| | | | | | | Edition du 07 Janvier 2022 |
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| Edito Les robots vont bouleverser nos sociétés
Chère Madame, Cher Monsieur, J'adresse à chacune et chacun d'entre vous mes meilleurs voeux pour 2022. Grâce à vous, RT Flash, que nous mettons en ligne chaque Vendredi depuis 1998, continuera à être publiée pendant toute l'année 2022. En effet, vous avez atteint le plafond (15.000 euros) qui nous était nécessaire pour 2022 dans la journée du 31 Décembre et nous avons même arrêté les comptes à 15.562,30 euros. Merci à vous tous. Bien Cordialement René Trégouët EDITORIAL : Les robots vont bouleverser nos sociétés Cette semaine, je reviens sur les extraordinaires progrès de la robotique, en me focalisant sur deux domaines, parmi beaucoup d’autres, où les robots sont en train de faire une entrée massive qui va profondément changer nos vies : la santé et les services à la personne. Récemment, l’hôpital Armand-Brillard est devenu le premier établissement privé du Val-de-Marne à s’équiper du robot chirurgical de dernière génération « Da Vinci X », dont près de 200 des anciens modèles équipent déjà les hôpitaux de l’Hexagone. Cet outil, qui va être utilisé pour la chirurgie des cancers urologiques et des cancers digestifs, permet une chirurgie mini-invasive qui diminue sensiblement la douleur post-opératoire, ainsi que la durée d’hospitalisation des patients. P endant l’intervention, les bras articulés du robot viennent se positionner au-dessus du patient et sont ensuite commandés à distance par le praticien, grâce à un écran qui offre une vision numérique 3D en haute définition. Ce robot de haute précision est particulièrement indiqué pour les interventions qui consistent à retirer en toute sécurité des tumeurs difficiles d’accès, situées à proximité d’organes vitaux. Pour le praticien, ce nouvel outil robotique permet d’opérer dans des conditions de confort, de sécurité et de précision qui renouvellent totalement le champ de la chirurgie et sa pratique. La Clinique du Ter en Bretagne vient, quant à elle, de se doter du premier robot chirurgical orthopédique en France. Grâce à cet outil à la pointe de la technologie, les patients bénéficient désormais d’une arthroplastie du genou précise et personnalisée avec un assistant chirurgical robotisé. Bien que la chirurgie de remplacement total du genou soit, maintenant, largement utilisée pour les patients souffrant d’arthrite du genou, la réussite d’une arthroplastie du genou est largement tributaire de la qualité de l’ajustement et du fonctionnement du nouvel implant de genou. Le système ROSA Kne, dont vient de s’équiper cet établissement, a été conçu par des chirurgiens et regroupe des technologies de pointe pour collecter et analyser des données avant et pendant l’acte chirurgical. Cet outil unique en son genre utilise d’abord une série de rayons X pour créer un modèle 3D du genou à opérer. Ce système permet également au chirurgien de planifier dans le détail l’arthroplastie du genou à réaliser. Pendant l’intervention, ROSA Knee utilise une caméra et un capteur pour surveiller en temps réel sur un écran numérique le moindre déplacement du genou, ce qui permet au chirurgien de placer l’implant avec une précision parfaite, à l’aide d’un bras de guidage robotique. Les complications opératoires sont sensiblement réduites, et les patients ayant bénéficié de cette chirurgie robotisée retrouvent plus rapidement une complète autonomie Il y a un an, l’hôpital-Nord de Marseille s’est doté d’un robot de nouvelle génération unique en France, et présent seulement dans une seule autre ville européenne, à Florence. Baptisé CyberKnife S7, ce robot change la donne thérapeutique pour les milliers de malades du cancer qui doivent subir une radiothérapie pour détruire le cancer qui les touche. A l’origine, cette technologie a été développée pour l’industrie automobile, pour réaliser des soudures au centième de millimètres près. Transférée au robot, cette technique peut cibler très précisément la tumeur cancéreuse sur une surface beaucoup plus réduite que les traitements habituels. Autre avancée majeure, ce robot peut suivre une tumeur si elle bouge, ce qu’aucun autre appareil n’était capabl e de faire jusqu’à présent. Grâce à cette extrême précision, il devient possible de multiplier par dix les doses de rayonnement ciblées sur la tumeur, tout en réduisant sensiblement le nombre de séances. Par exemple, pour un cancer de la prostate, on peut passer de 40 séances, avec une machine standard, à seulement 4 séances, avec le CyberKnife, ce qui limite de manière considérable les effets secondaires inhérents à la radiothérapie et représente un gain décisif, en terme de confort de vie, pour le malade. Autre domaine dans lequel les robots sont en train de faire une entrée fracassante, celui de la préparation et de la distribution de médicaments à l’hôpital (en attendant que des robots domestiques soient capables de faire la même chose à domicile). Depuis deux ans, l’hôpital de Shanghai dispose de deux robots qui distribuent les médicaments avec plus de précision que le personnel médical. Ces deux machines, conçues par ABB, travaillent de concert pour retirer les médicaments des étagères circulaires et les préparer, avant la distribution aux patients. Il ne faut qu’une dizaine de secondes au RML (Robot Mini-Charge) pour localiser et placer la boîte à médicaments, et il peut traiter jusqu'à 360 kits par heure, tandis que le second système robotisé peut traiter environ 720 préparations de médicaments dans le même temps. C’est le personnel médical, formé pour l’occasion, qui rentre les prescriptions de médicaments dans le système d'information de l’établissement, qui est connecté à la pharmacie automatique robotisée. Le premier robot (IRB 2600) repère en un clin d’œil la boîte de médicaments requise en prenant le chemin le plus court possible, et la remet à son collègue pharmacien robot, l'IRB 1200. Ce dernier utilise sa vision 3D pour prélever délicatement les médicaments de la boîte, en fonction des prescriptions des o rdonnances, et les place dans un panier qui sera acheminé, via un convoyeur, à un pharmacien humain, qui procède à une ultime vérification du contenu avant de l'envoyer à la livraison. Selon ABB, concepteur de ce système, cet outil de distribution robotisé divise par deux le temps de préparation des ordonnances, et libère un temps précieux que le personnel médical peut consacrer à des activités de soins ou de relations avec les patients. Autre avantage de ce système, il réduit considérablement le taux d'erreur, inévitable avec des opérations manuelles. Enfin, le système permet une gestion du stock très varié de médicaments, en temps réel : dès que le robot détecte l'absence d'un médicament, le système déclenche automatiquement une procédure de réapprovisionnement d u produit manquant, ce qui prévient des ruptures de stock, très dommageable pour les patients. En France, l'Institut Gustave-Roussy, en pointe mondiale dans la lutte contre le cancer, vient d’annoncer qu’il allait porter de 45 % à 80 %, le taux de préparations robotisées de chimiothérapies et immunothérapies (80 000 par an), grâce à l'entrée en service d'un troisième robot de préparation d'anticancéreux injectables, adapté aux présentations pédiatriques. Ce troisième robot fait du département de pharmacie clinique de cet Institut l'un des plus robotisés au monde et le plus robotisé de France. Tous les composants de base entrant dans la composition des traitements sont contrôlés par des codes-barres et des caméras. Mais, là encore, la dernière étape est assurée par un pharmacien humain qui vérifie que la bonne molécule a été correctement dosée, avant que la préparation finale ne soit envoyée au patient. Pour cet établissement, le gain de productivité important permis par ce système (un robot fabrique en moyenne 60 à 90 préparations de chimiothérapie ou d'immunothérapie par jour, contre 25 à 30 pour un préparateur en pharmacie) ne s’est pas traduit par une réduction du personnel, mais par sa réaffectation sur des tâches de soins plus qualifiantes. A Saint-Brieuc, l’hôpital Yves-Le Foll s’est lui aussi doté d’un remarquable système robotisé de préparation des médicaments. Installé en janvier 2021, cet automate, constitué de deux modules placés côte à côte, a nécessité cinq mois de rodage avant d’être pleinement opérationnel. Le système prépare les piluliers nominatifs pour une semaine. Quand tous les plateaux sont prêts, la livraison des armoires est assurée vers les différents établissements dépendant de cet hôpital, car l’une des finalités de ce robot est de soulager les équipes des pharmacies des autres établissements du groupement hospitalier du territoire (GHT). Il y a deux ans, le robot d’assistance médicale Moxi, conçu par Diligent Robotics (Austin, Texas) a été introduit dans plusieurs hôpitaux américains. Dans l’essai mené au Texas, Moxi a pu prendre en charge une partie du travail fastidieux et chronophage qui accapare les infirmières et les empêche de se consacrer pleinement aux patients. Le robot se concentre sur la partie non qualifiée des soins, comme la récupération et le transport des articles et la livraison des fournitures. Parmi ses nombreuses tâches, Moxi livre les kits d'admission dans des boîtes de dépôt situées à l'extérieur de chaque chambre de patient et des échantillons au laboratoire. Le robot s’occupe également du transport des sacs de linge sale des chambres des patients vers une zone de nettoyage. Avec le déferlement de la pandémie de Covid-19 , Moxi a vu ses tâches étendues, notamment en matière de désinfection des chambres. Ces robots « assistants hospitaliers » sont également destinés à pallier la pénurie grandissante d'infirmières aux États-Unis. Selon le Bureau du Travail Américain, la demande d'infirmières aux États-Unis pourrait augmenter de 20 % d’ici 2030, passant de 3 millions en 2020, à 3,6 millions en 2030, sous l’effet du vieillissement de la population. Au Japon, les robots ont également fait leur entrée depuis une dizaine d’années dans les hôpitaux et les maisons de retraites, pour aider le personnel soignant et le soulager des tâches répétitives et pénibles. L’hôpital de Nagoya s’est par exemple doté il y a trois ans de plusieurs robots développés par Toyota. Ces derniers ressemblent à de petits réfrigérateurs à la roulette, d’une capacité de stockage réfrigéré de quatre-vingt-dix litres. Equipés de radars, capteurs et caméras, ils sont capables de se déplacer à l’intérieur de l’établissement, pour y acheminer une charge utile de 30 kg, à 4 km/heure : médicaments, traitements ou plats cuisinés aux malades (Voir übergizmo). Pour le professeur Jacques Marescaux, pionnier mondial de la téléchirurgie depuis 2001 et sa célèbre « Opération Lindbergh», au cours de laquelle il a opéré à distance depuis New York un patient situé à Strasbourg, grâce à une console robotisée, c’est la combinaison de la chirurgie robotisée et de l’IA qui sera la prochaine révolution en médecine. Ce chercheur bouillonnant d’idées travaille sur un outil d’échographie low cost capable de détecter précocement les tumeurs. Ce projet, nommé Disrumpere, porte une formidable ambition : permettre à tous, et partout, l’accès à l'imagerie médicale. Le Professeur Marescaux a été frappé par deux rapports de l’OMS qui indiquaient que 5 milliards de personnes n'avaient pas accès à la moindre imagerie médicale, et que 5,8 milliards de personnes n'avaient pas accès à un geste chirurgical de base. Dans de nombreux pays, les hôpitaux n'ont pas les moyens d’acquérir des scanners ou des IRM qui coûtent plus d'un million d'euros l’unité. Mais, pour lever cet obstacle majeur, le Professeur Marescaux mise sur l’échographie augmentée et améliorée, grâce à l’intelligence artificielle. L’idée consiste à utiliser des appareils basiques et portables d’échographie, que l’on trouve à présent pour 500 euros pièce. Pour compenser et améliorer la faible qualité de l’image de ces sondes, le Professeur Marescaux a une botte secrète, le recours à des logiciels d’IA et d’apprentissage profond. Ces nouveaux outils sont capables, après s’être entraînés sur des milliers d'échographies, de transformer une image 2D en noir et blanc en une image 3D en couleur beaucoup plus précise. Il devient ainsi possible de détecter des tumeurs inférieures à 2 cm de diamètre. Or, sur des tumeurs aussi petites, il est possible d’intervenir sans chirurgie lourde, pour détruire ces cancers à l’aide d’une aiguille, soit par le chaud (radiofréquence), soit par le froid (cryoablation ). Toutefois, cette destruction doit être effectuée de manière extrêmement précise. C’est là qu’intervient le dernier maillon de cette chaîne, un automate à bas coût (développé par la startup Axilum Robotics), guidé par l'intelligence artificielle, qui va placer l'aiguille au bon endroit, et l’enfoncer à la bonne profondeur. Le Professeur Marescaux est persuadé qu’avec ce nouveau triptyque, échographie augmentée, IA et bras robotisé, et en utilisant les ressources des réseaux satellitaires et de l’internet à haut débit, il sera possible, dans un futur proche, d’opérer partout dans le monde, pour un coût économiquement supportable, des patients atteints de cancers au premier stade. S’agissant de l’assistance aux personnes malades ou fragiles, à domicile, Toyota a développé le « Human Support Robot », un robot assistant spécialement conçu pour aider les personnes ayant des problèmes de mobilité. Equipé d’un bras repliable et d’une large gamme de capteurs et de caméras, ce robot, qui n’est pas commercialisé pour l’instant, mais préfigure ce que sera la robotique personnelle dans quelques années, est capable de remplir de nombreuses tâches, comme ouvrir une porte, allumer la lumière, répondre au téléphone, apporter une boisson, un médicament ou un plateau-repas à une personne en perte d’autonomie. En septembre dernier, après plusieurs années de développement, Amazon a lancé son premier robot domestique. Commercialisé uniquement sur le territoire nord-américain pour 1 449 dollars, soit environ 1 250 euros, le robot Astro est capable de se déplacer dans la maison de manière totalement autonome, et peut être piloté par l’utilisateur via une application mobile. Cette machine légère (60 centimètres de haut pour 10 kilos), dispose d’une tablette de 10 pouces, équipée d’une caméra. Astro embarque une caméra télescopique, pilotable à distance, des haut-parleurs, de nombreux capteurs ainsi qu’un coffre de transport. Cette machine peut être contrôlée par la voix et peut également, grâce à sa technologie de reconnaissance faciale, détecter un visage inconnu durant ses déplacement s. Dans sa version actuelle, Astro est surtout destiné à évaluer le degré d’acceptabilité sociale de ce type de machine, même s’il peut rendre quelques services en matière de surveillance et de sécurité. Toujours récemment, l’hôpital Henry Gabrielle-HCL, situé à Saint-Genis-Laval, près de Lyon, s’est doté d’un robot qui permet aux patients en rééducation de retrouver partiellement l’usage de leurs jambes. Cet exosquelette s’enfile comme un vêtement et permet au patient de disposer d’une aide pour se déplacer. Cette combinaison robotisée multiplie la force du patient par dix et permet une rééducation fonctionnelle personnalisée bien plus rapide et efficace pour le patient (Voir France3). Il y a quelques jours, des scientifiques de l’EPFL (Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne) sont parvenus à développer un programme informatique qui permet de modifier les actions du robot par la seule force de la pensée, en analysant les courants électriques émis par le cerveau (Voir Nature). Pour leurs travaux, les équipes d’Aude Billard, directrice du laboratoire d’algorithmes et systèmes d’apprentissage de l’EPFL, et de José del R. Millán, directeur du laboratoire d’interface cerveau-machine de l’EPFL, ont utilisé un bras articulé développé par l’EPFL il y a quelques années. Ce bras articulé peut effectuer des parcours de gauche à droite et, inversement, déplacer des objets qui sont dans son champ de vi sion ou les éviter. Si l’action effectuée par le robot ne convient pas à l’utilisateur, ce dernier génère par la pensée, après un apprentissage cérébral de courte durée qui lui a permis d’apprendre à se concentrer sur le type d’instruction à émettre, un signal d’erreur, qui est interprété par le robot comme une injonction d’arrêt. Dans un second temps, ce signal d’erreur est traité par un algorithme de renforcement inverse, qui va permettre au robot de comprendre ce que souhaite l’utilisateur et de corriger son action en conséquence. Les outils d’IA employés sont si puissants qu’il ne faut en général que 3 à 4 essais très rapides, pour que le robot comprenne parfaitement l’action souhaitée par l’utilisateur, et l’exécute avec pré ;cision. L’ambition de ces scientifiques est à présent de pouvoir encore alléger et simplifier cet outil, de manière à pouvoir le proposer, en utilisation dans la vie réelle, à toutes les personnes souffrant de paralysies ou en perte sévère d’autonomie. Ce système pourrait, par exemple, être couplé avec un fauteuil roulant intelligent, mais également associé à un, ou plusieurs robots domestiques, ou à des outils domotiques intégrés (commande d’éclairage, de chauffage, d’appareils ménagers ou de terminaux numériques), ce qui permettrait aux personnes à autonomie réduite vivant chez elles d’accomplir bien plus facilement les actes de la vie quotidienne. Avec une population française qui comptera, dans 20 ans, deux fois plus de personnes âgées dépendantes qu’aujourd’hui (2 millions contre 800 000 en 2020), et un nombre de plus de 85 ans qui va passer de 1,5 à 4,5 millions, les robots de compagnie devront pouvoir assister de manière efficace et sûre les plus fragiles dans leurs tâches quotidiennes (Voir MIT CSAIL), comme, par exemple, s’habiller, se coiffer ou se laver. Dans cette perspective, des ingénieurs du MIT ont présenté, il a quelques jours, un bras robotisé guidé par un nouvel algorithme adaptatif, qui est capable d’ajuster son action en temps réel pour mieux concilier deux objectifs : d’une part, réaliser correctement une action planifiée à « long terme&nb sp;», comme enfiler une veste ; d’autre part, s’adapter à tout moment pour minimiser et prévenir les gestes brusques ou potentiellement dangereux. Résultat, ce bras robotisé peut, en toute sécurité, habiller une personne en tenant compte de ses réactions, qui ne seront les mêmes, s’il s’agit d’un enfant, d’un adulte ou d’un senior. Dotés de tels logiciels, les robots d’assistance vont être en mesure d’apporter dans un futur proche une aide précieuse aux personnes affaiblies par l’âge ou la maladie, pour les aider au quotidien, que ce soit en établissement ou à domicile. Il y a quelques jours, Le X Lab d’Alphabet, la maison-mère de Google, a annoncé, par la voix de Peter Brøndmo, que son projet baptisé « Everyday Robots », qui teste sur le terrain des robots, capables d'effectuer toutes sortes de tâches du quotidien, avait franchi une étape décisive, et qu’il y avait désormais une centaine de robots largement autonomes à l’œuvre, dans les bureaux de Google, capables de s’adapter à des environnements variés et imprévus, grâce à des logiciels avancés d’autoapprentissage (Voir The moonshot factory). Peter Brøndmo souligne que « Face à des situations nouvelles pour eux, nos robots ont montré qu’ils étaient capables, dans le monde réel, d’apprendre rapidement de nouveaux gestes, et de développer de nouveaux comportements pour rester efficaces. Demain, nos robots pourront évoluer de manière autonome, en toute sécurité dans nos bureaux, nos rues, nos maisons, pour nous aider à remplir plus vite et plus efficacement les nombreuses tâches qui composent nos journées ». Mais en attendant d’être confrontés à des robots humanoïdes, polyvalents et plus humains que nature, nous verrons bientôt des robots d’intervention à l’œuvre, partout où il est nécessaire d’accomplir des tâches, compliquée ou dangereuses, d’exploration (Voir The Engineer). En Grande-Bretagne, la société HausBots, basée à Birmingham, vient par exemple de présenter un étonnant robot, développé en collaboration avec l’Université de Warwick, capable de grimper en silence sur à peu près n’importe quel revêtement (mur, poutre, toit) pour aller inspecter les endroits difficiles d’accès et, le cas échéant, réaliser, à l’aide des a ccessoires appropriés, des travaux de nettoyage. La société de conseil et d’analyse de données Global Data a réalisé récemment une étude du marché mondial de la robotique, prévoyant qu’il devrait passer d’un montant de 45,3 milliards de dollars en 2020 à plus de 500 milliards de dollars en 2030. A cet horizon, ce marché en plein essor devrait être dominé par les robots dédiés à la production (43 %, du marché), aux transports (23 %), à la santé (15 %) et à l’agriculture (10 %).Mais c’est le marché de la robotique de service à la personne (au sens large) qui devrait connaître, de loin, la plus forte croissance dans les décennies à venir (34 % par an, pour la période 2021 à 2028, selon le rapport Data Bridge Market). Et cette progression irrésistible s’explique fort bien quand on sait qu’au niveau mo ndial, selon l’ONU, le nombre de personnes de plus de 80 ans va quasiment tripler, passant de 143 millions en 2019…à 426 millions en 2040. Il est capital, à la fois pour des raisons médicales, sociales et économiques, que la France fédère ses compétences scientifiques et techniques et accentue son effort de recherche dans le développement de ces robots polyvalents et autonomes de service à la personne, qui vont devenir d’ici 10 ans de précieux et indispensables auxiliaires permettant le maintien à domicile de nos ainés dans de bonnes de conditions de vie, et à un coût supportable pour la collectivité… René TRÉGOUËT Sénateur honoraire Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat e-mail : tregouet@gmail.com | |
| | Information et Communication | |
| | | IBM vient d'annoncer l’arrivée d’Eagle, sa nouvelle puce quantique contenant 127 qubits. C’est presque le double du processeur de Zuchongzhi, le précédent tenant du titre qui culminait à 66 qubits, et de la précédente puce d’IBM de 65 qubits. Une augmentation impressionnante, parfaitement dans les clous de la feuille de route présentée en septembre 2020, réussie en partie grâce à une architecture en trois dimensions. La disposition des qubits est la même que celle de Falcon, le premier processeur d’IBM datant de 2019. Connectés en réseau hexagonal augmenté, les qubits sont reliés chacun à deux ou trois voisins, ce qui, selon l’entreprise, réduit le risque d’erreurs formées par des interactions. Ce qui évolue, c’est la connectivité. Pensée en trois dimensions, l’architecture permet de séparer en plusieurs niveaux les qubits, les résonateurs qui lisent les informations et une couche de câblage reliée aux autres plans par des "vias" supraconducteurs traversant le substrat. Le tout est assemblé sur un interposeur, une technologie fréquemment utilisée dans le packaging CMOS, qui permet d’acheminer les signaux d’un plan à l’autre avec une faible diaphonie. « Ce câblage à plusieurs niveaux est la voie en direction de Condor, notre puce de 1221 qubits prévue pour 2023 », affirme Jerry Chow, le directeur de l'unité de développement de systèmes matériels quantiques de l’entreprise. Pour cette prochaine étape, ainsi que pour la puce Osprey de 433 qubits attendue pour 2022, IBM annonce également le développement d’une nouvelle infrastructure pour intégrer ses processeurs de plus en plus puissants. « Eagle est le dernier processeur qui pourra fonctionner avec notre système actuel », déclare Jay Gambetta, vice-directeur d’IBM Quantum. La nouvelle plate-forme devrait être opérationnelle pour 2023. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Nature | | ^ Haut | |
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| Nanotechnologies et Robotique | |
| | | La robotisation est un sujet bien maîtrisé au Gaec du Progrès, situé à Saint-Germain-du-Plain en Saône-et-Loire. Cet élevage laitier a en effet recours à la traite automatisée depuis 1999 et utilise actuellement quatre robots Lely A3 Next. L’automatisation de l’alimentation est plus récente, mais un premier pas avait déjà été franchi avec l’acquisition d’un robot repousse-fourrage Lely Juno. Les éleveurs ont attendu que la mélangeuse automotrice pailleuse arrive en fin de carrière pour investir en 2019 dans un robot Trioliet Triomatic WP 2 300 sur roues. « En 2009, année de mon installation, alors que je visitais des exploitations laitières en Hollande pour me renseigner sur les robots de traite, j’ai découvert ce type d’équipement. Je me suis aussitôt dit que l’ automotrice que nous venions d’acquérir serait la dernière », se rappelle Christophe Chaumont, installé en Gaec avec sa compagne Laure, Thomas Burdin et Léo Viennot, aidés de Jérôme Terville, salarié. L’automotrice, toujours présente sur l’exploitation, réalisait en moyenne 800 heures par an. Elle assure encore le paillage et fonctionne environ 200 heures. « Le robot d’alimentation nous occupe environ 200 heures par an, car il faut recharger régulièrement la cuisine et assurer une fois par mois les opérations d’entretien, telles que le graissage des paliers et la tension des chaînes des fonds mouvants des systèmes de stockage. Au final, nous gagnons 400 heures de main-d’œuvre et n’avons plus l’astreinte de soigner les animaux le week-end », souligne l’agriculteur. « La robotisation améliore les conditions de travail et rend les exploitations plus attractives pour attirer des jeunes ». D’une capacité de 3 m3, le robot Trioliet est annoncé pour une capacité de distribution quotidienne aux alentours de 25 tonnes de fourrage. Chez Christophe Chaumont, il en sert 15 tonnes par jour en moyenne, soit 5 500 tonnes par an. Cet automate dispose de deux vis verticales de mélange et d’un système de pesée. Il repose sur quatre roues, dont deux motrices, et est alimenté en 400 volts par un rail aérien électrifié, sur le même principe que la caténaire pour les trains et tramways électriques. Selon les éleveurs, cette solution s’est avérée la mieux adaptée à la taille du troupeau, car, contrairement aux modèles sur batteries, il n’y a pas de temps morts et la capacité quotidienne atteint ainsi 700 UGB. Au Gaec du Progrès, il nourrit actuellement chaque jour 580 bovins (420 UGB), soit 180 vaches laitières (VL), 40 vaches taries, 180 génisses et 180 taurillons, répartis dans deux bâtiments, desservant au total cinq tables d’affouragement. La désileuse automotrice permettait, grâce à son système de pesée, d’assurer une alimentation précise, mais l’arrivée du robot d’alimentation s’est tout de même traduite par une augmentation des performances. « Grâce aux sept distributions réparties sur la journée, le niveau d’ingestion des vaches laitières a progressé d’un kilo de matière sèche. Cela s’est accompagné d’un gain de production de deux litres de lait par vache laitière ». Pour les bovins à l’engraissement, la ration est apportée en quatre fois, tandis qu’elle est donnée en trois passages aux vaches taries et deux passages aux génisses. La robotisation améliore les performances et le confort, mais elle représente un investissement important : le Gaec du Progr&egra ve;s a déboursé 260 000 euros pour l’ensemble Trioliet. À cette somme, se sont ajoutés 40 000 euros pour les aménagements électriques et l’agrandissement de 150 m2 du hangar abritant la cuisine, qui occupe au total 200 m2. Heureusement, une enveloppe d’aides PCAE de 48 000 euros a permis de limiter la dépense. La cuisine Triomatic T40 alimentant l’automate de distribution se compose de six compartiments de stockage dotés chacun d’un fond mouvant et accueillant un type de produit. Les cases contenant le foin et la paille sont rechargées une fois par semaine avec des balles entières. Celles dédiées aux ensilages de maïs épi et d’herbe sont remplies deux fois par semaine, comme le compartiment recevant la purée de pommes de terre, un aliment que les agriculteurs ont actuellement l’opportunité d’intégrer dans la ration. Le remplissage de maïs ensilage a lieu en général tous les deux jours. « Cela permet d’être tranquille le week-end ! » Le chargement d’ensilage s’effectue à l’aide d’une désileuse cube montée sur le chariot télescopique, qui réalise d’ailleurs davan tage d’heures qu’auparavant. Pour remplir le wagon mélangeur distributeur, la cuisine est équipée d’un système pourvu de scies circulaires déposant le fourrage sur un convoyeur monté sur pesons. « Chaque fourrage est dosé avec précision et il est même possible d’ajuster l’épaisseur de coupe, pour, par exemple, définir la longueur des brins de foin et de paille. Les scies présentent l’avantage de ne pas défibrer et, comme elles laissent un front de coupe incliné, les cubes d’ensilage ne s’éboulent pas et ne s’échauffent pas ». Le convoyeur réceptionnant le fourrage désilé dans chacun des stockeurs présente une capacité de 300 kg. Il ne transborde les aliments dans le robot distributeur que lorsqu’il atteint sa charge maximale ou quand la quantité cible relative à la ration à préparer est atteinte. Avec les mélanges à base d’ensilage de maïs ou d’herbe, le bol emporte jusqu’à 800 kg et son remplissage s’effectue donc généralement en deux ou trois fois. Il se déplace ensuite de quelques mètres pour recevoir les aliments minéraux et les concentrés stockés dans sept cellules. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Réussir | | ^ Haut | |
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| | | Les ministres de l’énergie de Belgique et du Danemark ont signé le 23 novembre 2021 un accord prévoyant la construction d’un câble sous-marin à très haute tension. Long de 600 kilomètres de long, il permettra d’interconnecter les parcs éoliens des deux pays et portera le nom de « Triton Link » en référence au dieu de la mer. Sa mise en services est planifiée pour 2030. Si le Danemark est incontestablement un des champions européens de l’éolien onshore, la Belgique brille dans l’offshore malgré l’exiguïté de son domaine maritime, le pays est en effet le 4e plus grand producteur éolien offshore du monde. Avec une capacité de 2260 MW, la Belgique trône même, proportionnellement à sa taille, sur la plus haute marche du podium. Une puissance que Tinne Van der Straeten, la ministre belge de l’énergie, prévoit même de tripler en ouvrant une seconde zone dédiée à l’offshore, accolée aux eaux territoriales françaises. A l’instar des projets danois, la ministre projette également la construction d’une île artificielle énergétique à 40 km de la côte belge. « Ce sera un hub énergétique, une plaque tournante », précise Tinne van der Straeten. « Il permettra de raccorder nos parcs marins au continent, mais aussi d’importer ou d’exporter de l’énergie par des interconnexions avec les pays voisins ». L’accord portant sur la construction du Triton Link, un câble sous-marin à très haute tension (CCHT ou HVDC en anglais) entre la Belgique et le Danemark, s’inscrit donc dans cette stratégie. A Copenhague, le gouvernement projette également la construction, d’ici 2030, de 2 îles énergétiques peuplées d’éoliennes, l’une dans la Mer du Nord, l’autre dans la Baltique. De quoi alimenter les besoins en électricité de 10 millions de ménages. « Quand les danois auront trop d’électricité, nous pourrons en importer via notre île, et vice-versa » explique la ministre belge. Grâce à cette interconnexion, Elia, le gestionnaire du réseau belge à haute tension, aura aussi accès, via le Danemark, aux importantes capacités de stockage d’électricité dans les barrages n orvégiens. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Révolution Energétique | | | |
| Composée de deux réservoirs d’électrolytes liquides opposés, la batterie à flux redox pompe les liquides positif et négatif le long d’une membrane séparatrice prise en sandwich entre des électrodes, facilitant les échanges d’ions pour produire de l’énergie. Des travaux importants ont été consacrés au développement du liquide de l’électrolyte négatif, tandis que le liquide de l’électrolyte positif a reçu moins d’attention, selon l’auteur correspondant, Zhenxing Liang, professeur au Key Laboratory of Fuel Cell Technology of Guangdong Province, School of Chemistry and Chemical Engineering, South China University of Technology. « Les batteries d’oxydoréduction aqueuses peuvent fournir une production électrique stable en utilisant l’énergie solaire et éolienne instable, et elles ont été reconnues comme une technologie prometteuse de stockage d’énergie à grande échelle », a déclaré Liang. « Le mérite organique électroactif de l’abondance des éléments, le faible coût et le contrôle moléculaire flexible sur les caractéristiques électrochimiques pour les électrolytes positifs et négatifs sont considérés comme la clé du développement de la prochaine génération de batteries à flux redox ». Liang et son équipe se sont concentrés sur le TEMPO, un composé chimique aux états d’oxydation facilement in versés et au potentiel énergétique élevé, une qualité souhaitée dans les électrolytes positifs. « Cependant, le TEMPO ne peut pas être directement appliqué aux batteries à flux redox aqueuses en raison de la forte hydrophobie du squelette moléculaire », a déclaré Liang, expliquant que le TEMPO, laissé non modifié, ne se dissoudra pas dans le liquide nécessaire pour faciliter l’échange d’énergie dans les batteries à flux. « Nous avons développé une stratégie pour fonctionnaliser le TEMPO avec du viologène, un composé organique qui a des réactions d’oxydoréduction hautement réversibles, afin d’améliorer l’hydrophilie du TEMPO ». Selon Liang, le viologène est très soluble dans l’eau, ce qui augmente la capacité du TEMPO à se dissoudre dans l’eau. Le viologène retire aussi chimiquement des électrons de ses partenaires atomiques, ce qui augmente son potentiel de changement d’état oxydatif. Le viologène est également un sel, ce qui confère à TEMPO ce que Liang appelle “une conductivité décente” dans une solution aqueuse. Lorsque le TEMPO synthétisé et modifié par le viologène a été testé dans une batterie à écoulement, les chercheurs ont constaté que la batterie conservait une capacité de 99,98 % par cycle, ce qui signifie que la batterie pouvait conserver presque toute l’énergie stockée lorsqu’elle n’était pas utilisée. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash SPJ | | ^ Haut | |
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| Santé, Médecine et Sciences du Vivant | |
| | | La plate-forme iBiopsy de Median Technologies vient de présenter une solution de diagnostic précoce, et non invasive, dans le diagnostic du cancer du poumon, première cause de mortalité par cancer au niveau mondial, avec 1,8 million de décès en 2020, soit 18 % de tous les décès par cancer. Ce nouvel outil, qui concerne la caractérisation des nodules pulmonaires malins chez les patients au stade 1 de la maladie, permet d'atteindre une sensibilité de 93,1 % et une spécificité de 96,2 %. La sensibilité est la capacité à détecter une maladie chez des patients qui l’ont réellement : plus la sensibilité du test est élevée, plus le pourcentage de faux négatifs est faible. La spécificité est la capacité à établir une absence de maladie chez des sujets qui ne le sont pas : là encore, plus la spécificité du test est élevée, plus le taux de faux positifs est faible. C’est important car les faux sont aujourd’hui un des freins à la mise en place du dépistage. Les cancers au stade 1 sont les plus difficiles à détecter, mais, s’ils le sont, le taux de survie à 5 ans est de 68 % à 92 %, contre seulement 1 % à 10 % pour les patients au stade 4 de la maladie. Pour les nodules malins au stade 1A, le plus précoce, la sensibilité atteint encore 92,1 % et la spécificité reste à 96,2 %. Les résultats, basés sur une cohorte de 1.737 patients, ont été présentés le 28 novembre à l’occasion d’une conférence de la société de radiologie d’Amérique du nord, à Chicago. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Median Technologies | | | |
| L'hôpital Marie-Lannelongue du groupe hospitalier Paris Saint-Joseph et la start-up française Incepto, spécialisée dans l'intelligence artificielle appliquée au médical, ont développé un modèle capable de mesurer automatiquement le diamètre maximal de l'aorte. Ils ont présenté son fonctionnement le mardi 19 octobre 2021. Baptisé ARVA, pour Augmented Radiology for Vascular Aneurysm, cet outil permet de prévenir une rupture d'anévrisme de l'aorte. Ces anévrismes de l'aorte représentent plus de 90 % des anévrismes situés hors du cerveau. Son taux de mortalité est particulièrement élevé : 90 % des personnes touchées en décèdent, et 50 % des patients ne survivent pas même lorsqu'ils sont hospitalisés. Il s'agit donc d'un véritable enjeu de santé publique. La décision d'opérer un anévrisme aortique pour éviter la rupture est basée sur les diamètres externes de l'aorte et leur évolution dans le temps, mesurés par des scanners répétés. Or, « ces mesures sont compliquées car en présence d'un anévrisme, l'aorte est souvent tortueuse », explique Dominique Fabre, chirurgien à l'hôpital Marie-Lannelongue. D'où l'idée pour les équipes de l'hôpital Marie-Lannelongue, situé au Plessis-Robinson, de s'associer à la start-up Incepto pour développer un outil dédié aux radiologues et aux chirurgiens pour le diagnostic et le suivi des anévrismes. En pratique, ARVA permet de fournir des mesures de diamètre par segment de toute l'aorte, de sa racine près du coeur jusqu'à sa division en deux artères iliaques dans l'abdomen. La solution ARVA utilise une dizaine d'algorithmes entraînés sur une base de 1000 scanners annotés par des experts. Elle génère un rapport pré-rempli au format DICOM (format des fichiers médicaux) qui s'intègre dans le flux de travail du praticien de santé. Ce rapport inclut une reconstruction en trois dimensions de l'aorte du patient, une représentation schématique de l'aorte par segment, la détection d'endoprothèses (stents), la mesure du plus grand diamètre par segment ainsi qu'une coupe oblique du plus grand diamètre détecté. ARVA a reçu le marquage CE en tant que dispositif médical et peut donc être commercialisé sur le marché européen. Il a également fait l'objet d'une étude clinique publiée en septembre 2021 dans la revue scientifique European Journal of Vascular and Endovascular Surgery. Elle a démontré la fiabilité des mesures de la solution sur des aortes saines et pathologiques, avec et sans stents. Elle a calculé un écart médian de 1,2 mm par rapport à la mesure réalisée par un expert. L'écart médian entre les six autres médecins ayant participé à l'étude était de 1,4 mm. ARVA n'en est qu'à sa première version et ses développeurs souhaitent l'enrichir. « Les futures versions (...) vont révolutionner notre métier, notamment par le suivi automatique des volumes aortiques &raq uo;, s'est réjoui Stéphan Haulon, chirurgien de l'hôpital Marie-Lannelongue. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Usine Digitale | | | |
| Lancé il y a quelques semaines au Cercle de l’aviron de Lyon, le projet Avistim s’adresse à des personnes avec un handicap moteur des membres inférieurs, lié à une atteinte médullaire, un accident vasculaire cérébral, une sclérose en plaques ou encore une maladie de Parkinson. Développé conjointement par la Fédération française d’aviron, l’Association des paralysés de France et une association, Stimule ton handicap, il devrait progressivement s’étendre dans toutes les régions. L’appareil, qui comprend une batterie d’électrodes placées sur la peau, s’apparente aux stimulateurs grand public ou professionnels utilisés pour renforcer la tonicité musculaire, mais avec une particularité. « Il s’agit d’électrostimulation fonctionnelle (SEF), qui, au-delà des contractions musculaires, consiste à reproduire des mouvements comme la marche ou le pédalage », précise le chercheur Amine Metani (laboratoire de physique de l’ENS de Lyon), directeur scientifique de Kurage, la start-up qui développe ces rameurs connectés. « L’essentiel de notre travail dans ce projet est de contrôler les mouvements obtenus pour que l’exercice soit le plus bénéfique possible ». Pour envoyer les stimulations au bon moment, les rameurs sont équipés de capteurs communiquant avec le stimulateur. Les séances d’entraînement sont personnalisées en fonction de la pathologie et des objectifs de l’utilisateur. L’intensité de stimulation est ainsi adaptée selon les sensations de l’utilisateur, pour éviter d’atteindre le seuil douloureux. La start-up Kurage s’attelle aussi à simplifier l’équipement, avec un système de vêtement intégrant les électrodes, pour s’affranchir d’une pose manuelle. Pour Gaëlle Deley, maîtresse de conférences à la Faculté des sciences du sport de Dijon et chercheuse au laboratoire Inserm CAPS 1093, Avistim est l’aboutissement de plus de dix ans de recherches. C’est en 2008, lors d’un stage postdoctoral à Boston, qu’elle découvre le principe des rameurs assistés par électrostimulation. « Je voyais des personnes arriver en fauteuil roulant, puis ramer comme si de rien n’était », se souvient-elle, enthousiaste. Convaincue des bénéfices potentiels de cette approche pour des patients avec un déficit moteur, la jeune chercheuse décide de s’y investir à son retour en France. De fait, il est bien établi que la sédentarité, fréquente chez les personnes avec une lésion médullaire (responsable d’une paraplégie, voire d’une tétraplégie) a des conséquences majeures sur la santé, dont des risques accrus de fracture, liés à une ostéoporose précoce. Dans la foulée de travaux américains attestant des bienfaits de séances de quelques semaines d’électrostimulation fonctionnelle chez des paraplégiques, elle a mené une étude pilote chez une femme de 36 ans, bénéficiant de trois séances hebdomadaires pendant un an. L’article, publié en 2015 dans The Journal of Spinal Cord Medicine, fait état d’un gain notable au niveau des muscles (+ 136 % pour l’épaisseur et + 151 % pour leur force), de la densité osse use (+ 19 %) et des capacités d’endurance (+ 76 % de la VO2 max). Depuis, la chercheuse a créé l’association Stimule ton handicap, avec le soutien du laboratoire Inserm 1093, afin de proposer une application concrète de ses travaux. Des programmes d’entraînement personnalisés ont été proposés à une centaine de personnes à Dijon et à Lyon, avant d’être interrompus par la pandémie. Lauréat de l’appel à projets « Impact 2024 », Avistim va permettre de déployer cette solution de sport santé au niveau national. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Le Monde | | | |
| Il arrive que le cerveau vieillisse plus vite que la normale. Explications les plus connues : l’isolement social ou le manque d’activité cérébrale à l’origine d’un ralentissement cognitif qui, sur le long terme, accentue le risque de démence. Mais existe-t-il plus particulièrement des facteurs génétiques ou environnementaux remontant à la toute petite enfance ? Pour répondre à cette question, le Professeur Didac Vidal-Pineiro (Université d’Oslo en Norvège) a suivi 1 500 adultes âgés de 20 à 90 ans, en effectuant des scanners cérébraux tous les 10 ans. En effet, pour évaluer l’âge cérébral, un seul et même examen ne peut suffire pour se prononcer de façon fiable. Des données étaient par ailleurs recueillies sur le poids de naissance et les gènes individuels. Résultat, l’âge cérébral augmente plus rapidement chez les sujets ayant un petit poids de naissance et une disposition génétique typique d’un cerveau de petite taille, de ventricules cérébraux plus grands que la normale, liés à une atrophie cérébrale. Le cortex est aussi plus fin : il s’agit là de la matière grise impliquée dans la coordination des mouvements, les mécanismes d’attention, de langage et les processus sensoriels, l’encodage de l’information visuelle et auditive. « Ces résultats reflètent l’impact des premières années de vie sur l’âge cérébral, bien plus que les phases de la vie adulte », étaye le Professeur Vidal-Pineiro. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Lifebrain | | | |
| Une décennie après l’arrivée des thérapies géniques, de nombreux enfants, nés avec un trouble immunitaire mortel, le déficit immunitaire combiné sévère (SCID) par déficit en adénosine désaminase (ADA) vivent en bonne santé, conclut ce bilan positif d’une équipe de généticiens de l'UCLA mené sur des patients traités pour ADA- SCID entre 2009 et 2012. Ces conclusions, présentées dans la revue Blood, apportent l’exemple d’une thérapie génique efficace, aux effets durables, et exempte d’effets indésirables sévères, avec à la clé des promesses pour le traitement de nombreux autres troubles immunitaires mortels. Le déficit immunitaire combiné sévère (DICS) par déficit en adénosine désaminase (ADA) -ou ADA-SCID pour Adenosine deaminase deficiency- severe combined immunodeficiency-, est causé par des mutations du gène qui crée l'enzyme ADA, une enzyme essentielle au bon fonctionnement du système immunitaire. Pour les bébés atteints de la maladie, l'exposition aux germes « du quotidien » peut être fatale et, en l’absence de traitement, la plupart des enfants meurent au cours des 2 premières années de vie. Il y a plus d'une décennie, ces cliniciens-chercheurs de l'Université de Californie Los Angeles commençaient tout juste à tester cette thérapie génique pionnière développée pour traiter les enfants nés avec une maladie rare et mortelle du système immunitaire. L’analyse des résultats de santé actuels de ces enfants, confirme une efficacité durable de la thérapie. C’est le constat effectué chez les enfants traités avec la « nouvelle » thérapie génique. A ce jour, 90 % sont toujours exempts de la maladie. La thérapie génique documentée dans l’article est basée sur le prélèvement de cellules souches hématopoïétiques de la moelle osseuse de chaque enfant, dont l’ADN est modifié par thérapie génique via un virus spécialement modifié, avec des copies saines du gène ADA. Ces cellules souches modifiées sont ensuite greffées dans la moelle osseuse des enfants. La thérapie incite ainsi le corps à produire à nouveau des cellules immunitaires saines, capables de combattre les infections. Parce que les cellules souches transplantées sont autologues (celles du bébé), il n'y a aucun risque de rejet. 10 enfants greffés, 9 en rémission : sur les 10 enfants qui ont reçu la thérapie génique, dans le cadre d'un essai clinique de phase II entre 2009 et 2012, et qui alors étaient encore bébés, 9 sont toujours en rémission sans progression. Les auteurs ont pu observer l’efficacité de la thérapie au cours des premières années et aujourd’hui, ils constatent à nouveau que « la thérapie fonctionne mais maintenant depuis plus de 10 ans ». Le Docteur Kohn, auteur principal de l'étude et membre du Regenerative Medicine and Stem Cell Research à l’UCLA, ajoute : « Nous espérons tous qu’un jour, nous pourrons dire que la thérapie fonctionne durant 80 ans », ou durant toute la durée de la vie … Si la thérapie n’a pas encore reçu l’approbation de l’Agence américaine FDA, elle représente d’ores et déjà une option pleine d’espoir pour les enfants atteints de ce trouble et pour leur famille. Car à l’heure actuelle, les enfants atteints doivent recevoir, 2 fois par semaine, des injections d’ADA ou alors recevoir une greffe de cellules souches issues de moelle osseuse compatible. Chez de nombreux enfants traités, les chercheurs constatent -des années plus tard- près de cent fois plus de cellules souches hématopoïétiques contenant le gène ADA corrigé que d'autres, ainsi que plus de copies du gène dans chaque cellule. Les participants présentant plus de copies du gène ADA dans plus de cellules sont aussi ceux qui ont la meilleure fonction immunitaire ; les chercheurs estiment que pour aboutir à de tels résultats, il s’agit de corriger plus de 5 à 10 % des cellules souches hématopoïétiques de chaque patient ; dans d'autres thérapies géniques, il avait été constaté que dans certaines cellules souches traitées, la thérapie perturbait les gènes impliqués dans la croissance cellulaire mais, dans cet essai, ce n’est le cas d’aucun des patients. Une nouvelle thérapie génique ADA-SCID utilisant un type de virus différent pour délivrer le gène ADA, encore moins susceptible d'affecter les gènes de croissance, est néanmoins en cours de développement et de test : la nouvelle approche a ainsi traité avec succès 48 des 50 bébés lors d'essais cliniques menés à l'UCLA, à l'University College de Londres (UCL) et aux National Institutes of Health (NIH). Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Blood | | | |
| Des chercheurs de l'Université d’Harvard ont publié une passionnante étude intitulée : "L'hypothèse du grand-père actif, évolution, activité physique, longévité et bonne santé" qui apporte pour la première fois des preuves que les humains ont non seulement évolué pour vivre plusieurs décennies après avoir cessé de se reproduire, mais aussi pour être relativement actifs dans leurs dernières années. Selon ces travaux, lorsqu’elle est pratiquée plus tard dans la vie, l’activité physique permet de prolonger les mécanismes de bonne santé du corps : elle permet d’allouer de l'énergie à des processus physiologiques qui ralentissent la détérioration progressive de l'organisme au fil des ans. Cela permet de se prémunir contre des maladies chroniques telles que les maladies cardiovasculaires, le diabète de type 2 et même certains cancers. Les chercheurs ont pris comme point de départ les singes. Ces "cousins" de l’humain ne vivent généralement que 35 à 40 ans à l'état sauvage et dépassent rarement la ménopause. Ils sont aussi beaucoup moins actifs que la plupart des humains, ce qui laisse penser que l'évolution humaine a été marquée par une sélection non seulement pour vivre plus longtemps, mais aussi pour être plus actif physiquement. Ce constat est particulièrement frappant lorsqu'on compare les primates aux chasseurs-cueilleurs contemporains, qui pratiquent en moyenne 135 minutes d'activité physique modérée à intense par jour. Ce niveau de mouvement pourrait expliquer pourquoi les chasseurs-cueilleurs qui survivent à l'enfance ont tendance à vivre environ sept décennies, soit environ 20 ans après l'âge auquel les humains cessent généralement d'avoir des enfants. Des preuves fossiles indiquent que ces durées de vie prolongées étaient courantes il y a 40 000 ans, contrairement à la croyance selon laquelle la durée de vie humaine était courte jusqu'à il y a un siècle. Partant de ce constat, l’équipe a examiné deux voies par lesquelles l'activité physique tout au long de la vie réaffecte l'énergie pour améliorer la santé. La première consiste à détourner l'énergie excédentaire de mécanismes potentiellement dangereux, comme le stockage excessif des graisses. Les chercheurs ont aussi identifié comment l'activité physique alloue l'énergie aux processus de réparation et d'entretien de l’organisme. En plus de brûler des calories, l’activité physique est physiologiquement stressante : elle endommage l'organisme aux niveaux moléculaire, cellulaire et tissulaire. Cependant, la réponse du corps à ces dommages consiste essentiellement à se reconstruire plus fort. Cela inclut la réparation des déchirures dans les fibres musculaires, celle des dommages au cartilag e et la guérison des microfractures. Ces réparations permettent la libération d'antioxydants et d'anti-inflammatoires liés à l'exercice, et améliorent la circulation sanguine. En l'absence d'activité physique, ces réponses sont moins activées. Il a été démontré que les processus de réparation cellulaire et de l'ADN réduisent le risque de diabète, d'obésité, de cancer, d'ostéoporose, d'Alzheimer et de dépression. En conclusion, le Docteur Lieberman souligne que « comme nous avons évolué pour être actifs tout au long de notre vie, notre corps a besoin d'activité physique pour bien vieillir. Autrefois, une activité physique quotidienne était nécessaire pour survivre, mais aujourd'hui, nous devons choisir de faire de l'exercice, 30 minutes par jour suffisent, pour être en bonne santé et en forme ». Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash PNAS | | | |
| Des chercheurs de la Washington State University (WSU) ont mis au point une technique qui mesure, avec une sonde électrique, l'activité métabolique des bactéries et peut ainsi identifier la résistance aux antibiotiques en moins de 90 minutes ! En pratique, ce développement, documenté dans la revue Biosensors and Bioelectronics, va permettre aux médecins de savoir très rapidement quels antibiotiques vont fonctionner chez un patient et pour une infection donnée, un défi quotidien constant dans les hôpitaux du monde entier. Des millions de personnes sont infectées chaque année par des agents pathogènes résistants aux médicaments, et des milliers de personnes meurent de pneumonie ou d'infections sanguines qui deviennent impossibles à traiter. Ainsi, en matière d’infection, il existe un immense besoin d’outils d’aide à la décision thérapeutique. « Le principe est d’apporter aux médecins des résultats beaucoup plus rapidement afin qu'ils puissent prendre des décisions cliniques appropriées presque en temps réel », commentent les chercheurs, Abdelrhman Mohamed et Gretchen Tibbitts de la WSU. Le dispositif va permettre un cercle vertueux, car la prescription d’antibiotiques appropriés va contribuer aussi à limiter l’émergence croissante de résistances liées en partie à l’usage inadapté de ce rtains antimicrobiens, ajoute l’auteur principal, Douglas Call, professeur de Santé mondiale. Au lieu de rechercher la croissance de bactéries en culture, le test analyse leur métabolisme, tel qu’illustré par le mouvement des électrons : actuellement, pour déterminer avec certitude si une infection particulière est résistante aux antibiotiques, il faut séparer puis cultiver les bactéries dans un laboratoire et observer la croissance de la population bactérienne au cours d'un processus qui peut prendre jusqu'à 2 jours ou plus. Ainsi, les médecins confrontés à une infection bactérienne sévère, voire mortelle, doivent prescrire un antibiotique immédiatement sans avoir d’informations complètes sur son efficacité. Le nouveau dispositif mesure en temps réel le métabolisme des bactéries, c’est-à-dire comment elles « se portent » ou évoluent. Une sonde mesure directemen t le signal électrochimique des bactéries, qui traduit leur métabolisme avant même qu'elles ne soient visibles en culture. En résumé, les bactéries qui « respirent » encore après un traitement antibiotique sont des bactéries résistantes. Une première preuve de concept sur 8 souches bactériennes : en examinant ces 8 souches différentes, le signal électrique enregistré par la sonde a bien permis de déterminer en moins de 90 minutes si les souches étaient sensibles ou résistantes aux antibiotiques. A la différence des précédentes tentatives ayant cherché, à l’identique, à mesurer l'activité électrochimique des bactéries, l’ajout ici d’un médiateur chimique qui agit comme une navette qui va chercher les électrons des protéines de surface des bactéries et les déplacent vers la sonde, le signal électrique a pu, dans tous les cas, être mesuré. C’est ainsi que l’équipe décrit son dispositif et le teste encore avec toute une série de souches bactériennes exposées à toute une v ariété d'antibiotiques. Optimiser la sonde et le dispositif de test dans son ensemble, afin qu’il soit bien utilisable par les cliniciens en routine clinique, est la prochaine étape de l’équipe. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Science Direct | | | |
| La pyéloplastie est une opération de reconstruction qui concerne les enfants souffrant d’une obstruction du rein et/ou de l’uretère. Si elle n’est pas soignée, cette obstruction peut conduire à la détérioration puis à la perte du rein. Cette opération, qui peut être réalisée dès la période post natale, n’est actuellement réalisée avec le système chirurgical da Vinci® que chez les enfants de plus d’un an. L’équipe du service de chirurgie viscérale et urologie pédiatrique de l’hôpital Robert-Debré AP-HP a réalisé une pyéloplastie sur un nourrisson âgé de seulement 5 mois, pesant 7 kilos, par voie extra péritonéale. Une expérience de plusieurs dizaines d’années en chirurgie mini invasive (coelioscopie avec des instruments de 3 mm), ainsi que deux ans de pratique robotique ont permis cette prouesse chirurgicale. Cette première en France est le résultat d’une collaboration étroite et fructueuse entre les équipes de chirurgie, d’anesthésie et les infirmières du bloc opératoire de l’hôpital Robert-Debré AP-HP. Cette procédure innovante réalisée avec un système chirurgical da Vinci ouvre de nouvelles perspectives pour la prise en charge des patients, en diminuant la durée opératoire et anesthésique, et avec d’excellents résultats fonctionnels et cosmétiques. Le service de chirurgie urologique et viscérale pédiatrique de l’Hôpital Robert-Debré AP-HP est fort d’une expertise de 20 ans dans la chirurgie mini-invasive et les reconstructions complexes. Il est centre de chirurgie robotique en France et prend en charge les pathologies rares et complexes affectant les reins, la vessie et l’urètre chez l’enfant. Il est d’ailleurs centre de références maladies rares « Malformations rares des voies urinaires » (CRMR MARVU). Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash AP-HP | | | |
| Deux molécules connues et disponibles depuis longtemps offrent un nouvel espoir pour combattre la maladie d'Alzheimer, notamment en ce qui concerne la destruction des enchevêtrements de protéines qui caractérisent la maladie. Le gemfibrosil était auparavant utilisé contre l'hypercholestérolémie, mais il a perdu de la popularité au profit des statines. L'autre substance, l'acide rétinoïque, est un dérivé de la vitamine A qui peut combattre certains problèmes de peau. Chaque produit avait précédemment été étudié séparément face à la maladie d'Alzheimer. Des chercheurs de l'Université de Chicago ont constaté que les deux molécules semblent avoir un effet sur les astrocytes, des cellules qui pourraient être responsables des plaques de protéines qui s'accumulent dans le cerveau des patients atteints de la maladie d'Alzheimer. Utilisés conjointement, le gemfibrosil et l'acide rétinoïque pourraient plutôt inverser le rôle des astrocytes en les incitant à nettoyer ces enchevêtrements de protéines, ce qui pourrait prévenir certains des pires ravages de la maladie. La même équipe avait montré que le gemfibrosil réduisait les plaques amyloïdes dans le cerveau et même que ça améliorait la mémoire spatiale chez la souris, dit le professeur Charles Ramassamy, un spécialiste de la maladie d'Alzheimer à l'Institut national de la recherche scientifique. Cette fois, poursuit-il, en combinant les deux molécules, les chercheurs ont observé une diminution des plaques amyloïdes dans le cerveau des animaux et une réduction de la prolifération de certaines cellules qui sont impliquées dans la neuro-inflammation. Ces recherches confirment une fois de plus l’intérêt du repositionnement thérapeutique des molécules déjà connues, un repositionnement grandement facilité par la puissance de calcul des nouveaux outils prédictifs d’IA, qui sont en train de révolutionner la biologie. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Radio Canada | | | |
| Les cellules de notre organisme communiquent entre elles, par des molécules chimiques qu’elles libèrent, et perçoivent dans leur environnement. Cependant nos organes ne sont pas uniquement définis par leurs propriétés biochimiques. Ils le sont également par leurs propriétés physiques, en particulier par la rigidité des tissus qui les constituent. Alors que les os sont particulièrement rigides, les muscles le sont moins, et le cerveau est, lui, particulièrement mou. Les cellules qui constituent ces tissus sont adaptées à ces propriétés physiques qui règlent leur comportement et leurs fonctions. Au cours de notre vie, la mécanique des tissus peut être modifiée. C’est le cas pendant le développement embryonnaire, c’est aussi le cas chez l’adulte. Les cicatrices, par exemple, sont souvent plus rigides que le tissu initial. Certains vaisseaux sanguins peuvent aussi devenir plus rigides, moins élastiques. Ces modifications mécaniques des tissus provoquent des changements dans le comportement des cellules qui les composent et les entourent. Ces modifications apparaissent cruciales lors du développement des cancers. En effet, les tumeurs sont généralement caractérisées par une rigidité accrue, ce qui permet dans certains cas de les repérer par palpation. Comment la rigidité des tissus tumoraux affecte-t-elle le comportement des cellules cancéreuses ? « L’augmentation de la rigidité du substrat [ce qui entoure les cellules, NDLR] modifie le comportement des cellules cancéreuse, facilite la migration cellulaire et contribue à l’invasion tumorale. Les cellules des tumeurs cérébrales comme les glioblastomes préfèrent ensuite migrer en longeant les vaisseaux sanguins plus rigides que le reste du tissu cérébral » explique Sandrine Etienne-Manneville, responsable du laboratoire Polarité Cellulaire, Migration et Cancer à l’Institut Pasteur. La manière dont les cellules peuvent ‘sentir’ ce qui est plus rigide ou plus mou restait à élucider, ainsi que leurs mécanismes d’adaptation. Le rôle des microtubules, des fibres qui composent le cytosquelette qui structure la cellule, a été mis en en évidence par l’unité de Sandrine Etienne-Manneville. Cette dernière détaille : « Ces microtubules viennent à proximité des points où la cellule est en contact avec son environnement et sont modifiés par une enzyme appelée aTAT1 lorsque les substrats ont une rigidité optimale ». Cette modification des microtubules provoque une augmentation des forces que la cellule exerce sur le substrat qui l’entoure, ce qui facilite sa migration. En bloquant aTAT1, on empêche la modification des microtubules et les cellules ne s’adaptent pas à la rigidité de leur environnement, ce qui freine leur migration. Ces observations ouvrent de nouvelles pistes thérapeutiques. En modifiant la rigidité des tissus, ou en empêchant les cellules de ‘sentir’ leur rigidité (par exemple en bloquant aTAT1), il serait possible de bloquer l’invasion tumorale. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Institut Pasteur | | ^ Haut | |
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| Anthropologie et Sciences de l'Homme | |
| | | Des parures vieilles de 142 000 à 150 000 ans et de ce fait considérées comme « les plus anciennes au monde », ont été découvertes au Maroc, non loin de la station balnéaire d'Essaouira, ont annoncé récemment des responsables gouvernementaux et des paléontologues. Les chercheurs ont dévoilé plusieurs colliers et bracelets formés de petits coquillages percés et colorés à l'ocre rouge, trouvés il y a quelques semaines dans la grotte de Bizmoune, près d'Essaouira (sud-ouest). Ils constituent les plus anciens objets de parure au monde avec un âge situé entre 142 000 et 150 000 ans, a déclaré le chercheur marocain Abdeljalil Bouzouggar, enseignant à l'Institut national des sciences de l'archéologie et du patrimoine (INSAP). La découverte a été réalisée par une équipe internationale composée de l'INSAP de Rabat, de l'Université de l'Arizona (à Tucson, aux États-Unis) et du Laboratoire méditerranéen de préhistoire Europe Afrique (CNRS et Université Aix-Marseille, dans le sud de la France). Au total, les chercheurs ont identifié une trentaine de coquilles, qui composaient des colliers et bracelets. Il s'agit des plus anciens connus au monde, a expliqué le chercheur, en soulignant que ces coquillages auraient aussi servi comme outils de communication. C'est la première fois que des humains vont utiliser leur corps comme support, soit pour communiquer entre eux, soit avec les membres d'autres groupes plus au moins éloignés de leur lieu d'origine, a-t-il dit. Selon M. Bouzouggar, ces humains sont allés ramasser les coquillages sur des plages du littoral. Il y a énormément d'espèces de coquillages, mais ils sont allés chercher la même espèce, que ce soit ici au Maroc, en Algérie dans un site daté de 35 000 ans, en Afrique du Sud sur un site daté de 75 000 ans, ou bien en Israël dans un site daté de 135 000 ans, a-t-il noté. À ses yeux, cela veut dire que ces gens partageaient quelque chose entre eux. Il y avait peut-être une langue qui avait émergé. Ce sont des objets symboliques, et les symboles, à la différence des outils, ne peuvent se transmettre que par une langue, a souligné le chercheur. Le chercheur a rappelé que le Maroc était le site où a été identifié l'un des plus anciens Homo sapiens au monde : cinq individus datant d'environ 315 000 ans, découverts en 2017 dans le Djebel Irhoud par l'équipe du chercheur français Jean-Jacques Hublin. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Radio Canada | | ^ Haut | |
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