| | | | | | | Edition du 23 Juillet 2021 |
| |
|
| Edito ASCO 2021 : les nouvelles immunothérapies continuent à faire reculer le cancer…
Avant-propos : Comme chaque année depuis 1998, RT Flash va arrêter sa parution pendant quelques semaines. Après ce numéro, RT Flash se mettra en pause jusqu'au 2 Septembre 2021. Nous vous souhaitons de très bonnes vacances, mais surtout soyez prudent. Bien Cordialement. René Trégouët Edito : Comme promis, je reviens cette semaine sur l’édition 2021 de l’ASCO, le plus grand congrès de cancérologie au monde, qui s'est tenu du 4 au 8 juin dernier de manière virtuelle, pandémie de Covid-19 oblige…Parmi les communications les plus remarquées cette année, l’une concerne un type de cancer du sein très agressif. Cette étude concerne des patientes atteintes d’une tumeur contenant des cellules cancéreuses présentant au moins deux mauvaises caractéristiques génétiques (mutations germinales BRCA1 ou BRCA2). Pour la première fois, un traitement innovant dit « ciblé » appelé olaparib, a été utilisé à un stade précoce de la maladie. Cette molécule appartient à la classe prometteuse des inhibiteurs de PARP, qui perturbe le système de protection qui permet aux cellules cancéreuses de survivre dans l’organisme. Ces médicaments bloquent l’action d’enzymes appelées poly (ADP-ribose) polymérases (PARP). Quand ces protéines sont bloquées, l’ADN endommagé des cellules cancéreuses ne se répare plus et les cellules cancéreuses meurent. L'olaparib a é té prescrite après chirurgie, radiothérapie et chimiothérapie, dans le cadre d’une étude en double aveugle contre placebo de phase III, OlympiA, qui a inclus 1.836 patientes atteintes d'un cancer du sein précoce à haut risque. Avec ce nouveau traitement, le taux de survie sans progression à trois ans des patientes est passé de 75 % à 86 %. Comme le souligne le Docteur Olivier Tredan, oncologue au Centre Léon Bérard (Lyon), « Ce résultat va changer la prise en charge de ce type de cancer, mais nous oblige à sélectionner précocement les femmes présentant les mutations BRCA1 et BRCA2 lors des consultations d’oncogénétique pour pouvoir prescrire l’olaparib rapidement après la chirurgie ». Une autre avancée remarquée concerne le cancer du col de l’utérus, un cancer pour lequel seul un tiers des femmes répond positivement aux traitements. Si ce cancer est diagnostiqué à temps, la chirurgie, avec ou sans radiothérapie et chimiothérapie, permet d’atteindre un taux de survie d’environ 63 % à cinq ans. Mais le risque de rechute reste important. Depuis cinq ans, de nombreuses études tentent d’évaluer la portée des immunothérapies de première génération, type anti-PD-1 et anti PD-L1 dans le cancer du col utérin. Aux États-Unis, la FDA a autorisé récemment le pembrolizumab (anti-PD L1) dans le traitement des cancers du col avancés pendant ou après une chimiothérapie. En France, les autorités de santé n’ont, en revanche, pas jugé son efficacité suffisante pour autoriser ce traitement. Mais l’essai présenté par l’Institut Bergonié (Bordeaux) et l’Institut Gustave-Roussy (Villejuif) à l’ASCO 2021 risque de changer la donne et propose une nouvelle stratégie : la combinaison d’un autre anti-PDL1, l’atézolizumab (Tecentriq, laboratoires Roche), à une molécule innovante d’immunothérapie de deuxième génération, le simlukafusp alfa (FAPIL2V, Roche), qui est un variant de l’interleukine-2 qui vient stimuler les défenses immunitaires naturelles de l’organisme. Alors que l’atézolizumab permet aux lymphocytes de reconnaître les cellules malignes, le simlukafusp alfa vient renforcer la réponse des lymphocytes tueurs dits natural killers (NK). Pendant un an et demi, les 47 patientes de cet essai ont reçu un traitement combinant atézolizumab et simlukafusp. Ré ;sultat, pour 27 % d’entre elles, une réduction de la taille de la tumeur de plus de 30 %. Au final, l’ajout de cette molécule d’immunothérapie dite de seconde génération a permis de doubler la réponse au traitement obtenue par une seule immunothérapie anti-PD-L1. Ces résultats confirment donc l’intérêt de développer de nouvelles combinaisons immunothérapiques. Une autre avancée majeure a également été présentée dans la prise en charge du cancer métastatique de la prostate résistant aux traitements actuels. Ce nouveau traitement, baptisé 177Lu-PSMA-617, a été expérimenté dans le cadre de l’étude VISION menée auprès de 800 patients atteints d’un cancer de la prostate en rechute pour évaluer une nouvelle radiothérapie ciblée. Il consiste à ajouter au traitement standard de 177Lu (Luthethium) une molécule radioactive que l'on relie à un marqueur spécifique des cellules tumorales prostatiques appelé antigène membranaire spécifique de la prostate (Prostate Specific Membrane Antigen). « Cette association a amélioré significativement d’une part la survie sans progression de la maladie, 8,7 mois au lieu de 3,4, et d’autre part la survie globale », souligne le directeur de cet essai international, le Docteur Michael Morris, oncologue au Memorial Sloan Kettering Center de New York (États-Unis). Un autre essai européen, coordonné en France par le Professeur Karim Fizazi de l’Institut Gustave Roussy (Villejuif) a, pour sa part, évalué de nouvelles combinaisons thérapeutiques chez des patients présentant également un cancer avancé de la prostate déjà métastasé au moment du diagnostic. Pour cette étude, les chercheurs ont réparti 1.173 hommes dans différents groupes, qui ont reçu ou non, en plus du traitement standard, une hormonothérapie de nouvelle génération, l’abiratérone. Cet ajout a permis de gagner deux ans et demi de survie sans progression de la maladie, celle-ci passant de 2 à 4 ans et demi, un progrès tout à fait remarquable pour ce type de cancer. Sur le front du cancer du rein, il faut également évoquer une belle avancée, saluée par les participants de cet ASCO 2021. Une étude présentée par une équipe américaine a en effet montré que le Keytruda (pembrolizumab) permettait une diminution importante (32 %) du risque de récidive de la maladie, par rapport au placebo. Encore plus encourageant, ce nouveau traitement permet également une réduction de 46 % du risque de décès. « Ces très bons résultats montrent que le pembrolizumab est la première immunothérapie à montrer un bénéfice clinique dans le cadre d’un traitement adjuvant du cancer du rein », a déclaré le Docteur Toni K. Choueiri, professeur de médecine à la Harvard Medical School, qui ajoute, « Près de la moitié des pati ents atteints de carcinome rénal au stade précoce connaissent une récidive de la maladie après une intervention chirurgicale. Ces données devraient permettre à KEYTRUDA de devenir un nouveau standard de traitement pour les patients atteints de carcinome rénal au stade précoce ». Evoquons également l’étude en phase III baptisée “JAVELIN Bladder 100 trial”, qui montre également des résultats encourageant pour un nouveau traitement immunothérapique, à base d’avemulab, chez les patients atteints d’un cancer de la vessie métastatique ou avancé, après une chimiothérapie. Cette association réduit sensiblement le risque de récidive et devrait devenir le nouveau traitement de référence pour ce cancer difficile à traiter. Une autre avancée présentée à l’ASCO 2021 concerne le cancer du poumon, qui est devenu, on le sait, le cancer le plus mortel au niveau mondial, avec deux millions de morts par an dans le monde, moins de 20 % de patients étant encore en vie cinq ans après le diagnostic. En France, ce cancer ravageur provoque 33.000 décès par an, pour 45 000 nouveaux cas. Jusqu’à présent, l’immunothérapie était surtout employée dans les formes les plus avancées. L’étude Impower 10 a pu montrer que l’ajout d’un anti-PDL1, l’atezolizumab, à la chimiothérapie administrée après le retrait chirurgical de la tumeur permet un gain de survie sans progression de la maladie. L’étude Pacific, reposant sur un autre anti-PDL1, le durvalumab a porté, quant à elle, sur 700 patients, qui ont reçu, après un traitement associant chimiothérapie et radiothérapie, soit du durvalumab, soit un placebo. Cinq ans après la fin de l’étude, on observe un taux de survie de 42 % dans le groupe du durvalumab, contre 33 % dans le groupe-placebo. « Cette étude démontre que son efficacité se maintient pendant cinq ans et que le risque de décès à cinq ans est diminué de 28 % dans le groupe durvalumab », précise le Docteur David Planchard, oncologue à l’Institut Gustave Roussy (Villejuif). L’immunothérapie pourrait donc être introduite de plus en plus tôt chez des patients atteints d'un cancer du poumon. Une autre étude présentée à l’ASCO 2021 par le Professeur Ahmed Idbaih, neuro-oncologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, a porté sur 21 patients atteints d’un glioblastome, redoutable cancer du cerveau. Une IRM avec injection de gadolinium, un produit de contraste, a été réalisée pendant la manipulation afin de visualiser la perméabilité de la barrière hématoencéphalique. Ces tumeurs sont malheureusement résistantes aux chimiothérapies orales ou intraveineuses, en raison de la barrière hématoencéphalique qui isole le cerveau du reste de l’organisme. L'équipe AP-HP Sorbonne Université du Professeur Alexandre Carpentier (hôpital de la Pitié-Salpêtrière), en collaboration avec la société française CarThera, a mis au point un dispositif implantable innovant, SonoCloud-9. Celui-ci permet, grâce à l’émission d’ultrasons précédant l’injection de microbulles en intraveineuse, de favoriser une meilleure diffusion de la chimiothérapie, dans le cas présent, du carboplatine, dans le cerveau. Grâce aux émissions acoustiques des microbulles, injectées dans la circulation sanguine, les vaisseaux sanguins deviennent beaucoup plus perméables pendant les huit heures qui suivent l’injection, ce qui permet de multiplier par sept la quantité de molécules de chimiothérapie qui atteignent la tumeur. Sur le front du cancer du pancréas, qui reste très difficile à soigner, la société AB Science a présenté une étude en double aveugle contre placebo, évaluant le masitinib administré par voie orale, associé à la gemcitabine chez les patients non opérables atteints d'un cancer du pancréas localement avancé ou métastatique. Ce travail montre que cette combinaison masitinib-gemcitabine permet une amélioration sensible de la survie globale, correspondant à une réduction significative du risque de décès de 54 % chez les patients ayant une tumeur localement avancée et souffrant de douleurs. Toujours en matière de lutte contre le cancer du pancréas, l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) et Owkin, start-up technologique spécialisée dans l’IA, ont annoncé, au cours de c et ASCO 2021, le développement d’un outil de prédiction des sous-types génomiques du cancer du pancréas grâce au machine learning. Le modèle pourrait permettre d’ouvrir des possibilités pour une classification moléculaire des patients dans le cadre de soins cliniques. Dans le traitement du mélanome avancé, une étude de phase 3 a montré que l'association du relatlimab, un nouvel inhibiteur de point de contrôle immunitaire (inhibiteur de check point), au nivolumab, a prolongé de manière significative la survie sans progression (SSP) de patients atteints d'un mélanome avancé. Cette édition 2021 de l’ASCO a également confirmé de manière très prometteuse le rôle-clé du microbiote dans la bonne mobilisation du système immunitaire contre le cancer. Des chercheurs français de l’Institut Gustave-Roussy de Villejuif ont présenté une étude montrant que les patients possédant la bactérie intestinale Akkermansia Muciniphila (AKK) ont une meilleure réponse aux traitements par immunothérapie. Dans ce travail, ils ont analysé les selles de 311 malades souffrant d’un cancer du poumon. Parmi eux, 50 % avaient la bactérie AKK. « Nous avons montré que les patients qui ont cette bactérie en quantité normale répondent mieux à leur traitement par immunothérapie que ceux chez qui elle est absente. La taille de leur tumeur a été réduite et leur survie globale augmentée. Près de 57 % des patients avec AKK étaient toujours en vie à douze mois, contre 43 % pour le groupe qui n’en avait pas », souligne la docteure Lisa Derosa, chercheuse en immunologie des tumeurs et immunothérapie. Selon cette chercheuse, il est capital de favoriser la présence de cette bactérie dans le microbiote des patients, pour rendre leur traitement plus efficace. La prochaine étape de ces recherches va être la création d’une clinique du microbiote, ClinicObiome. Ce nouvel outil veut mettre au point une pilule d’Akkermansia qui pourra être administrée avant de commencer une immunothérapie afin de rendre celle-ci plus efficace. Plus largement, cette étude montre que la rééquilibration bactérienne personnalisée du microbiote est appelée à jouer un rôle majeur contre le cancer, comme outil thérapeutique synergique, en combinaison avec les nouveaux traitements immunothérapiques. Enfin, signalons l’annonce de la société française Nanobiotix, qui a révélé une étude montrant que son produit NBTXR3/RT2 associé aux anti-PD-1, a induit une régression tumorale locale ou distante chez 76,9 % des patients de cette nouvelle étude, indépendamment de leur exposition antérieure aux anti-PD-1. Une régression tumorale a été observée chez 80 % des patients naïfs aux anti-PD-1 et 60 % présentaient une réponse objective chez les patients ayant présenté une résistance primaire ou secondaire aux anti-PD-1. 75 % ont présenté une régression tumorale et 50 % une réponse objective. Ces nouveaux résultats suggèrent que NBTXR3, activé par radiothérapie et combiné avec un anti-PD-1, peut provoquer une réponse immunitaire, à la fois chez les patients naïfs aux anti-PD-1 et chez les patients dont la tumeur a progressé après un traitement anti-PD-1 antérieur. NBTXR3 activé par radiothérapie pourrait représenter une option prometteuse pour les patients dont le cancer devient résistant aux inhibiteurs de checkpoint. Alors que l’ASCO 2021 venait de se terminer, l’INCA (Institut National contre le Cancer) publiait une nouvelle étude, très riche d’enseignements, qui montre que près de 60 % des personnes atteintes d’un cancer sont toujours en vie cinq ans après le diagnostic de la maladie (Voir l’étude de l'INCA), c’est-à-dire deux fois plus qu’il y a quarante ans… Cette vaste étude, intitulée « Survie des personnes atteintes de cancer en France métropolitaine », a suivi 730 000 personnes ayant eu un diagnostic de cancer entre 1989 et 2015 en métropole. Elle porte sur 50 localisations de tumeurs solides et 23 hémopathies malignes. Ce travail confirme l’amélioration continue de la survie globale, qui se traduit par une mortalité réelle (qui tient compte de l’évolution démographique), tous cancers confondus, en baisse moyenne de 1,8 % par an chez les hommes (0,8 % par an chez les femmes) depuis une vingtaine d’années. Des résultats d’autant plus remarquables que le nombre de cancers en valeur absolue, en raison de l’augmentation et du vieillissement de la population, a plus que doublé depuis quarante ans en France, passant de 170 000 à 384 000 nouveaux cas par an. Il faut cependant souligner de très fortes disparités selon les localisations et l’âge au diagnostic. Ainsi, la survie à cinq ans varie en effet de 96 % pour les cancers de la thyroïde à 5 % pour certains cancers du poumon, du pancréas ou du cerveau. Ces tumeurs de pronostic défavorable représentent 32 % des cas de cancer chez l’homme et 19 % chez la femme. Le cancer du poumon, le troisième le plus fréquent avec 46 300 nouveaux cas en 2018, reste de très mauvais pronostic et le plus meurtrier en France, avec 33 100 décès en 2018, dont 69 % d’hommes. L’étude rappelle par ailleurs que la plupart des cancers de mauvais pronostic (poumon, œsophage, foie) sont associés à une consommation excessive d’alcool et de tabac. S’agissant des cancers de pronostic favorable (qui représentent 40 % des tumeurs chez l’homme et 55 % chez la femme), l’amélioration de la survie a été considérable : plus de 20 points en 20 ans. Elle atteint à présent 93 %, grâce à une meilleure prise en charge et un dépistage plus efficace. Un exemple très parlant de ces progrès est le sein, le plus fréquent chez la femme, dont le taux de guérison atteint à présent les 88 %... Le cancer colorectal (troisième cancer le plus fréquent) touche chaque année plus de 43 000 personnes en France, et en tue encore 17000. Mais là encore, les progrès dans le dépistage et les soins ont permis d’améliorer de 12 points le taux de survie depuis vingt ans, et l’étude précise que ce cancer, s’il est détecté tôt, se guérit à présent dans neuf cas sur dix. Enfin, cette étude souligne que les gains les plus importants de survie concernent deux hémopathies malignes : les leucémies myéloïdes chroniques, que l’on guérit maintenant à 85 %, grâce à l’arrivée des anticancéreux de la famille des inhibiteurs de tyrosine kinase et les lymphomes diffus à grandes cellules B. Les nombreuses avancées présentées lors de cet ASCO 2021 nous montrent que nous assistons à une indéniable accélération dans cette lutte séculaire contre le cancer, tant sur le plan du dépistage que des traitements, qui ne cessent de se diversifier et d’accroître leur efficacité. Ce cru 2021 confirme au moins deux tendances lourdes de la cancérologie : d’abord l’extraordinaire percée de l’immunothérapie, qui est en train de devenir la voie royale contre un nombre croissant de cancers. Et cette révolution immunothérapique ne fait que commencer : demain les traitements immunothérapiques ne seront plus seulement curatifs mais préventifs et pourront empêcher les récidives et les métastases pendant des décennies, transformant le cancer en une maladie chronique contrôlable. L’autre tendance que l’on voit émerger à grands pas est la place majeure que prennent les systèmes d’aide au diagnostic et au traitement utilisant l’Intelligence Artificielle. Avant 5 ans, les combinaisons thérapeutiques anticancer seront devenues si nombreuses et si complexes à élaborer et à gérer qu’il sera impossible pour les cancérologues de ne pas recourir à de puissants outils d’analyse et de prédiction qui les aideront à choisir la meilleure stratégie thérapeutique et à l’adapter en temps réel, en fonction de la réponse du patient. Bien sûr, en dernier ressort, ce sera le médecin qui choisira, armé de son expertise et de sa pratique clinique, le traitement le plus adéquat, mais il le fera de manière éclairée, en pouvant choisir rapidement, parmi des milliers de traitem ents disponibles, celui qui lui semblera le plus adapté à son patient. Toutes ces avancées extraordinaires doivent nous rendre raisonnablement optimistes et je pense que l’objectif de guérir ou de contrôler au moins les trois quarts des cancers d’ici 2030 est à notre portée, à condition toutefois que nous ne relâchions pas l’effort exceptionnel de recherche et de prise en charge globale du cancer que notre pays a entrepris depuis le premier plan cancer voulu avec force par le Président Chirac, il y a maintenant 18 ans. Plus que jamais, nous devons rester mobilisés pour que les enfants qui naissent aujourd’hui connaissent un monde où le cancer continuera certes d’exister - car il est consubstantiel à la vie elle-même - mais ne sera pas plus synonyme de mort et de souffrance… René TRÉGOUËT Sénateur honoraire Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat e-mail : tregouet@gmail.com | |
| | Information et Communication | |
| | | Présentée comme le réseau du futur, la 5G est pénalisée par l’infrastructure disponible qui limite notamment la bande passante disponible et la vitesse de traitement des données. Des recherches, comme celle du projet Terranova, sont menées pour dépasser ces limites en examinant différentes options. La demande croissante de services de données mobiles va augmenter avec l’arrivée de nombreux smartphones compatibles 5G, selon une récente étude d’Industry Research. Selon ce même cabinet, « la croissance de la 5G sera également favorisée par les applications professionnelles de type Machine-to-Machine, les maisons et villes intelligentes, etc. Par conséquent, il est logique d’optimiser les communications de réseau ». Les réseaux mobiles ont évolué avec la cinquième génération (5G) en introduisant plusieurs nouvelles approches sans fil, telles que le multiplexage MIMO (Multiple-Input Multiple-Output) et les communications à ondes millimétriques (mmWave). Mais ces solutions ne pourront pas répondre à la demande à long terme. « L’IoT exigera un upgrade important du réseau, car ses services ont besoin de peu de connexion mais par contre ils exigent une faible latence. Pour des applications critiques comme les téléopérations, les “allers-retours” de data doivent être très brefs », explique Alain Sibille, professeur à Télécom-Paris, Université Paris-Saclay. L’Institut Fraunhofer Heinrich-Hertz (HHI) a développé des systèmes de transmission sans fil de nouvelle génération (Beyond 5G) qui reposent sur la technologie térahertz (THz). Ils permettent des capacités de transmission de plusieurs 100 Gbit/s, soit une multiplication par cinq à dix des technologies radio existantes. La transmission de débits de l’ordre du Tbits/s est potentiellement possible avec les ondes THz. Par ailleurs, le faisceau THz étant plus diffractant et moins atténué par les objets secs (papiers, cartons, tissus…) et non-meÌtalliques que l’infrarouge, il est intéressant pour la communication sans fil en intérieur. Avec leurs collègues du Fraunhofer Institute for Applied Solid State Physics (IAF), les chercheurs du HHI ont réussi pour la première fois à transmettre une vidéo 4K en temps réel via une liaison THz sans fil, atteignant ainsi un débit de données de 100 Gbit/s sur une période prolongée. Outre des performances élevées, les communications sans fil teÌrahertz (THz) apparaissent comme une technologie complémentaire intéressante et attrayante comparée aux connexions par fibre optique qui sont moins flexibles et plus coûteuses. Les applications potentielles de la technologie THz sont, par exemple, la connexion à haut débit des utilisateurs dans les zones rurales ou la communication entre appareils. « Il faut recourir à des liaisons sans fil qui utilisent des bandes de fréquences dans le régime térahertz (THz) comme extensions de backhaul des fibres optiques pour combler le fossé entre les zones rurales et les grandes villes, afin de fournir un Internet à haut débit à des vitesses de l’ordre du térabit par seconde », déclare Angeliki Alexiou, coordinatrice du projet TERRANOVA. Financé par l’UE et s’appuyant notamment sur les travaux du Fraunhofer, ce projet a permis la mise au point d’une connectivité sans fil à la vitesse du térabit par seconde en repensant les émetteurs‑récepteurs afin d’étendre la capacité et la fiabilité des liaisons par fibre optique aux réseaux sans fil. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Techniques de l'Ingénieur | | | |
| L’Australie souhaite enseigner les bases de la cybersécurité aux enfants et aux adolescents, rapporte The Register. Une idée très loin d’être saugrenue, compte tenu du rôle primordial tenu par Internet dans le quotidien de nos sociétés. Le recours au télétravail, suite à la pandémie de Covid-19, a largement fait augmenter le nombre de cyberattaques. Aujourd’hui, personne n’est à l’abri sur la toile, preuve en est avec la fuite de données sur Facebook ayant touché 533 millions de personnes à travers le monde. Quoi de mieux que de former les élèves dès leur plus jeune âge pour éviter qu’ils ne deviennent, à leur tour, victimes d’arnaques en tous genres, voire bien pire ? Dans cette optique, l’Australie veut que la cybersécurité fasse partie intégrante de l’éducation de ses jeunes. Un volet intitulé « Considérer la vie privée et la sécurité » pour que les élèves « développent des techniques appropriées pour gérer les données, qui sont personnelles, et mettent en œuvre efficacement des protocoles de sécurité » a ainsi été ajouté au projet de révision du programme scolaire du pays. Il concernera les élèves de 5 (âge d’entrée à l’école) à 16 ans. L’apprentissage se fera bien entendu de manière graduelle pour convenir à l’âge des enfants. Par exemple, les élèves de 6 et 7 ans apprendront à bien utiliser les identifiants et les mots de passe, et à ne pas cliquer sur les fenêtres pop-up qui peuvent apparaître sur leur écran. Ceux de 8 et 9 ans, quant à eux, se verront enseigner quelles données personnelles sont stockées par les plates-formes en ligne, et de quelle manière elles peuvent révéler des informations sur leur localisation et leur identité. Ils apprendront aussi en quoi l’utilisation de mots de passe est importante pour les jeux en ligne. A la fin de la primaire, ils auront en outre des leçons portant sur le respect sur Internet. On leur enseignera notamment comment « répondre respectueusement aux opinions d'autrui, même si elles sont différentes de ses propres opinions ». Si cet apprentissage semble primordial dans le monde d’aujourd’hui, l’Australie est l’un des premiers pays à vouloir l’introduire. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash The Press Stories | | ^ Haut | |
|
| Nanotechnologies et Robotique | |
| | | Les robots et l'intelligence artificielle seront la prochaine révolution technologique militaire comme l'ont été l'arme nucléaire, l'arrivée des blindés lors de la Première Guerre mondiale ou, bien avant, la poudre à canon. Comme toutes les autres armées du monde, la France se prépare à cette mutation. Le général Thierry Burkhard, chef d'état-major de l'armée de Terre (Cemat) a dévoilé récemment sur la base de Satory, dans les Yvelines, le projet Vulcain. Il vise à "penser l'intégration des robots et de l'intelligence artificielle dans l'espace de bataille" à l'horizon 2040 avec la création d'une première unité robotique expérimentale. Cette section sera installée cet été au centre d'entraînement aux actions en zone urbaine (Cenzub) situé dans l'Aisne. Elle sera chargée d'expérimenter les robots et d'en évaluer les gains par rapport aux actions humaines. Il ne s'agit pas de robots tueur destinés à remplacer les soldats sur les champs d'opération mais de les délester de certaines tâches trop fastidieuses ou trop périlleuses. Les premières unités pilotes peuvent être envisagées à partir de 2025 et les unités opérationnelles cinq ans plus tard. « En 2040, l'armée de Terre sera robotisée comme elle pressentait qu'elle allait devenir blindée à l'issue de la Première Guerre mondiale » et qui, par "dogmatisme", n'a pas su utiliser en 1940 les "chars performants" dont elle disposait, selon le texte de son discours. Il faut donc dès maintenant lancer la réflexion. Actuellement, l'"état de l'art" présenté par des industriels au camp de Satory permet à une mule d'accompagner des fantassins grâce à ses lidars (laser de télédétection). En cas d'opposition avec l'ennemi, un autre robot à roue équipé d'un bouclier se déploie pour protéger les fantassins et un troisième, chenillé et équipé d'un canon de 20mm, pour éliminer la menace. Les développements de l'intelligence artificielle vont considérablement renforcer l'autonomie de ces engins. Un homme pourra fixer comme mission une reconnaissance sur une zone précise et un système automatisé lui proposera quels types de robot, volant ou roulant, envoyer et selon quelles modalités, explique Christophe Grand de l'Onera, l'office de recherches aérospatiales. « La difficulté est de savoir jusqu'où on va arriver, mais on sera rapidement confronté à l'acceptabilité de ces systèmes » auprès des militaires dont la sécurité dépendra de ces robots », estime-t-il. « Chaque robot sera commandé », a insisté le général Burkhard. Un récent rapport du comité d'éthique du ministère des Armées a confirmé que « la France ne développerait et n'emploierait pas de systèmes d'armes létaux pleinement autonomes », des systèmes appelés par leur acronyme "SALA". Les robots vont faire partie intégrante de l'armée de demain, mais il ne s'agit pas non plus de tomber dans une "techno-dépendance", a mis en garde le général Burkhard : les liaisons radio utilisées pour communiquer entre robots et avec l'homme seront une cible privilégiée de brouillage par l'ennemi. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash BFM | | | |
| Yannick Robiglio est le premier viticulteur de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur à utiliser un robot électrique capable de travailler seul. Sans pilote, programmé par l'intermédiaire d'un smartphone, l’engin circule entre les rangs des vignes. « Il fait le travail d’un ouvrier, c’est clair. Mais actuellement, on est en pénurie de tractoristes. Il n'y en a point », explique ce professionnel qui possède un vignoble à Trets, dans les Bouches-du-Rhône. Venu présenter cet engin dans le département voisin du Var, Yannick Robiglio a suscité l’intérêt des viticulteurs. Une vingtaine d’entre eux ont assisté à une démonstration du robot électrique. Les échanges ont surtout tourné autour de la question du rendement. « J’ai gagné énormément de temps avec cette machine », explique Yannick Robiglio à un viticulteur qui possède des parcelles bio. Il estime avoir multiplié par deux la surface de vignes travaillée chaque jour. Une efficacité qui a un prix : 160 000 euros pour un robot tout équipé. « Pour l’instant, je trouve que le prix est encore un petit peu élevé. C’est un calcul à faire mais ce qui est intéressant, c’est que ces robots sont complètement autonomes avec une bonne qualité de travail. Cela ouvre des perspectives absolument fabuleuses », témoigne Jean-Pierre Daziano, propriétaire du domaine de La Fouquette, aux Mayons dans le Var. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash France Info | | ^ Haut | |
|
| | | La dilatation thermique est l’expansion du volume d’un corps entraînée par l’augmentation de sa température. Concrètement, plus les températures grimpent, plus les particules contenues à l’intérieur d’un corps ou d’une substance s’agitent. Et plus le mouvement de ces particules augmente, plus la température est élevée. En conséquence, les particules tendent alors à occuper un plus grand espace en raison de l’amplification de leurs mouvements. Il en résulte une augmentation de volume du corps concerné, souvent imperceptible, mais bien présente. Les matériaux à expansion nulle sont utilisés pour les instruments de haute précision, les mécanismes de contrôle, les composants aérospatiaux et autres implants médicaux. Bref, autant d’environnements au sein desquels il est important de “rester stable” (à faible dilatation thermique) à des températures variables. L’Invar, un alliage de fer (64 %) et de nickel (36 %), est par exemple connu pour son coefficient de dilatation très faible. Des chercheurs de l’Université de Nouvelle-Galles du Sud ont récemment développé un nouveau matériau qui ne se dilate ni ne se contracte sur une plage de températures extrêmement large : entre -269 à 1126 °C. Autrement dit, dans ces plages de températures, ce nouveau matériau ne change pas de volume. Composé de scandium, d’aluminium, de tungstène et d’oxygène, c’est probablement le matériau le plus stable thermiquement jamais créé. Son nom est : Sc 1,5 Al 0,5 W 3 O 12. « Nous menions des expériences avec ces matériaux en association avec nos recherches sur les batteries, à des fins indépendantes, et nous sommes fortuitement tombés sur la propriété singulière de cette composition particulière », explique Neeraj Sharma, principal auteur de ces travaux. Les chercheurs soulignent quelques changements infimes des liaisons, de la position des atomes d’oxygène et des rotations des arrangements atomiques. Ces changements pourraient d’après eux justement permettre au matériau d’absorber les changements de température. « À ce stade, il n’est pas clair si un ou tous ces facteurs contributifs sont responsables de la stabilité sur une plage de températures. Nous enquêtons davantage pour essayer d’isoler le mécanisme », poursuit Neeraj Sharma. En raison de la synthèse relativement simple des matériaux et de la bonne disponibilité des “ingrédients”, les chercheurs soulignent également qu’une fabrication à grande échelle serait possible. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash ACS | | | |
| Des chercheurs australiens et allemands ont montré que les technologies quantiques offrent une solution aux problèmes posés par la microscopie laser. Ils ont construit un microscope quantique qui peut sonder plus doucement des échantillons biologiques, ce qui leur a permis d’observer des structures biologiques qui seraient autrement impossibles à voir. La création d’un microscope évitant les dommages aux échantillons est une étape très attendue dans la technologie quantique. Elle représente une première étape dans une nouvelle ère passionnante pour la microscopie, et plus largement pour les technologies de détection. Les microscopes ont une longue histoire. On pense qu’ils ont été inventés pour la première fois par le fabricant de lentilles néerlandais Zacharias Janssen au tournant du XVIIe siècle. Ce début mouvementé a conduit à la découverte des bactéries, des cellules et essentiellement de toute la microbiologie telle que nous la comprenons maintenant. L’invention plus récente des lasers a fourni un nouveau type de lumière focalisée. Cela a rendu possible une toute nouvelle approche de la microscopie. Les microscopes laser nous permettent de voir la biologie avec des détails vraiment profonds, 10 000 fois plus petits que l’épaisseur d’un cheveu humain. Ils ont fait l’objet du prix Nobel de chimie en 2014 et ont transformé notre compréhension des cellules et des molécules comme l’ADN qu’elles contiennent. Cependant, les microscopes laser sont confrontés à un problème majeur. La qualité même qui fait leur succès – leur intensité – est aussi leur talon d’Achille. Les meilleurs microscopes laser utilisent une lumière des milliards de fois plus brillante que la lumière du Soleil sur Terre. Dans un microscope laser, les échantillons biologiques peuvent être dégradés ou détruits en quelques secondes. D’autres microscopes doivent augmenter l’intensité du laser pour améliorer la clarté des images. En réduisant le bruit via l’intrication quantique des photons du laser, celui-ci est capable d’améliorer la clarté sans augmenter l’intensité. Alternativement, il est possible d’utiliser un laser moins intense pour produire les mêmes performances de microscope. L’un des principaux défis consistait à produire une intrication quantique suffisamment lumineuse pour un microscope laser. Pour ce faire, les chercheurs ont concentré les photons en impulsions laser de quelques milliardièmes de seconde seulement. Cela a produit une intrication 1 000 milliards de fois plus lumineuse que ce qui était auparavant utilisé en imagerie. Ces images, prises avec le nouveau microscope, montrent des vibrations moléculaires dans une partie d’une cellule de levure. Lorsqu’elle est utilisée dans un microscope, cette lumière laser intriquée fournit une clarté d’image 35 % supérieure à ce qui est autrement possible sans détruire l’échantillon. Les auteurs ont utilisé le microscope pour imager les vibrations des molécules dans une cellule vivante. Cela leur a permis de voir une structure détaillée qui aurait été invisible avec les approches traditionnelles. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Nature | | | |
| La jeune société norvégienne Wind Catching System vient de dévoiler un nouveau concept de panneau éolien offshore. Il s’agit d’une structure métallique haute de 305 mètres – soit autant que la tour Eiffel – abritant plusieurs dizaines de petites turbines bipales. La start-up affirme que chaque installation pourra générer « suffisamment d’électricité pour 80 000 foyers européens ». En se basant sur une consommation annuelle de 5 MWh par logement (correspondant à peu-près à la moyenne française), on peut estimer la production à environ 400 GWh. « Cinq unités peuvent produire la même quantité d’électricité que 25 turbines conventionnelles » annonce également Wind Catching System. La jeune société, qui n’a toujours pas testé son invention, fonde son argumentaire sur la comparaison aux éoliennes offshore pourtant déjà fonctionnelles. « Avec le double de la surface balayée d’une éolienne de 15 MW, une unité générera 5 fois la production d’énergie annuelle » persiste-t-elle. Ces performances seraient rendues possibles par l’exploitation d’une plus grande fourchette de vents. Les petits rotors de la structure continueraient à produire au-delà de 11 à 12 m/s (40 à 43 km/h), là où « les turbines conventionnelles limitent leur production ». Ainsi, Wind Catching System revendique « 2,5 fois plus d’énergie annuelle produite par zone balayée ». Pour couronner le tout, la centrale disposerait d’une durée de vie annoncée à 50 ans, soit le double des éoliennes classiques. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Révolution Energétique | | ^ Haut | |
|
| Sciences de la Terre, Environnement et Climat | |
| | | La vitesse de montée des eaux dépend largement de l'Antarctique : si ce continent de glaces fondait dans son intégralité, les mers s'élèveraient de 58 mètres, engloutissant notre civilisation. Pour l'instant, selon l'ONU, la montée des eaux est de 1 à 3 millimètre par an. En trois ans, la plate-forme de glace du glacier de l’île du Pin en Antarctique a reculé d’environ 19 kilomètres. À l’aide d’images satellites, une équipe de scientifiques a aussi déterminé que dans le même temps, la vitesse à laquelle le glacier se déverse dans l’océan a augmenté de 12 % entre 2017 et 2020. Cette évolution préoccupante laisse entrevoir la possibilité d’une déstabilisation du glacier si ce recul se poursuit. À lui seul, il est responsable d’un quart de la contribution de l’Antarctique à la hausse du niveau des mers. « Cette plate-forme de glace ne doit pas être confondue avec la banquise, qui est de l’eau de mer gelée », précise Pierre Dutrieux, directeur de recherche au British Antarctic Survey et co-auteur de l’étude. « Cette partie du glacier est constituée de glace formée sur le continent par l’apport de neige et forme une extension de la calotte glaciaire qui flotte sur l’océan ». Cette dernière est aussi beaucoup plus épaisse que la banquise et joue un rôle crucial dans l’équilibre du glacier. « En 2017, elle mesurait environ 60 kilomètres de long pour près de 1000 mètres de haut », détaille Pierre Dutrieux. En lui-même, le glacier mesure environ 250 kilomètres de long pour 3 kilomètres d’épaisseur moyenne. Mais ce phénomène déjà inquiétant pourrait encore accélérer. Le glacier de l'île du Pin préoccupe particulièrement les scientifiques. A lui seul, il est déjà responsable de 25 % des fontes de glaces de l'Antarctiques. Il est même entré dans une phase "d'emballement" impressionnante : de 2017 à 2020, la banquise du glacier de l'île du Pin a perdu un cinquième de sa superficie, selon les relevés des satellites Copernicus Sentinel-1, qui sont exploités par l’Agence spatiale européenne. Or, le glacier de l'île de Pin contient près de 180 000 milliards de tonnes de glace. A lui seul, il pourrait être responsable de l'élévation de 0,5 mètre de l'élévation du niveau de la mer dans le monde. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Science | | ^ Haut | |
|
| Santé, Médecine et Sciences du Vivant | |
| | | En Espagne, une vaste étude portant sur 600 patients a été mise en place par l'institut de recherche en Santé publique Carlos III. Un tiers d'entre eux, soit 448 personnes, se sont vus administrer une dose de vaccin à ARN messager Pfizer huit à douze semaines après avoir reçu une première injection d'AstraZeneca. Le dernier tiers a simplement été placé en observation, sans nouvelle injection. Selon les résultats, publiés dans la revue scientifique The Lancet, les patients ayant bénéficié de deux doses ont développé "une réponse immunitaire robuste", bien supérieure à ceux placés en observation. Les scientifiques d'une étude menée, cette fois-ci, à l'hôpital de la Charité à Berlin, sont arrivés aux mêmes constats. D'après les résultats mis en avant dans la revue scientifique Science, un groupe vacciné avec AstraZeneca puis, dix à douze semaines plus tard, avec Pfizer, a développé la même réponse immunitaire qu'un second groupe, qui a reçu deux doses de Pfizer à trois semaines d'intervalle. « Il n'y a jamais eu de raison de s'inquiéter de ces mélanges », souligne Pierre Saliou, professeur agrégé du Val-de-Grâce et spécialiste de la vaccinologie. « Si la technique entre AstraZeneca, et Pfizer et Moderna, est différente, le résultat final est le même : fabriquer la protéine Spike du coronavirus pour apprendre à notre système immunitaire à s'en défendre ». Pour rappel, le vaccin à ARN messager – Pfizer et Moderna – fonctionne en libérant un brin d'ARN dans nos cellules, c'est-à-dire une copie temporaire d'un fragment d'ADN. Celui-ci va permettre de fabriquer la protéine de spicule du coronavirus pour apprendre à notre système immunitaire à la reconnaître et à la combattre. Celle-ci est, en effet, la clé qui permet au SARS-CoV-2 de pénétrer dans notre organisme. Les vaccins à adénovirus, comme AstraZeneca ou Johnson et Johnson, fonctionnent différemment : ils délivrent de l'ADN du virus désactivé. Cet ADN va se transformer en ARN pour produire lui aussi la protéine. « Nous savons que les vaccins Pfizer et Moderna sont très efficaces, à plus de 95 % », insiste Pierre Saliou. « Il est normal qu'un patient, boosté par une seconde dose de ces vaccins, développe une réponse immunitaire plus solide que quelqu'un qui n'aurait reçu qu'une seule dose d'AstraZeneca, déjà considéré comme moins efficace ». Une troisième étude, à plus petite échelle, va plus loin et avance que recevoir deux doses de vaccins différents engendrerait même une meilleure réponse immunitaire. Menée à l'université allemande d'Ulm, cet essai porte sur 26 patients, âgés de 25 à 46 ans. Ces derniers ont reçu une première dose d'AstraZeneca puis une injection de Pfizer huit semaines plus tard. Selon les résultats avancés et publiés le 2 juin, les patients ont développé un taux d'anticorps beaucoup plus élevé avec ce mix qu'avec deux doses de Pfizer. « Cela peut s'expliquer par le fait qu'en utilisant plusieurs techniques, on peut jouer sur différents tableaux de notre système immunitaire », explique Pierre Saliou, invitant tout de même à prendre ces derniers résultats avec modération. « Les vaccins comme AstraZeneca sont connus pour stimuler nos lymphocytes T, dits tueurs, qui détruisent les cellules infectées. Les vaccins à ARN messagers, eux, sont bons pour produire des anticorps ». En réalité, cette possibilité d'utiliser deux vaccins différents pour jouer sur plusieurs tableaux intéresse les virologues depuis plusieurs années. Cette approche, appelée dans le jargon scientifique "le prime-boost hétérologue", a en effet fait l'objet de plusieurs expérimentations, notamment dans la recherche d'un traitement contre Ebola, contre la tuberculose mais aussi contre le VIH. « Dans ces expérimentations, on a effectivement constaté, en général, une amélioration de la réponse immunitaire cellulaire, c'est-à-dire des lymphocytes T », explique Françoise Salvadori. S'agissant des effets secondaires, une étude à grande ampleur de l'Université d'Oxford, lancée en février, révèle que les patients ayant reçu AstraZeneca puis Pfizer sont plus nombreux à développer des effets indésirables, comme de la fatigue, des maux de tête ou encore des douleurs musculaires. Ces symptômes restent cependant bénins et ont souvent disparu au bout de 48 heures. Les conclusions sont similaires dans les trois études menées en Espagne et en Allemagne. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash France 24 | | | |
| Des biologistes américains du Salk Institute (La Jolla) ont réussi à optimiser la production de cellules bêta fonctionnelles productrices d'insuline à partir de cellules souches, un objectif de longue date visant à remplacer les cellules pancréatiques non fonctionnelles. Ces travaux, qui s’inspirent du processus naturel de production des cellules bêta par le pancréas, ouvrent la voie vers de nouvelles thérapies cellulaires traitant le diabète de type 1, ainsi que d'autres maladies. Le diabète de type 1 se développe lorsque le pancréas ne crée pas suffisamment d'insuline pour contrôler les niveaux de glucose dans le sang. Le diabète de type 1 est une maladie actuellement incurable et difficile à gérer pour la plupart des patients. Les scientifiques du Salk proposent ici une nouvelle approche de production de cellules productrices d'insuline ou cellules bêta fonctionnelles, à partir de cellules souches. Les cellules souches constituent une approche extrêmement prometteuse, poursuivie par de nombreuses équipes pour développer des thérapies cellulaires pour le diabète de type 1 mais aussi pour d’autres maladies, rappelle l’auteur principal, le Docteur Juan Carlos Izpisua Belmonte : « Mais notre nouvelle approche qui permet la fabrication d'un grand nombre de cellules bêta sûres et fonctionnelles représente un pas en avant important ». L’équipe est partie de cellules souches pluripotentes humaines (hPSCs), ces cellules, qui peuvent être dérivées de tissus adultes (le plus souvent la peau) et qui ont le potentiel de se différencier en n'importe quel type de cellule spécialisée. A l’aide de différents facteurs de croissance et composés chimiques, permettant de reproduire le développement pancréatique progressif, les chercheurs ont pu différencier, en grand nombre, ces cellules souches pluripotentes en cellules bêta. Alors que les précédentes tentatives se sont heurtées à une énorme déperdition, soit environ 10 à 40 % des cellules souches converties en cellules bêta, cette nouvelle technique aboutit à un rendement de l’ordre de 80 %. De plus, la nouvelle technologie surmonte un autre obstacle, celui de cellules indifférenciées laissées dans le mélange, qui peuvent se spécialiser alors en un autre type de cellules, avec des conséquences indésirables. Une option bientôt viable en clinique : « Pour que les traitements à base de cellules bêta finissent par devenir accessibles et sûrs pour les patients, il est important de rendre ces cellules plus faciles à fabriquer », explique l’autre auteur principal, le Docteur Haisong Liu. Outre le respect d’un processus de maturation proche du processus naturel, les chercheurs ont réuni les conditions nécessaires pour que les cellules souches puissent se développer en 3D. Cette technique permet aux cellules de se développer en toute interaction, tout comme c’est le cas au cours du développement humain. Ces cellules ont ensuite été transplantées chez la souris modèle de diabète de type 1 qui, en 2 semaines seulement, présente une réduction drastique du taux de glucose dans le sang. Les chercheurs poursuivent l’optimisation de la technique en laboratoire et de prochains essais vont évaluer les éventuels problèmes de sécurité associés. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Nature | | | |
| Pour mettre au point de nouveaux traitements plus efficaces contre le COVID-19, il est indispensable de comprendre parfaitement les mécanismes précoces régissant l’infection des cellules par le SARS-CoV-2. Mais jusqu'à présent, on ne savait pas si le virus pénètre dans les cellules hôtes directement à travers la membrane plasmique ou s’il utilise des compartiments intracellulaires. Pour percer ce mystère, une équipe de recherche franco-allemande a étudié les mécanismes employés par le SARS-CoV-2 au contact de différents types cellulaires connus pour être infectés par le nouveau coronavirus : cellules épithéliales pulmonaires, intestinales et rénales. Ces travaux ont pu monter que le virus utilise notamment la voie de la TMPRSS2, une enzyme cellulaire nécessaire pour couper la protéine virale Spike en plusieurs endroits afin de permettre au virus de pénétrer dans la cellule. Il s’agit d’un mécanisme cellulaire rapide, qui nécessite environ 10 minutes. Mais ces recherches ont également permis de découvrir que, lorsque la cellule n’exprime pas TMPRSS2, le SARS-CoV-2 parvient néanmoins à pénétrer dans la cellule grâce à des mécanismes d’endocytose et de transport via le système endolysosomal. Ce système, qui nécessite un pH bas, est plus complexe et plus lent (une cinquantaine de minutes). L'existence de cette voie de pénétration inconnue expliquerait pourquoi des traitements ciblant la première de ces voies d’entrée peuvent être inefficaces. Reste à présent à exploiter cette découverte fondamentale pour ouvrir de nouvelles pistes thérapeutiques. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash EMBO | | | |
| Des chercheurs de l'Université Catholique de Louvain ont réussi à désintégrer des tumeurs cancéreuses en quelques jours grâce à l’action d’un Omega 3 bien connu, le DHA, présent surtout dans le poisson. Gourmandes en acides gras, les cellules tumorales se goinfrent de DHA et s'empoisonnent. Cela ouvre la porte à de nombreuses autres recherches complémentaires en prévention et traitement du cancer. En résumé, on pourrait dire qu’il s’agit d’une mort par gourmandise : après de simples prises d’oméga 3, une tumeur se désagrège en quelques jours, les cellules cancéreuses mourant l’une après l’autre, après s’être “jetées” sur ces acides gras toxiques pour elles, mais qu’elles affectionnent. C’est le constat “surprenant et impressionnant” auquel trois chercheurs et chercheuse de l’UCLouvain sont arrivés. Olivier Feron, Emeline Dierge et Yvan Larondelle réfléchissent déjà une multitude de possibilités qui pourraient en découler : des compléments alimentaires, des snacks, des traitements couplés à une chimiothérapie… Tout commence en 2016, lorsqu’Olivier Feron, spécialiste en oncologie à l’UCLouvain, découvre que certaines cellules tumorales utilisent les lipides comme énergie pour se multiplier, au lieu du glucose. « On a souvent l’impression qu’une tumeur, c’est une masse de cellules qui sont toutes les mêmes et font toutes le boulot de se développer et de proliférer au détriment du patient », commente-t-il. « En fait, au sein d’une tumeur, que l’on peut imaginer comme étant une sphère, il y a au centre une région plus acide qu’en périphérie. La tumeur, en son sein, est dix fois plus acide qu’un tissu sain. C’est un environnement hostile. Nous avons pu démontrer, il y a quelques années, que contrairement aux cellules dans un environnement normal, les cellules en condition acide utilisent les lipides comme sources d’énergie, pour survivre, se déplacer et faire des métastases. Typiquement, on sait que les cellules cancéreuses utilisent plutôt le sucre, en particulier le glucose. C’est d’ailleurs le cas des cellules en périphérie de la tumeur, qui sont strictement dépendantes du glucose. Plus récemment encore (en 2020, NdlR), on a démontré que ces cellules dans l’environnement acide étaient extrêmement invasives, participaient directement au processus de métastases, qui est, malheureusement, la cause du décès de beaucoup de patients atteints d’un cancer. Ces cellules enfouies à l’intérieur des tumeurs sont extrêmement agressives. Tous les cancers ont cette région acide en leur sein, donc les résultats que l’on obtient ont une applicabilité assez étendue. Les aspects thérapeutiques peuvent donc en théorie s’appliquer à tous types de cancer ». « D’un point thérapeutique, il semblait logique, qu’à partir du moment où on a des cellules très invasives et qu’on connaît leur spécificité vis-à-vis les lipides, d’essayer d’inhiber la consommation de lipides par les cellules tumorales, pour essayer de bloquer le processus de métastases et le développement du cancer », indique Olivier Feron. « Cependant, d’autres tissus dans l’organisme, comme le cœur, sont dépendants des acides gras. Intervenir sur la consommation des lipides sur les cellules tumorales, c’était risquer d’avoir des effets indésirables au niveau cardiaque. Les chercheurs ont donc choisi la stratégie “du cheval de Troie” : "Pourquoi ne pas essayer d’introduire des lipides toxiques dans ces cellules tumorales. Un peu comme si, à l’in su des cellules tumorales, on allait les empoisonner en tirant profit du fait qu’elles sont très dépendantes des lipides. Dès qu’elles voient des acides gras, une forme particulière de lipides, passer, elles les captent. La question était : quel type de lipides donner ? » Pour se rapprocher du cancer chez l’homme et épargner les animaux, l’équipe a créé des modèles de 3D (dits sphéroïdes) de tumeurs, agglomérats de cellules tumorales. La bioingénieure Emeline Dierge s’est chargée de déterminer quel acide gras était l’arme la plus efficace pour détruire les cellules cancéreuses. Graisses saturées (viandes, huile de palme...) ? Mono-insaturées (huile d’olive...) ? Poly-insaturées comme les oméga 3 (huile de lin, poissons gras) ? Contrairement aux acides gras saturées et monoinsaturés, les polyinsaturés et surtout un certain type d’oméga 3, le DHA, se sont révélés efficaces pour tuer les cellules cancéreuses dans les régions acides. Parmi les bons acides gras connus, le DHA ou acide docosahexaénoïque que l'on trouve dans le poisson par exemple, possédait déjà une place toute particulière en raison de son importance pour le fonctionnement cérébral, la vision et la régulation des phénomènes inflammatoires. Il est aussi associé à une diminution de l'incidence des cancers. « On a ajouté au sphéroïde du DHA tous les deux-trois jours, et on peut voir qu’au fur et à mesure des jours, une toxicité s’installe, et les cellules qui meurent et le sphéroïde qui se désagrège et à la fin, presque toutes les cellules cancéreuses sont mortes », raconte la doctorante. « Nous avons aussi travaillé sur les souris et enrichi des croquettes de souris avec différentes huiles » précise le Docteur Féron. Les chercheurs ont constaté que les tumeurs des souris nourries aux croquettes enrichies à l’huile de poisson (DHA) grossissaient moins vite que les autres. « Nous avons identifié les mécanismes qui engendrent cette mort cellulaire. Nous avons découvert que les cellules cancéreuses dans ces zones acides souffraient de ferroptose, qui est une mort liée à une augmentation de l’oxydation de ces acides gras dans la cellule. On a découvert que les cellules cancéreuses dans les compartiments acides des tumeurs, qui sont vraiment friandes d’acides gras, vont aller capturer ce DHA qui, à l’intérieur de la cellule, va se révéler toxique pour ces cellules cancéreuses. Le DHA va agir sous forme d’un cheval de Troie ». Tout cela ouvre de nouvelles pistes de recherche, dans de nouvelles directions, selon le Professeur Yvan Larondelle, bioingénieur. Par exemple, le développement d’aliments plus riches en DHA. « Il y a moyen d’en faire en profitant des capacités enzymatiques des animaux que nous consommons. Certains animaux sont très efficaces à produire du DHA lorsqu’on les nourrit de façon intelligente, comme les truites et les saumons. Par ailleurs », poursuit-il, « le DHA n’est peut-être pas le seul acide gras efficace pour détruire les cellules cancéreuses. D’autres acides gras dans la nature sont efficaces à provoquer la ferroptose. Des recherches en ce sens sont en cours dans nos labos. On peut imaginer de développer des cocktails d’huiles gagnants pour augmenter la prévention par rapport au développement des tumeurs. On pourrait aussi introduire ces huiles dans des préparations alimentaires, avec des fruits, des légumes et de la matière grasse, pour en faire des petits crackers, pour consommer à l’apéritif en remplacement des chips ! » « On peut enfin étudier la combinaison du DHA avec les médicaments. L’alimentation et le traitement chimiothérapeutique peuvent fonctionner de manière complémentaire. On peut imaginer des synergies entre le DHA ou d’autres acides gras et certains médicaments. On peut d’introduire ce genre de composés dans des programmes de chimiothérapie »souligne Olivier Feron. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash La Libre | | | |
| C’est un complément nutritionnel, à base de vitamines et de nutriments, développé avec le soutien de la Cherab Foundation (Floride), une organisation à but non lucratif qui travaille à développer les capacités de communication chez les enfants atteints de troubles neurologiques. Testé ici chez des enfants et des adultes atteints de handicap mental et/ou moteur, le supplément, nommé « IQed Smart Nutrition », démontre, dans la revue Alternative Therapies, sa capacité à renforcer certaines fonctions cognitives clés chez la très grande majorité des participants. Au-delà du produit lui-même, c’est un appel à travailler sur la nutrition comme facteur prometteur de stimulation cognitive. Les déficits de la parole et de la communication sont les symptômes les plus signalés chez ces patients atteints de ces troubles neurologiques. L’essai, mené auprès de 77 enfants et adultes ayant un retard de communication et/ou un handicap moteur associé à un trouble neurologique (dont l'autisme, l'apraxie et le TDAH), et de 545 témoins exempts de troubles neurologique, montre que ces symptômes atteignent 84 % des participants handicapés. Mais après la prise du complément alimentaire, la capacité d’expression orale s'est améliorée pour 86 % des participants ; la capacité d’exprimer précisément des sons et/ou des mots s’étant améliorée chez plus de 88 % des participants ; plus de 67 % signalent également des améliorations de la fluidité de la parole, de la concentration, de la fonction de planification, de l'humeur, des aptitudes sociales. Au-delà de suggérer des effets bénéfiques du complément nutritionnel en question, cet essai démontre toute l’importance d’apports suffisants en certains nutriments essentiels spécifiques pour permettre des progrès cognitifs et notamment de communication. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash PubMed | | | |
| Une équipe de chercheurs de l'Université américaine de Stanford a étudié les cerveaux de patients morts du Covid-19. En les comparant aux cerveaux de personnes atteintes de maladies neurodégénératives, telles que Alzheimer ou Parkinson, ils ont découvert de troublantes similarités. Cette étude montre notamment la présence d'une inflammation des tissus et d'une circulation neuronale perturbée. Le cerveau des patients décédés d'un Covid-19 sévère est porteur de marqueurs moléculaires profonds de l'inflammation, même si ces patients n'avaient aucun signe clinique de déficience neurologique signalé. Ces scientifiques ont analysé les tissus cérébraux de huit personnes mortes après un Covid-19 sévère, et ceux de 14 personnes décédées d'autres causes. Les chercheurs ont travaillé sur "65309 transcriptomes à noyau unique provenant de 30 échantillons de cortex frontal et de plexus choroïde chez 14 individus témoins (dont un patient atteint de grippe terminale) et 8 patients atteints de Covid-19". Selon le Professeur Wyss-Coray, avant leur décès, un tiers environ des patients traités pour Covid signalaient, à l'hôpital, des symptômes neurologiques : pensée floue, pertes de mémoire, difficultés de concentration, dépression… Ces problèmes ont aussi été identifiés dans le cadre des "Covids longs" : des symptômes persistant pendant des mois après l'infection, chez des malades plutôt jeunes et pas toujours atteints d'une forme sévère. L'étude souligne qu'en dépit de l'inflammation sévère des tissus cérébraux des patients morts du Covid-19, ceux-ci ne présentaient plus aucun signe de présence du virus lui-même. Autrement dit, l'inflammation persiste potentiellement longtemps après l'infection, même guérie. L'infection virale semble déclencher des réponses inflammatoires dans tout le corps, qui peuvent provoquer une signalisation inflammatoire à travers la barrière hémato-encéphalique qui, à son tour, peut déclencher une neuro-inflammation du cerveau. Selon le Professeur Wyss-Coray, « Il est "probable" que de nombreux patients Covid-19, notamment chez les plus durement atteints, qui signalent ou présentent des problèmes neurologiques ou ceux qui sont hospitalisés, présentent ces marqueurs neuro-inflammatoires vus chez les personnes que nous avons examinées et qui sont mortes de la maladie. Nos résultats permettent de mieux comprendre la diversité et la gravité des symptômes neurologiques et psychiatriques observés avec le Covid long », conclut le scientifique. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Nature | | | |
| Selon une équipe de chercheurs de l’Advanced Science Research Center at The Graduate Center (CUNY ASRC), une molécule, baptisée TET1, pour “ten-eleven-translocation 1”, pourrait rétablir les fonctions cognitives et motrices chez l’Homme. Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont mené plusieurs expériences sur des souris. Leur but était d’identifier une molécule qui influence la production de myéline, une membrane qui entoure les neurones. Celle-ci isole et protège les fibres nerveuses du cerveau et de la moelle épinière, elle est donc essentielle au système nerveux central et périphérique, notamment pour la conduction des messages nerveux. La myéline est produite, en partie, par les cellules gliales. Celles-ci sont particulièrement sensibles à différents signaux, tels que l'activité physique, la stimulation mentale ou encore les blessures. Ainsi, lorsqu'elles font face à l’une de ces situations, elles produisent de la myéline, qui protège le système nerveux. Mais, avec le vieillissement, les cellules gliales produisent moins de myéline. Grâce à leurs travaux, les scientifiques viennent de comprendre pourquoi la production de myéline diminue avec l’âge. « Nous constatons que les niveaux de TET1 diminuent progressivement chez les souris plus âgées, et en raison de cette baisse, l'ADN ne peut plus être correctement modifié pour former une nouvelle myéline fonctionnelle », explique Sarah Moyon, principale autrice de l’étude. Mais comment TET1 agit ? Cette molécule est capable de modifier l’ADN des cellules gliales dans le cerveau afin qu'elles puissent produire de la myéline en réponse à une blessure par exemple. Avec des quantités suffisantes de TET1, les cellules gliales pourraient donc conserver le même niveau de production de myéline, même lorsque l’individu est âgé. Les chercheurs souhaitent désormais poursuivre leurs recherches afin de déterminer quelle quantité exacte de TET1 permettrait de réparer le cerveau. Autrement dit, de rétablir la production de myéline et la bonne conduction des messages nerveux. À long terme, il pourrait être possible d’influencer la production de cette molécule, par un traitement par exemple, afin de limiter la dégradation des fonctions cognitives et motrices chez les personnes âgées et chez les patients atteints de maladies neurodégénératives. En effet, l’une des causes de la maladie d’Alzheimer ou de la sclérose en plaques est la diminution de la production de myéline. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Nature | | ^ Haut | |
|
|
VOTRE INSCRIPTION | | Vous recevez cette lettre car vous êtes inscrits à la newsletter RTFLash. Les articles que vous recevez correspondent aux centres d'intérêts spécifiés dans votre compte. Désinscription Cliquez sur ce lien pour vous désinscrire. Mon compte pour créer ou accéder à votre compte et modifier vos centres d'intérêts. |
| |
|
|