| | | | | | | Edition du 21 Février 2020 |
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| Edito Qui sera le premier à installer une base lunaire permanente sur la Lune ?
On le sait, à l’issue de l’extraordinaire programme Apollo, lancé en 1960 par le Président Kennedy, douze hommes (six missions Apollo) ont marché sur le sol lunaire entre 1969 et 1972 et tous ceux, dont je fais partie, qui ont aujourd’hui plus de 60 ans, se souviendront à tout jamais de cette nuit magique du 20 juillet 1969 au cours de laquelle on put voir ces images d’anthologie montrant Neil Armstrong poser le pied sur la Lune et prononcer ces paroles devenues célèbres, « C’est un petit pas pour l’Homme, mais un grand pas pour l’Humanité ». Mais depuis maintenant près d’un demi-siècle, pour de multiples raisons à la fois économiques et politiques, plus aucun astronaute n’a foulé le sol de notre satellite. L’exploration scientifique de la Lune n’a cependant jamais cessé, notamment avec la remarquable mission américaine « Lunar Prospector » (1998-1999) qui a permis de dresser une cartographie fine de la Lune et d’enrichir considérablement nos connaissances sur les caractéristiques chimiques, magnétiques et gravitationnelles de notre satellite. A partir de 2007, la Chine, en dévoilant un ambitieux programme d’exploration lunaire, est devenu un concurrent spatial redoutable des Etats-Unis et de l’Europe : la sonde Chang'e 3 lancée le 1er décembre 2013, s’est posée sans encombre, le 14 décembre de la même année, dans la Mer des pluies pour une mission d'une durée de 3 mois. En janvier 2019, une autre sonde chinoise, Chang'e 4, a été la première à se poser sur la face cachée de la Lune, un exploit technologique qui a confirmé la maîtrise spatiale de l’Empire du Milieu. Mais depuis quelques mois, la Lune est revenue au centre de la compétition technologique, économique et géopolitique mondiale que se livrent les puissances spatiales confirmées et émergentes : USA, Europe, Chine, Russie, Japon et Inde. Le grand projet du moment, le Lunar Orbital Platform-Gateway (Portail en orbite lunaire) ou LOP-G, fruit d’une coopération internationale, vient de connaître un sérieux coup d’accélérateur. Cette station sera donc composée d'un module de propulsion et de production d'énergie (PPE, Power Propulsion Element) qui sera fourni par la Nasa. Ce sera le premier élément de cette station à être lancé avec un lanceur privé. Son lancement est prévu durant la seconde moitié de 2022 et vient d’être confirmé dans le budget 2020 de la NASA, qui s’él&egrav e;ve cette année à 25,2 milliards de dollars, soit une hausse record de plus de 2,5 milliards de dollars par rapport à l’année dernière. Cette station lunaire orbitale comptera aussi deux modules d'utilisation dont l'un sera réalisé par la Nasa et l'autre par l'ESA (Esprit), et deux modules d'habitation (d'un volume global de 125 m3, à comparer avec le volume habitable de 388 m3 de l’ISS). Un sas permettant les activités extravéhiculaires et l'amarrage d'engins visiteurs est également prévu. L’ensemble sera complété par un système robotisé intelligent, Canadarm3, que fournira le Canada, et enfin par un module de ravitaillement, qui sera fourni par l’Agence Spatiale Japonaise, la Jaxa. Cette station, qui ne sera pas occupée en permanence, économies obligent, est prévue pour accueillir jusqu’à quatre astronautes, pour des séjours allant jusqu’à trois mois. Gateway a été conçue pour être un outil polyvalent de recherche et d'expérimentation scientifique et technologique ; elle sera également un lieu d'escale pour rejoindre la surface de la Lune ou d'autres lieux du système solaire. « L’idée est de tester le concept de l'exploration de notre système solaire, qui prévoit que les vaisseaux long-courriers seront assemblés à Gateway, en orbite lunaire », explique Craig Kundrot, directeur de la recherche sur la vie dans l'espace à la Nasa. L'assemblage modulaire des différents éléments de Gateway devrait commencer en 2022, pour une mise en service, dans sa première configuration, en 2025. Cette station orbitale lunaire, et ce n’est pas un hasard, sera installée sur une orbite NRHO (Near Rectilinear Halo Orbit) dans le système Terre-Lune, ni circulaire ni elliptique. Sur cette orbite, les distances minimale et maximale de la Gateway, par rapport à la Lune, seront respectivement de 1.500 km et de 70.000 km. Cette orbite très particulière présente plusieurs avantages : elle permet des communications ininterrompues avec la Terre ; elle autorise également des orbites stables et proches de la Terre pour permettre une rentrée rapide en cas d'urgence. Enfin, elle permet d’envisager l'assemblage de futurs véhicules spatiaux prévus pour de longues missions d’exploration, notamment vers Mars. Car il faut bien comprendre que, pour les Etats-Unis, ce projet de Portail en orbite lunaire s’inscrit dans un dessein plus vaste de reconquête de la Lune, le progr amme Artemis, et, à plus long terme, vers 2040, de conquête et d’exploration de Mars, avec le programme « Moon to Mars ». Depuis 2017, les Etats-Unis ont fait de "l'enjeu lunaire" une nouvelle priorité dans les projets spatiaux futurs. En mai 2019, la NASA a présenté officiellement son nouveau plan de reconquête de la Lune, qui prévoit notamment 37 lancements de fusées d’ici 2028, une mission habitée vers la Lune chaque année, à partir de 2024, et la construction d’une base lunaire permanente, d’ici la fin de la décennie. Le Président Trump et son Vice-Président, Mikee Pence, ont récemment confirmé les nouvelles ambitions américaines de reconquête de la Lune, précisant qu’il ne s’agit pas seulement de poursuivre l’exploration scientifique de notre satellite, mais également d’amorcer son exploitation minière et énergétique et d’en faire une vaste base de départ pour l’exploration du système s olaire et les vols spatiaux vers Mars. Reste que les Américains vont devoir compter avec deux compétiteurs très sérieux, la Chine et l’Europe. La Chine a annoncé qu’elle allait poursuivre ses missions spatiales vers la Lune, avec l’objectif clair d’un premier vol habité avant la fin de cette décennie, suivi de la construction d’une base lunaire permanente, qui utilisera les ressources et les capacités de la future fusée de transport lunaire nommée "Longue Marche 9" (CZ-9), qui aura plus de cent mètres de haut et dont la mise en service est prévue à l'horizon 2025. L’Europe a également annoncé, en janvier 2019, qu’elle comptait se doter d’une base lunaire permanente, sachant qu’un tel projet se heurte à au moins trois obstacles redoutables : les rayonnements cosmiques et radiations intenses qui menacent la santé et la vie des personnes qui résideront de longues périodes dans cette base lunaire, le coût faramineux d’acheminement des matériaux nécessaires, et l’approvisionnement suffisant en eau et en oxygène pour plusieurs centaines de personnes, voire un millier de résidents, comme le prévoit l’ESA d’ici 2050. Le projet de l'Agence spatiale européenne (ESA) envisage de recueillir et d’utiliser sur place les matériaux nécessaires à la construction de la base et à sa protection. L’idée consiste à utiliser le régolithe, poussière de roche issue du bombardement de l'astre par les météorites. Ce régolithe deviendrait la matière première pour alimenter un système d’impression 3D "additive", qui consiste à déposer de la matière et à la solidifier couche après couche, afin de construire les différents bâtiments qui constitueront la station lunaire. L’ESA compte avoir recours au procédé d’impression 3D développé par Monolite UK et utilisant leur imprimante D-Shape, qui repose sur une réaction chimique entre un substrat (du sable) et un liant (une solution de sels de magnésiu m). Cette imprimante robotisée dépose des couches de sable successives dont la structure finale est proche de celle du grès, avec une résistance à la traction supérieure à celle du béton, ce qui rend inutile le recours à des armatures de métal. Cette technique a été expérimentée avec succès, avec un mélange fabriqué à partir de cendres volcaniques trouvées aux alentours du lac de Bolsena (Italie) reproduisant la composition du régolithe. Grâce à cette approche, il serait possible de construire, à l’aide de petits robots à chenilles, des parois d’une épaisseur de 1,8 m, jugée suffisante pour offrir pendant dix ans une bonne protection contre les rayonnements nocifs et les micrométéorites, autre danger non négligeable pour une base lunaire permanente. Une autre question cruciale est celle de l’approvisionnement en eau. Mais, sur ce point essentiel, une étude publiée en juillet 2019 a changé la donne, en montrant que les 12 000 cratères ombragés, situés près du pôle sud de la Lune, abritaient très probablement des dépôts de glace, de plusieurs mètres d’épaisseur (Voir Science alert), ce qui pourrait représenter des millions de tonnes d’eau gelée, relativement faciles à récupérer. La question de la production autonome d’énergie pourrait être également résolue par l’emploi des briques en régolite lunaire. Celles-ci ont en effet une bonne capacité calorifique qui leur permet de stocker de la chaleur pendant le jour lunaire, chaleur qui pourrait être utilisée à la fois pour la régulation thermique des bâtiments et pour produire une partie de l'électricité nécessaire au fonctionnement de la base. Soulignons également que, l’année dernière, des chercheurs écossais des universités de Glasgow et Edinburgh ont publié une étude montrant qu’il est possible d’utiliser une voie électrochimique pour l’extraction d’oxygène à partir de roches de régolithe lunaire. A présent, la première usine prototype d’oxygène va tenter cette extraction à plus grande échelle. Si cette technologie tient ses promesses, elle pourrait approvisionner cette future base lunaire en oxygène (Voir Science Direct). « Le fait d’avoir notre propre installation nous permet de nous concentrer sur la production d’oxygène, en le mesurant avec un spectromètre de masse lors de son extraction du simulateur de régolithe. Pouvoir acquérir de l’oxygène à partir des ressources trouvées sur la Lune serait évidemment extrêmement utile pour les futurs colons lunaires, à la fois pour respirer et pour la production locale de carburant de fusée » explique la chimiste Beth Lomax de l’Université de Glasgow, en Écosse. L’installation, située au Centre européen de recherche et de technologie spatiales de l’Agence spatiale européenne aux Pays-Bas, compte utiliser la technique développée par ces chercheurs écossais, appelée “électrolyse au sel fondu”. Cette approche permet d’extraire de l’oxygène tout en produisant des résidus métalliques utilisables. Concrètement, le régolithe est combiné avec du chlorure de calcium ; le mélange est chauffé à environ 950 degrés Celsius. Enfin, dernier stade du processus, un courant électrique est appliqué, ce qui permet d’extraire l’oxygène et fait migrer le sel vers une anode, où il peut être facilement retiré. Cette technique est d’autant plus prometteuse qu’elle permet non seulement d’extraire jusqu’à 96 % de l’oxygène du régolithe, mais également de récupérer un mélange d’alliages métalliques pouvant s’avérer très utile. La Russie, le Japon et l’Inde ont également dans leurs cartons des projets de vols habités sur la Lune et de construction de bases lunaires permanentes sur notre satellite, mais il semble néanmoins peu probable, tant sur le plan économique que technologique, que ces projets – qui ne doivent pas pour autant être pris à la légère – soient réellement en mesure d’inquiéter les trois grands compétiteurs dans cette course à la base lunaire : l’Europe, les Etats-Unis et la Chine. Il faut bien comprendre que le premier pays qui parviendra à installer une base lunaire permanente réellement sûre et opérationnelle sur la Lune disposera d’un avantage considérable sur les plans scientifiques et économiques mais également stratégique et géopolitique. En matière scientifique, la Lune constitue en effet un extraordinaire terrain d’observation et d’expérimentation dans tous les domaines de la connaissance, qu’il s’agisse des sciences physiques, de l’énergie, de la chimie, de la biologie ou de la médecine. Sur le plan économique, il est également envisageable d’exploiter à terme les nombreuses richesses minières et énergétiques que recèle notre satellite, comme l’hélium-3, un gaz léger présent en grande quantité sur la lune et qui pourraient fournir à la Terre, selon les dernières estimations scientifiques établies, plusieurs siècles de consommation d’énergie. Le sous-sol lunaire contient également de grandes quantités d’oxygène, de silicium, d’aluminium, de fer, de chrome de nickel et de titane, autant d’éléments qui pourraient, à terme, être acheminés sur Terre - à condition toutefois que le coût du transport spatial baisse suffisamment au cours de ce siècle - mais aussi utilisés pour fabriquer des engins spatiaux et produire les carburants qui alimentero nt les vols spatiaux très longue distance vers Mars et d’autres planètes ou satellites du système solaire. Enfin, il ne faut pas se voiler la face, les pays qui disposeront d’une base lunaire permanente auront un avantage militaire et stratégique tout à fait déterminant par rapport aux autres nations. On peut en effet imaginer, même si l’Europe, les États-Unis et la Chine s’en défendent, que les grandes puissances spatiales ont toutes dans leurs cartons des projets secrets de systèmes d’armes à faisceaux d’énergie dirigée, ou utilisant des missiles hypervéloces, qui seraient installés dans leur base lunaire et pourraient frapper, de manière extrêmement précise et très difficilement détectable et interceptable, n’importe quel point du globe, tout en étant quasiment invulnérables. Quoi qu’il en soit, l’Europe, qui est plutôt bien partie dans cette course technologique et stratégique majeure vers une base lunaire permanente, doit tout mettre en œuvre pour réussir à relever ce défi et ne doit pas se laisser distancer par les Américains et les Chinois qui redoublent d’efforts pour être les premiers à franchir cette étape décisive, qui ouvrira grande les portes vers l’exploration humaine de notre système solaire et la colonisation de Mars. René TRÉGOUËT Sénateur honoraire Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat e-mail : tregouet@gmail.com | |
| | Information et Communication | |
| | | L'Institut Curie, spécialisé dans le traitement du cancer, et l'assureur Swiss Life lancent un appel à projet, "AI4Curie", pour créer un outil capable de prédire l'efficacité de l'immunothérapie dans les cancers du poumon. Connaître la probabilité de guérir permettrait aux équipes médicales de choisir la meilleure stratégie de soin. La proposition des participants devra impérativement utiliser l'intelligence artificielle et "être innovante". L'Institut Curie et Swiss Life veulent prédire l'efficacité de l'immunothérapie contre le cancer grâce à l'IA. Le traitement du cancer évolue régulièrement grâce au développement de nouveaux traitements, mais chaque patient répond différemment aux thérapies. C'est en partant de ce constat que l'assureur Swiss Life et l'Institut Curie, fondation spécialisée dans le cancer, se sont associés pour lancer un appel à projet le 22 janvier 2020. Les participants devront présenter un outil capable de prédire l'efficacité de l'immunothérapie à partir d'analyse d'images des patients atteints de cancers du poumon. S'adressant aux start-up et aux chercheurs, le challenge "AI4Curie" est ouvert jusqu'en avril 2020. Le lauréat sera sélectionné en juin et se verra doter d'une enveloppe de 60 000 euros. Une phase de test se déroulera ensuite de septembre à décembre 2020 dans les locaux de l'Institut Curie. « Nous avons choisis le cancer du poumon car c'est une maladie fréquente et grave où il y a beaucoup d'innovation thérapeutique », explique Nicolas Girard, chef de service à l'Institut Curie spécialisé en pneumologie et membre du jury, contacté par L'Usine Digitale. Parmi ces innovations, il y a l'immunothérapie, qui, au lieu de s'attaquer aux cellules cancéreuses, aide le système immunitaire à les reconnaître et à les détruire. Mais comme pour tout traitement, les patients sont inégalement réceptifs. « Si une personne a 30 % de chance de répondre à l'immunothérapie, on va quand même y avoir recours mais en surveillant régulièrement l'avancement », précise Nicolas Girard. En bref, connaître la probabilité de guérir grâce à cette approche thérapeutique permettrait à l'équipe médicale de sélectionner la meilleure stratégie de soin. Nicolas Girard a déjà une idée de la solution : récolter des images de biopsies du poumon et entraîner un algorithme à repérer les anomalies. Après avoir digéré de grandes quantités de données, le système sera capable de dire si telle ou telle structure de tumeur va être réceptive ou non à l'immunothérapie. Le plus gros défi pour les participants au projet est donc de mettre sur pied cet algorithme. L'utilisation de techniques d'intelligence artificielle a ouvert de nouvelles perspectives dans la guérison des cancers. La start-up française Owkin a récemment présenté une solution, baptisée "MesoNet", capable de prédire l'évolution du mésothéliome, un type de cancer touchant la paroi du poumon et lié à l'exposition à l'amiante. Publiés dans la revue Nature, ces travaux ont consisté à entraîner un réseau de neurones avec près de 3000 images de biopsie de la plèvre faites sur des patients atteints de mésothéliome. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Actu IA | | | |
| Dans les futures missions spatiales de longue durée, qui emmèneront des astronautes vers Mars, ou plus loin encore dans le système solaire, l'équipage devra faire preuve d'une solidité psychologique et d'une stabilité émotionnelle à toute épreuve pour faire face aux inévitables situations imprévues qu'il devra affronter. Pour aider les astronautes à se concentrer sur leurs missions et à gérer le mieux possible les circonstances difficiles, la NASA travaille sur différents projets d'ordinateur de bord doté d' une nouvelle capacité d'IA susceptible d'aider le plus efficacement possible l'équipage en cas de problèmes et même de prévenir d'éventuels incidents ou catastrophes liés à des négligences humaines ou à des troubles psychologiques. Les astronautes de la station spatiale internationale ont récemment reçu une nouvelle version du robot émotionnel CIMON d’IBM (Crew Interactive Mobile Companion) dans le cadre d’une expérience d’une durée de 3 ans. Tom Soderstorm, le directeur technique du Jet Propulsion Laboratory (JLP) de la NASA, a déclaré que les robots actuels sont freinés par un manque d’intelligence artificielle émotionnelle. Cette situation a poussé le JLP à collaborer avec « Akin », une société australienne de technologie, pour développer une IA capable de fournir un soutien émotionnel aux astronautes lors de leur mission dans l’espace lointain. Liesl Yearsley, le PDG d’Akin, a indiqué que le principal objectif de son entreprise n’est pas seulement de créer une IA capable d’exécuter simplement des tâches ou de définir des rappels (comme Alexa et Siri) mais de développer un système capable d’agir comme un compagnon de voyage fournissant un soutien empathique. Le suivi de la santé mentale et émotionnelle des astronautes a toujours été important pour la NASA. L’équipage de l’ISS serait en contact permanent avec des psychologues se trouvant sur Terre. Les scientifiques estiment qu’une IA émotionnelle embarquée permettra de détecter et de résoudre rapidement les problèmes dès qu’ils surviennent. La collaboration de la JLP et d’Akin a déjà permis de développer une IA appelée « Henry the Helper ». Ce système d’IA exploite le deep Learning pour reconnaître les modèles de la parole humaine ainsi que les expressions faciales liées aux émotions. Henry a ensuite été programmé pour répondre à ces signaux d’une façon appropriée et empathique. Akin lancera également cette année deux autres prototypes, « Eva » l’exploratrice et « Anna » l’assistante. Le fonctionnement d’Eva serait similaire à celui d’Henry, mais elle serait plus autonome. Cette IA est équipée de plus de capteurs permettant d’analyser les signaux subtils de la parole et de l’expression faciale tout en étant capables de participer à des conversations plus complexes. L’IA « Anna » quant à elle, fonctionnera comme une assistante de laboratoire autonome qui sera en mesure d’anticiper les besoins des employés du JPL en prenant des notes, en répondant à des questions, en résolvant des problèmes et en manipulant des outils. Dans quelques années, Akin prévoit également de concrétiser le développement de « Fiona » qui fonctionnera comme un système d’IA multiplateforme pouvant être intégrée dans un vaisseau spatial ou dans une habitation se trouvant sur la Lune ou sur Mars. Pour qu’une IA puisse fonctionner d’une manière autonome dans l’espace, elle devra s’appuyer sur une technologie de pointe permettant de traiter une grande quantité de données sur un stockage local avec des empreintes énergétiques considérablement réduites. L’IA sera en mesure d’apprendre la signification des expressions faciales de chaque individu et la manifestation des émotions par rapport aux mouvements du visage, du corps ainsi que dans le ton de la voix. Un milieu restreint permettra également à l’IA de comprendre comment les expressions peuvent changer dans le contexte et l’environnement d’une mission spatiale impliquant plusieurs astronautes. Et si ce projet vous rappelle quelque chose, c'est normal : Stanley Kubrick l'avait déjà prévu et imaginé, il y a plus d'un demi-siècle, dans son chef d'œuvre, "2001: odyssée de l'espace" sous la forme de l'inoubliable "HAL" ce type d'ordinateur doté d'émotion et de sensibilité… Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash MIT | | | |
| Parmi les nombreuses innovations présentées à l'occasion du récent CES de Las Vegas, celle proposée par la start-up israélienne Binah.ai a fait sensation. L’entreprise utilise l’intelligence artificielle pour évaluer les signes vitaux par vidéo. En quelques secondes seulement, ce système est donc en mesure de déterminer la fréquence cardiaque, le niveau de stress ou encore d’évaluer la respiration de la personne à l’écran. Ce nouvel outil repose sur l’utilisation de caméras pour détecter les changements dans la coloration du visage. Ces dernières permettent notamment d’indiquer le pouls. Binah.ai a envoyé sa nouvelle production à la Food and Drug Administation (FDA) et elle espère obtenir une autorisation pour pouvoir la commercialiser bientôt. Les applications possibles d’une telle IA sont en effet impressionnantes. Elle pourrait notamment permettre des progrès importants en matière de télémédecine. L’intelligence artificielle serait également très précieuse dans les files d’attentes des hôpitaux en effectuant une première auscultation des patients avant la consultation réelle. De nombreuses sociétés travaillent sur ce type de technologie. Lors du dernier CES, l’application CardiVu qui mesure le pouls de l’utilisateur à partir de la caméra frontale de son téléphone, a été présentée. Elle analyse la dilatation des pupilles, cette dernière étant liée à la fréquence cardiaque. CNBC | | | |
| Lors d’une infection, lorsque les cellules immunitaires rencontrent les bactéries, plusieurs issues sont possibles. Soit le système immunitaire détruit les agents pathogènes ; soit les agents pathogènes prennent le dessus sur le système immunitaire ou bien encore, dans le cas de maladies comme la tuberculose, les agents pathogènes peuvent devenir dormants, déclenchant la maladie plus tard ou jamais. L’équipe du Docteur Avraham émet l’hypothèse que la direction prise par l’infection est déterminée dans les 24 à 48 heures suivant l’infection. En partant de ce postulat, l’équipe a observé la rencontre entre des cellules immunitaires et des bactéries du genre Salmonella. Pour ce faire, ils ont utilisé une technique de séquençage de l’ARN à l’échelle de la cellule unique. Le séquençage de cellule unique permet d’analyser l’information génétique (ADN, ARN, etc.) à l’échelle d’une seule cellule. Cette technique de haute-résolution permet d’étudier les différences cellulaires au sein d’un micro-environnement. Analyser l’ARN permet de mesurer l’activité des gènes dans un contexte particulier. Dans cette étude, la méthode a permis de décrire l’activité génétique de chaque cellule immunitaire dans le cas d’une rencontre avec Salmonella. Ces données ont révélé des motifs d’activation chez certaines cellules immunitaires qui permettaient de prédire l’évolution de l’infection. La technique de séquençage à l’échelle de la cellule unique étant très compliquée, elle reste limitée à des laboratoires spécialisés. Pour pouvoir prédire plus facilement l’évolution d’une affection, l’équipe a utilisé les données obtenues pour développer un algorithme. Celui-ci permet, à partir d’un échantillon sanguin, d’extrapoler le type de cellule immunitaire impliquée dans la réponse à l’infection et leur niveau d’activation. Une première comparaison entre une méthode classique d’analyse génomique et l’algorithme mis au point sur des échantillons sanguins de patients sains infectés ex-vivo, a montré que l’algorithme était capable de révéler des différences dans les échantillons que la méthode classique n’était pas capable de révéler. Ces différences étaient également de bons indicateurs sur l’évolution de la maladie. L’équipe a ensuite testé l’algorithme en essayant de prédire l’évolution d’une infection par l’agent responsable de la tuberculose. Ici aussi, l’algorithme a été capable de prédire les patients qui développeraient rapidement des symptômes et ceux qui avaient une forme latente. En plus de permettre une prise en charge plus précise de certaines maladies, cette approche va probablement permettre de mieux comprendre la relation hôte-pathogène et la mise en place de la réponse immunitaire. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Nature | | ^ Haut | |
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| | | L’industrie automobile va investir massivement dans les batteries interchangeables pour les véhicules à propulsion électrique. L’idée est que les conducteurs ne doivent plus recharger leur voiture, mais y installer tout simplement une batterie chargée disponible, accessible dans différents endroits. En Chine, le gouvernement développe une norme industrielle pour la technologie entourant les voitures électriques, rare secteur en croissance en Chine. Ainsi, le gouvernement souhaite que les automobilistes installent simplement une nouvelle batterie qu’il est possible de charger dans des stations-service, par exemple. Il ne serait alors plus nécessaire d’attendre que le véhicule électrique soit rechargé de manière classique. Grâce à cette batterie électrice, plus de temps à perdre, et quel que soit la marque ou le modèle de la voiture, la batterie est accessible à tous. Les constructeurs automobiles chinois BAIC BluePark et NIO sont en train de réaliser des tests sur des batteries interchangeables, offrant à leurs clients la possibilité d’acheter séparément la voiture et la batterie. Selon ces constructeurs, l’échange d’une batterie prendrait moins de trois minutes. Or actuellement, les automobilistes doivent se rendre dans des stations de recharge de leur marque pour changer de batterie, en raison du manque de norme industrielle et législation. Le concept de la batterie permutable pour les véhicules à propulsion électrique n’est pas nouveau. Tesla a déjà effectué des tests sur des batteries de ce genre, avant d’abandonner cette technologie à grande échelle. D’ailleurs, Volkswagen va racheter 20 % du fabricant chinois de batteries électriques, Guoxuan High-tech, d’après deux sources de l’agence de presse britannique, Reuters. Cet accord intervient alors que le constructeur allemand vient de se fixer comme objectif de vendre en Chine 1,5 million de véhicules électriques supplémentaires chaque année d’ici 2025. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Chine Mag | | ^ Haut | |
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| | | Toutes les puissances spatiales, Etats-Unis, Chine, Europe, Inde, Russie, sont à présent convaincues de la nécessité de disposer de bases permanentes sur la Lune. Ces stations permettraient à la fois l'exploration scientifique et l'exploitation des ressources géologiques. Elles seraient également d'excellentes bases de départ pour des missions longue distance vers Mars et d'autres planètes du système solaire. Mais comment fournir l'oxygène nécessaire à l'installation, à terme, de plusieurs centaines de personnes sur la Lune ? Beth Lomax et Alexandre Meurisse, de l’Université de Glasgow (Royaume-Uni) et chercheurs pour l’ESA, développent actuellement un prototype capable d’extraire de l’oxygène à partir d’échantillons de poussière lunaire simulée. Et ces travaux, menés au Centre européen de recherche et de technologie spatiales (ESTEC), aux Pays-Bas, semblent très prometteurs. L’idée consiste à placer le régolithe simulé dans un panier métallique contenant du sel de chlorure de calcium fondu. Le tout est alors chauffé à 950°C. En faisant ensuite passer un courant, l’oxygène peut être extrait de la poussière en migrant à travers le sel pour être collecté au niveau d’une anode. Les chercheurs expliquent en effet être capables d’extraire environ 96 % de l’oxygène contenue dans leurs échantillons. Un système opérationnel fiable de production d'oxygène à partir de poussière lunaire pourrait être disponible vers 2025. Ce dernier permettrait en outre de convertir le reste du régolithe en alliages métalliques potentiellement réutilisables. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Science Direct | | ^ Haut | |
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| Sciences de la Terre, Environnement et Climat | |
| | | Une équipe de scientifiques dont le Professeur Marc Fontecave et ses collaborateurs Sarah Lamaison et David Wakerley, du laboratoire de chimie des processus biologiques (Collège de France/CNRS) vient de mettre au point des catalyseurs permettant de réduire le CO2 à une vitesse record pour des systèmes principalement à base de métaux non-nobles. Cette avancée fait l’objet d’une publication dans la revue américaine Joule. Face à l’accumulation du CO2 dans l’atmosphère et à ses effets adverses, les scientifiques tentent de mettre au point des systèmes électrocatalytiques pour la réduction du CO2 en produits carbonés d’intérêt. Cette stratégie vise du même coup à modérer l’accumulation du CO2 et à créer de nouveaux canaux de production de synthons chimiques, aujourd’hui d’origine fossile. Une analyse technico-économique publiée récemment dans la revue Science2 montre cependant que le CO2 doit être converti avec un rendement suffisant tout en minimisant la taille des dispositifs (densité de courant de réduction du CO2 d’au-moins 300 mA.cm-2), pour garantir la viabilité économique d’une telle stratégie. Pour atteindre cette cible, un gros effort de recherche au sein de la communauté scientifique est consacré au développement des catalyseurs nanostructurés présentant donc une surface de réaction maximale sur une électrode de taille restreinte. C’est dans cette veine que s’inscrivent les travaux de l’équipe de Marc Fontecave, Professeur au Collège de France, visant à développer des catalyseurs peu onéreux, actifs en réduction du CO2 et sélectifs pour un produit donné. Parmi les candidats envisagés, le CO est particulièrement intéressant pour différentes industries (métallurgie, chimie...). Classiquement catalysée par l’or et l’argent, la conversion du CO2 en CO peut aussi être conduite sur le zinc bien moins coûteux, mais jusqu’ici écarté car difficile à nanostructurer. Ces performances rivalisent avec celles de catalyseurs composés purement de métaux nobles mais sont obtenues ici avec des catalyseurs peu onéreux et facilement synthétisables. Autant de critères qui constituent un pas supplémentaire vers l’application à échelle industrielle de tels dispositifs de recyclage du CO2. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash CNRS | | ^ Haut | |
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| Santé, Médecine et Sciences du Vivant | |
| | | Une équipe de recherche dirigée par Tamar Licht, de l'Université Hébraïque de Jérusalem, vient de montrer que la neurogenèse, la création de nouveaux neurones par le cerveau, permettrait la régénération des zones cérébrales endommagées. Il est à présent bien établi que notre cerveau produit de nouveaux neurones tout au long de sa vie, même si ce rythme de production ralentit avec l'âge. Cette neurogenèse a été principalement localisé dans le gyrus denté. Il s'agit d'une zone délicate de l'hippocampe, partie du cerveau impliquée dans la formation des souvenirs et la gestion des émotions. « La plupart des études attribuent aux neurones hippocampiques ajoutés un rôle dans l'apprentissage et l'amélioration de la mémoire, la dépression et le comportement social », commentent les auteurs de ces nouveaux travaux dans la publication. « On ne sait pas encore, cependant, si la capacité de production de neurones au cours de la vie adulte sert également à la régénération post-lésion ». Pour le savoir, il fallait léser le gyrus denté et observer si la neurogenèse lui permettait de retrouver sa fonction. Ainsi fut-il fait sur des souris, en les exposant soit à la toxine diphtérique, soit trois mois à une forte dose d'un facteur de croissance des vaisseaux sanguins (le VEGF) potentiellement toxiques pour cette zone du cerveau. La toxine diphtérique a sélectivement éliminé plus de 50 % des neurones du gyrus denté des souris. Quant au VEGF, il permet la génération de nouveaux vaisseaux sanguins et est particulièrement surproduit par les tumeurs, qui s'en servent pour se ménager un approvisionnement en oxygène et nutriments. L'exposition prolongée entraîne le suicide des neurones, une mort cellulaire appelée apoptose. L'équipe a ensuite surveillé la façon dont le gyrus denté s'est rétabli : en quelques mois, il s'était presque entièrement réparé grâce à l'activité des cellules souches neurales adultes, épargnées par le traitement. Ces cellules souches sont capables de s'auto-renouveler et d'évoluer en plusieurs types de cellules cérébrales, incluant les neurones. Les gyrus dentés restaurés présentaient au final une taille, une connectivité et une activité similaires à ceux des gyrus dentés indemnes. Face aux dommages importants subis par le gyrus denté des souris, leurs organismes ont favorisé une régénération efficace en augmentant les taux de prolifération et de survie des cellules souches neurales, en restaurant une masse de neurones matures presque normale, et en facilitant le recâblage approprié des neurones régénérés à leurs partenaires. De manière prévisible, le vieillissement entraînant le déclin naturel du pouvoir de neurogenèse a également atténué la capacité de régénération de l'hippocampe. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash JDN | | | |
| La maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative qui se caractérise par deux lésions : des dépôts amyloïdes et des enchevêtrements de protéine tau. Plusieurs traitements ont été développés durant les dernières années, ciblant l’une ou l’autre de ces lésions dans le but de retarder la progression de la maladie. Mais récemment, des chercheurs ont identifié un mécanisme crucial de la maladie : le processus par lequel la bêta-amyloïde entraîne les enchevêtrements de tau. Une découverte qui pourrait aboutir à des traitements bien plus efficaces que les thérapies actuelles. La maladie d’Alzheimer se caractérise depuis longtemps par l’accumulation de deux protéines distinctes dans le cerveau : d’abord la bêta-amyloïde, qui s’accumule en plaques, puis la tau, qui forme des enchevêtrements toxiques qui entraînent la mort cellulaire. Mais la façon dont la bêta-amyloïde conduit à la toxicité de la protéine tau n’a jamais été précisément connue. Maintenant, une nouvelle étude menée à l’Université de l’Alabama, à Birmingham, semble décrire ce mécanisme manquant. Ces recherches ont mis à jour une cascade d’événements. L’accumulation de bêta-amyloïde active un récepteur qui répond à un signal chimique du cerveau appelé noradrénaline, communément connu pour mobiliser le cerveau et le corps pour l’action. L’activation de ce récepteur à la fois par la bêta-amyloïde et la noradrénaline stimule l’activité d’une enzyme qui active la protéine tau et augmente la vulnérabilité des cellules cérébrales. Essentiellement, la bêta-amyloïde détourne la voie de la noradrénaline pour déclencher une accumulation toxique de tau, explique Qin Wang, chercheuse en neuropharmacologie au département de biologie cellulaire, développementale et intégrative de l’Université d’Alabama à Birmingham. « Nous montrons vraiment que cette noradrénaline est une pièce manquante de tout le casse-tête de la maladie d’Alzheimer ». Cette cascade explique pourquoi tant de traitements antérieurs contre la maladie d’Alzheimer ont échoué. La plupart des médicaments développés au cours des dernières décennies ont visé l’élimination des bêta-amyloïdes. Mais la nouvelle recherche suggère que la noradrénaline amplifie les dommages causés par cette protéine. La bêta-amyloïde elle-même peut tuer les neurones, mais uniquement à des doses très élevées. La maladie d’Alzheimer se caractérise par deux types de lésions : les plaques amyloïdes entre les neurones et les lésions (tangles) neurofibrilaires tau à l’intérieur des neurones. Longtemps, le lien entre bêta-amyloïde et tau a échappé aux biologistes. Mais l’équipe de Wang a montré que c’est la noradrénaline qui joue le rôle principal dans ce processus. Ajoutez de la noradrénaline et il ne faut que 1 à 2 % de bêta-amyloïde pour éliminer les cellules du cerveau dans une boîte de laboratoire. Donc, avec des traitements qui ciblaient la bêta-amyloïde mais laissaient la voie de la noradrénaline intacte, il restait suffisamment de bêta-amyloïde pour faire des dégâts importants. Mais si la voie de la noradrénaline est vraiment cruciale pour le développement de la maladie d’Alzheimer, elle suggère de nouvelles façons de traiter la maladie. Un médicament qui a été développé pour traiter la dépression, mais trop inefficace pour être approuvé, semble agir sur cette même voie. Le médicament, l’idazoxan, qui a également été étudié dans la schizophrénie, a déjà subi les premiers tests cliniques et s’est révélé sûr. Wang cherche maintenant à promouvoir de plus grands essais cliniques sur l’idazoxan pour voir s’il peut être utilisé pour traiter efficacement la maladie d’Alzheimer à un stade précoce. Elle espère qu’à terme, un médicament qui agira sur cette voie liée à la maladie d’Alzheimer de manière plus ciblée pourra être développé, afin de minimiser les effets secondaires et maximiser l’efficacité. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash UAB | | | |
| Statistiquement, le risque de développer un cancer grimpe avec l'âge et deux cancers sur trois surviennent après 65 ans. Dans un tel contexte scientifique, pourquoi les enfants ont-ils aussi des cancers ? Une équipe de chercheurs internationale, de l’hôpital de la Charité, à Berlin (Allemagne) et du Memorial Sloan Kettering Cancer Centre de New York (Etats-Unis), a peut-être trouvé un début de réponse. De mystérieux anneaux d’ADN, connus sous le nom d'ADN circulaire extrachromosomique, jouent un rôle majeur dans le développement du cancer chez les enfants. Les scientifiques ont établi la première carte détaillée de l'ADN circulaire, ce qui leur a permis de mieux comprendre les questions qui se pose depuis longtemps la communauté scientifique sur la génétique du cancer. Sur près d'un demi-million de personnes qui développent un cancer en Allemagne chaque année, environ 2 100 ont moins de 18 ans. Les personnes âgées sont atteintes de cancer à cause de facteurs liés à leur mode de vie, comme la fumée de tabac, voire par des causes extérieures, telles que les radiations qui endommagent l'ADN cellulaire. Si elles ne sont pas contrôlées pendant des années, les cellules affectées perdent le contrôle de la croissance et de la division cellulaire, ce qui entraîne le développement d'un cancer. Cependant, les enfants n'ont en principe pas eu le temps d'être affectés par de tels facteurs. Les chercheurs, en collaboration avec d'autres partenaires internationaux, ont montré que les anneaux d'ADN peuvent perturber l'information génétique des cellules, provoquant ainsi le cancer. Ces structures en forme d'anneau ne sont pas nouvelles, les scientifiques les connaissent depuis des décennies. Présentes dans les cellules, elles ne font cependant pas partie de l'information génétique stockée sous forme de chromosomes, c’est la raison pour laquelle on parle d’ADN circulaire extrachromosomique. Or, nous avions peu de connaissances sur ces structures, en raison du manque de technologie pour une analyse détaillée. Grâce à une technique de séquençage avancée et des algorithmes bio informatiques ultra performants, les chercheurs ont réalisé la première cartographie détaillée de l’ADN circulaire présent dans le neuroblastome, une tumeur infantile mortelle. Leurs conclusions ont permis de faire des découvertes importantes sur le développement de ce cancer. Les chercheurs, avec l’aide de leurs collègues du Centre de Supercalcul de Barcelone, ont étudié des échantillons de tissus de neuroblastome de 93 enfants. Parmi leurs découvertes, ils ont trouvé une prévalence et une diversité d'ADN circulaire beaucoup plus importantes que prévu. L'étude a révélé que chaque échantillon de tissu contenait en moyenne 5 000 copies d'ADN circulaire. Elle a également montré que le processus par lequel les sections d'ADN se séparent d'un chromosome pour former de l'ADN circulaire pour ensuite les réintégrer se faisait dans un endroit différent. Selon Anton Henssen, chercheur au Consortium allemand contre le cancer de Berlin, « cela peut provoquer un cancer si la séquence originale de l'information génétique est perturbée ». Le chercheur souligne l’importance de la recherche, « les processus détaillés impliqués dans ce phénomène n'avaient jamais été étudiés aussi profondément auparavant ». « Cette étude permet de comprendre comment même les cellules des enfants se transforment en cellules cancéreuses. Nous avons également pu montrer que certains types d'ADN circulaire peuvent accélérer la croissance des neuroblastomes. Le fait de tester leur présence pourrait donc faciliter la prédiction de l'évolution de la maladie ». Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Nature | | | |
| Une équipe de chercheurs du MedUni Vienne, en coopération avec l'Institut Pasteur à Paris, le Walter Reed Army Institute aux Etats-Unis et la compagnie viennoise Themis Bioscience GmbH, est en train d'évaluer un vaccin contre le virus du chikungunya, une maladie transmise par les moustiques. A l'issue de la deuxième phase de tests cliniques, l'équipe, dirigée par Bernd Jilma, a annoncé des résultats très satisfaisants. Les symptômes de l'infection par le virus du chikungunya incluent une forte fièvre, une faiblesse musculaire et des douleurs articulaires, auxquels peuvent s'ajouter des maux de tête, des conjonctivites et de la fatigue chronique. Ces symptômes régressent en général spontanément en une à deux semaines, mais peuvent parfois se prolonger sur des mois, voire des années. Et il arrive qu'il y ait des complications graves chez les personnes âgées ou immunodéprimées. La maladie peut alors être mortelle. Il n'existe actuellement aucun antiviral contre le chikungunya. Les traitements utilisés, des anti-inflammatoires non-stéroïdiens, traitent seulement les symptômes. 106 pays sont concernés par le chikungunya, y compris les Etats-Unis et en Europe. Les zones les plus touchées sont l'Amérique du Sud et les Caraïbes. En tout, entre 1 et 3 milliards d'individus dans le monde vivent dans des zones à risque. Pendant un épisode d'épidémie de chikungunya sur le continent américain, de 2013 à 2015, entre 2 et 9 millions de cas suspectés ou avérés ont été enregistrés. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash The Lancet | | | |
| C'est une machine assez extraordinaire que vient de présenter le professeur Clavien de l’Université de Zurich et son équipe. Celle-ci est en effet capable de conserver les foies destinés à la transplantation juste en dessous de la température du corps humain, tout en leur prodiguant de façon automatisée de nombreuses fonctions physiologiques. Parmi elles, la gestion automatisée des taux de glucose et de l’oxygénation, ainsi que l’élimination des déchets et le contrôle de l’hématocrite (le volume occupé par les globules rouges circulant dans le sang). Ainsi, l’appareil créé par le professeur Clavien et ses équipes reproduit les rôles du coeur, des poumons et des reins. C’est cela qui permet aux foies en attente de transplantation d’être préservés hors du corps humain pendant 7 jours, contre seulement 12 à 18 heures avec les méthodes utilisées aujourd’hui. C’est grâce à ce gain de temps que les foies endommagés peuvent également se soigner. Selon le professeur Clavien, « le foie a besoin d’une semaine pour se régénérer complètement ». De cette façon, un foie abîmé qui serait refusé à la transplantation pourrait tout à fait devenir viable en passant par cette machine. Au début de leurs phases de tests, le professeur Clavien et ses équipes ont d’abord prélevé des foies de porc, puis les ont conservés à l’aide de leur machine. Après 7 jours, trois porcs ont été transplantés. Les résultats ont été sans appel : tant au niveau de la fonction des foies qu’au niveau de leurs tissus,les différentes greffes ont été réussies et n’ont présenté aucune différence avec les greffes dont les organes avaient été conservés seulement quelques heures. Le système a ensuite été testé sur dix foies humains endommagés qui avaient été refusés pour la transplantation par les centres européens. Après une semaine, six des foies se sont régénérés et ont été jugés aptes à la transplantation. Ainsi, le professeur Clavier a indiqué que son système serait d’abord utilisé dans cette optique : donner le temps à des foies jugés de trop mauvaise qualité pour une transplantation immédiate de se régénérer. De cette façon, les chances de sauver des vies seraient considérablement multipliées. En France, 24 000 personnes sont aujourd’hui en attente d’une greffe de foie et 500 à 800 d’entre elles vont mourir cette année faute d’avoir pu être transplantées. Cette machine pourrait sauver des centaines milliers de vies à travers le monde. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash UZH | | | |
| Les chercheurs de l'Université de Cardiff (Royaume-Uni) ont ainsi découvert ce nouveau type de cellule T (ou lymphocyte T), présente dans le sang. Et celle-ci porte un récepteur jamais observé jusqu'à présent, capable de s'attaquer aux cellules cancéreuses tout en épargnant les cellules saines. Cette cellule T comporte un récepteur capable de ne détruire que les cellules cancéreuses sans s'en prendre à celles qui sont saines, chez les patients malades. C'est une découverte qui pourrait considérablement faire avancer la recherche sur les traitements contre le cancer. Des chercheurs de l'Université de Cardiff au Pays de Galles ont découvert une nouvelle méthode qui permettrait de soigner de nombreux cancers, relève la BBC, reprenant les résultats de l'étude parue dans Nature Immunology. Pas encore testée sur des patients, cette découverte permettrait d'accroître l'efficacité des traitements par immunothérapie, qui ont déjà fait leurs preuves, et de les étendre à plus de patients. En effet, les chercheurs gallois ont découvert un nouveau type de cellule T comportant un récepteur qui ne s'attaque qu'aux cellules cancéreuses sans détruire celles qui sont saines. Un phénomène, testé en laboratoire et qui pourrait concerner les cancers du poumon, de la peau, du sang, du côlon, du sein, des os, de la prostate, des ovaires, des reins et du col de l'utérus. Dans le détail, les récepteurs interagissent avec les molécules MR1 qui se trouvent à la surface de chaque cellule du corps humain et c'est probablement cette molécule qui indique au récepteur si la cellule est cancéreuse ou non. « Notre découverte ouvre la perspective d'un traitement contre le cancer 'unique', un seul type de lymphocyte T capable de détruire de nombreux types de cancers dans la population. Jusqu'ici, personne ne pensait que cela était possible », explique le professeur et chercheur Andrew Stewell, qui ajoute « Nous sommes les premiers à décrire un lymphocyte T qui trouve MR1 dans les cellules cancéreuses ». L'efficacité de cette nouvelle cellule, déjà démontrée sur la souris, doit encore être confirmée chez l'homme. En cas de succès, les lymphocytes pourraient être prélevés dans le sang, avant d'être manipulées en laboratoire pour les rendre capables de reconnaître les cellules cancéreuses, qu'elles pourront ensuite détruire une fois réintroduites dans le corps. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash BBC | | | |
| Près de 20 % des grossesses se terminent par une fausse couche, souvent au cours du premier trimestre. Les raisons peuvent être multiples et aller de l'infection à l’anomalie chromosomique. Cependant, les fausses couches à répétition indiquent des problèmes sous-jacents plus profonds. De nombreuses études cliniques ont déjà été menés sur le sujet et ont prouvé que les femmes ayant des antécédents de fausses couches peuvent bénéficier de la prise de progestérone au cours des premières étapes de la grossesse afin d’accroître leurs chances de mener leur gestation à terme. Les résultats d’une nouvelle étude, publiés dans le Journal of Lipid Research, suggèrent un lien entre la progestérone et les fausses couches récurrentes. Selon une étude produite par des chercheurs Italiens sur l’influence de la progestérone, parue en 2013, plus de 80 % des fausses couches ont lieu avant la 12e semaine, après quoi, le taux diminue rapidement. Selon leurs conclusions, l'incidence réelle des fausses couches spontanées précoces pourrait être plus élevée. La progestérone est une hormone cruciale pour la grossesse ; elle joue un rôle-clé dans l'insertion du placenta dans l'endomètre ou la paroi de l'utérus. Grâce à elle, l’endomètre s’épaissit, la circulation sanguine se réorganise pour fournir de l'oxygène et des nutriments à l'utérus et le système immunitaire maternel s’estompe. La progestérone est fabriquée dans l'ovaire dans le cadre d'un cycle menstruel normal, qui se poursuit après la fécondation. Le placenta, qui produit une autre hormone, la gonadotrophine chorionique humaine, ou HCG, commence également à produire de la progestérone six semaines après le début de la grossesse. La progestérone placentaire provient habituellement du tissu de surface et s'intègre à l'endomètre et pour en absorber les nutriments. Quelques cellules se déplacent alors dans l'endomètre, où elles aident à réguler le flux sanguin en réorganisant les artères. Une équipe de chercheurs autrichiens, dirigée par Sigrid Vondra, et supervisée par Jurgen Pollheimer et Clemens Rohrl, a comparé les cellules qui restent en place à la surface du placenta avec celles qui se déplacent dans l'endomètre. Ils ont constaté que les enzymes responsables de la production de progestérone dans les deux types de cellules en début de grossesse sont différentes les unes des autres. La progestérone est une hormone stéroïde qui provient du cholestérol. Bien que les niveaux de production de progestérone des cellules de surface et des cellules migratrices soient à peu près semblables, les chercheurs ont découvert que les cellules migratrices accumulent plus de cholestérol et expriment davantage l'enzyme qui convertit le cholestérol en progestérone. Les chercheurs ont constaté que les niveaux d'enzyme dans les cellules migratrices du placenta sont plus faibles chez les femmes qui ont eu des fausses couches à répétition que chez celles ayant eu des grossesses à terme. Cependant, les niveaux d'enzyme dans la surface du placenta n'ont pas montré de grandes différences entre les grossesses saines et les fausses couches. Selon l’étude, la production de progestérone dans les cellules migratoires est vitale pour une grossesse saine, et la perturbation de ce processus pourrait entraîner une fausse couche. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash JLR | | | |
| L'huile de soja est très utilisée pour la friture de restauration rapide ou dans la préparation des aliments transformés, et son utilisation est un facteur de risque accru d'obésité et de diabète. Une nouvelle étude de l’Université de Californie – Riverside montre que sa consommation régulière entraîne aussi des changements génétiques dans le cerveau et pourrait ainsi affecter le risque de troubles neurologiques comme l'autisme, la maladie d'Alzheimer, l'anxiété et la dépression. Des conclusions étayées dans la revue Endocrinology, avec des implications personnelles, l’importance du choix des acides gras, dans le régime alimentaire de base et considérables pour la santé publique. La même équipe avait déjà démontré que l'huile de soja, comme huile de base du régime alimentaire, soit consommée régulièrement, est associée à une prise de poids accrue et au risque de diabète de type 2. C’est bien plus que l'huile de noix de coco et surtout le fructose. Or la consommation d'huile de soja a considérablement augmenté au cours de ces dernières décennies. Les chercheurs ont comparé des souris nourries avec 3 régimes différents riches en huile de soja, en huile de soja modifiée pour être allégée en acide linoléique et en huile de coco. Ils n’identifient aucune différence entre les effets de l'huile de soja modifiée et non modifiée sur le cerveau. Allégée ou pas en acide linoléique, l’huile de soja entraîne des effets prononcés sur l'hypothalamus, une zone impliquée dans un certain nombre de processus critiques. L'hypothalamus régule le poids corporel via le métabolisme, maintient la température corporelle, est essentiel pour la reproduction et la croissance physique ainsi dans la réponse au stress, rappelle l’auteur principal, Margarita Curras-Collazo, professeur en neurosciences. L’huile de soja modifie l’expression d’un certain nombre de gènes dont le gène de l'ocytocine : ainsi, chez les souris nourries à l'huile de soja, les niveaux d'ocytocine dans l'hypothalamus ont baissé. Ces découvertes ont d’importantes implications : non seulement pour le métabolisme énergétique, mais aussi pour le bon fonctionnement du cerveau et des maladies telles que l'autisme ou la maladie de Parkinson. Cependant, il reste à démontrer le lien entre la consommation de cette huile et le développement de ces troubles neurologiques. Enfin, l'équipe précise que ces résultats ne s'appliquent qu'à l'huile de soja et non aux autres produits à base de soja ou aux autres huiles végétales. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Endocrinology | | ^ Haut | |
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