| | | | | | | Edition du 04 Février 2022 |
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| Edito Hommes et femmes inégaux face à la maladie, au médecin…et aux traitements !
On sait que les différences biologiques entre hommes et femmes sont visibles dès la conception, bien avant que les hormones sexuelles ne se développent. Génétiquement, les différences entre un homme et une femme sont 15 fois plus nombreuses que celles existant entre deux hommes. La généticienne Claudine Junien rappelle, à cet égard, que nos chromosomes sexuels, XY pour les garçons et XX pour les filles, sont présents dans toutes les cellules de notre organisme. Et ces chromosomes contiennent des gènes régulateurs, qui commandent l’expression d’autres gènes. Il en résulte, comme l’a montré en 2020 une gigantesque étude internationale, portant sur les différences d’expression génétique entre les sexes dans 44 types de tissus, que 37 % des gènes sont activés de manière différente, ch ez l’homme et chez la femme (Voir CRG). Cette étude confirme qu’il existe bien, au delà du domaine de la reproduction, des différences sexuelles dans l’expression de centaines de gènes. Ces différences concernent des gènes présents sur les chromosomes sexuels, mais touchent également d’autres gènes dont l’expression est contrôlée par des mécanismes épigénétiques, liés à des facteurs environnementaux et comportementaux. La prise en compte et la connaissance de ces différences pose la question d’une prise en charge médicale spécifique des pathologies et des traitements, en fonction du sexe. Il est important de souligner que cette question fondamentale est aussi vieille que la médecine elle-même, puisque le célèbre Hippocrate, considéré comme le père de la médecine, avait déjà noté, il y a 2500 ans, que « Les maladies des femmes différaient beaucoup de celles des hommes ». Il a fallu pourtant attendre 2016 pour que cette nécessité d’une prise en charge différenciée selon les sexes soit formellement reconnue par l’Académie nationale de médecine. Cette vénérable institution a en effet admis deux principes nouveaux qui marquent un profond changement de doctrine scientifique et médicale. En premier lieu, l’Académie a rappelé que la conception classique concernant la différenciation des sexes était devenue obsolète. On sait en effet à pr&ea cute;sent que, si la ressemblance du génome, entre 2 hommes ou 2 femmes est de 99,9 %, la ressemblance entre un homme et une femme n’est que de 98,5 %. Par ailleurs, il est établi que les différences liées au sexe dépassent largement celles uniquement liées à la reproduction stricto sensu. En second lieu, l’Académie a rappelé que de nombreuses avancées en biologie et en génétique avaient clairement montré l’existence de facteurs épigénétiques actifs et spécifiques à chaque sexe, qui vont venir moduler – soit par l’inhibition, soit par l’expression – le fonctionnement des gènes. Il faut bien comprendre que, si le génome dont nous héritons de nos parents est par nature stable, définitif, et identique dans chacune de nos cellules, l’ensemble de nos 23 000 gènes vont, eux, s’exprimer différemment dans les différents tissus et organes, en fonction du sexe, sous l’effet de nombreux facteurs épigénétiques qui modulent l’expression de nos gènes. On sait depuis longtemps que certaines maladies touchent très majoritairement les femmes : la maladie d’Alzheimer, l’anorexie, la dépression, l’ostéoporose, les troubles alimentaires, les maladies auto-immunes (maladies thyroïdiennes, sclérose en plaques, lupus), ou encore la migraine. En revanche, les hommes sont bien plus touchés par des pathologies comme l’hémophilie, l’autisme, le cancer du cerveau, l’AVC ischémique, ou les addictions aux drogues… Pendant très longtemps, la recherche médicale a été l’apanage presque exclusif des hommes, et il est bien établi qu’ils se sont davantage orientés sur des recherches concernant des maladies touchant plus les hommes, comme l’a montré en 2021 le chercheur Rem Koning, de la Harvard Business School, dans une remarquable étude qui a eu un grand retentissement dans la comm unauté scientifique (Voir Science). En outre, il faut savoir que, pendant très longtemps, la règle était que les femmes en âge de procréer ne participent pas à des essais cliniques. C’est ce qui explique que les effets secondaires des médicaments ont été surtout évalués chez les hommes. Résultat : les femmes ont une fois et demie à deux fois plus d'accidents secondaires dus aux médicaments, ce qui représente un coût humain et financier considérable. Il y a quelques semaines, une équipe de la Mayo Clinic, un institut de recherche américain, a par exemple, montré que les femmes étaient plus touchées que les hommes par le déclin cognitif, associé aux troubles cardiovasculaires (Voir Neurology). « Bien qu’il soit établi que les hommes, par rapport aux femmes, aient une prévalence plus élevée de maladies cardiovasculaires et de facteurs de risque à la quarantaine, notre étude suggère que les femmes, au même âge, présentant ces conditions et facteurs de risque, courent un plus grand risque de déclin cognitif » explique Michelle Mielke, qui a dirigé ces travaux.Pour parvenir à cette conclusion, ces chercheurs ont analysé les données médicales de 1 900 participants (hommes et femmes), âgées de 50 à 69 ans, et qui n’étaient pas atteints de démence. Dans cette étude, qui a duré trois ans, les participants devaient réaliser, tous les quinze mois, neuf tests : concernant leur mémoire, leur capacité de langage, de fonction exécutive et leurs compétences spatiales. Parallèlement, les chercheurs se sont penchés sur la santé cardiovasculaire et les facteurs de risque des participants : hypertension artérielle, diabète, hypercholestérolémie, tabagisme et obésité. Ils ont alors constaté que 83 % des hommes, contre 75 % des femmes, présentaient au moins un facteur de risque. L’étude montre pourtant que la plupart des maladies cardiovasculaires étaient plus fortement associées à un déclin de la fonction cognitive chez les femmes. Et, en effet, ce travail révèle que le déclin annuel de la cognition globale lié à la maladie coronarienne était deux fois plus important chez les femmes que chez les hommes. Autre enseignement de l’étude, le diabète, l'hypercholestérolémie et la maladie coronarienne semblent associés à un plus grand déclin du langage chez les femmes. « Tous les hommes et toutes les femmes doivent être pris en charge pour les maladies cardiovasculaires et les facteurs de risque au cours de la quarantaine, mais une surveillance supplémentaire des femmes peut être nécessaire pour prévenir le déclin cognitif », précise l’étude. Cette étude est très intéressante, car elle montre pour la première fois des différences entre les sexes dans le développement des troubles cognitifs associés à la santé cardiovasculaire. Ces recherches montrent de manière convaincante que les adultes d'âge moyen, notamment les femmes ayant des antécédents de maladie cardiaque, constituent des ensembles de patients spécifiques, justifiant une surveillance précoce à la fois sur le plan cardiovasculaire et cognitif. Des recherches supplémentaires seront toutefois nécessaires pour identifier et comprendre les causes qui expliquent ces différences d’association selon le sexe. L’étude forme l’hypothèse, à confirmer, que ces différences importantes entre hommes et femmes résulteraient de facteurs biologiques, génétiques, comportementaux et p sychosociaux intriqués. En Allemagne, la cardiologue Vera Regitz-Zagrosek est à l’origine d’une initiative originale, qui a montré toute sa pertinence. Elle a fondé, en 2003, l’Institut du Genre en médecine à l’Hôpital de la Charité, à Berlin – puis la Société allemande et internationale pour l’égalité en médecine. Avec ces organismes, cette scientifique a fait prendre conscience à la communauté médicale que les femmes présentaient des maladies cardiovasculaires différentes des hommes, et que les diagnostics et les traitements n’étaient pas adaptés à cette situation, car ils ne tiennent pas compte de cette spécificité féminine. Vera Regitz-Zagrosek prend souvent l'exemple de l'infarctus aigu du myocarde dont les symptômes, parfois différents chez les femmes, sont moins bien identifi&eac ute;s par les médecins, ce qui aboutit à un retard de prise en charge de l'ordre d'une demi-heure. L’intérêt et l’urgence de cette approche médicale différenciée en fonction du sexe ont été confirmés par une autre étude réalisée par des chercheurs de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill à Montréal. Ces travaux ont montré que les jeunes hommes victimes d’un infarctus du myocarde avaient plus de probabilités de recevoir les soins appropriés plus rapidement que les jeunes femmes. Voulant comprendre les raisons de cette prise en charge moins efficace chez les femmes, ces chercheurs ont constaté que les patientes féminines présentaient souvent des symptômes plus diffus et plus atypiques que les hommes. La fameuse douleur violente dans la poitrine, irradiant dans le bras gauche, laisse souvent place, chez les femmes, à de l’essoufflement, à une impression d’é puisement, ou encore des nausées. Ces symptômes différents rendent les médecins, qui ont été formés à reconnaître les symptômes masculins, plus hésitants et plus perplexes, ce qui explique une prise en charge de moins bonne qualité chez les femmes que chez les hommes, face à ces pathologies cardiovasculaires. Une autre étude récente, conduite par la professeure Caroline Ménard, de la Faculté de médecine de l’Université Laval (Québec) a permis d’identifier un biomarqueur de la dépression chez les femmes. Ces travaux ont pu montrer que les cerveaux de patients qui souffraient de dépression au moment de leur décès présentaient, selon le sexe, des altérations situées dans des régions différentes du cerveau (Voir Université Laval). « Nous savons qu’il existe d'importantes différences entre les hommes et les femmes dans la dépression. Chez la femme, cette maladie est deux fois plus fréquente ; en outre, les symptômes sont différents et la réponse aux antidépresseurs n'est pas la même que chez l'homme. Nos travaux visaient à cerner les causes de ces différences », souligne la Professeure Ménard. Dans une précédente étude, la même équipe avait montré qu'un stress social prolongé finissait par altérer l'étanchéité de la barrière hématoencéphalique – qui sépare le cerveau et la circulation sanguine périphérique – chez des souris mâles. Les chercheurs avaient découvert que ces modifications étaient provoquées par la perte de la protéine c laudine-5, et se manifestaient dans le noyau accumbens, une région du cerveau impliquée dans le contrôle des émotions et dans la récompense. L’analyse des cerveaux d'hommes atteints de dépression au moment de leur décès avait par ailleurs permis de faire le même constat. Mais en reproduisant ces expériences chez des souris femelles, l’équipe de Caroline Ménard a découvert que ces altérations de la barrière du cerveau, liées à la perte de la claudine-5, étaient localisées dans le cortex préfrontal. Les chercheurs ont ensuite fait les mêmes observations, en examinant le cerveau de femmes atteintes de dépression au moment de leur décès. Ces scientifiques ont pu également constater que la barrière hématoencéphalique du cortex préfrontal n'était pas touchée chez les hommes. « Nos recherches montrent de manière cohérente que le cortex préfrontal est impliqué dans la régulation de l'humeur, mais aussi dans l'anxiété et la perception de soi. Pourtant, nous avons également montré que cette région n'est pas a ltérée chez les souris mâles soumises à un stress chronique ni chez les hommes atteints de dépression. Ces résultats suggèrent que le stress chronique altère la barrière du cerveau différemment selon le sexe » souligne la professeure Ménard. Poursuivant leur recherches, ces scientifiques ont finit par découvrir un marqueur sanguin lié à l’état de la barrière du cerveau, la sélectine E soluble. Il s’agit d’une molécule inflammatoire dont le niveau est plus élevé dans le sang de souris femelles stressées. On la retrouve également dans les analyses de sang de femmes atteintes de dépression, mais pas dans celui des hommes. L’étude souligne enfin que la sélectine E soluble pourrait devenir un éventuel biomarqueur de la dépression, et pourrait considérablement améliorer le dépistage et le diagnostic de cette pathologie lourde. On le voit à la lumière de ces découvertes et études, il est capital de mieux comprendre les mécanismes de régulation spécifiques, mais complexes, et souvent difficiles à identifier, liés au sexe, pour mieux adapter la prévention, le diagnostic et les traitements. On sait maintenant à quel point l’incidence et la progression de nombreuses maladies peuvent différer selon le sexe, et il est également établi que le sexe peut parfois, à lui seul, être un facteur protecteur, plus important que les traitements existants… Il est grand temps, comme le recommande de manière judicieuse et argumentée, l'Académie nationale de médecine, de réviser en profondeur les principes qui guident la recherche fondamentale et clinique, ainsi que les pratiques médicales, en admettant enfin qu’il existe à la fois des différences biologiques indéniables, liées au sexe et des contraintes sociales réelles, liées au genre. Il est également indispensable, comme l’ont déjà fait nos grands voisins européens, d’intégrer pleinement dans la formation des médecins et des professionnels de santé ces différences, parfois subtiles mais riches de conséquences médicales et sanitaires, liées au sexe, sans se limiter au champ de la reproduction. Bien entendu, il convient enfin de veiller à éviter toute dérive idéologique qui pourrait conduire, de manière insidieuse, à hiérarchiser ces mécanismes complexes et intriqués, et à justifier des discriminations sexuelles qui n’auraient pas de fondements scientifiques et médicaux solides et confirmés par des expérimentions convergentes et rigoureuses. Ce passage d’une médecine indifférenciée à une approche de la santé qui reconnaisse et intègre pleinement ces différences biologiques entre hommes et femmes, face à la maladie, mais aussi face aux traitements, répond à une double exigence d’efficacité et d’équité. C’est pourquoi notre pays doit s’engager résolument dans cette voie qui ne pourra, in fine, qu’être bénéfique à l̵ 7;ensemble de la population, en accomplissant une nouvelle étape décisive vers une médecine intelligente et personnalisée. René TRÉGOUËT Sénateur honoraire Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat e-mail : tregouet@gmail.com | |
| | Information et Communication | |
| | | L'outil d'IA DeepMind, développé par Google, a utilisé un outil d'apprentissage profond appelé DGMR capable de prédire la probabilité de pluie dans les 90 prochaines minutes - l'un des défis les plus difficiles de la prévision météorologique. L'algorithme a pu non seulement prédire l'emplacement des chutes de pluie, mais aussi leur étendue, leur durée, leur mouvement et leur intensité entre 5 et 90 minutes à l'avance. Pour affiner sa prévision, DeepMind s'est formée sur des milliers d'images radars, prises en instantané tout au long de la journée. Ces données ont ensuite été fournies à un réseau génératif profond de type GAN, similaire à ceux utilisés pour créer de faux visages sur Internet par exemple. Dans ce cas, le DGMR a appris à générer de faux instantanés radars qui ont poursuivi les séquences réelles. Pour tester son approche, les ingénieurs ont demandé à 56 météorologues du Met Office (le service de prévision météo britannique) d'évaluer le DGMR dans une approche à l'aveugle, et le modèle s'est révélé plus exact que les deux méthodes concurrentes (simulation physique et IA rivale) dans 89 % des cas. Régulièrement, et malgré les alertes rouges, les pluies diluviennes causent des dégâts considérables sur les populations et les infrastructures. Des prévisions plus affinées permettraient une meilleure anticipation de ces phénomènes et pourraient éviter des pertes humaines. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Nature | | ^ Haut | |
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| Nanotechnologies et Robotique | |
| | | Inventée par Mazyar Etehadi pour son projet de fin d'études au Dubai institute of design and innovation, cette machine est tout aussi adorable, et encore plus utile. Abandonnée dans un vaste désert, elle brasse le sable sans relâche, jusqu'à trouver une zone potentiellement fertile. Elle y dépose alors une petite graine, avec l'espoir de transformer un paysage aride en oasis luxuriante. Bien qu'il ne mesure que 20 cm de long environ, A'seedbot peut travailler de manière autonome dans un rayon de cinq kilomètres, grâce à des panneaux solaires qui rechargent ses batteries durant la journée. Imprimées en 3D, ses "jambes" lui permettent de creuser à la profondeur idéale, là où l'humidité semble la plus propice au développement de la végétation. En plus de ses différents capteurs et de son GPS, il est équipé d'un dispositif anticollision et d'un système de transmission de données. De quoi épauler des instances publiques, des agriculteurs, ou de simples particuliers. « La désertification est un problème majeur causé par des pratiques agricoles intensives, l'exploitation minière, le changement climatique et la surexploitation générale des terres », a rappelé Mazyar Etehadi, pour expliquer pourquoi il avait conçu ce robot. Selon les chiffres de l'ONU, environ deux milliards de personnes dans le monde sont directement affectées par les effets dévastateurs de ce phénomène. Heureusement, A'seedbot ne sera pas seul dans cette lutte. Les gouvernements prennent peu à peu conscience de l'urgence de la situation, comme en témoignent les engagements pris au cours de la quatrième édition du One Planet Summit. Lors de ce sommet organisé par la France en janvier et dédié à la biodiversité, plus de 14 milliards de dollars (environ 12,5 milliards d'euros) ont été récoltés pour relancer le projet de Grande muraille verte. Prévue pour stopper la désertification au-delà du Sahel et du Sahara, elle doit s’étendre sur 8 000 kilomètres, du Sénégal à Djibouti, et réhabiliter 100 millions d'hectares. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash L'Usine Nouvelle | | | |
| L’Université Johns Hopkins aux États-Unis vient d'annoncer que, dans le cadre de quatre expériences menées avec des tissus de porc, un robot avait réalisé avec succès une première laparoscopie sans assistance humaine. Créée dans les années 1970, la laparoscopie consiste à pratiquer de petites incisions sur la paroi abdominale d’une personne pour y introduire un endoscope, un tube souple muni d’une source lumineuse et d’une petite caméra. Il est ainsi possible d’observer les organes digestifs (comme le foie ou le côlon), génitaux (comme l’utérus ou les ovaires) ou urinaires. Elle permet ainsi de diagnostiquer différentes maladies, et parfois même de réaliser des chirurgies sans ouvrir l’abdomen. Le robot STAR (pour Smart Tissue Autonomous Robot) a même parfaitement réussi une anastomose intestinale, qui consiste à rattacher deux parties du tube digestif. Cette procédure exige des mouvements répétitifs de grande précision. La connexion des deux extrémités d'un intestin est sans doute l'étape la plus difficile de la chirurgie gastro-intestinale, car elle exige du chirurgien une suture très précise. Le moindre tremblement de la main ou un point de suture mal placé peut entraîner une fuite qui pourrait avoir des complications catastrophiques pour le patient, précise l’université américaine. « Nos résultats montrent que nous pouvons automatiser l'une des tâches les plus complexes et délicates de la chirurgie : la reconnexion des deux extrémités d'un intestin. STAR a effectué la procédure sur quatre animaux et a donné des résultats nettement meilleurs que ceux obtenus par des humains pour la même procédure », explique Axel Krieger, l'auteur principal et professeur adjoint d'ingénierie mécanique à la Whiting School of Engineering de Johns Hopkins. Opérer des tissus mous est particulièrement difficile pour des robots en raison de l'imprévisibilité de la situation, qui les oblige à s'adapter rapidement pour faire face à des obstacles inattendus, ajoute le Professeur Krieger. Le STAR est doté d'un nouveau système de contrôle qui permet d'ajuster le plan chirurgical en temps réel, comme le ferait un chirurgien humain. Le STAR est le premier système robotique capable de planifier, d'adapter et d'exécuter un plan chirurgical dans les tissus mous avec une intervention humaine minimale, affirme Hamed Saeidi, premier auteur des travaux. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Science Robotics | | ^ Haut | |
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| | | Les éoliennes terrestres ont connu une augmentation spectaculaire de leur rendement au cours des dix dernières années. Elles produisent aujourd’hui 10 GWh par an en moyenne, en fonction du type de génératrice et du gisement venteux. Une quantité d’électricité qui représente le double de leur production de 2010. En 2020, le taux de charge moyen des éoliennes onshore en France était de 26 %. Ce chiffre signifie que, sur une année, elles ont fourni 26 % de l’énergie qu’elles auraient produite si elles avaient tourné en permanence à leur puissance maximale. Ce taux de charge reflète ainsi l’efficacité du parc éolien français, qui se compose de machines dont l’âge est en moyenne de 7,15 ans. Mais à l’heure actuelle, les turbines dernier cri qui sortent d’usine présentent un taux de charge de 40 %, proche de celui des éoliennes offshore. Comment s’explique une telle amélioration des performances des éoliennes ? Plusieurs facteurs entrent en ligne de compte, mais pointons principalement l’accroissement du diamètre des rotors, couplé à l’élévation de la hauteur de la tour et à l’augmentation de la puissance des génératrices. Alors que jusqu’il y a peu, les nacelles étaient posées sur des mâts d’une centaine de mètres, elles culminent aujourd’hui, en général à environ 135 mètres. Les rotors peuvent donc capter des vents plus forts et plus constants, leur permettant d’atteindre plus rapidement leur vitesse nominale. La hauteur totale jusqu’en bout de pale, qui culminait jusqu’il y a peu à 150 mètres, atteint à présent 180 voire 200 mètres, et certains turbiniers proposent déjà des &e acute;oliennes qui dépassent les 250 mètres. En parallèle, l’accroissement de la surface balayée par les pales permet également de capturer davantage d’énergie. En 2010, l’éolienne la plus fréquemment installée était le modèle E82 du fabricant allemand Enercon. Cette machine était équipée d’un rotor d’un diamètre de 82 mètres et son taux de charge moyen était de 25 %. Cela lui permettait de produire environ 4500 MWh par an. Aujourd’hui, avec des rotors qui atteignent 170 mètres de diamètre, la longueur de la pale est doublée, mais la surface balayée est multipliée par un facteur 4,3, passant dans ce cas-ci de 5 280 m² à 22 700 m², l’équivalent de trois terrains de football ! La production d’électricité par éolienne a plus que doublé en dix ans, ce qui en fait une source d’énergie de plus en plus pertinente. Une machine actuelle produit en moyenne près de 10 GWh par an, contre moins de 5 GWh en 2011. De plus le coût de production de l’éolien évolue constamment à la baisse. Estimé en 2010 à plus de 80 € par MWh produit, le coût de l’éolien terrestre est aujourd’hui inférieur à 60 €. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Révolution Energétique | | | |
| La lignocellulose, matière première abondante, et surtout renouvelable, est largement sous-exploitée : on estime que l'Humanité en utilise à peine 8 milliards de tonnes par an, moins de 5 % de la lignocellulose totale produite sur Terre chaque année. La lignocellulose se compose de lignine, d'hémicellulose et de cellulose en proportions variables. Elle est présente dans la paroi des cellules des végétaux, du bois et de la paille. Ses molécules s'organisent en polymères et ont une structure fibrillaire. Elle apparaît comme co-produite par de nombreuses activités humaines. À titre d’exemple, l’industrie papetière rejette à elle seule environ 130 millions de tonnes de lignine par an. Cette ressource est largement sous-utilisée, car elle est essentiellement utilisée comme source de combustible solide à faible énergie. Il est donc logique que la valorisation et l’exploitation durable des lignocelluloses intéressent fortement le monde scientifique, pour le bio-raffinage, la fabrication de matériaux ou d’autres applications. Une équipe composée de chercheurs des universités d’UBC Vancouver (Canada), de RISE (Suède), d’Aalto et de Turku (Finlande), a publié une évaluation critique de l’utilisation de la lignocellulose dans le développement de matériaux optiques fonctionnels pour dispositifs intelligents. Les effets de la fibrillation, de l’alignement des fibrilles, de la densification, de l’autoassemblage, de la structuration des surfaces ou de la composition sur certaines propriétés optiques sont autant de sujets traités dans cette vaste étude disponible en open access dans la revue académique Advanced Materials. Les propriétés optiques en question concernent notamment la transparence, le trouble, la luminescence, l’absorption des UV ou encore les couleurs structurelles. Le champ d’application de l’étude couvre ainsi les principaux matériaux structurels d’origine végétale, mais aussi les additifs non lignocellulosiques ayant une fonction optique. À l’heure actuelle, les chercheurs travaillent sur des prototypes à l’échelle du laboratoire. À l’Université d’Aalto (Finlande), par exemple, les scientifiques ont mis au point des fibres légères et des tissus réactifs à la lumière. Kati Miettunen, professeure d’ingénierie des matériaux à l’Université de Turku et co-auteure de cette étude, l’affirme : « Nous sommes actuellement capables d’ajouter des fonctionnalités à la lignocellulose et de la personnaliser plus facilement que le verre. Par exemple, si nous pouvions remplacer le verre des cellules solaires par de la lignocellulose, nous pourrions améliorer l’absorption de la lumière et obtenir un meilleur rendement opérationnel ». Mais pour que de tels matériaux se démocratisent, plusieurs freins doivent encore être levés. Le principal obstacle technique concerne le caractère hydrophile des matériaux lignocellulosiques. Pour être utilisables pour des applications optiques, ils devront être stables en condition humide. L’application de couches barrières et de traitements de surface fait ainsi partie des pistes envisagées. L’autre obstacle majeur concerne les coûts de fabrication. Celui-ci est néanmoins en train d’être surmonté : si le développement des nanocelluloses a réellement commencé au début des années 2000, cela fait peu de temps que les coûts de production ont suffisamment baissé pour envisager une production industrielle. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Advanced Materials | | ^ Haut | |
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| | | Une équipe internationale de chercheurs, associant notamment le laboratoire de géosciences Paris-Saclay (Geops, CNRS-université Paris-Saclay), a réussi à reconstituer, à l’aide d’un puissant modèle numérique, l’évolution du climat sur Mars, dans le passé. Cette simulation confirme qu’il y a eu sur Mars un grand océan dans l'hémisphère nord, qui aurait perduré bien plus longtemps que prévu, et existait encore il y a 3 milliards d'années ! L’étude montre également que les rivières et des étangs auraient pu subsister sur Mars jusqu'à il y a 2 à 2,5 milliards d'années environ et donc pendant presque un milliard d'années de plus que prévu. Cette belle avancée scientifique vient donc renforcer l’hypothèse d’une possible apparition de la vie sur Mars, dans un lointain passé, hypothèse relancée il y a quelques jours, par la découverte troublante, par le Rover Curiosity qui explore depuis 10 ans le cratère Gale, de traces de carbone 12 sur des échantillons de roches martiennes. Or, sur Terre, le carbone 12 (avec son noyau composé de 6 protons et 6 neutrons) est un marqueur avéré de l’activité biologique… Reste à attendre l’arrivée sur Mars, normalement en juin 2023, du rover baptisé "Rosalind Franklin" (Co-découvreuse de la structure de l'ADN), conçu par l’Agence Spatiale Européenne (ESA) et l’agence russe Roscosmos, qui pourra, pour la première fois, creuser le sol martien jusqu’à deux mètres de profondeur, et y extraire des échantillons suffisamment protégés des rayonnements cosmiques pour contenir d’éventuels microorganismes martiens… Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash PNAS NASA | | ^ Haut | |
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| Sciences de la Terre, Environnement et Climat | |
| | | Les pôles se dérèglent toujours plus rapidement sous l’effet du changement climatique causé par les activités humaines. Au nord, l’Arctique est propulsé dans un état radicalement différent de celui dans lequel il se trouvait il y a seulement quelques décennies, avec la neige et la glace qui laissent place à une végétation plus luxuriante et des vagues de chaleur plus fréquentes. Au sud, l’Antarctique risque de voir une partie de l’un de ses principaux glaciers se désintégrer d’ici cinq ans, accélérant la débâcle des glaces. Le rapport annuel "Arctic Report Card", réalisé par 111 scientifiques de douze pays, montre un pôle Nord qui se transforme de manière "alarmante et indéniable". Entre octobre et décembre 2020, l’Arctique a connu son automne le plus chaud depuis 1900, et l’année complète (octobre 2020-septembre 2021) est la septième plus chaude jamais enregistrée. Le pôle Nord se réchauffe plus de deux fois plus vite que le reste du globe, voire quatre fois plus, selon les derniers travaux de chercheurs estimant que les précédents chiffres ont été sous-estimés. En cause, un phénomène appelé "amplification arctique" qui fonctionne comme un cercle vicieux : en fondant, la glace et la neige, très réfléchissantes, sont remplacées par de l’océan ou de la végétation, plus sombres, qui absorbent davantage les rayons du soleil. Il en découle une hausse des températures de l’air et de l’eau qui, à leur tour, accélèrent la fonte. Conséquence : la disparition de la banquise arctique s’accélère. Elle n’a pas battu de record cette année en termes de superficie mais de volume : en avril, ce dernier a atteint son niveau le plus bas depuis le début des enregistrements en 2010. La banquise était, en effet, plus fine que les années précédentes, avec bien moins de glace ancienne, ce qui la rend plus vulnérable. Cette fonte s’inscrit dans une tendance lourde : les quinze dernières années sont toutes celles avec le moins de surface de glace de mer. Le Groenland inquiète aussi les scientifiques. Celui-ci a expérimenté trois épisodes de "fonte extrême" en juillet et en août. Mi-août, de la pluie – et non de la neige – a été observée pour la première fois au sommet de la calotte glaciaire, à plus de 3 000 mètres d’altitude. Dans le reste des régions arctiques, les changements sont rapides : la toundra verdit à vue d’œil, les incendies se multiplient, le pergélisol – ces sols gelés en permanence – dégèle, relâchant le carbone qu’il contient. Le retrait des glaciers et la fonte du pergélisol entraînent des risques accrus – glissements de terrain, inondations, etc. – pour les 5 millions d’habitants vivant dans ces régions. Le développement du trafic maritime, permis par la disparition de la banquise, provoque une augmentation du nombre d’ordures et de débris qui s’accumulent le long des côtes et une hausse du bruit dans l’océan, perturbant les mammifères marins. Enfin, un effet moins connu du réchauffement réside dans la colonisation de l’ouest de l’Alaska par les castors, sous l’effet de conditions plus favorables – davantage de végétation, un printemps plus précoce et une hausse du débit des cours d’eau en hiver. La création de barrages et de nouveaux étangs par ces rongeurs inonde de nouvelles parties de la toundra, ce qui dégèle le pergélisol. Ces changements ne se limitent pas à l’Arctique. « La fonte des glaciers entraîne une élévation du niveau de la mer, qui provoque des inondations et des dommages aux infrastructures littorales. Le dégel du pergélisol accentue le réchauffement et les changements dans la banquise influencent également le mouvement et la force des tempêtes dans les basses latitudes », indique Twila Moon, glaciologue au National Snow and Ice Data Center et l’une des principales autrices de l’"Arctic Report Card". Les nouvelles ne sont guère meilleures en provenance de l’autre extrémité du monde. Dans l’ouest de l’Antarctique, le glacier Thwaites, un mastodonte de 120 kilomètres de large et de 600 kilomètres de long, est de plus en plus fragile. Une équipe de scientifiques américains et britanniques a découvert une série des fissures alarmantes, en surface et en profondeur, qui progressent sur la dernière plate-forme flottante du glacier. Elle pourrait s’effondrer « dans un délai de cinq ans seulement », écrivent les glaciologues. Un scénario très inquiétant, alors que les plates-formes flottantes font office de contreforts ou de « bouchons » pour les glaciers qui sont en amont. Libéré de cette contrainte, Thwaites verrait son écoulement augmenter vers la mer, c’est-à-dire qu’il perdrait davantage de glace. « Or ce glacier est au bord d’un point de bascule », prévient Catherine Ritz, glaciologue à l’Institut des géosciences de l’environnement. « La situation est très grave en Antarctique de l’Ouest. Si Thwaites disparaît, c’est tout l’Antarctique de l’Ouest qui disparaît », ajoute la scientifique. Un effondrement de Thwaites entraînerait une élévation du niveau des mers de 65 cm, tandis que la disparition de l’Antarctique de l’Ouest, à l’échelle de pl usieurs siècles voire un millénaire, pourrait faire grimper les océans de plus de 3 mètres. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash NOAA | | ^ Haut | |
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| Santé, Médecine et Sciences du Vivant | |
| | | L'Institut de cardiologie de Montréal (ICM) vient de réaliser une première en utilisant un nouvel outil d'athérectomie orbitale, qui pulvérise littéralement le calcium dans les artères, ce qui permet au cardiologue interventionnel d'ensuite installer une endoprothèse (stent) qui maintient l'artère ouverte et aide le sang à circuler convenablement. Le calcium devient carrément du sable très, très petit, a résumé le Docteur Guillaume Marquis-Gravel, qui est l'un des quatre médecins qualifiés pour pratiquer cette intervention au Canada et le seul au Québec. On peut mettre le tuteur à ce moment-là plus facilement. L'appareil tourne à la vitesse impressionnante de 80 000 à 120 000 tours par minute. Non seulement anéantit-il le calcium qui s'est accumulé le long de la paroi des artères, mais les vibrations qu'il génère vont aussi fracturer le calcium qui s'est déposé à l'extérieur des artères, permettant au cardiologue d'installer son endoprothèse encore plus aisément. Comparativement à l'athérectomie rotationnelle qui était jusqu'à présent utilisée pour attaquer les dépôts de calcium dans les artères, l'athérectomie orbitale est beaucoup plus facile d'utilisation et les risques de complication sont moindres, a dit le Docteur Marquis-Gravel, qui a été accrédité lors de son fellowship en cardiologie interventionnelle à l'Université Duke. Il y a moins de risque de perforer l'artère, de se retrouver avec des appareils qui restent pris dans les artères du cœur, a-t-il dit. Si tout va bien, le patient obtient son congé le jour même de l'intervention. La maladie coronarienne touche les artères qui alimentent le cœur en sang et en oxygène. Cette affection crée un blocage d'une ou de plusieurs de ces artères, ce qui peut ensuite être à l'origine de problèmes de santé comme des crises d'angine ou des infarctus du myocarde. La cause la plus fréquente de ces obstructions est l'accumulation de plaques formées de substances comme le calcium ou le cholestérol. La maladie coronarienne ne se guérit pas, mais elle peut être traitée par de la médication, avec une modification des habitudes de vie et, dans les cas plus graves, par des interventions percutanées ou chirurgicales. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Radio Canada | | | |
| Le cancer métastatique est un cancer qui s’est propagé de l’endroit où il a fait son apparition à une autre zone du corps. Selon une étude réalisée par des chercheurs de l'Ecole de Médecine Mount Sinai, à New-York, le collagène, une protéine présente naturellement dans l’organisme et dans les crèmes anti-rides, pourrait permettre de lutter contre le cancer métastatique. Pour parvenir à cette conclusion, des chercheurs de l’hôpital de Mount Sinai à New York, aux États-Unis, sont partis d’un constat. « Les cellules cancéreuses se disséminent et s'ensemencent dans des organes distants, où elles peuvent rester dormantes pendant de nombreuses années avant de former des métastases cliniquement détectables », peut-on lire dans les travaux. Afin de bien mener leur recherche, les scientifiques ont visualisé à l’aide d’une technique d’imagerie à haute résolution les cellules cancéreuses "dormantes" chez des souris. Ils ont observé les changements des molécules lorsque les cellules tumorales sont devenues "dormantes" et quand elles se sont "réveillées". Les auteurs de l’étude ont découvert que les cellules cancéreuses restent "dormantes", en sécrétant un type de collagène, appelé "collagène de type III", dans l'environnement qui les entoure. Ces dernières ne deviendraient malignes que lorsque le niveau de collagène diminue. Ils ont estimé qu'en "enrichissant" l'environnement des cellules avec ce collagène, ils pouvaient forcer les cellules à rester dans un "état dormant" et prévenir la récurrence de la tumeur. « Les thérapies ciblant spécifiquement les cellules dormantes permettront à terme de prévenir les récidives locales et les métastases et permettront la rémission du cancer », souligne José Javier Bravo-Cordero, auteur de l’étude et professeur au Tisch Cancer Institute de Mount Sinai. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Nature | | | |
| L'information fait la une de la presse scientifique anglo-saxonne : des scientifiques de l'Université Tufts et de l'Institut Wyss de l'Université Harvard viennent de franchir un pas de géant en médecine régénérative, en réussissant à provoquer la repousse totale d’une patte de grenouille. Les grenouilles adultes sont naturellement incapables de régénérer leurs membres, mais ces chercheurs ont pu déclencher la repousse d'une jambe perdue à l'aide d'un cocktail de cinq médicaments appliqué dans un bioréacteur portable en silicone qui confine cette combinaison de médicaments pendant seulement 24 heures. L’étude souligne que ce bref traitement déclenche une période de repousse de 18 mois qui restaure finalement une jambe presque fonctionnelle. Contrairement à certains animaux, comme les salamandres, les étoiles de mer, les crabes et les lézards, la perte d'un membre complet -un bras ou une jambe- ne peut être restaurée par aucun processus naturel de régénération chez l'homme ou les mammifères. Pourtant, ces scientifiques sont parvenus à déclencher ce processus de régénération chez les grenouilles africaines à griffes en enfermant la plaie dans un capuchon en silicone (BioDome), contenant un gel de protéines intégrant un cocktail de cinq médicaments. Chaque médicament remplit un objectif différent, et leur combinaison permet à la fois d’atténuer l'inflammation, en inhibant la production de collagène qui entraînerait des cicatrices, et de provoquer la croissance des fibres nerveuses, de vaisseaux sanguins et de muscles. Les chercheurs ont observé une croissance spectaculaire des tissus chez de nombreuses grenouilles traitées, recréant une patte presque entièrement fonctionnelle. Les nouveaux membres présentaient une structure osseuse étendue avec des caractéristiques similaires à la structure osseuse d'un membre naturel, ainsi que des tissus, qui contiennent des nerfs et vaisseaux sanguins. Le membre repoussé répondait également aux stimuli, et les grenouilles pouvaient s'en servir pour nager dans l'eau, bien que moins vite qu’une grenouille normale. Comme le souligne Nirosha Murugan, le chercheur qui a dirigé ces recherches, « Le fait qu'il n'ait fallu qu'une brève exposition aux médicaments pour déclencher un processus de régénération de plusieurs mois suggère que les grenouilles et, probablement d'autres animaux possèdent des capacités de régénération dormantes qui peuvent être réveillées par des traitement appropriés ». Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Science Advances | | | |
| L'entreprise américaine de biotechnologie Moderna et l'organisation International AIDS Vaccine Initiative ont annoncé que les premières doses d'un vaccin contre le virus du sida utilisant la technologie de l'ARN messager avaient été administrées chez des humains. Malgré quatre décennies de recherche, les scientifiques n'ont toujours pas réussi à mettre au point un vaccin contre cette maladie qui tue chaque année des centaines de milliers de personnes. Mais les récents succès de la technologie de l'ARN messager ayant permis le développement en un temps record de vaccins contre la COVID-19, dont celui de Moderna, ont suscité des espoirs. Le but du vaccin testé est de stimuler la production d'un certain type d'anticorps (bnAb), capables d'agir contre les très nombreux variants en circulation du VIH, le virus provoquant la maladie du sida. Le vaccin cherche à éduquer les lymphocytes B, qui font partie de notre système immunitaire, à produire ces anticorps. Pour cela, l'essai va tester l'injection d'un premier immunogène, c'est-à-dire d'une substance capable de provoquer une réponse immunitaire, et d'un immunogène de rappel injecté par la suite. « La production de bnAbs est largement considérée comme un but de la vaccination contre le VIH, et il s'agit d'un premier pas dans ce processus », souligne l'étude. « D'autres immunogènes seront nécessaires pour guider le système immunitaire sur la bonne voie, mais cette combinaison d'une stimulation et d'un rappel pourrait être le premier élément clé d'un schéma vaccinal possible contre le VIH », a estimé David Diemert, responsable scientifique de l'essai sur l'un des quatre sites où ce dernier est réalisé, l'Université George Washington. Les immunogènes utilisés ont été développés par l'organisation de recherche scientifique International AIDS Vaccine Initiative (IAVI) et le Scripps Research Institute, avec le soutien de la fondation Bill & Melinda Gates, de l'Institut national des maladies infectieuses (NIAD) américain et de Moderna. L'année dernière, un premier essai, n'ayant pas utilisé l'ARN messager, mais ayant testé le premier immunogène, avait montré que la réponse immunitaire désirée était provoquée chez plusieurs dizaines de participants. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Moderna | | | |
| Des chercheurs du Weill Cornell Médecine (New York) révèlent que l’acide aminé arginine permet de booster la radiothérapie contre le cancer. L'étude, publiée dans la revue Science Advances, estime ainsi que l’administration orale d’arginine double l'incidence des réponses des tumeurs cérébrales à la radiothérapie. L'arginine est l’un des acides aminés qui composent nos protéines. Son rôle clé dans la division cellulaire, dans la cicatrisation, dans la réponse immunitaire ou encore la santé vasculaire et musculaire, est aujourd’hui bien documenté, cependant cette recherche révèle que cet acide aminé pourrait aussi booster l'efficacité de la radiothérapie chez les patients cancéreux, en particulier ceux présentant des métastases cérébrales. Cet essai clinique randomisé a comparé la réponse à la radiothérapie de patients présentant des métastases cérébrales avec et sans prise d'arginine orale. L’analyse constate que 78 % des participants du groupe d’intervention ont développé une réponse complète ou partielle au cours de la période de suivi de 4 ans, contre seulement 22 % des témoins ayant reçu un placebo avant la radiothérapie. Ces recherches montrent que l'arginine améliore les effets de la radiothérapie et que cet acide aminé pourrait être plus largement utilisé en tant que thérapie anticancéreuse. Les auteurs comptent en effet « poursuivre l’étude de l’effet de l'arginine en association avec la radiothérapie mais aussi en association avec la chimiothérapie ou l'immunothérapie, et même en solo », explique l'auteur principal, le Docteur Leandro Cerchietti, professeur agrégé de médecine au Département d'hématologie et d'oncologie médicale. L'arginine est un composé sûr, peu coûteux et largement disponible, et a la capacité de passer relativement facilement de la circulation sanguine au cerveau. L'idée de l'utiliser pour traiter le cancer est née d'observations selon lesquelles les tumeurs contribuent souvent à leur propre survie en produisant des niveaux élevés d'oxyde nitrique (NO) : les cellules tumorales produisent souvent plus de NO en régulant positivement leur production d'enzymes spéciales appelées NO synthases, qui synthétisent le NO à partir de l'arginine. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Science | | | |
| Innate Pharma SA a annoncé le début des essais cliniques de Phase 1 évaluant son nouvel anticorps multispécifique IPH6101/SAR443579 chez des patients atteints de leucémie aiguë myéloïde récidivante ou réfractaire, de leucémie aiguë lymphoblastique à cellules B (LAL de type B) ou d’un syndrome myélodysplasique de haut risque (SMD-HR). IPH6101/SAR443579 est le premier médicament ciblant les récepteurs NKp46 et CD16. Le but de l'étude, sponsorisée par Sanofi, est d'évaluer la tolérance, la pharmacocinétique, la pharmacodynamique et l'activité clinique initiale de cette molécule développée par d'Innate sur sa plate-forme ANKET (Antibody-based NK cell Engager Therapeutics), pour traiter différentes hémopathies malignes exprimant CD123. Cette technologie polyvalente permet de créer une nouvelle classe entière de molécules induisant une immunité synthétique contre le cancer. En plus d’exploiter leurs fonctions anti-tumorales, cette technologie permet de donner un signal de prolifération et d’activation ciblé aux cellules NK. Cet essai est soutenu par les résultats précliniques positifs présentés au congrès annuel de la Société d'immunothérapie du cancer (SITC) 2021. Les données présentées ont démontré une forte activité anti-tumorale d’IPH6101/SAR443579 contre des cellules de LAM, y compris une plus grande activité anti-leucémique par rapport à un anticorps anti-CD123. IPH6101/SAR443579 a eu des effets pharmacodynamiques prolongés chez le primate, combinant une élimination efficace des cellules exprimant CD123 avec une faible libération de cytokines systémiques par rapport aux T cell engagers. Sanofi et Innate collaborent à la génération et à l'évaluation de deux anticorps bispécifiques ANKET en utilisant la technologie d'Innate et les formats d'anticorps bispécifiques exclusifs ainsi que les cibles tum orales de Sanofi. En parallèle, les sociétés travaillent actuellement sur le second programme de recherche. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Yahoo | | ^ Haut | |
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| Recherche & Innovation, Technologies, Transports | |
| | | CNRS n° 21 La plus petite des planètes du Système solaire, Mercure, possède aussi le noyau le plus important par rapport à sa taille totale, occupant jusqu’à 85 % de son rayon. Mais il n’avait pas encore été possible de déterminer quelle partie de celui-ci est en mouvement, quelle partie est solide ou stratifiée. Aujourd’hui, une analyse poussée de la morphologie du champ magnétique de Mercure permet de caractériser la structure de son noyau. Pour en savoir plus | | | |
| CNRS n° 20 Une équipe interdisciplinaire de glaciologues, climatologues et mathématiciens a utilisé pour la première fois des réseaux de neurones artificiels profonds - un type d’intelligence artificielle - pour simuler l’évolution future des glaciers à l’échelle régionale dans le contexte du changement climatique. Pour en savoir plus | | | |
| CNRS n° 19 Noema, l'une des plus grandes installations d'Europe pour la recherche astronomique, a atteint sa pleine sensibilité avec la mise en service de sa 12e antenne sur le Plateau de Bure dans les Alpes françaises. Elle est ainsi prête à réaliser des observations sans précédent, du spectre électromagnétique céleste aux ondes millimétriques, permettant aux chercheurs de comprendre les processus physiques et chimiques qui régissent l'évolution du cosmos depuis sa phase initiale jusqu'à aujourd'hui. Pour en savoir plus | | | |
| CNRS n° 18 En refroidissant près du zéro absolu un petit tambour d'aluminium, des chercheurs sont parvenus pour la première fois à placer l'objet complet dans son état fondamental quantique de mouvement. Il s'agit d'une étape majeure dans l’étude de la thermodynamique quantique, et plus généralement des propriétés quantiques du mouvement. Ces travaux sont publiés dans la revue Nature Communication. Pour en savoir plus
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| CNRS n° 17 Parmi les propriétés extraordinaires du graphène, il existe une anomalie magnétique géante prédite depuis les années 1950 et encore jamais mesurée directement. En contrôlant un feuillet de graphène presque sans défaut avec une tension électrostatique et en utilisant des capteurs à magnétorésistance géante ultrasensibles, des physiciennes et des physiciens ont pour la première fois mis en évidence cette singularité magnétique expérimentalement. Ces travaux ont été publiés dans la revue Science. Pour en savoir plus | | | |
| CNRS n° 16 Pourquoi les facultés cognitives diminuent-elles plus vite que la dégradation des vaisseaux sanguins qui composent le cerveau ? Pour répondre à cette question, des scientifiques ont utilisé des outils issus de la physique statistique. Ils ont montré que pour certaines maladies neurodégénératives, le sang met plus de temps à atteindre les neurones, temps durant lequel sa concentration en oxygène diminue, augmentant significativement le nombre de neurones en stress hypoxique. Pour en savoir plus | | | |
| CNRS n° 15 En immergeant un nanofilm de fer dans un milieu aqueux contenant des bactéries, des scientifiques ont pour la première fois suivi quantitativement leur influence sur le processus de corrosion du fer, et notamment leur consommation de l’oxygène environnant. Ces travaux ont été publiés dans le journal ACS Central Science. Pour en savoir plus | | | |
| CNRS n° 14 Des scientifiques de l'Institut des nanotechnologies de Lyon ont montré qu'en créant des déformations structurales dans des couches minces d'un semi-conducteur déposées sur différents substrats, sa conductivité électrique et sa puissance thermoélectrique peuvent être contrôlées sur deux ordres de grandeur. Pour en savoir plus | | | |
| CNRS n° 12 Les coraux d’eau froide édifient des récifs accueillant une biodiversité riche dans les milieux profonds. Des travaux montrent qu’un changement de température dans leur habitat modifie les communautés bactériennes associées à l’hôte, avant une altération de sa physiologie. Les résultats publiés dans la revue Proceedings of the Royal Society B : Biological Sciences, indiquent qu’en Méditerranée, la principale espèce constructrice de récif est particulièrement sensible au changement climatique. Pour en savoir plus | | | |
| CNRS n° 13 Une équipe du Laboratoire de physique des interfaces et couches minces a mis en évidence l'existence de clusters de silicium hydrogéné d'environ 1 nm de diamètre. Ces nanoclusters ultrastables, déposés sur une cathode, peuvent multiplier par trente la densité de courant des électrons extraits. Les applications potentielles sont nombreuses : propulseurs spatiaux, réacteurs de fusion nucléaire, microscopie électronique, etc. Pour en savoir plus | | | |
| CNRS n° 11 Les acènes sont des molécules linéaires composées de cycles de benzène fusionnés, dont l’extension améliore les performances électroniques, mais complique fortement la synthèse. Des chimistes français, tchèques et japonais ont obtenu le premier acène stable à neuf cycles benzéniques : le nonacène. Publiés dans la revue Nature Communications, ces travaux pourraient aboutir au développement de nouveaux composants électroniques. Pour en savoir plus | | | |
| CNRS n° 10 L'analyse de la marche bipède du babouin au cours de son développement révèle que les juvéniles ne marchent pas de la même manière que les adolescents et les adultes. Le contrôle moteur pour assurer l'équilibre semble focalisé sur la partie supérieure de la jambe chez les jeunes, alors qu’il est focalisé sur la cheville chez les babouins plus âgés. Cette trajectoire développementale liée au contrôle de la marche ressemble, dans une certaine mesure, à celle observée chez l'être humain. Ces travaux ont été publiés dans l’American Journal of Biological Anthropology. Pour en savoir plus | | | |
| CNRS n° 9 Les matériaux thermoélectriques permettent de récupérer de la chaleur inutilisée pour produire de l’électricité. Leurs versions semi-conductrices polymères présentent une souplesse et une légèreté qui leur offrent la possibilité d’être déployées dans de nombreux milieux, mais elles ne conduisent pas suffisamment les électrons. Des scientifiques sont cependant parvenus à établir un nouveau record de performances thermoélectriques pour ces matériaux. Leurs résultats sont publiés dans la revue Advanced Energy Materials. Pour en savoir plus
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| CNRS n° 8 Les travaux théoriques et expérimentaux se multiplient pour améliorer la synthèse de supraconducteurs qui permettraient un transport électrique sans perte énergétique : une véritable révolution technologique ! Grâce à l'analyse théorique d'un grand nombre de supraconducteurs à base d'hydrogène, des scientifiques montrent qu'un degré élevé de localisation électronique dans les interstices vides entre les atomes du matériau est essentiel pour obtenir cette propriété à température ambiante. Un premier pas vers la conception des nouveaux supraconducteurs à base d’hydrogène en vue d’applications. Pour en savoir plus | | | |
| CNRS n° 7 Ingénierie tissulaire, microrobotique, photonique… Autant de domaines où la micro-impression 3D offre de nombreuses possibilités. Les objets fabriqués par ce procédé possèdent cependant des propriétés de surface difficilement modulables. Des chimistes français proposent une stratégie basée sur la polymérisation radicalaire contrôlée pour modifier à façon et simplement, via la lumière, les propriétés de surface d’un micro-objet 3D. Ces résultats sont parus dans la revue Advanced Functional Materials. Pour en savoir plus | | | |
| CNRS n° 6 Des scientifiques ont mis au point une première molécule torsadée dont ils peuvent modifier, de façon réversible et répétée, le sens d’enroulement. Ces travaux, publiés dans Angewandte Chemie International Edition, ouvrent de nombreuses perspectives : les deux dispositions de cette molécule pourraient à leur tour contrôler la chiralité d’autres molécules en interagissant avec elles. Un nouvel outil pour contrôler la chiralité dès la synthèse ? Pour en savoir plus | | | |
| CNRS n° 5 Dans un article publié dans la revue PLoS Biology, des scientifiques décrivent un nouveau mécanisme moléculaire permettant aux trypanosomes, parasites responsables de la maladie du sommeil, de contrôler et de prioriser l’utilisation des sources de carbone. En utilisant des approches biochimiques, métabolomiques et de génétique inverse, ils ont élucidé le mécanisme de la préférence pour le glycérol par rapport au glucose, qui est basé sur la compétition entre deux enzymes pour le même substrat. Pour en savoir plus | | | |
| CNRS n° 2 Dans un article publié dans la revue Chemical Science, des scientifiques ont utilisé la cristallographie sous pression pour caractériser avec une grande précision les états excités de la protéine Ras impliquée dans de nombreux cancers. La mise sous hautes pressions de cristaux de Ras a permis d’induire une transition au sein du cristal. Au-delà de cette transition, les segments qui basculent d’un état conformationnel à un autre ont été localisés dans les structures de Ras à différentes pressions. Pour en savoir plus | | | |
| CNRS n° 4 Adapter nos mouvements suite à des blessures ou des entrainements intensifs est possible grâce au traitement et au stockage d’une multitude d’informations sensorielles, proprioceptives et motrices par le cortex cérébelleux. En cartographiant les connexions synaptiques dans le cervelet de souris entrainées ou lésées, des scientifiques montrent que les réseaux neuronaux du cortex cérébelleux stockent les adaptations sensorimotrices spécifiques à chaque individu. Ces résultats sont publiés dans la revue Nature Communications. Pour en savoir plus | | | |
| CNRS n° 3 La maladie d’Alzheimer est caractérisée par l’accumulation de peptides dérivés de la protéine précurseur APP dans des plaques amyloïdes. Des chercheurs ont découvert que la protéine APP elle-même s’accumule de manière très dense autour de ces plaques, avec des protéines synaptiques impliquées dans la libération de neurotransmetteurs. Ces travaux, publiés dans la revue Alzheimer’s & Dementia, identifient une nouvelle source potentielle de peptides amyloïdes pour la formation des plaques et suggèrent qu’une défaillance présynaptique est au cœur du processus pathologique. Pour en savoir plus
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| Les assemblages peptidiques formant des hydrogels ou des fibrilles sont utilisés pour des applications biomédicales telles que la formulation de médicaments et de vaccins, la culture cellulaire et la régénération tissulaire. Les récents développements de la cryo-microscopie électronique (cryo-EM) permettent désormais de déterminer ces structures à l’échelle atomique. Une étude permet de dévoiler par cryo-EM la structure atomique de nanotubes d'un peptide thérapeutique, le Lanréotide, d'une complexité que rien ne permettait de soupçonner jusqu'ici. Ces résultats sont publiés dans la revue PNAS. Pour en savoir plus | | | |
| Urbanloop, ce transport innovant encore au stade expérimental, est voué à transporter des passagers dans le Grand Nancy entre Maxéville et la future cité judiciaire, à l’horizon 2026. Le futur réseau de transport du Grand Nancy engloberait, en 2026, une ligne assurée par Urbanloop, ce mode de transport innovant issu du travail d’étudiants ingénieurs en 2017. Né projet universitaire, puis devenu une société par actions simplifiées (au sein de laquelle l’Université de Lorraine reste présente), ce mode de transport en gestation entre donc bel et bien dans les plans de la Métropole, qui a annoncé la future ligne lors du conseil métropolitain du 25 novembre dernier consacré au plan des mobilités. Concrètement, ces petites capsules sur rails, mues à l’électricité et régies via l’intelligence artificielle, sont prévues entre la partie nord de Maxéville et la future cité judiciaire, laquelle doit voir le jour sur la friche du quartier Alstom, soit 3 km d’un circuit inséré sur le tracé d’une ancienne voie de chemin de fer. Dans l’idée, les usagers, notamment les automobilistes arrivant de l’A31, emprunteraient Urbanloop à partir d’un parking-relais à Maxéville (encore à construire) pour rallier directement Nancy. Comme espéré : vite fait bien fait. « À cet endroit, le site est parfaitement adapté, la place est là pour concevoir ce transport individualisé peu encombrant, qui laissera aussi de l’espace aux cyclistes et aux piétons », résume Jean-Philippe Mangeot, directeur du projet. Vu la configuration du lieu, Urbanloop sera sans correspondance entre Maxéville et la cité judiciaire. « Il y aura trois courts passages en sous-niveau, en roulant sous la chaussée via des micro-tunnels. Ainsi, on ne coupera pas la circulation automobile aux intersections route/ligne ». Le tout fonctionnera à l’électricité, sans nuisance sonore, en prime. « Selon les essais à 50 km/h, nous sommes à 63 décibels, c’est du niveau d’une conversation ou d’une imprimante… ». Prometteuse sur le papier, cette ligne du Grand Nancy pourrait donc succéder à celle programmée mi-2024 sur le Grand Paris, à l’occasion Jeux olympiques. Avant les premiers travaux à Maxéville et Nancy prévus en 2025, tout va s’enchaîner pour Urbanloop SAS, désormais portée par d’importants fonds privés (dont plus d’1M€ récemment, du réseau d’investisseurs Yeast). Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash L'Est Républicain | | | |
| La start-up toulousaine, Beyond Aero installée sur l'ancienne base aérienne de Toulouse-Francazal, espère mettre au point un appareil à propulsion hydrogène, sans émission de CO2, avant la fin de la décennie. Créée il y a 18 mois par trois ingénieurs de l'ISAE-Supaero, HEC et Polytechnique, la jeune pousse travaille sur un appareil de six à dix places, propulsé par une pile à combustible hydrogène. « Nous sommes convaincus que ce qui s'est passé dans l'automobile avec Tesla, et dans le spatial avec SpaceX va arriver sur le secteur aéronautique », explique Eloa Guillotin, cofondatrice et présidente de la société. « Et cette rupture, c'est l'hydrogène qui va l'apporter ». Le diagnostic de Beyond Aero est le suivant : les nombreux projets actuels d'avions électriques n'affichent qu'une portée de quelques centaines de kilomètres, du fait des capacités limitées des batteries lithium-ion. Seul l'hydrogène permet de faire sauter ce verrou, et d'atteindre un rayon d'action continental, estime la start-up. « Nous visons un rayon d'action de plus de 1.000 miles nautiques (1.850 km), soit trois à quatre fois plus que la plupart des projets concurrents », indique Eloa Guillotin. De quoi relier Paris à Berlin, Londres à Varsovie, ou Milan à Barcelone. Beyond Aero envisage notamment des liaisons sur des routes très demandées, comme Paris-Londres ou Nice-Genève, avec des cabines en aménagement affaires de 6 à 10 sièges. Beyond Aero peut s'appuyer sur des moyens conséquents pour une start-up si jeune. Entre sa première levée de fonds, auprès de business angels, et les subventions de la région Occitanie et de Bpifrance, elle dispose déjà de trois millions d'euros. La société a déjà recruté une dizaine de salariés, dont des anciens d'Airbus et de Lilium, la pépite allemande des taxis volants. Elle s'est aussi offert un conseiller de luxe en la personne de l'ancien patron d'Air France Bernard Attali. La prochaine étape du développement sera de tester, dès l'été 2022, un démonstrateur baptisé Blériot. Ce dernier sera un ULM de conception française, le G1, modifié pour y installer une pile à combustible et un moteur électrique. Ce démonstrateur ouvrira la voie vers un avion plus grand, dont le développement se ra financé par une nouvelle levée de fonds de plusieurs dizaines de millions d'euros, que Beyond Aero espère boucler dès 2022. La start-up toulousaine n'est évidemment pas seule sur le créneau de l'hydrogène. Si l'on exclut Airbus, qui travaille sur des projets d’appareils beaucoup plus gros, le favori du segment est indéniablement l'américain ZeroAvia, soutenu par Bill Gates, Jeff Bezos et British Airways. Ce dernier vise de premiers vols commerciaux de son avion hydrogène dès 2024, entre Rotterdam et Londres. Mais le concept du rival californien est basé sur le "retrofit" d'avions thermiques, en clair l'installation d'une motorisation hydrogène sur des avions classiques (Piper M, Dornier 228). Beyond Aero, lui, développe son appareil de zéro. « Nous avons fait le choix de partir d'une feuille blanche pour optimiser le design de l'avion autour de la motorisation hydrogène », explique Eloa Guillotin. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Challenges | | ^ Haut | |
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