagine les conséquences d'une collision entre la Terre et un "géocroiseur", c’est-à-dire un astéroïde de grande taille. La NASA, la FEMA et l’ensemble des agences spatiales du monde entier ont annoncé qu’elles vont simuler un scénario de collision entre un astéroïde et la Terre, à grande échelle. En effet, l’exercice en question devrait aussi impliquer l’ESA (l’Agence Spatiale Européenne), le Bureau de coordination de la défense planétaire de la NASA et le Réseau international d’alerte aux astéroïdes. La volonté des personnes à l’origine de ce scénario est en réalité de tester l’efficacité des voies de communication entre les scientifiques, entre les différentes structures existantes et surtout, entre les entités gouvernementales. Un exercice qui devrait être soigneusement orchestré pour coller au plus proche de ce qu’il pourrait se passer dans la vraie vie. La NASA pense qu’elle pourrait sauver des centaines de milliers de vies, grâce à cet exercice. Lindley Johnson, officier de la défense planétaire à la NASA, a déclaré que : « ces exercices nous aident réellement, au sein de la communauté de la défense planétaire, à comprendre ce que nos collègues de la gestion des catastrophes ont besoin de savoir. Ce scénario en particulier, nous aidera à développer des communications plus efficaces entre nous, scientifiques, mais aussi avec nos gouvernements ». Les astronomes veulent coller au maximum à la réalité. Pour cela, ils décident que l’événement fictif se déroulera au moment où un astéroïde passera à côté de la Terre, dans le monde réel. Le scénario prendra toute sa dimension lorsque les scientifiques avertiront les gouvernements que cet astéroïde réel a une chance de frapper la Terre. La NASA occupera un rôle majeur dans cet exercice. En effet, l’agence spatiale devra coordonner les efforts des secours en cas de catastrophe. Pour ceux qui pensent que tout cela est un peu ridicule, il faut imaginer cet exercice comme un test incendie dans une entreprise : ça n’arrive presque jamais, mais ça peut arriver. Alors mieux vaut être prêt. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash NASA | | ^ Haut | |
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| Sciences de la Terre, Environnement et Climat | |
| | | Sidewalk Labs, filiale d’Alphabet, est une entreprise qui travaille sur la réorganisation des espaces urbains. Jusqu’à présent, nos villes sont conçues autour des voitures, et très peu des piétons. En plus de cela, la mobilité urbaine évolue, et de nouveaux moyens se déploient. À Toronto, le quartier Sidewalk reste en construction depuis 2017 et les réflexions de toutes sortes fluctuent. L’entreprise réfléchit à un concept dit de "superbloc". Ces blocs seront sillonnés de petites rues piétonnes ou cyclistes, pour limiter au maximum l’accès aux voitures. Le quartier de Sidewalk pourrait être en mesure de surveiller la circulation en temps réel. Le mobilier urbain, tout comme les superblocs, seraient intelligents et dynamiques. Par conséquent, ces changements subtils au fil des heures s’adapteraient aux besoins des riverains. Déjà, cette filiale d’Alphabet a fait une démonstration de son système de routes modulables. Chaque petit hexagone à l’intérieur du superbloc est muni de lumières intégrées, capables de changer de couleur afin de mettre en évidence les voies réservées aux piétons. Sidewalks Labs annonce que ces voies pourront s’adapter dans le but de privilégier les transports en commun en période d’heures de pointe, et se retransformer en heures creuses pour devenir un quartier plus calme et relaxant. Seuls les véhicules autonomes électriques seront autorisés jusqu’à une vitesse maximum de 8 km/h, il s’agira donc de vélos, ou quelques robots livreurs comme celui de FedEx. « Nous espérons qu’à l’aube des années 2020, la traditionnelle question de savoir à qui sont destinées les rues sera résolue », écrit Willa Ng, responsable de la mobilité pour Sidewalk Labs, « La rue sera à nouveau un endroit où se promener, jouer et se déplacer en toute sécurité, pour tout le monde. » Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Smart Cities Dive | | ^ Haut | |
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| Santé, Médecine et Sciences du Vivant | |
| | | L’immunothérapie anti-PD-1 pembrolizumab (Keytruda), non encore disponible en France, a prouvé son efficacité en première ligne du traitement des cancers du poumon non à petites cellules (NAPC) lors de l'étude Keynote 024. Suite à cette étude princeps, l'essai Keynote 042, la plus grande étude évaluant le pembrolizumab seul à ce jour, vient de confirmer l'intérêt pour le pembrolizumab en monothérapie, en particulier pour les patients dont l'expression tumorale du marqueur PDL-1 est la plus importante. Pour mémoire, l'étude Keynote 024 avait comparé l’impact du pembrolizumab et d’une chimiothérapie à base de sels de platine en première ligne de traitement sur 305 patients atteints de cancer du poumon NAPC dont plus de 50 % des cellules exprimaient le biomarqueur PD-L1. Après un suivi moyen de 11,2 mois, la survie sans progression s’était établie à 10,3 mois pour le bras immunothérapie contre 6 mois chez les comparateurs. Le risque combiné de progression et de décès était abaissé de moitié. Le taux de réponse était plus élevé avec le pembrolizumab : 43 % contre 28 %. Enfin, la survie globale avait été améliorée : à 6 mois 80 % contre 72 % et à 12 mois 70 % contre 54 %. L'étude Keynote 042 a élargi la population cible en nombre et abaissé le degré d'expression du biomarqueur : les patients éligibles présentaient un degré d'expression de PDL-1 supérieur à 1 %. « Alors que Keynote 024 était incontestablement positive, on voit qu'en élargissant aux patients avec un degré d'expression de PDL-1 d'au moins 1 %, et pas seulement ceux à plus de 50 % comme pour Keynote 024, les résultats sur la survie globale du pembrolizumab ne sont pas aussi bons » constate le Professeur Nicolas Girard (Institut Curie, Paris). Ceci dit, suite à la publication des résultats de Keynote-042, la Food and Drug Administation (FDA) vient d'étendre l'autorisation du Keytruda à tous les patients atteints d'un cancer bronchique NAPC à un stade avancé et dont l'expression du biomarqueur PDL-1 est ≥ 1 %. La phase III de ce nouvel essai randomisé international multicentrique a inclus, entre décembre 2014 et mars 2017, 1274 patients atteints d'un cancer bronchique NAPC localement avancé ou métastatique, naïfs de traitement. Pour l'analyse en intention de traiter, le Professeur Tony S K Mok (Université chinoise de Hong Kong) et ses collègues ont distingué trois groupes selon le degré d'expression du biomarqueur : au moins 50 % (599 patients), au moins 20 % (818 patients) et au moins 1 %, soit l'ensemble de patients (1274 patients). Un nombre équivalent de patients de chaque groupe a reçu du pembrolizumab ou de la chimiothérapie. Des résultats globalement bons qui cachent une disparité. La survie globale est significativement plus élevée dans le groupe pembrolizumab comparé au groupe chimiothérapie. Une constatation valable pour les trois groupes. Par ailleurs, des effets indésirables sévères dus aux traitements ont concerné moins de patients recevant du pembrolizumab. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash The Lancet | | | |
| Nos nerfs sont formés de petits câbles par lesquels circulent une diversité d’informations, comme celles nous permettant de bouger. Ces câbles sont en fait des cellules appelées neurones qui possèdent de longues extensions, les axones. L’équipe de Frédéric Charron, chercheur à l’Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM) et professeur de biologie moléculaire à l’Université de Montréal, a récemment mis en lumière un mécanisme qui guide nos neurones afin de construire les délicats circuits du système nerveux. La découverte de ce groupe de chercheurs, tous issus de l’IRCM, est parue dans la prestigieuse revue Neuron. Ces travaux pourraient un jour contribuer à la mise au point de traitements pour les personnes atteintes d’une lésion à la moelle épinière ou d’une maladie génétique affectant leur motricité. Chez l’être humain, le système nerveux se développe pendant la quasi-totalité de la grossesse, soit en une trentaine de semaines. Cette opération de longue haleine est cruciale. "La façon dont chaque neurone est guidé vers sa cible est critique, puisque nos cinq sens et nos fonctions motrices reposent sur ce réseau et son organisation", explique Frédéric Charron. "Une mauvaise connexion peut entraîner des troubles cognitifs, moteurs ou sensitifs". Pour croître correctement et se connecter aux bonnes cibles, le neurone peut compter sur des «signaux» qui l’orientent vers le bon chemin, tel un GPS. Le groupe du Docteur Charron s’intéresse plus particulièrement à l’un d’eux : Sonic hedgehog (Shh). Tel un aimant, Shh attire le prolongement du neurone, l’axone, en se liant à une « antenne » située à la surface de ce dernier, la molécule Boc. Jusqu’à présent, les scientifiques ne savaient pas comment Shh agissait sur cette molécule. L’équipe de Frédéric Charron a démontré que la molécule Boc dirige l’axone grâce à un système comparable à celui… du Petit Poucet. "C’est comme si les molécules de Shh étaient les miettes de pain qui guident l’axone", indique Julien Ferent, stagiaire postdoctoral et premier auteur de l’article. "Lorsque la molécule Boc les détecte, la membrane du bout de l’axone “gobe” Shh et le fait pénétrer à l’intérieur de l’axone, un processus appelé endocytose". L’axone poursuit ensuite son chemin en s’orientant vers les endroits où Shh est présent en plus haute concentration. Les travaux des chercheurs de l’IRCM permettent ainsi de mieux comprendre la formation du système nerveux. Cette percée pourrait notamment contribuer à la création d’outils en médecine régénérative pour reconstituer des circuits nerveux qui auraient été endommagés à la suite d’un accident et auraient ainsi causé la paralysie. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Université de Montréal | | | |
| On estime que près de 500 000 personnes dans le monde sont victimes chaque année de lésions de la moelle épinière qui ont souvent de graves et irréversibles conséquences : paraplégie, pertes de motricité pouvant entraîner elles aussi la dépendance et de multiples affections secondaires risquant d'engager le pronostic vital. Une étude internationale pourrait aboutir à la mise au point prochaine d'un médicament qui, associé à des techniques de rééducation, faciliterait la récupération des victimes de lésions de la moelle épinière. Des travaux, et l'expérience des thérapeutes, ont déjà montré que les personnes victimes de tels traumatismes et qui ont eu auparavant un mode de vie actif se rétablissent mieux que les autres. Et l'impact de l'exercice physique sur le fonctionnement du cerveau et de l'ensemble du système nerveux a été démontré en laboratoire par des expériences menées sur des souris. « Les animaux vivant dans des environnements équipés de roues pour l'exercice, de jouets et qui sont en présence d'autres animaux montrent de meilleures performances. Dans des tests de mémoire et d'orientation, on voit davantage de neurogénèse dans l'hippocampe et d'épines dendritiques (structures qui permettent le développement de synapses ou de contacts entre cellules neuronales) », rappelle le Docteur Angel Barco de l'Institut des neurosciences d'Alicante. A partir de ce constat, des chercheurs de l'Imperial College à Londres ont identifié, dans ce processus qui rend les nerfs plus susceptibles de se régénérer, une molécule appelée CBP (CREB-Binding-Protein) capable de modifier l'expression de plusieurs gènes et d'augmenter la capacité de régénération des nerfs endommagés. L'équipe d'Angel Barco à Alicante a étudié les effets de cette protéine sur des souris. « En plaçant des animaux dépourvus de cette protéine dans un environnement enrichi, nous avons constaté qu'ils ne sont pas en mesure de répondre à ces stimuli et qu'il n'y avait pas chez eux une amélioration de la réparation des blessures nerveuses », précise le chercheur. Déduction : la CBP est bien une molécule clé, capable de devenir une cible thérapeutique pour augmenter la régénération après une lésion de moelle épinière. Et les essais ont démontré que l'administration d'un composé augmentant l'activité de cette protéine CBP (six heures après la lésion de la colonne puis une fois par semaine) favoriserait la régénération des fibres nerveuses endommagées. Après blessure et traitement par ce médicament, les animaux qui ne pouvaient pas marcher correctement avaient retrouvé une mobilité significative de leurs pattes postérieures. Des études cliniques destinées à évaluer le niveau de toxicité de cette molécule chez l'homme devraient débuter prochainement. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Diario Sanitario | | | |
| Selon une étude espagnole réalisée par des chercheurs de l'Université de Grenade, l'activité physique pourrait réduire la mortalité à long terme, y compris chez des patients âgées et fragiles sur le plan cognitif. Ce travail confirme donc le double bénéfice de l’activité physique chez ces patients vulnérables, du point de vue physique et cognitif. La fragilité cognitive est une manifestation clinique hétérogène caractérisée par la présence simultanée d'une fragilité physique et d'une déficience cognitive, et en l'absence de démence elle semble impliquer un risque de décès plus élevé que la fragilité physique ou la déficience cognitive prises séparément. Malgré l’effet positif déjà démontré d’une activité physique régulière sur le ralentissement du déclin cognitif, c’est la première étude à regarder si et dans quelle mesure l’activité physique peut atténuer l’effet de la fragilité cognitive sur la mortalité. Les chercheurs de l’Université de Grenade, de l’Université Autonome de Madrid, de l’IMDEA Food Institute, du CIBER in Epidemiology and Public Health ont suivi 3.677 adultes âgés en moyenne de 72 ans pendant 14 ans. Leur analyse montre que la fragilité cognitive est bien associée à une augmentation nette de la mortalité et plus nettement encore chez les personnes âgées inactives. Plus important, l’analyse conclut que la pratique d’une activité physique par ces personnes âgées inactives et fragiles sur le plan cognitif, pourrait réduire de 36 % leur risque de décès. « Comparativement aux participants âgés en forme et actifs, les participants présentant une fragilité cognitive et inactifs présentent un risque de mortalité bien plus élevé, correspondant en moyenne à 7 années de vie en moins… », résume l’auteur principal, Irene Esteban-Cornejo, chercheur à l'Université de Grenade. Des implications importantes car les niveaux d'activité physique sont considérablement réduits chez les personnes âgées. Ainsi, dans cette étude, la prévalence de l’inactivité physique chez les personnes fragiles sur le plan cognitif atteint environ 65 %. Il est donc essentiel de promouvoir l'activité physique chez les personnes âgées fragiles sur le plan cognitif, car leur survie peut être augmentée. La promotion d'un mode de vie physiquement actif pourrait être l'une des principales stratégies permettant d'améliorer le pronostic vital chez ces personnes âgées atteintes de fragilité cognitive, concluent les chercheurs. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Mayo Clinic proceedings | | | |
| En 2009, les équipes du Professeur François Malouin et du Professeur Kamal Bouarab, tous deux du département de biologie, ont découvert que la tomatidine, un composé extrait de la tomate, avait un pouvoir antibiotique contre le staphylocoque doré, explique-t-on dans un communiqué de presse. De plus, elle était particulièrement efficace contre les formes persistantes de la bactérie ou, lorsqu’utilisée avec d’autres antibiotiques, pour combattre les infections mixtes impliquant Staphylococcus aureus et Pseudomonas aeruginosa, dont souffrent les patients atteints de fibrose kystique. En étudiant le mode d’action de la tomatidine, les équipes du Professeur François Malouin et du Professeur Éric Marsault (spécialiste de la chimie médicinale au département de pharmacologie-physiologie) ont découvert que la molécule exerce son action antibiotique en bloquant le mécanisme de production d’énergie de la bactérie. C’était alors la première fois qu’on observait un antibiotique ciblant ce mécanisme encore très peu exploité dans la lutte contre les infections. La découverte de cette nouvelle classe est donc une percée majeure, soutient-on à l’UdeS. De plus, comme les bactéries causant les infections humaines sont rarement en contact avec ce genre de molécules qui provient de plante, il est très peu probable que les bactéries possèdent déjà des moyens de défense contre ce nouvel antibiotique. Le staphylocoque doré (Staphylococcus aureus) est une bactérie vivant à l’intérieur des fosses nasales et à la surface de la peau d’environ 30 % de la population. La plupart du temps, elle ne cause pas de problème, mais, lorsqu’on possède un système immunitaire affaibli, il arrive que cette bactérie dite opportuniste en profite pour proliférer et causer une infection. Dans les cas les plus graves, ces infections peuvent être mortelles. Le staphylocoque doré est responsable de plusieurs infections persistantes et difficiles à traiter, en raison de ses tactiques de camouflage et de résistance à de multiples antibiotiques disponibles cliniquement. Les gens atteints de fibrose kystique y sont particulièrement sensibles. « Nos laboratoires ont uni leurs forces pour élucider le mode d’action de cette nouvelle molécule antibiotique, la tomatidine, ayant des propriétés très intéressantes et surtout une cible cellulaire éprouvée, mais encore très peu exploitée en clinique », mentionne à ce sujet le Professeur Malouin. « Ceci évite que les résistances microbiennes actuelles perturbent son action. De plus, nous avons montré que nous pouvions générer plusieurs dérivés de la tomatidine et qu’il existe donc maintenant une réelle opportunité quant à l’exploitation de telles phytomolécules pour leurs propriétés antimicrobiennes ». Lorsqu’une nouvelle molécule démontre des propriétés antibiotiques, les chercheurs vont par la suite employer la chimie médicinale afin de créer des molécules semblables, dont certaines pourraient posséder des caractéristiques supérieures à la molécule de départ. C’est justement ce que les équipes des professeurs Malouin et Marsault ont récemment entrepris. Les résultats obtenus sont prometteurs et démontrent même déjà qu’un composé dérivé de la tomatidine pourrait s’avérer efficace contre les bactéries possédant une membrane externe, ce qui les rend particulièrement résistantes aux antibiotiques actuels. Présentement, aucune alternative n’existe pour contrer ces entérobactéries dites à Gram négatif, qui posent un épineux problème de résistance au niveau mondial. Comme la tomatidine fait partie d’une nouvelle classe d’antibiotiques, elle donne aux chercheurs énormément de possibilités pour la production de molécules similaires afin d’élargir le spectre des applications cliniques. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash La Tribune | | | |
| Des chercheurs du M.I.T (Massachusetts Institute of Technology), ont réussi à faire en sorte que des hydrogels synthétiques puissent agir comme des muscles, par le biais d’un entraînement rigoureux. La matière obtenue pourrait être utilisée dans des implants pour les remplacements de cartilage, la mise en place de valves cardiaques, et bien d’autres applications curatives. Pour constituer cet hydrogel souple et résistant comme un muscle, les chercheurs ont utilisé des hydrogels d’alcool polyvinylique, qu’ils ont soumis à une formation mécanique au sein d’un bain-marie. Ces hydrogels sont généralement utilisés pour les implants médicaux. Il était impératif que l’hydrogel renforcé contienne beaucoup d’eau pour être assez souple pour le corps humain. En effet, la chercheuse principale, Xuanhe Zhao, a déclaré « La plupart des tissus humains contiennent environ 70 % d’eau, donc si nous voulons implanter un biomatériau dans le corps, une teneur en eau élevée est plus que souhaitable… ». Au début de la recherche, les nanofibres des hydrogels évoluaient de façon approximative, mais durant le procédé d’entraînement, les chercheurs ont réalisé qu’elles s’alignaient et devenaient de plus en plus fortes. Les hydrogels sont devenus forts, souples, pleins d’eau et plus résistants après 1000 étirements dans le bain-marie, précise Engadget. Les chercheurs espèrent que leurs hydrogels renforcés pourront un jour être utilisés dans des implants tels « les valves cardiaques, les remplacements de cartilage et les disques vertébraux, ainsi que dans des applications techniques comme la robotique molle. » Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Engadget | | | |
| Des chercheurs de l’Université de Californie à San Francisco (UCSF) ont mis au point une interface cerveau-machine capable de reproduire des paroles à partir des signaux cérébraux qui contrôlent les mouvements. Ils ont présenté leur travail dans la prestigieuse revue scientifique Nature. Même si la technologie n'est pas encore opérationnelle, les tests effectués chez des personnes ayant une capacité à parler intacte se sont avérés prometteurs. Il existe déjà des dispositifs qui aident ces patients à composer des mots lettre par lettre, grâce à des mouvements des yeux ou de la tête. L’exemple le plus connu est sans doute celui de l’astrophysicien britannique Stephen Hawking, paralysé à cause d’une sclérose latérale amyotrophique (ou maladie de Charcot), qui parlait en contrôlant un logiciel à l’aide de sa joue. Mais bien qu’ils améliorent la qualité de vie, ces systèmes sont lents : ils produisent tout au plus 10 mots par minute, contre 150 en moyenne pour la parole. L’idée des chercheurs de l’UCSF a donc été d’aller puiser directement les mots à la source : dans le cerveau. Quand nous parlons, le cerveau envoie des signaux aux muscles du conduit vocal (lèvres, langue, larynx, mâchoire) afin de coordonner de façon fine et dynamique les mouvements qui permettront la production de sons. « Le cerveau traduit ce que vous voulez dire en mouvements, et c’est cela que nous essayons de décoder », explique Edward Chang, coauteur de l’étude et professeur de neurochirurgie à UCSF. Lui et ses collègues ont mis au point un système pour décoder ces commandes en utilisant des électrodes placées sur la partie du cerveau qui contrôle le mouvement. Il ne s’agit donc pas d’une machine « magique » mais d’un procédé invasif complexe. Les scientifiques ont travaillé avec cinq patients épileptiques parfaitement capables de parler qui, dans le cadre de leur traitement, avaient des électrodes implantées de façon temporaire dans le cerveau. Ils ont d’abord demandé à ces personnes de lire à voix haute 100 phrases contenant tous les sons utilisés en anglais. En parallèle, ils ont enregistré l’activité des aires cérébrales qui contrôlent le langage grâce aux électrodes. Pour reconstruire la parole synthétique de chaque participant, les chercheurs ont utilisé une approche de décodage en deux étapes : ils ont d’abord transformé les signaux neuronaux en représentations de mouvements du tractus vocal, avant de transformer ces mouvements en phrases parlées. Il ne s’agit donc pas de transformer des pensées abstraites en mots, mais bien de comprendre les instructions données par le cerveau aux muscles du visage et de déterminer, à partir de ceux-ci, quels mots ces mouvements formeraient. Les fichiers audio rendus publics par les scientifiques sont étonnants : si la voix synthétique mange certains mots, d’autres sont clairement compréhensibles, presque autant que dans la version naturelle des phrases étudiées. « Pour la première fois, cette étude démontre que nous pouvons générer des phrases entières grâce à l’activité cérébrale d’un individu », a déclaré Edward Chang. « C’est une preuve de principe exaltante qu’avec une technologie déjà à notre portée, nous devrions être en mesure de construire un dispositif cliniquement viable pour les patients atteints de perte de la parole ». Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Nature Technology Review | | | |
| Une étude brésilienne dirigée par le Docteur Marcos Ferreira Minicucci, de l'Université de São Paulo a tenté d'évaluer l'impact des habitudes alimentaires sur 113 patients atteints d'infarctus du myocarde avec sus-décalage du segment ST (STEMI), une forme particulièrement grave de crise cardiaque. L'âge moyen des participants se situait aux alentours de 60 ans et 73 % étaient des hommes. Plus spécifiquement, les participants ont répondu à des questions sur leur tendance à omettre le petit-déjeuner et à dîner tard, c'est-à-dire moins de deux heures avant le coucher. L'étude a montré que 58 % des patients sautaient le petit-déjeuner et que 51 % d'entre eux dînaient tardivement, au moins trois fois par semaine. Ces deux comportements ont été mentionnés chez 41 % des sondés. Or, l'étude explique que les personnes qui combinent ces deux habitudes alimentaires ont une probabilité quatre à cinq fois plus élevée de risques cardiovasculaires dans les 30 jours suivant le séjour à l'hôpital pour crise cardiaque. Les personnes qui travaillent tard sont particulièrement exposées à ces mauvaises habitudes, notent les chercheurs. Pour réduire ces risques de décès, le Docteur Minicucci conseille de manger au moins deux heures avant le coucher. Il recommande également de prendre un petit-déjeuner complet composé de produits laitiers, d'un glucide (pain de blé entier, céréales) et de fruits entiers. « Un patient sur dix atteint d'un STEMI meurt en moins d'un an. La nutrition est un moyen relativement peu coûteux et facile d'améliorer le pronostic », souligne le médecin. Dans cette étude, l'utilisation de statines avant l'hospitalisation était plus élevée dans le groupe ayant de mauvaises habitudes alimentaires et une issue plus défavorable. Selon le Docteur Minicucci, « Notre étude suggère que les patients atteints de STEMI perçoivent les statines comme une alternative aux conseils alimentaires. Mais ces médicaments devraient s’ajouter à ces recommandations d'hygiène de vie, pas s'y substituer ». Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash EJPC | | ^ Haut | |
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| Anthropologie et Sciences de l'Homme | |
| | | La découverte d'une mandibule robuste avec de grandes dents trouvée dans une grotte à 3300 m d’altitude montre quel’homme de Denisova, groupe frère del’homme de Néandertal, vivait sur le plateau tibétain il y a 160 000 ans, ce qui constitue une surprise, selon des chercheurs. L’étude de ce fossile démontre que cette mystérieuse espèce éteinte identifiée en 2010 grâce à l’analyse de l’ADN ancien d’un petit os de doigt trouvé dans la grotte de Denisova, dans l’Altaï (Russie), était présente non seulement en Sibérie du Sud mais aussi en Chine. Cette fois-ci, ce n’est pas l’ADN qui a parlé mais des protéines anciennes qui ont pu être extraites d’une molaire encore présente sur la mâchoire. Une technique nouvelle, développée par l’équipe de Jean-Jacques Hublin à l’Institut Max-Planck d’anthropologie évolutionniste à Leipzig (Allemagne). Cette découverte est d’importance car jusqu’à présent les paléoanthropologues ne disposaient que de petits fragments d’os trouvés à Denisova, ne permettant pas du tout de savoir à quoi pouvait ressembler cette espèce. Ce que l’on sait aussi, c’est que l’ADN denisovien a subsisté à l’état de trace dans des populations actuelles d’Asie, notamment au Tibet et dans les régions environnantes. Les populations autochtones d’Australie et de Mélanésie sont celles qui en ont conservé le plus. « Pour que notre ancêtre Homo sapiens, en chemin pour coloniser l’Australie, ait rencontré ces Denisoviens, il a bien fallu qu’il y en ait ailleurs que dans l’Altaï, probablement dans une grande partie de l’Asie continentale », précise le paléoanthropologue Jean-Jacques Hublin. La mandibule chinoise en apporte la preuve matérielle. Le fossile provient de la grotte de Baishiya, un sanctuaire bouddhiste à Xiahe, dans la province chinoise du Gansu. La mandibule a été découverte en 1980 par un moine qui l’a ensuite transmise à l’université locale de Lanzhou. Là, le fossile a sommeillé longtemps jusqu’à ce que des chercheurs de l’université décident de l’étudier. La mandibule est recouverte d’une croûte de carbonate qu’un laboratoire de Taïwan s’est chargé de dater, établissant qu’elle avait au minimum 160 000 ans. Cet âge minimal correspond à celui des plus vieux spécimens de la grotte de Denisova. "L’analyse des protéines montre que la mandibule de Xiahe appartient à une population d’hominiens proches des Denisoviens de la grotte de Denisova", souligne Frido Welker, de l’Université de Copenhague. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Nature | | ^ Haut | |
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