| | Edito Dernières nouvelles du cerveau…
Cette semaine, je reviens sur quelques récentes avancées scientifiques qui éclairent d’un jour nouveau cet organe aussi fascinant que mystérieux qu’est notre cerveau. Parmi les nombreux travaux remarquables qui nous permettent de mieux comprendre comment fonctionne notre cerveau et comment il peut être amené à construire une « réalité alternative » qui parfois refuse les faits et s’enferme dans un discours complotiste, il faut évoquer les recherches du psychologue Jan-Willem van Prooijen, chercheur à l’Université libre d’Amsterdam, auteur d’une étude de référence, intitulée « La psychologie des théories du complot » (Voir NCBI). Prenant le contrepied des opinions les plus répandues sur les causes de ce phénomène en plein essor que l’on appelle conspirationnisme, ou complotisme, ce chercheur réfute l’idée répandue selon laquelle les adeptes des thèses complotistes seraient des personnes peu cultivées, peu instruites et souffrant de troubles psychologiques. Rejoignant l’opinion du sociologue Gerald Bronner (auteur du remarquable essai « Déchéance de rationalité » en 2019), ce scientifique pense qu’il est inutile de vouloir démentir à tout prix les croyances erronées et qu’il vaut mieux mettre à la disposition de chacun les outils cognitifs qui lui permettront de développer une pensée critique et libérée des biais cognitifs réducteurs et simplificateurs univoques, qui l’enferme dans une fausse - mais rassurante - représentation de la réalité. Selon Jan-Willem van Prooijen, n’importe qui peut, placé dans un certain contexte informationnel anxiogène, se laisser convaincre par des thèses complotistes délirantes. Pourquoi ? Tout simplement parce que notre cerveau possède une propension à croire ce genre de théories. Cette disponibilité cognitive à l’accueil de ces discours serait, selon ce chercheur, le fruit d’une longue évolution qui a modelé notre cerveau de façon à ce qu’il puisse assurer notre survie dans toutes les circonstances, y compris les plus périlleuses. Ce chercheur rappelle que nos ancêtres avaient tout intérêt à rester constamment sur leur garde et à être méfiants, jusqu’à l’excès, car leur vie en dépendait…Face à un monde hostile et agité par des forces qui le dépassaient, et l ’effrayaient, l’homme préhistorique avait besoin de donner un sens au réel pour pouvoir supporter ses conditions de vie très précaires et très dures. Dans un tel contexte, son cortex temporal médian se mettait sans cesse en quête des causes qui pouvaient le menacer. Mais confrontés à de multiples phénomènes naturels qu’ils ne comprenaient pas, nos lointains ancêtres préféraient croire à l’existence de causes intentionnelles (qu’elles soient ou non surnaturelles) plutôt qu’accidentelles. Corrélativement, notre cerveau tendrait, encore aujourd’hui, à surestimer les intentions malveillantes d’autrui, une déformation cognitive qui a certainement été très utile pour conférer un avantage compétitif indéniable à notre espèce, qui a dû, pendant des centai nes de milliers d’années, s’adapter en permanence à de nouvelles menaces et se battre sans cesse pour sa survie. Mais pourquoi nous est-il si difficile de changer d’opinion, lorsque nous avons acquis une conviction concernant une relation de cause à effet ? Selon Read Montague, chercheur à l’Institut polytechnique et Université d’État de Virginie, c’est simplement parce que notre cerveau est conçu pour filtrer les nouvelles informations selon le critère dit du « biais de confirmation ». Ce mécanisme qui commence à être mieux compris nous incite à privilégier les informations qui sont en accord avec nos opinions et à minimiser ou rejeter celles qui les contredisent (Voir Nature Neuroscience). C’est pourquoi les adeptes de théories du complot vont avoir tendance à retenir presque exclusivement les informations qui confortent leurs croyances et rejeter ra pidement celles qui les contredisent, même si ces dernières sont solidement établies. Comme le souligne Read Montague, « Si vous êtes toujours vivants, c’est parce que vos biais du passé ont fonctionné. Donc, votre cerveau se doit de rejeter les nouvelles informations qui contredisent vos biais, à moins que le désaccord ne soit vraiment très grand ». Ces recherches sur les bases neurobiologiques qui favorisent le complotisme sont à mettre en relation avec une autre étude très intéressante réalisée par des chercheurs de l’Université de Virginie. Selon ces recherches, notre cerveau aurait une tendance innée à favoriser l'ajout d'éléments plutôt que d'en enlever. « La plupart des gens supposent que la meilleure façon de gérer un problème est d'ajouter de nouvelles fonctionnalités, même si ce n'est pas la solution la plus rationnelle », constate Benjamin Converse, de l'Université de Virginie à Charlottesville (Voir Nature). Les chercheurs ont mené différentes expériences pour étudier la manière dont les participants vont essayer de changer des objets, des concepts ou des situations. Par exemple, lorsqu'on demande aux participants d'améliorer un itinéraire de voyage, seulement 28 % des participants éliminent les destinations, même si l'emploi du temps est déjà surchargé. De même, lorsque l'on demande à quelqu'un de retoucher un texte, seuls 17 % des gens enlèvent des mots plutôt que d'en rajouter. Et l’on retrouve cette propension naturelle dans pratiquement tous les domaines d’activités, y compris la cuisine : lorsqu’on demande aux participants d’améliorer une recette, la plupart proposent de rajouter des ingrédients, et pas d’en enlever…A cet égard, une expérience est révélatrice : lorsque ces chercheurs ont demandé aux participants de stabiliser une structure en Lego avec un pied plus long que l'autre en ajoutant ou en ôtant des blocs, seuls 41 % ont opté pour la deuxième solution. Pour expliquer cette propension naturelle à la pensée additive et cumulative, ces chercheurs forment l’hypothèse que les idées additives viennent plus rapidement et facilement à l'esprit, alors que les idées soustractives ne vont pas de soi et nécessitent un effort cognitif plus important. Face à une situation anxiogène, ou un problème nouveau que nous devons résoudre, il semblerait donc que notre cerveau, au lieu d’appliquer le principe de raisonnement à l’économie, applique préférentiellement un principe cognitif cumulatif, ce qui expliquerait également que nous ayons tendance à refuser les explications les plus évidentes, et à préférer les hypothèses « à tiroirs » reposant sur l’existence d’une réalité cachée, ce qui peut, dans certains contex tes particuliers, aller jusqu’à l’adhésion à des thèses complotistes qui vont venir nous rassurer, en donnant un sens, apparemment très construit, bien que faux, à une réalité qui nous échappe. Parallèlement à ces passionnantes recherches, aux frontières des sciences cognitives et de la sociologie, qui nous éclairent sur les modes d’appréhension du monde par notre cerveau, la recherche ne cesse de progresser sur ce qui fait la spécificité du cerveau humain et sur l’évolution qu’a connue cet organe au cours des âges. On le sait, le cerveau humain est environ trois fois plus gros que celui des grands singes. Un cerveau humain atteint généralement environ 1.500 cm3 à l’âge adulte, contre 500 cm3 pour un gorille, et 400 cm3 pour un chimpanzé. Mais comment expliquer cette différence considérable de volume ? Pour essayer de répondre à cette question, des chercheurs du Laboratoire de Biologie moléculaire de l'Université de Cambridge, en Angleterre, ont étudié des organoïdes cérébra ux, des mini cerveaux dérivés de cellules souches humaines, de gorilles et de chimpanzés (Voir Cell). En observant le développement de ces organoïdes, ces scientifiques ont découvert que les cellules cérébrales humaines se multiplient davantage que celles du tissu cérébral des grands singes, grâce à l’activation tardive du facteur de transcription «Zeb2». Ces travaux ont montré notamment que le gène, qui ralentit la production de neurones, est activité au cinquième jour du développement du cerveau chez le gorille et le chimpanzé, alors que chez l’homme, il n’apparaît qu’au huitième jour. Ce décalage permet aux cellules neuroépithéliales, qui se transforment en glies radiaires, qui formeront des neurones, de proliférer durant plus longtemps, et ce serait cette différence de fonctionnement cellulaire qui explique la taille plus importante du cerveau humain, par rapport à celle de nos cousins p rimates. Pour démontrer le rôle de Zeb2 dans ce processus, les chercheurs ont réussi à activer plus tôt le gène dans l'organoïde humain, ce qui a bien provoqué un arrêt de la multiplication des cellules souches neurales. En revanche, en supprimant ce gène dans les organoïdes cérébraux de gorille et de chimpanzé, ces cellules-souches sont se multipliées de la même façon que dans l'organoïde humain normal. Une autre étude récente concernant l’évolution de notre cerveau depuis l’apparition de l’espèce humaine est venue éclairer d’une lumière nouvelle les théories qui prévalaient sur ce sujet passionnant. Nous savons que le plus ancien membre connu de la lignée humaine, Toumaï, qui vivait au Tchad, il y a sept millions d’années, avait un cerveau dont le volume ne dépassait pas les 370 cm3, comparable en taille à celui de nos actuels chimpanzés. Tout au long de ces 7 millions d'années nous séparant de Toumaï, l'évolution du cerveau s'est effectuée par paliers, combinant des poussées quantitatives (augmentations de taille) et qualitatives (réorganisations du cortex cérébral). Mais on ne sait toujours pas à quel moment a eu lieu l’étape décisive qui marque l’apparition du cerveau humain moderne, d’un volume moyen de 1500 cm3. Et c’est justement à cette question essentielle qu’a essayé de répondre, au moins partiellement, une récente et passionnante étude, intitulée « Le cerveau primitif des premiers hommes » (Voir Science). Dans ces recherches, les paléoanthropologues dirigés par Christoph Zollikofer, de l'Université de Zurich, ont analysé les empreintes cérébrales de nombreux crânes provenant d'Afrique, du site de Dmanissi en Géorgie (où ont été découverts des fossiles d'Homo georgicus vieux de près de 1,8 million d'années), et de l'île de Java, en Indonésie. Leurs conclusions remettent en question les théories dominantes sur l'évolution de cet organe capital. Selon ces chercheurs, le cerveau humain moderne serait en fait apparu bien plus récemment qu'on ne le pensait jusqu'ici et beaucoup de temps se serait écoulé entre l'arrivée des premiers représentants du genre Homo (les Homo habilis, apparus en Afrique il y a 2,8 millions d'années) et l'acquisition par ceux-ci d'un cerveau radicalement différent de celui des grands singes. Il était largement admis, jusqu’à cette étude, que l'apparition d'un cerveau humain proche du nôtre n'avait pu que précéder la première sortie d'Afrique. Mais cette étude bat en brèche cette théorie et montre que les cerveaux des Homo georgicus de Dmanissi étaient encore proches de ceux des grands singes. L'homme n'aurait donc pas attendu d'avoir un gros cerveau pour se lancer à la conquête du vaste monde ! Selon ces travaux, Homo habilis, apparu en Afrique il y a 2,8 millions d'années, avait un cerveau encore proche de celui des grands singes et le palier décisif n'aurait été franchi qu'entre 1,7 et 1,5 million d'années avant le présent. Cette étude souligne d’ailleurs que c’est à cette époque, et ce ne serait donc pas un hasard, que se répand dans toute l'Afrique, puis sur l’ensemble de la planète, l'acheuléen, c’est-à-dire la production industrielle d’outils bifaces de grande qualité. Pour Antoine Balzeau, paléoanthropologue du Muséum national d'histoire naturelle, il faudrait voir l'évolution ayant conduit du tout petit cerveau de Toumaï jusqu'au gros cerveau d'Homo neanderthalensis et d'Homo sapiens d’avantage comme un continuum, sans coupure bien nette dans le temps, même si les cerveaux des différentes espèces humaines ont leurs caractéristiques propres. Pour étayer sa thèse, il rappelle qu’il a montré en 2014 que dans l'aire de Broca, très prononcée chez Homo sapiens, l'asymétrie entre la 3e circonvolution frontale gauche est associée en neurologie à la capacité langagière. Or, on sait à présent que cette asymétrie est également présente chez les bonobos et chimpanzés actuels, ce qui conforte l’hypothèse selon laquelle cette capacité langagière existait d& eacute;jà avant la grande séparation entre la lignée humaine et celle des grands singes, il y a plus de 7 millions d'années. Antoine Balzeau souligne enfin que cette progressivité dans le développement cérébral est confortée par des études éthologiques récentes, montrant la richesse et la complexité de la communication gestuelle des grands singes. Terminons enfin ce rapide tour d’horizon sur notre cerveau en évoquant quelques travaux récents, eux aussi passionnants, concernant l’identification cérébrale et les neuroprothèses. Aux Etats-Unis, la société d’origine belge Aerendir affirme avoir mis au point une technique biométrique basée sur le signal électrique émis par le cerveau et transmis par les nerfs jusqu’aux mains. Capté et analysé par un smartphone, ce signal cérébral, unique, permettrait de sécuriser les identités numériques. Cette interface est basée sur le signal électrique émis par le cerveau, puis transmis par les nerfs jusqu’aux mains, avant d’être finalement reconnu par les capteurs intégrés dans un smartphone. Selon Aerendir, chacune des signatures cérébrales serait unique et il serait impossible de les copier ou de les pirater. Le grand avantage de cette technologie est qu’elle est facilement applicable à une multitude de secteurs : elle pourrait, par exemple pour remplacer le capteur d’empreinte digitale, facilement falsifiable, et être utilisée, en combinaison avec d’autres modes d’identification biométrique pour contrôler une serrure électronique, permettre l’accès à un bâtiment, à son compte en banque ou encore à un véhicule, avec un niveau de sécurité extrêmement élevé. Mais notre cerveau est également sur le point de devenir une télécommande mentale, ce qui constitue une révolution technologique, industrielle et sociale dont nous n’avons pas fini de mesurer les immenses conséquences. L’interface neuronale directe (IND) est un outil qui vise, en utilisant certaines fréquences neuronales, à faire communiquer le cerveau avec un dispositif physique ou informatique externe. Mais jusqu’à présent, la généralisation de cette technique se heurtait à un obstacle de taille : elle nécessitait un lourd dispositif câblé pour relier des capteurs implantés dans le cerveau à un ordinateur. Depuis 2003, une équipe de chercheurs de la société BrainGate, en collaboration avec l’Université Brown, travaille à améliorer cette IND qui doit permettre, à terme, aux personnes paralysées d’effectuer des actions à distance par la seule concentration de leur pensée. Deux patients tétraplégiques étaient ainsi parvenus en 2012 à faire bouger un bras bionique par la pensée. Ces participants peuvent également, en utilisant la même interface, communiquer en écrivant sur des claviers virtuels. Cette fois, BrainGate vient de franchir une nouvelle étape décisive vers une neurocommande opérationnelle, en présentant un dispositif sans fil utilisant l’émission en haute bande passante et de nouveaux émetteurs qui permettent aux chercheurs d’étudier les ondes cérébrales des personnes atteintes de paralysie sur une beaucoup plus longue durée et d’adapter en temps réel les algorithmes des IND. Cette avancée majeure a permis de remplacer la liaison câblée par des microémetteurs baptisés Brown Wireless Device (BWD). Ceux-ci se fixent au-dessus de la tête et sont reliés à un système intracortical, c’est-à-dire un réseau d’électrodes implanté directement dans le cortex moteur du patient. Ce nouveau capteur sans fil permet de contrôler des appareils mentalement (Voir Youtube). Léger, indolore et souple, ce nouveau dispositif peut être utilisé sans gêne pour le patient pendant plusieurs jours, ce qui change tout… On le voit, toutes ces avancées, qu’elles soient fondamentales, cliniques ou technologiques, élargissent un peu plus notre compréhension de la structure et du fonctionnement de notre cerveau. Elles nous éclairent non seulement sur la façon dont le cerveau perçoit et reconstruit le réel, pour nous le rendre intelligible, mais également sur les possibilités, à présent imminentes, d’utiliser notre cerveau comme outil d’intervention et d’action directes sur notre environnement et les nombreux objets et systèmes qui le composent. Elles nous apprennent enfin comment notre cerveau a su constamment évoluer, tant sur le plan quantitatif que qualitatif, pour permettre à nos lointains ancêtres pré-humains, puis à notre espèce, de s’adapter et de survivre à leur milieu en perpétuel changement, depuis plus de sept millions d 217;années…. René TRÉGOUËT Sénateur honoraire Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat e-mail : tregouet@gmail.com | |
| | | | Le codage des informations en lumière et leur transmission au moyen des fibres optiques sont au cœur des communications optiques. Avec une perte incroyablement faible de 0,2 dB/km, les fibres optiques fabriquées à partir de silice ont posé les bases des réseaux de télécommunication mondiaux actuels et de notre société de l’information. Cette perte optique ultrafaible est également essentielle à la photonique intégrée, qui permet la synthèse, le traitement et la détection de signaux optiques à l’aide de guides d’ondes sur puce. Aujourd’hui, un certain nombre de technologies innovantes reposent sur la photonique intégrée, dont les lasers semi-conducteurs, les modulateurs et les photodétecteurs. Elles sont très utilisées dans les centres de données, les communications, la détection et le calcul. Les puces photoniques intégrées sont généralement fabriquées à partir de silicium qui est disponible en abondance et possède de bonnes propriétés optiques. Mais le silicium ne peut pas faire tout ce dont nous avons besoin en photonique intégrée. C’est pourquoi de nouveaux matériaux ont fait leur apparition. L’un d’entre eux est le nitrure de silicium (Si3N4), dont la perte optique exceptionnellement faible (ordres de grandeur inférieurs à celles du silicium) en a fait le matériau de choix pour les applications dans lesquelles une faible perte a une importance critique, comme les lasers à largeur de raie étroite, les lignes de retard photoniques et la photonique linéaire. Aujourd’hui, les scientifiques de l’équipe du professeur Tobias J. Kippenberg de la Faculté des Sciences de Base de l’EPFL ont mis au point une nouvelle technologie pour créer des circuits photoniques intégrés au nitrure de silicium avec une perte optique et une empreinte qui n’ont jamais été aussi faibles. Combinant la nanofabrication et la science des matériaux, cette technologie repose sur le procédé damascène photonique développé à l’EPFL. Grâce à ce procédé, l’équipe a créé des circuits intégrés avec une perte optique de seulement 1 dB/m, une valeur record pour un matériau photonique intégré non linéaire. Cette faible perte réduit considérablement le budget énergétique pour la création de peignes de fréquences optiques à l’échelle de puce («micropeignes»), utilisés dans des applications comme les émetteurs-récepteurs optiques cohérents, les synthétiseurs micro-ondes à faible bruit, les lidars, le calcul neuromorphique et même les horloges atomiques optiques. L’équipe a eu recours à cette nouvelle technologie pour développer des guides d’ondes de la taille du mètre sur des puces de 5 x 5 mm2 et des microrésonateurs de haute qualité. Ils affichent également un haut rendement de fabrication, ce qui est essentiel pour passer à la production industrielle. « Ces dispositifs à puce sont déjà utilisés pour les amplificateurs optiques paramétriques, les lasers à largeur de raie étroite et les peignes de fréquences à échelle de puce », affirme Dr Junqiu Liu qui a dirigé la fabrication au Centre de micro/nanotechnologie (CMi) de l’EPFL. « Nous envisageons également la possibilité de voir notre technologie utilisée pour des applications émergentes comme les lidars à détection cohérente, les réseaux neuronaux photoniques et le calcul quantique ». Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash EPFL | | | |
| Les pérovskites sont des composés hybrides qui peuvent être fabriqués à partir d'halogénures métalliques et de constituants organiques. Leurs propriétés structurelles et électroniques attrayantes les ont placées à l'avant-garde de la recherche sur les matériaux, avec un énorme potentiel d’atteindre un large éventail d'applications, notamment dans les cellules solaires, les lampes LED, les lasers et les photodétecteurs. Les pérovskites aux halogénures métalliques, en particulier, présentent un grand potentiel en tant que collecteurs de lumière pour les dispositifs photovoltaïques en couches minces. L’un des principaux candidats parmi les pérovskites aux halogénures métalliques est le triiodure de plomb de formamidinium (FAPbI3). Ce dernier s’est imposé comme le semi-conducteur le plus prometteur pour obtenir des cellules photovoltaïques à pérovskites très efficaces et stables. Les scientifiques ont donc tenté d’augmenter ses performances et sa stabilité. Aujourd’hui, une équipe de scientifiques, sous la houlette du professeur Michael Grätzel de la Faculté des Sciences de Base de l’EPFL, a mis au point une nouvelle astuce chimique, qui augmente considérablement les performances du FAPbI3. Le recours à cette méthode permet d’obtenir des cellules photovoltaïques avec un rendement de conversion de puissance de 25,6 %, une stabilité opérationnelle d’au moins 450 heures et une électroluminescence intense correspondant à un rendement quantique externe (la quantité de lumière que la cellule peut produire lors du passage d'un courant électrique) de plus de 10 %. Les scientifiques ont réalisé cet exploit grâce à un «concept d'ingénierie anionique» qui augmente la cristallinité des films FAPbI3 et élimine ses défauts structurels. En introduisant le pseudo-anion halogénure formiate (HCOO−) au mélange, ils ont pu supprimer les défauts structurels qui apparaissent généralement au niveau des limites de grain et à la surface des films de pérovskite. Les auteurs expliquent : « Nos découvertes offrent une voie directe pour éliminer les défauts cristallins les plus nombreux et délétères présents dans les pérovskites aux halogénures métalliques, ce qui fournit un accès facile aux films transformables en solution avec de meilleures performances optoélectroniques ». Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash EPFL | | ^ Haut | |
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| | | Les moteurs à plasma consomment moins de propergol que les fusées à combustion chimique, ce qui permet de mener des missions plus économiques, plus longues et plus ambitieuses. Cependant, les technologies existantes nécessitent des électrodes métalliques en contact avec le plasma pour fonctionner. Cette limite constitue un de leurs points faibles, car ces dernières se détériorent jusqu’à causer l’arrêt du moteur. De fait, cela limite leur durabilité, leur champ d’action et le type de propergols utilisé. Une nouvelle famille de moteurs à plasma sans électrodes a récemment été proposée pour répondre à ces problématiques, même s’ils ne sont encore qu’à un stade très précoce de développement et qu’ils peuvent encore être améliorés. « Ces moteurs sont dotés d’une chambre d’ionisation cylindrique ouverte à une extrémité, à travers laquelle le plasma est accéléré en étant guidé par un champ magnétique appliqué », explique le chercheur responsable de ce nouveau projet, Mario Merino, du département de bio-ingénierie et d’ingénierie aérospatiale de l’UC3M. Son objectif est de dévoiler les fondements physiques de ces moteurs afin de comprendre les mécanismes qui participent au chauffage électromagnétique du plasma et au transport des particules et ainsi augmenter leur efficacité. Le plasma possède des caractéristiques uniques qui n’apparaissent pas dans les solides, les liquides ou les gaz. Il est donc considéré comme un autre état d’agrégation de la matière. Comprendre le rôle de la turbulence et l’interaction du plasma avec les champs électromagnétiques et les parois du moteur est l’un des enjeux de ce projet. « Nous allons également étudier une nouvelle géométrie inédite de moteurs à plasma sans électrodes pour la première fois, basée sur un brevet de l’Université », précise Mario Merino. Cette nouvelle géométrie permettrait d’éviter bon nombre des problèmes rencontrés par les moteurs cylindriques actuels, notamment le fait qu’ils ne présentent pas un confinement magnétique complet au niveau des parois. « Au niveau de la paroi arrière, une grande partie du plasma est perdue, ce qui entraîne des inefficacités dans le moteur », ajoute-t-il. Le moteur que les chercheurs ont l’intention de développer résoudrait ce problème, car une nouvelle géométrie en forme de « U » et un champ magnétique toroïdal (en forme de « donut » déformé à une extrémité) protégeraient toutes les parois de l’impact direct du plasma. « Il couvrirait les besoins en propulsion pour effectuer diverses missions spatiales à des puissances très différentes et avec de multiples propergols, entre plusieurs orbites terrestres, ainsi que vers la Lune ou Mars, et ce d’une manière moins coûteuse, plus efficace et durable », indiquent les scientifiques. Dans le cadre de ce projet, les chercheurs utiliseront une méthodologie multidisciplinaire. D’une part, ils développeront des modèles et des simulations de pointe du plasma et des champs électromagnétiques. D’autre part, ils réaliseront des expériences dans les chambres à vide de l’équipe de Propulsion Spatiale et Plasmas (EP2) de l’université. Ce, afin d’observer directement le fonctionnement de ces moteurs, en utilisant un ensemble complet de systèmes de diagnostic des plasmas. Enfin, ils utiliseront des techniques avancées d’analyse « data driven » pour exploiter au mieux les informations provenant des simulations et des données expérimentales. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Enerzine | | ^ Haut | |
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| Santé, Médecine et Sciences du Vivant | |
| | | Hormis les corticoïdes, les différents traitements testés contre la Covid-19 semblent avoir donné des résultats décevants. L’efficacité du blocage des interleukines (IL)-6 et -1 pour réduire la mortalité n’a pour l’instant pas pu être démontrée. Il a été également proposé d’agir sur la réplication virale en administrant de manière précoce des interférons de type-1, sans pour l’instant pouvoir démontrer l’efficacité de cette approche, toujours en termes de réduction de mortalité. Il est envisageable que ce manque d’efficacité, et notamment celui des biothérapies visant à moduler les désordres cytokiniques, pourrait s’expliquer par une mauvaise stratification des patients, n’ayant pas forcément reçu un traitement adapté à leur profil cytokinique individuel. Pour répondre à cette question, l’équipe du Professeur Gorochov, (département d’immunologie hôpital La Pitié Salpêtrière AP-HP/CIMI – Centre d’Immunologie et des Maladies Infectieuses – Sorbonne Université/Inserm) associée au groupe Bio-informatique du Professeur Neumann du département de Médecine Environnementale à l’Université d’Augsbourg en Allemagne, en collaboration avec plusieurs services cliniques et laboratoires de l’AP-HP. Sorbonne Université et Sorbonne Université, a étudié les taux sériques d’un large éventail de cytokines chez 115 patients atteints de Covid-19 au moment de leur hospitalisation lors de la première phase de la pandémie. Les résultats de cette étude ont été ensuite confirmés par l’analyse d’une cohorte de réplication comportant 86 patients de la deuxième vague de la pandémie SARS-CoV-2 en région parisienne. L’analyse des résultats démontre une grande hétérogénéité des réponses cytokiniques à l’échelon individuel. Néanmoins, une analyse combinée des différentes cytokines permet de faire ressortir au moins deux profils de réponses distincts. Les patients ne présentant pas initialement une atteinte respiratoire sévère développent une réponse antivirale dominée par les interférons de type I dans un contexte de forte réplication virale. A l’inverse, les patients présentant à l’admission de graves troubles respiratoires présentent, eux, des taux élevés de cytokines pro inflammatoires et de faibles niveaux d’interférons de type I. D’une manière inattendue, la charge virale SARS-CoV-2 est moins augmentée dans ce dernier groupe, alors que la réponse anti virale y est moins importante. Ces résultats vont à l’encontre de la notion que la sévérité clinique serait toujours associée à une forte réplication virale. Il est important de noter que le risque de décès à 30 jours après le début des symptômes est lié dans les deux groupes à l’intensité de chaque signature cytokinique particulière. Au total, ces résultats suggèrent qu’il serait intéressant de revisiter l’analyse des essais de biothérapies en fonction des profils cytokiniques à l’inclusion. Les résultats publiés indiquent en effet qu’il ne serait pas nécessaire d’administrer des interférons de type I chez des patients présentant des taux déjà fortement élevés en ces cytokines. A l’inverse, le risque de décès n’étant pas toujours associé à une forte élévation des cytokines pro-inflammatoires, leur ciblage thérapeutique devrait être décidé en fo nction des dosages. Ces résultats pourraient suggérer de nouvelles pistes thérapeutiques. Il est en effet observé que le risque de décès à 30 jours des patients les plus sévères dont la prise en charge a nécessité le recours à une circulation extracorporelle pour oxygéner le sang, est associé à des taux plus faibles d’interleukine-17 et d’interleukine-18 au moment de l’admission en soins intensifs. Une supplémentation en ces cytokines chez ces patients pourrait donc être envisagée comme nouveaux traitements ciblés. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Inserm | | | |
| Apparu il y presque 5000 ans en Chine, le thé provient des feuilles d'un arbuste, le théier, ou Camellia sinensis, qui contient plus de 500 substances actives, parmi lesquelles des vitamines, des minéraux, des acides organiques, des acides aminés, des polyphénols et des catéchines. Au fil des siècles, le thé est devenu la boisson la plus bue dans le monde (après l'eau), et il s'en consomme 4,5 millions de tonnes par an au niveau mondial, un chiffre en augmentation de 2,5 % par an. Le thé est paré de nombreuses vertus réelles ou supposées, notamment concernant ses effets éventuels en matière de prévention de certains cancers. Certains scientifiques considèrent que le niveau de preuves des effets anticancéreux du thé reste insuffisant, si l'on examine les études disponibles sur ce sujet. Mais d'autres font valoir que les effets protecteurs du thé en matière de cancer sont bien réels et que les thés verts, riches en catéchines, peuvent réduire la multiplication de cellules tumorales. Une étude publiée en févier 2021 par une équipe sino-américaine dans la revue Nature (voir Nature) a en effet montré qu’un antioxydant présent dans le thé vert, l'épigallocatéchine gallate (EGCG), peut augmenter les niveaux de p53, une protéine anticancéreuse naturelle, capable de réparer les dommages causés à l’ADN et de détruire les cellules cancéreuses. Une autre vaste étude épidémiologique réalisée en Chine sur plus de 100 000 personnes et publiée en janvier 2020, a montré que les personnes consommant du thé depuis au moins huit ans bénéficiaient d'une réduction de 39 % du risque de développer une maladie cardiovasculaire ou un AVC et de 56 % une maladie cardiaque létale, ainsi que d'une baisse du risque de mort toutes causes confondues de 29 % (Voir Eurekalert). Au final, les plus grands consommateurs de thé voyaient leur espérance de vie augmenter de 1,26 an. Cette fois, des scientifiques de l’Université de Californie viennent de montrer que le thé vert contient des molécules efficaces pour lutter contre l’hypertension. Ces chercheurs sont parvenus à ces conclusions en combinant modélisation informatique et mutagenèse, c’est-à-dire en introduisant volontairement des mutations génétiques sur les modèles cellulaires étudiés. Les feuilles de thé vert ou noir renferment des composés dits flavonoïdes, de type catéchine, appelés gallate d’épigallocatéchine et gallate d’épigallocatéchine de type 3. Ils permettent d’activer un canal ionique des protéines, appelé KCNQ5 : cela diffuse les ions de potassium autour des cellules pour réduire leur excitabilité. Ce canal est notamment présent dans le muscle qui entoure les vaisseaux sanguins. D’après ces travaux, son activation permettrait de détendre les vaisseaux et ainsi de réduire l’hypertension. « Dans la mesure où un tiers de la population mondiale souffre d’hypertension et que cette maladie est considérée comme le premier facteur de risque modifiable pour les maladies cardiovasculaires et la mortalité prématurée, de nouvelles approches pour traiter l’hypertension ont un potentiel énorme en termes d’amélioration de la santé publique », indique l’équipe de recherche. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash CPB | | | |
| Les femmes âgées ont actuellement un risque 50 % plus élevé que les hommes de développer une maladie d’Alzheimer. Plusieurs facteurs de risque pour cette maladie sont déjà bien connus comme les maladies cardiovasculaires, ou le niveau d’études. C’est à ce dernier que la chercheuse Inserm Séverine Sabia et l’équipe EpiAgeing du Centre de recherche épidémiologique et statistiques à Université de Paris se sont intéressées. La génération actuelle des personnes très âgées est née dans les années 1920-1940. A cette époque, peu de femmes avaient accès aux études supérieures. Cependant, à partir des années 60, les portes des universités se sont ouvertes plus largement et de façon plus égalitaire aux femmes, de sorte que le niveau d’études de ces dernières a fini par rattraper quasiment celui des hommes dans les pays développés. Séverine Sabia et ses collègues estiment que cette évolution pourrait réduire les différences hommes/femmes du risque de démence dans les années à venir. Pour tester cette hypothèse, ils ont comparé les capacités cognitives au cours du vieillissement de femmes et d’hommes en fonction de leurs niveaux d’études sur plusieurs générations. Ces personnes faisaient partie de deux cohortes anglaises appelées ELSA (English Longitudinal Study of Ageing) et Whitehall II. Elles incluaient un total de 15.924 personnes issues de la population générale, nées entre 1930 et 1955. Les chercheurs ont réparti ces personnes en trois sous-groupes selon leur année de naissance (1930–38, 1939–45, et 1946–55). Le niveau d’études des différents participants était par ailleurs connu. Pour chaque personne, deux composantes des fonctions cognitives ont été évaluées à plusieurs reprises au cours du suivi entre 1997 et 2015. D’abord la mémoire immédiate qui consiste à se souvenir d’une liste de mots tout juste entendus, puis la fluence c’est-à-dire la capacité à trouver ses mots, en nommant en une minute le plus d’animaux possibles. « C’est la première fois à ma connaissance qu’un travail de ce type s’intéresse aux trajectoires cognitives au cours du vieillissement chez les hommes et les femmes en association avec l’évolution du niveau d’études dans les générations successives », explique Séverine Sabia. Dans les deux cohortes, le niveau d’études global était supérieur dans le groupe de personnes plus jeunes (nées entre 1946 et 1955) par rapport au groupe de personnes plus âgées (nées entre 1930 et 1938). De plus, la proportion de femmes ayant un niveau équivalent au baccalauréat a plus que doublé, passant de 14 à 33 % (contre 36 % et 54 % pour les hommes). Les données de cette étude suggèrent que les capacités de mémoire des femmes se sont améliorées ces dernières années. Elles étaient plus performantes que les hommes aux tests à tout âge et l’écart s’est encore creusé au sein de la génération la plus « jeune ». En ce qui concerne la fluence, les hommes faisaient mieux que les femmes dans le groupe de naissance 1930-38, mais cet écart s’est estompé chez les participants nés plus récemment et même inversé pour la génération née en 1946-55. « A niveau d’études équivalent, les femmes ne sont absolument pas désavantagées par rapport aux hommes que ce soit dans le domaine de la mémoire ou de la fluence », clarifie Mikaela Bloomberg, première auteure d e l’étude. Cette étude n'a porté que sur deux composantes de la fonction cognitive et il en existe davantage. Toutefois, la tendance qui se dégage ici suggère une meilleure réserve cognitive chez les femmes nées plus récemment en partie grâce à un accès plus important aux études supérieures. Ceci pourrait se traduire à terme par une réduction des différences hommes/femmes dans le risque de démence dans les pays où l’accès à l’éducation est similaire, quel que soit le sexe. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Inserm | | | |
| Les chercheurs de l’Université d’État de Pennsylvanie (États-Unis) se sont penchés sur la composition de plusieurs types de champignons, afin d’en évaluer les effets bénéfiques. Cet aliment apporte ainsi des vitamines, nutriments et antioxydants. « Les champignons sont la source alimentaire la plus élevée en ergothionéine, qui est un antioxydant unique et puissant, ainsi qu’un protecteur cellulaire », a indiqué Djibril M. Ba, étudiant diplômé en épidémiologie au Penn State College of Medicine. « Renouveler les antioxydants dans le corps peut vous aider à vous protéger contre le stress oxydatif et ainsi réduire le risque de cancer ». Il suffirait, selon cette étude, de consommer 18 grammes de champignons par jour pour voir diminuer de 45 % le risque d’engendrer un cancer. Afin de parvenir à ces résultats, les auteurs de cette découverte se sont penchés sur l’ensemble des sujets scientifiques traitant d’un lien entre consommation de champignons et cancer, du 1ᵉʳ janvier 1966 au 31 octobre 2020, rassemblant les données d’analyses de 17 cancers différents. Ces informations, qui concernent 19 500 personnes touchées par des cancers, ont permis de confirmer les bienfaits d’une consommation quotidienne de champignons. Les shiitakes, les pleurotes, les polypores en touffe et les pleurotes royaux contiennent des quantités plus élevées d'ergothionéine. Il est cependant important de noter que la consommation de champignons de Paris, creminis ou portobellos permet, elle aussi, de diminuer les risques de cancer, selon les chercheurs. Plusieurs types de cancers ont été examinés, et il en ressort que l'association la plus forte entre cette maladie et la consommation de champignons a été observée pour le cancer du sein. Les personnes qui mangent régulièrement des champignons présenteraient un risque significativement plus faible d’en développer un, en comparaison des autres. Djibril M. Ba explique que cela pouvait être dû au fait que la plupart des études n'incluent pas d'autres formes de cancer. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash AIN | | | |
| L'imagerie par résonance magnétique (IRM) est une technique qui repose sur la visualisation des protons de l'eau contenue dans les tissus. Cependant, il est parfois difficile de différencier tissus sains et pathologiques pour obtenir des données exploitables. Afin d'améliorer la qualité des images, on administre souvent des agents de contraste, tels que le gadolinium qui, s'ils sont efficaces, possèdent néanmoins des limites (manque de spécificité, non quantifiables directement, toxicité potentielle). Afin d'obtenir un signal IRM spécifique et directement quantifiable, on utilise des agents de contraste contenant dans leur structure des atomes tels que le fluor qui sont directement détectables en IRM. L'un de ces agents, le PERFECTA, est une molécule ramifiée comportant 36 atomes de fluor, mais il est malheureusement très peu soluble dans l'eau, ce qui limite ses applications in vivo. Pour remédier à cela, les chercheurs du CEA-Joliot au Service de Chimie Bioorganique et de Marquage et à NeuroSpin ont développé des vecteurs de taille nanométrique capables d'encapsuler et de transporter les molécules PERFECTA vers les tumeurs. Ces vecteurs prennent la forme de micelles, agrégats sphéroïdaux de molécules amphiphiles, possédant un réservoir central hydrophobe et des propriétés hydrophiles à l'extérieur. La surface de ces micelles possède des caractéristiques chimiques qui permettent leur accumulation passive dans la zone tumorale, tandis que leur réservoir central encapsule les molécules de PERFECTA, facilement détectables par IRM. Une mise au point de paramètres spécifiques de mesures et d'impulsions excitatrices pour l'IRM a ensuite permis de délimiter visuellement, et avec une très bonne sensibilité, le volume de la masse tumorale chez des souris modèles et de quantifier précisément l'accumulation des nano-vecteurs micellaires dans différents organes. Ces résultats démontrent la possibilité de suivre en temps réel l'accumulation des micelles dans les tissus tumoraux. Il s'agit du premier exemple d'utilisation d'un tel nano-vecteur encapsulant la molécule PERFECTA. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash CEA | | | |
| En s’appuyant sur des études épidémiologiques de terrain et sur la cohorte hospitalière FrenchCOVID coordonnée par l’Inserm, des équipes de l’Institut Pasteur, du CNRS et du Vaccine Research Institute (VRI, Inserm/université Paris Est Créteil) ont étudié les anticorps induits chez des individus infectés par le SARS-CoV-2 de manière asymptomatique ou symptomatique. Les chercheurs et chercheuses ont montré que l’infection induit des anticorps polyfonctionnels, c’est à dire possédant une activité neutralisante mais aussi capables d’activer d’autres mécanismes de défense tels que les cellules tueuses NK (Natural Killer) ou les molécules du complément. Les niveaux d’anticorps sont légèrement plus faibles chez les personnes asymptomatiques en comparaison à celles symptomatiques, mais des anticorps polyfonctionnels sont retrouvés chez tous les individus. Ces résultats montrent que l’infection induit des anticorps capables de tuer les cellules infectées, quelle que soit la sévérité de la maladie. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash CNRS | | | |
| L’observation et l’analyse de l'intérieur du cerveau d'une personne atteinte de la maladie d'Alzheimer ou de la plupart des formes de démence ou du syndrome d'encéphalopathie traumatique chronique révèlent toujours ces enchevêtrements filandreux d'une protéine toxique appelée tau. Ces maladies regroupées sous le terme de « tauopathies » n’ont pas encore livré tous leurs secrets, mais une équipe de l’Université du Colorado à Boulder, dirigée par le Docteur Roy Parker, a réalisé une nouvelle avancée dans la compréhension de ces pathologies. Tau dévore l’ARN cellulaire : ces scientifiques montrent pour la première fois que ces agrégats de tau engloutissent l'ARN, ou acide ribonucléique, à l'intérieur des cellules du cerveau et interfèrent avec un mécanisme intégral appelé épissage, par lequel les cellules produisent les protéines nécessaires à leur survie. Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs ont isolé des agrégats de tau à partir de lignées cellulaires et du cerveau de souris modèles de maladie d'Alzheimer. Puis, à l’aide de techniques de séquençage, les chercheurs ont analysé ces agrégats et constaté qu’ils contiennent de l'ARN simple brin indispensable à la synthèse des protéines dans les cellules. En interagissant avec des structures sous-nucléaires (mouchetures), tau perturbe la machinerie cellulaire et, en particulier, un processus appelé épissage de l'ARN par lequel la cellule élimine le matériel inutile pour générer un nouvel ARN sain. Les agrégats tau semblent séquestrer l'ARN et les protéines liés à l'épissage, perturbant leur fonction normale et altérant la capacité de la cellule à fabriquer ses protéines. Cette découverte confirme les conclusions de précédentes études ayant déjà suggéré des défauts d’épissage dans les cellules cérébrales de patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Cell | | | |
| Des chercheurs de l'Université de Virginie ont montré que les techniques de vaccin développées pour lutter contre SARS-CoV-2 pourraient aujourd'hui permettre de développer un candidat apportant une large protection contre tous les coronavirus (et tous les variants donc). Ces travaux laissent espérer un vaccin universel contre les coronavirus relativement proche. La variation antigénique des coronavirus (notamment du SARS-CoV-2) appelle un vaccin universel, avait déjà suggéré dans le JAMA, une équipe d’experts du National Institute of Allergy and Infectious Diseases (NIAID/NIH), dont le Docteur Anthony S. Fauci, directeur du Centre de recherche sur les vaccins. Ici, les chercheurs travaillent au développement d’un vaccin COVID-19 qui pourrait fournir une protection contre les souches existantes et futures du coronavirus COVID-19 mais aussi contre d'autres lignées de coronavirus. Un objectif qui semble aujourd'hui réalisable, et qui pourrait aboutir à un vaccin peu coûteux, (environ 1 $ la dose), grâce aux nouvelles plates-formes de production développées depuis la pandémie. Le candidat vaccin développé par cette équipe américaine montre ici de premiers résultats prometteurs lors de tests précliniques, menés chez l’animal. Ces candidats, développés par les équipes du Docteur Steven L. Zeichner de l’Université de Virginie et le Docteur Xiang-Jin Meng, de Virginia Tech, montrent précisément leur capacité à prévenir chez le porc le développement d’une maladie COVID-like, après exposition à un coronavirus porcin, le virus de la diarrhée épidémique porcine ou (virus de DEP ou VDEP). Le candidat a été développé en utilisant une approche innovante qui « pourrait un jour ouvrir la porte à un vaccin universel contre les coronavirus, dont les coronavirus « pandémiques » et les coronavirus responsables de rhume ». De plus, le candidat présente d’autres atouts non négligeables, il est facile à stocker et à transporter, même dans les régions les pl us reculées du monde et pourrait être produit en grande quantité et à faible coût dans les usines de fabrication de vaccins existantes. Produire plus vite et moins cher : l’équipe a néanmoins, à partir de l’existant, développé une nouvelle plate-forme qui permet de développer plus rapidement encore de nouveaux vaccins. « Notre nouvelle plate-forme offre une nouvelle voie pour produire rapidement des vaccins à très bas prix qui peuvent être fabriqués dans les usines existantes à travers le monde. Cette technologie pourrait être particulièrement utile pour la réponse à la pandémie actuelle ou à de futures pandémies ». L’approche vaccinale consiste à synthétiser de l'ADN qui induit la production d'un morceau du virus qui va indiquer au système immunitaire comment monter une réponse immunitaire protectrice contre le virus. Ce fragment d’ADN est inséré dans un autre petit morceau d'ADN, appelé plasmide, qui peut se reproduire dans les bactéries. Le plasmide est introduit dans les bactéries, qui placent des morceaux de protéines antigènes à leur surface. Ici, la technique utilise la bactérie courante E. coli, mais après avoir supprimé un grand nombre de ses gènes. L'élimination de ces gènes, dont ceux qui composent une partie de sa membrane externe, semble augmenter considérablement la capacité du système immunitaire à reconnaître et à répondre à l'antigène vaccinal placé à la surface de la bactérie. Pour produire le vaccin, les bactéries exprimant l'antigène du vaccin sont simplement cultivées dans un fermenteur puis tuées avec une faible concentration de formol. L'ensemble du processus, de l'identification d'une cible vaccinale à la production des bactéries portant les antigènes du vaccin à leur surface, peut se dérouler très rapidement, en seulement deux à trois semaines, ce qui en fait une plate-forme idéale pour répondre, en urgence, à une pandémie. Comment le nouveau vaccin cible le coronavirus SARS-CoV-2 : le candidat cible une partie de la protéine de pointe du virus, le "peptide de fusion viral", un peptique universel parmi les coronavirus. Jusqu’ici en effet, il n’a jamais été constaté que le peptide de fusion diffère dans les nombreuses séquences génétiques des SRAS-CoV-2 obtenus auprès de milliers de patients dans le monde pendant la pandémie. A ce stade, l’équipe a développé 2 vaccins, l'un conçu pour protéger contre le COVID-19 et l'autre conçu pour protéger contre le VDEP. Au cours de leurs tests, les scientifiques ont pu observer, avec surprise que les 2 candidats (celui contre le VDEP et celui contre le SRAS-CoV-2) protégeaient les porcs contre la maladie causée par le VDEP. D’où l’espoir d’un vaccin universel contre les coronavirus. Des essais cliniques chez l’Homme seront nécessaires pour que ce candidat "quasi-universel" puisse être approuvé par les agences sanitaires, dont l’Agence américaine FDA, mais ces premiers tests apparaissent très prometteurs en termes d’efficacité et d’universalité. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash PNAS | | | |
| Une étude chinoise a recensé l’ensemble des données récoltées sur son efficacité dans la prise en charge de maladies neurodégénératives. « Des études ont été menées sur les effets de la luminothérapie sur les troubles mentaux et du sommeil », explique Docteur Chun-Feng Liu, auteur principal de cette méta-analyse, « mais les connaissances manquent sur son application dans le traitement des maladies neurodégénératives ». La luminothérapie consiste à utiliser la lumière comme traitement soit en recommandant une exposition contrôlée à la lumière naturelle, soit en utilisant la lumière artificielle avec des longueurs d’onde spécifiques. Dans le cas de la maladie d’Alzheimer, les chercheurs constatent que son utilisation permet de restaurer la mémoire et les capacités cognitives, d’améliorer la qualité et la durée du sommeil. Le fait de vivre dans des lieux lumineux réduirait également l’agressivité et l’anxiété des patients atteints de démence. Pour la maladie de Parkinson, la luminothérapie agit sur les symptômes non-moteurs comme les insomnies, la dépression ou la fatigue. « L’étude de l’utilisation de la luminothérapie dans d’autres troubles neurodégénératifs est encore au stade pré-clinique », précisent les chercheurs. Ils soulignent toutefois que c’est une technique sans risque et rentable pour la prise en charge des pathologies neurodégénératives. La luminothérapie agit sur l’un des principaux régulateurs de notre organisme : le rythme circadien, caractérisé par des périodes diurnes et nocturnes. Dans notre cerveau, l’hypothalamus abrite une sorte d’horloge qui le régule. Cette dernière fonctionne grâce à différents gènes ; en cas de dysfonctionnement, le rythme circadien est perturbé et cela peut provoquer des maladies neurodégénératives. Un déséquilibre hormonal peut aussi en être à l’origine, car la sécrétion de mélatonine fait également partie des régulateurs de notre rythme circadien. La luminothérapie peut agir sur l’un et l’autre de ces facteurs et ainsi permettre de retrouver l'équilibre. Les maladies neurodégénératives sont considérées comme fréquentes par Santé Publique France. La maladie d’Alzheimer et les différentes formes de démence touchent plus d’un million de personnes dans le pays, la maladie de Parkinson en concerne plus de 160 000. « En raison du vieillissement progressif de la population et de l'absence de traitements curatifs, le nombre de personnes souffrant de maladies neurodégénératives a considérablement augmenté au cours des dernières décennies et devrait croître de manière régulière dans les années à venir », précise l’organisme. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash CMJ | | | |
| Le Professeur Thierry Conroy, oncologue spécialiste des cancers digestifs et Directeur Général de l’Institut de Cancérologie de Lorraine, a mis au point un nouveau protocole de soin pour les personnes atteintes d’un cancer du rectum avancé. « Depuis 2004, aucune avancée majeure n’a marqué la prise en charge des cancers du rectum localement avancés. Enfin, en voici une ! Nous sommes heureux d’apporter de nouvelles perspectives aux patients : amélioration de la survie sans réapparition du cancer, réduction significative de l’apparition de métastases et une réduction des effets indésirables », se réjouit Unicancer. A la différence de la stratégie classique consistant en une chimiothérapie entièrement effectuée après l’opération, dans le nouveau protocole, la moitié de la chimiothérapie est effectuée avant l’opération, et l’autre moitié après. La durée totale de traitement reste identique, mais l’ordre des traitements a été modifié, et la chimiothérapie préopératoire renforcée (4 agents anticancéreux au lieu de 3). Avec ce nouveau protocole, les bénéfices pour les patients sont considérables : une amélioration de la survie sans rechute de 31 %, une diminution du risque de survenue de métastases de 36 %, moins de complications graves postopératoires, et enfin, une meilleure tolérance de la chimiothérapie postopératoire. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash The Lancet | | | |
| On le sait, les femmes vivent plus longtemps que les hommes : 85 ans en moyenne en France contre 79 ans pour les hommes (Insee) et 95 % des supercentenaires qui dépassent les 110 ans sont des femmes. Les explications sont nombreuses et beaucoup sont liées à nos comportements et modes de vie. Mais les différences biologiques interviennent également. Dans le livre La Meilleure Moitié (Kero), le médecin américain Sharon Moalem rappelle que la présence de deux chromosomes X dans l'ADN de chaque cellule (là où les hommes ont un X et un Y) fait une sacrée différence. « Le plus souvent, un des deux X s'inactive, mais environ un quart des gènes résiste à cette inactivation. On a alors deux gènes qui s'activent au lieu d'un. C'est comme si les femmes avaient une double dose du gène, qui peut favoriser ou inhiber certains mécanismes, donc dans certaines circonstances être doublement utile », explique le Professeur Claudine Junien, chercheuse en génétique et épigénétique. Cela explique notamment pourquoi certaines maladies comme l'hémophilie, le daltonisme ou la myopathie de Duchenne touchent essentiellement les hommes. Toutes sont liées au chromosome X : les femmes peuvent être porteuses du gène défectueux mais souvent leur deuxième chromosome X vient « compenser » ce défaut, ce qui les empêche de développer la maladie. En France, les hommes représentent 59 % des patients décédés d'une forme grave de Covid et on compte environ 72 % d'hommes en réanimation, alors que les femmes sont un peu plus touchées (52,4 % des cas confirmés en laboratoire source : Santé Publique France). Les chercheurs suivent la piste génétique. Car sur le gros chromosome X, qui compte plus de 1 000 gènes, une bonne centaine est liée à l'immunité. « On a identifié notamment un gène, exprimé en double chez les femmes, qui joue un rôle essentiel dans la réponse immunitaire face aux virus à ARN comme le Sars-Cov 2. « C'est une hypothèse plausible », indique le Professeur Jean-Charles Guéry, directeur de recherche Inserm au CHU Toulouse-Purpan. On retrouve d'ailleurs ce déséquilibre dans la plupart des infections : « De manière globale, la production d'anticorps protecteurs face aux virus, bactéries (type staphylocoque doré ou helicobater pilori qui cause l'ulcère de l'estomac), parasites… est supérieure chez les femmes », ajoute le spécialiste. Nous ne sommes pas égaux non plus face au vaccin antigrippe : « Les femmes produisent la même quantité d'anticorps neutralisants avec une dose moitié moins importante que celle injectée aux hommes », rappelle le Professeur Guéry. Bien sûr, les cancers typiquement féminins font beaucoup de victimes, mais il y a en moyenne 20 % de plus de cancers chez les hommes. Pas si étonnant, puisque la maladie implique de nombreux mécanismes liés à l'immunité qu'on est capable de déclencher ou non contre les cellules malignes. « Il y a aussi sur le chromosome X des gènes suppresseurs de tumeurs, qui gênent la prolifération des cellules, donc freinent le développement du cancer. On en a déjà identifié six, dont cinq peuvent s'exprimer en double, assurant de ce fait une protection supplémentaire aux femmes », ajoute le Professeur Junien. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Femme Actuelle | | | |
| Une étude réalisée sur près de 8 000 adultes britanniques par des chercheurs de l’Inserm et de l’Université de Paris, en collaboration avec l’University College de Londres, vient de montrer que le fait de dormir moins de six heures par nuit entre 50 et 70 ans pourrait provoquer « un risque accru de démence ». Selon ces recherches, ce risque augmente de 20 à 40 % chez les petits dormeurs, par rapport à ceux qui ont des nuits « normales » de 7 heures. Toutefois, « les résultats ne permettent pas d’établir une relation de cause à effet », souligne Séverine Sabia, chercheuse à l’Inserm, qui a dirigé ces travaux. Les scientifiques ont également observé un risque accru de démence de 30 % chez les personnes âgées de 50 à 70 ans qui avaient systématiquement une courte durée de sommeil, indépendamment de leurs éventuels problèmes de santé cardiovasculaire, métabolique ou mentale (dépression) qui constituent des facteurs de risque de démence. Près de dix millions de nouveaux cas de démence, dont la maladie d’Alzheimer, sont dénombrés chaque année dans le monde, selon l’OMS. Le sommeil est fréquemment altéré chez les patients qui en sont atteints. Cependant, de plus en plus de données de recherche suggèrent que les habitudes de sommeil, avant l’apparition de la démence, sont aussi susceptibles de contribuer au développement de la maladie. « Le sommeil en milieu de vie pourrait jouer un rôle pour la santé du cerveau, ce qui confirme l’importance d’une bonne hygiène du sommeil pour la santé ». Des recherches futures pourraient être en mesure de déterminer si l’amélioration des habitudes de sommeil peut aider à prévenir la démence, note de son côté « Nature ». En attendant, « ne pas fumer, boire avec modération, rester actif mentalement et physiquement, avoir une alimentation équilibrée et contrôler ses niveaux de cholestérol et de tension artérielle peuvent aider à garder notre cerveau en bonne santé à mesure que nous vieillissons », conclut la Docteure Sara Imarisio, de l’Alzheimer’s Research Trust. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Nature | | ^ Haut | |
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