| | | | | | | Edition du 27 Octobre 2023 |
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| Edito Covid-19 : nous n'en avons pas fini avec ce virus
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René Trégouët Sénateur Honoraire Créateur du Groupe de Prospective du Sénat Rédacteur en Chef de RT Flash Président de l'ADIST (l'ADIST est une association qui gère RT Flash) Si vous voulez aider RT Flash, lettre d’informations scientifiques, gratuite et sans publicité depuis 1998, appuyez sur ce lien HelloAsso EDITORIAL Covid-19 : nous n'en avons pas fini avec ce virus Il y a quelques jours, les scientifiques Katalin Kariko et Drew Weissman, tous deux anciens collègues au sein de l’université de Pennsylvanie, ont été récompensés par le Prix Nobel de Médecine pour leur contribution décisive à la mise au point des vaccins à ARN qui ont permis, comme l'ont montré plusieurs études internationales, d'éviter au moins les deux tiers des décès liés à la pandémie mondiale de Covid-19, soit environ 20 millions de personnes sauvées (Voir The Economist). Je rappelle, en effet, que depuis 2019, c’est plus de 13 milliards de doses de vaccin contre le Covid 19 qui ont été administrées dans le monde et 70 % de la population mondiale a reçu au moins la première dose, mais seulement 30 % de la population dans les pays à faible revenu à cause d’une difficulté d’accès aux soins. En France, environ 54 millions de personnes ont reçu leur première dose, soit plus de 80 % de la population. Jamais une telle couverture vaccinale n’aurait pu être atteinte aussi rapidement sans l’extraordinaire avancée que représentent les vaccins à ARN que l’on peut concevoir, adapter, modifier et produire en seulement quelques mois. Alors qu’une nouvelle campagne de vaccination contre le Covid 19 a commencé en France (d’abord destinée aux plus âgés et aux plus fragiles) et qu’une nouvelle vague de Covid-19 commence à déferler inexorablement sur notre pays, portée notamment par les nouveaux variants, Eris et Pirola, beaucoup plus contagieux et souvent asymptomatiques, il m'a semblé utile de rassembler, dans cette brève synthèse, les principales découvertes, tant fondamentales que cliniques, intervenues depuis quelque mois sur le Covid-19, un virus qui ne cesse de dévoiler une étonnante complexité. Une récente étude a montré il y a quelques semaines qu’un gène hérité de nos lointains cousins Néandertaliens pourrait jouer un rôle clé dans la gravité de la maladie. Les Néandertaliens, nos ancêtres éteints depuis environ 40 000 ans, avaient développé de multiples stratégies biologiques adaptatives pour résister à des environnements hostiles. Ces recherches montrent que certaines personnes portant ces gènes anciens sont jusqu’à deux fois plus susceptible de développer des formes graves et potentiellement mortelles de la Covid-19 (Voir Institut Pasteur). Cette nouvelle étude a mis en lumière un lien inattendu entre ces gènes et le COVID-19. Les chercheurs ont identifié trois variations spécifiques de gènes néandertaliens qui augmentent le risque de développer une pneumonie sévère après avoir contracté le virus. Ces découvertes reposent sur l'analyse des données provenant de 1 200 personnes de la province de Bergame, qui fut l'épicentre de la pandémie en 2020. Les résultats sont édifiants : un tiers des personnes de Bergame portant ce gène néandertalien ont développé des formes graves de Covid-19, contre environ 10 % dans la population générale. Ces variations génétiques se trouvent sur le chromosome 3 et le gène incriminé est lié à un groupe de gènes inflammatoires. Ce gène néandertalien, découvert dans les restes d'un Néandertalien en Croatie, continue d'être présent dans de vastes populations. Toutefois, cette variation génétique est plus fréquente chez les personnes d'origine sud-asiatique, atteignant près de 50 %, tandis qu'en Europe, seule un sixième de la population la porte. Cette étude fascinante révèle à quel point nos ancêtres préhistoriques, via les gènes qu’ils nous ont transmis, influent de manière surprenante sur notre capacité de réponse immunitaire à la pandémie de la Covid-19. Ces découvertes sont importantes car elles ouvrent la voie à des traitements plus ciblés et à une meilleure connaissance, en fonction des différentes populations, des facteurs de risque pour la santé. En France, on estime que le “Covid long”, qui se caractérise par des séquelles touchant différents organes et pouvant durer jusqu’à un an, a touché entre deux et trois millions de personnes adultes, selon une étude de Santé publique France publiée en juin 2023. Ce Covid long, loin d’être bénin, est à présent considéré comme une forme à part entière de maladie qui affecte durablement de nombreuses fonctions (digestives, cardiaques, pulmonaires, cognitives) et doit faire l’objet d’une prise en charge particulière. On savait déjà qu’après avoir contracté le Covid-19, le risque de maladies cardiovasculaires ou d'AVC était plus élevé jusqu'à un an après l'infection. Une large étude vient de montrer les raisons de ce risque accru : le SARS-CoV-2, le virus respo nsable du Covid-19 est également capable d’infecter les coronaires et d'y augmenter l'inflammation (Voir Nature Cardiovascular Research). Ces travaux montrent que chez les personnes âgées souffrant d'athérosclérose – c'est-à-dire présentant des plaques d’athérome dans les artères, le virus parvient à s'infiltrer jusque dans les artères coronaires, puis à s'introduire dans des macrophages (des cellules de l'immunité) et des cellules spumeuses (qui entraînent l'athérosclérose) de ces tissus. L’étude précise qu’il existe "un lien mécanique" avec la survenue d’infarctus du myocarde et d’AVC. Par ailleurs, ces travaux montrent que le virus a tendance à infecter les macrophages plus rapidement que les autres cellules. Ces derniers vont alors augmenter l’inflammation déjà présente de la plaque d’athérome et libérer des cytokines, des cellules du système immunitaire, qui vont rigidifier les art&eg rave;res, puis former des plaques supplémentaires d’athérome. C’est donc un véritable cercle vicieux qui se met en place… Une autre avancée récente nous éclaire dans la compréhension du déroutant Covid long qui reste mal compris, bien qu'il concerne plus d'un malade sur dix. Cette étude montre que le Covid long peut être provoqué par deux processus distincts : une réponse immunitaire insuffisante qui empêche l’organisme d’éliminer complètement le virus ou, au contraire, une réponse immunitaire excessive qui entraîne des dommages inflammatoires (Voir Frontiers). Ces scientifiques de l’Institut Pasteur, du CNRS et de l’Inserm, en collaboration avec des cliniciens de l’AP-HP, ont analysé chez des patients atteints de Covid long la production d’anticorps et la présence de cellules T antivirales. Résultat ? Près d’un tiers des malades présentent une réponse immunitaire très faible, tandis que les autres montrent une réponse au moins aussi forte que les personnes totalement rétablies de la Covid-19. « Nos résultats suggèrent qu’il existe plusieurs types de Covid long, caractérisés soit par une réponse antivirale insuffisante, soit par une réponse antivirale excessive » souligne l’étude. Ces recherches montrent qu'il existe bien plusieurs types de Covid long et ouvrent la voie à une meilleure prise en charge des malades, notamment par la mise en œuvr e de tests immunologiques particulièrement sensibles pour détecter une réponse immunitaire chez les patients avec Covid long "faibles répondeurs". Une autre étude britannique récente dirigée par le Docteur Christopher Brightling, a analysé des IRM réalisées chez 259 patients ayant été hospitalisés pour Covid en 2020-2021. Elles ont été comparées avec des examens effectués chez une cinquantaine de personnes jamais infectées. Près d'un tiers des patients Covid présentaient des lésions dans plusieurs organes, plusieurs mois après leur sortie de l'hôpital. Ces organes incluent notamment le cerveau, les poumons ou les reins et, dans une moindre mesure, le cœur et le foie (Voir The Lancet). Ces résultats montrent la persistance de séquelles durables plusieurs mois après l'infection et semblent indiquer que le Covid long ne s'explique pas par des in suffisances graves concentrées sur un seul organe mais plutôt par « une interaction entre au moins deux anomalies de différents organes », précise l’étude. Il s'agirait donc d'une affection systémique pouvant toucher simultanément les fonctions pulmonaires, cardiaques, digestives, neurologiques et cognitives. L'action délétère du Covid-19 sur le cerveau est d'ailleurs bien plus forte qu'on ne l'imaginait il y a encore quelques mois, comme vient de le montrer une équipe de recherche de l’Inserm, du CHU et de l’Université de Lille, qui a découvert que l’infection pourrait entraîner la mort de certains neurones exprimant une hormone appelée GnRH (Gonadotropin-Releasing Hormone). Ces neurones contrôlent depuis l’hypothalamus tous les processus associés aux fonctions reproductrices. Ces chercheurs ont montré, en recourant à des dosages hormonaux réalisés trois mois et un an après l’infection chez 47 hommes, que ce virus pouvait altérer les fonctions des neurones à GnRH, entraînant ainsi une chute du taux de testostérone chez certains patients. Ces recherches ont confirmé que les patients qui présentaient des dosages hormonaux anormaux étaient beaucoup plus touchés par des troubles de la mémoire ou de l’attention et des difficultés de concentration. Une autre étude réalisée par des chercheurs américains et irlandais a montré que les enfants nés en plein confinement pendant les premiers mois de la pandémie de Covid-19 présentent aujourd’hui un microbiome intestinal – c’est-à-dire l’ensemble de micro-organismes présents dans le tube digestif – différent de ceux des bébés nés hors pandémie. Ces recherches montrent que l’intestin des bébés nés pendant la pandémie contiendrait un bien moins grand nombre de microbes que celui de bébés nés en temps normal. Ce déficit bactérien serait lié à l’insuffisance de contacts variés avec le monde extérieur et les milliers de bactéries qui le composent (Voir Natu re). Selon l’étude, « La combinaison du fait de rester à l’intérieur, d’une hygiène accrue, de la diminution des interactions sociales et du stress accru ressenti par de nombreux parents a contribué au microbiome intestinal distinctif trouvé chez les nourrissons nés à cette époque ». Cette découverte est importante quand on sait que le microbiome intestinal joue un rôle clé dans le bon fonctionnement des organes et développement corporel. Or, les bébés forment la diversité de leur microbiome intestinal grâce à leur environnement et les trois premières années sont décisives pour créer un microbiome sain. Ces bébés au microbiome altéré risquent donc d’avoir davantage de problèmes de santé à long terme. Heureusement, en mars dernier, une étude a montré que le vaccin contre la Covid-19 peut atténuer la gravité et la durée du Covid long chez les personnes affectées et réduire l'impact de cette condition sur leur vie sociale, professionnelle et familiale (Voir BMJ). Ces chercheurs ont utilisé les données de 455 paires de personnes (vaccinées et non vaccinées). Les chercheurs ont comparé les patients vaccinés pour la première fois avec l'un des vaccins AstraZeneca, Pfizer-BioNTech, Johnson & Johnson ou Moderna à ceux qui sont restés non vaccinés. L'étude a montré que deux fois plus de patients vaccinés ont signalé la rémission de tous leurs symptômes de Covid long : 57 (près de 17 %) contre 27 (7,5 %) des non vaccinés. Je rappelle que, dans le cadre de la nouvelle campagne de vaccination ouverte le 3 octobre dernier en France, il est possible, pour les publics fragiles et ceux qui le souhaitent, de bénéficier du vaccin Pfizer réactualisé pour intégrer les nouveaux variants. Ce vaccin à ARN a bien entendu fait la preuve de son efficacité au cours d’essais cliniques contrôlés et il a obtenu toutes les autorisations nécessaires de commercialisation, tant au niveau national qu’européen. Il sera rejoint dans quelques semaines par le nouveau vaccin à ARN de Moderna, qui a également montré son efficacité contre les nouveaux variants. Quant à ceux qui restent réticents aux vaccins à ARN, ils pourront bénéficier, d’ici environ un mois, du vaccin « classique », à protéines recombinantes de Novavax. La biotech américaine Moderna a par ailleurs dévoilé il y a quelques jours des premiers résultats positifs prouvant une excellente efficacité de son vaccin combiné grippe-Covid comparé aux vaccins standards actuels. Moderna compte bien mettre sur le marché en 2025 ce vaccin qui permettrait chaque automne de s'immuniser avec une injection unique contre deux des trois maladies respiratoires saisonnières, la troisième étant la bronchiolite (Voir Clinical Trials). Un groupe associant l’Anses, la société Osivax en France, l’Agence de sécurité sanitaire du Royaume-Uni (UKHSA), et le Vaccine Formulation Institute en Suisse, est parvenu à mettre au point un vaccin qui, contrairement aux injections actuelles, semble aussi efficace contre la souche originale du Covid-19 que contre les variants Delta et Omicron. La polyvalence du vaccin est liée au fait qu’il cible la protéine de nucléocapside (N), très stable, du virus et non la protéine Spike (S), qui présente l’inconvénient de se modifier d’un variant à l’autre (Voir ANSES). L’étude est d’autant plus intéressante que cette protéine est commune aux sarbecovirus, genre auquel appartiennent les coronavirus responsables du syndrome respiratoire aigu sévère comme le SARS-CoV-1 et le SARS-CoV-2, ce qui laisse espérer une possible utilisation de ce vaccin au-delà du Covid-19. Le chercheur Américain Drew Weissman, qui vient d'obtenir le prix Nobel de médecine, travaille également au sein du projet international visant à développer un vaccin universel contre tous les différents coronavirus. « Ce futur vaccin devrait pouvoir couvrir tous les futurs variants, et tous les coronavirus venus de chauves-souris qui pourraient passer chez les humains », a-t-il expliqué. Pour parvenir à surmonter l’obstacle que constitue la capacité de mutation rapide de ces virus, cet éminent chercheur s'est associé à des spécialistes de l'intelligence artificielle pour analyser leur structure, afin de repérer les régions stables qui restent inchangées. Les essais cliniques sur l’homme de ce nouveau vaccin universel devraient commencer en 2024 et ce même laboratoire travaille également sur 20 vaccins à ARN messager différents, ciblant notamment les allergies, les maladies auto-immunes et les maladies cardio-vasculaires. La recherche progresse également dans le domaine des vaccins contre le Covid, administrés par voie nasale. Des chercheurs de l'Université de l'Ohio viennent de montrer que des virus modifiés de la rougeole et des oreillons pourraient être utilisés pour créer un vaccin nasal trivalent contre le Covid-19 et plusieurs variants (Voir PNAS). Les premiers essais sur l'animal ont montré que l'immunité à vie contre la rougeole et les oreillons conférée par le vaccin rougeole-oreillons-rubéole (ROR) se traduirait probablement par une protection prolongée contre le Covid-19 chez les personnes vaccinées avec le sérum contre le MMS (contre la rougeole, les oreillons et le SRAS-CoV-2). Ce vaccin trivalent protégerait contre la souche initiale du SRAS-CoV-2 et au moins deux variants, le variant delta, associé à un risque accru de forme grave, et l'omicron BA.1, très contagieux. Testé chez l’animal, ce vaccin intranasal a déclenché une forte réponse en anticorps neutralisants ainsi qu’une protection dans les zones des muqueuses tapissant le nez et les poumons, prévenant ainsi des symptômes de la maladie. Ce vaccin MMS pourrait donc également devenir une nouvelle arme de choix pour prévenir efficacement une future pandémie de Covid-19, d’autant plus que les trois virus composant le vaccin peuvent être rapidement modifiés en cas d’apparition d’un nouveau variant pathogène. Il faut enfin souligner que l’arrivée de ce vaccin polyvalent, sous forme de spray nasal, permettrait d’améliorer sensiblement, en raison de sa facilité de conservation et d’utilisation, la couverture vaccinale dans les pays en développement, ce qui serait un atout décisif pour mieux contrer une future pandémie mondiale provoquée par un coronavirus ou un autre virus respiratoire. On le voit, en moins de trois ans, notre connaissance scientifique du virus Covid-19, de ses effets systémiques multiples et de ses modes de transmission, a fait des pas de géants, et nous sommes à présent bien mieux armés si, comme on peut malheureusement le craindre, cette pandémie se transforme en épidémie saisonnière et si d’autres pandémies planétaires, provoquées par de nouveaux virus, se déclenchent. Nous savons également, il est toujours utile de le rappeler, que les vaccins présents et à venir, en dépit de leur efficacité toujours plus grande et de leur adaptabilité inhérente à la technologie ARN, ne permettront une protection large et puissante de nos populations que s’ils sont associés, dès l’apparition d’une éventuelle pandémie, au triptyque combinant le port du masque et la distanciation sociale, dans tous les espaces fermés ou fortement peuplés, sans oublier l’usage systématique du gel hydroalcoolique qui freine considérablement la propagation des virus. A cet égard, je crois que le message est bien passé et j’observe avec satisfaction que le port du masque est spontanément revenu dans de nombreux commerces, transports et lieux publics, sans que les pouvoirs publics aient eu besoin de le rendre à nouvea u obligatoire. Espérons que notre pays saura tirer toutes les leçons – en matière d’organisation sanitaire, de prévention, de gestion numérique et de recherche – de cette pandémie inédite depuis la grippe espagnole de 1918-1919, qui avait tué au moins 50 millions de personnes dans le monde. Sans céder au catastrophisme, nous devons rester vigilants et accepter l’idée que nous allons devoir vivre durablement avec ce virus et que d’autres agents pathogènes peuvent nous frapper. Nous devrons alors être prêts et mettre en œuvre tous les nouveaux moyens dont nous disposons pour faire barrage, le plus tôt possible, à cette nouvelle menace capable de déstabiliser profondément nos sociétés… René TRÉGOUËT Sénateur honoraire Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat e-mail : tregouet@gmail.com | |
| | | | En Corée du Sud, des chercheurs ont créé un moteur à injection directe d'hydrogène. Cette nouvelle technologie permet d'injecter directement l'hydrogène dans la chambre de combustion du moteur de certains véhicules. À l'heure où le monde s'efforce de passer aux carburants verts pour atteindre la neutralité carbone, les sources d'énergie utilisant l’hydrogène ont la cote. Des chercheurs sud-coréens ont ainsi mis au point une nouvelle technologie permettant à un moteur de deux litres de fonctionner par "injection directe d’hydrogène", qui promet de le rendre plus viable pour la production de masse. Il est destiné aux voitures particulières. Ce sont, d’après le site service-public.fr, des véhicules à moteur, construits et conçus pour le transport de personnes, ayant au moins quatre roues, comportant, en plus du siège du conducteur, huit places assises au maximum, et dont le poids total en charge autorisé (PTAC) est inférieur à trois tonnes et demie. Il s’agit plus précisément d’un moteur à hydrogène à injection directe de 2 litres qui fonctionne entièrement à l’hydrogène. Il a été mis au point par des chercheurs de l'Institut coréen des machines et des matériaux (KIMM) et du laboratoire de recherche sur les moteurs à zéro carbone de Hyundai-Kia Motor Company (HMC). Pour ce faire, ces derniers ont injecté de l’hydrogène directement dans la chambre de combustion du moteur d’un véhicule hybride existant, avec une pression supérieure de plus de 30 fois à la pression atmosphérique (soit une pression de plus de 30 bars). « Cette méthode utilise un pré-mélange de combustion qui permet une combustion ultra-faible et présente l'avantage de ne pas entraîner de perte de pompage, car le rendement est contrôlé par la quantité de carburant injectée sans étrangler l'air d'admission », indiquent les chercheurs dans leur étude. De plus, comme il n'y a pas d'hydrogène gazeux dans le tuyau d'admission, il n'y a pas de retour de flamme, ce qui est fréquent dans les moteurs à hydrogène. En raison de la baisse de la température de combustion, la combustion ultra-faible produit de faibles émissions de NOx (oxydes d'azote émises par la combustion des carburants fossiles, NDLR) et un bon rendement thermique dans les situations de charge partielle. En effet, selon l'équipe de recherche, le nouveau moteur à hydrogène permet de réduire les émissions de dioxyde de carbone et de particules fines respectivement de 98 % et 90 % par rapport aux moteurs à essence, ce qui est conforme aux réglementations de l'Union européenne en matière de voitures à zéro émission. En outre, le moteur à hydrogène atteint un rendement thermique élevé de 40 % tout en éme ttant des oxydes d'azote inférieurs à 15 ppm, même en l'absence d'un système de post-traitement qui nettoie les gaz d'échappement. Un moteur qui promet d'être plus respectueux de l'environnement tout en faisant preuve d'efficacité. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash IJHE | | | |
| Des chercheurs de l’Institut national de technologie B. R. Ambedkar de Jalandhar, en Inde, ont mis au point un nouveau système reposant sur un cycle d’humidification-déshumidification et de réfrigération par compression de vapeur (HDH-VCR) et sur une pompe à chaleur alimentée par un système photovoltaïque. Le système est destiné à la production d’eau douce dessalée, de refroidissement et d’eau chaude. Les scientifiques ont expliqué que le système proposé utilise les énergies de refroidissement et de chauffage du réfrigérateur intégré et de la pompe à chaleur pour son fonctionnement. « L’installation a également la capacité de générer de l’air frais ou de l’air chaud en fonction de la saison », ont-ils expliqué. « Le refroidissement de l’évaporateur d’une pompe à chaleur est utilisé pour la déshumidification finale de l’air ». Ce système se compose d’un système photovoltaïque, d’une pompe à chaleur, de ventilateurs, de préchauffeurs d’air, d’humidificateurs, de déshumidificateurs, de réchauffeurs d’air, de chauffe-eau solaires et de pompes de circulation d’eau. Le fluide utilisé dans le VCR est le R410A. « La centrale solaire photovoltaïque alimente le ventilateur, le compresseur de vapeur et les pompes. Les condenseurs de refroidissement de l’eau (pompes à chaleur) et les CES fournissent de l’eau chaude aux humidificateurs, aux préchauffeurs d’air et aux systèmes de préchauffage de l’air », expliquent les chercheurs. Afin de produire de l’air frais, ainsi que de l’eau fraîche et chauffée, le système utilise le cycle HDH-VCR. Le cycle HDH est généralement utilisé pour contrôler les niveaux d’humidité dans le flux d’air, en humidifiant d’abord l’air, puis en éliminant l’humidité excédentaire. Le cycle VCR est un processus dans lequel un réfrigérant change d’état entre le liquide et la vapeur pour absorber la chaleur et refroidir l’air. « Les caractéristiques uniques de l’installation sont la disposition de tous les composants d’humidification-déshumidification en deux étapes dans une tour verticale, et la facilité d’écoulement des fluides dans le conduit », expliquent les universitaires. « La conception du processus peut être utilisée dans les secteurs résidentiel et industriel ». Ils ont testé le système à l’aide d’une série de simulations théoriques et d’un prototype testé en conditions réelles. Ils ont constaté que le système est capable de générer jusqu’à 5,5 litres par heure (LPH) d’eau fraîche, jusqu’à 6,8 kW d’effet de refroidissement et jusqu’à 4,2 ratios de performance énergétique (EPR) pour un débit d’air de 1 000 m3/h. L’EPR est le rapport entre l’énergie primaire du produit et l’énergie de ses sous-produits. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Science Direct | | | |
| Si faire du vélo tous les jours est trop difficile pour vous, vous pourriez être tenté d'opter pour un vélo électrique. Le problème, c'est que la production des batteries consomme beaucoup de ressources naturelles telles que le lithium ou les terres rares, qui nécessitent des procédures d'extraction étendues et souvent néfastes pour l'environnement. L'entrepreneur français Adrien Lelièvre a toutefois mis au point une solution pionnière et durable. L'inventeur, qui a une formation en électronique, a conçu et breveté un vélo électrique appelé Pi-Pop, qui n'utilise pas de batteries au lithium mais des supercondensateurs. « Le système se charge lorsque la conduite est facile et lorsque le vélo freine – grâce au frein moteur – l'énergie est restituée en cas de besoin », explique Adrien Lelièvre, directeur de STEE, la société à l'origine du vélo Pour simplifier, un supercondensateur fonctionne en stockant de l'énergie de manière électrostatique, c'est-à-dire par le biais d'une charge qui se déplace lentement. En revanche, une batterie au lithium stocke l'énergie sous la forme d'une réaction chimique. En d'autres termes, un supercondensateur peut stocker et libérer de l'énergie très rapidement en cas de besoin. Dans le cas du vélo, cela signifie qu'il stocke l'énergie lorsque la personne pédale ou freine et qu'il l'utilise pour faciliter des actions plus difficiles comme le redémarrage ou la montée d'une côte. Adrien Lelièvre estime que l'assistance offerte au cycliste par les supercondensateurs du vélo est suffisante pour supporter un dénivelé de 50 m s'il est chargé sur un terrain plat au préalable, ce qui le rend utilisable dans environ 80 % des villes europé ;ennes. Le concept de supercondensateur n'est pas une innovation en soi : les premiers ont été fabriqués à la fin des années 1970. Aujourd'hui, ils sont utilisés dans les systèmes photovoltaïques (tels que les panneaux solaires), les appareils photo numériques et certains véhicules hybrides ou électriques pour améliorer leurs performances. Pour Adrien Lelièvre, il était logique d'utiliser cette technologie dans les vélos. Selon lui, le Pi-Pop de 20 kg « est vraiment un symbole de sobriété. Vouloir toujours plus, c'est-à-dire vouloir aller plus vite, ajouter plus d'énergie... c'est une impasse », affirme-t-il. Aucune terre rare n'est utilisée dans la fabrication du vélo, les supercondensateurs étant composés de carbone, de polymères conducteurs, de feuilles d'aluminium et de pâte à papier – des matériaux pour lesquels il existe déjà des processus de recyclage. Il n'est pas non plus nécessaire d'attendre que le vélo se charge, ce qui est un autre avantage par rapport aux vélos électriques classiques. L'entreprise affirme également que la durée de vie du supercondensateur est de 10 à 15 ans, contre cinq ou six ans pour une batterie au lithium. Le vélo – qui en est à sa troisième génération – est actuellement assemblé à Orléans. Pour Adrien Lelièvre, dont la carrière s'est construite dans l'industrie électronique française, il était important que le produit soit fabriqué localement, dans sa France natale. Actuellement, Pi-Pop produit 100 vélos par mois. À l'avenir, l'entreprise vise à produire un millier de vélos par mois d'ici 2024. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Euronews | | | |
| Faire du dioxyde de carbone (CO2) une source renouvelable et durable de carbone est un défi majeur pour la recherche scientifique et un enjeu politique de premier plan. La nature a déjà eu cette idée puisqu’elle transforme le CO2 et l’eau en glucose grâce à l’énergie du soleil via la photosynthèse : une forme remarquable de stockage d’énergie. La recherche s’en inspire pour mettre au point des procédés photo-électrochimiques capables de convertir le CO2 en un large éventail de molécules organiques à haute valeur ajoutée comme l’acide formique, le méthane, le méthanol ou l’éthanol. Au cours de ces processus, la molécule de CO2 perd progressivement ses atomes d’oxygène qui sont remplacés par des atomes d’hydrogène, stockant au passage de l’énergie sous forme de liaisons chimiques. Cette transformation, dite "réaction de réduction", nécessite de l’énergie mais également des catalyseurs actifs, sélectifs et durables pour vaincre la très grande stabilité des liaisons C-O et ne favoriser que la réduction souhaitée, en méthanol par exemple, parmi les nombreuses réactions possibles. Un point crucial qui ralentit fortement le déploiement de ces solutions très attractives. Dans ce contexte, des scientifiques du Laboratoire d’électrochimie moléculaire (LEM, CNRS/Université Paris Cité), en collaboration avec des équipes chinoises, ont mis au point un catalyseur modèle à atome de Cobalt (Co) unique avec une structure de coordination bien définie pour étudier le mécanisme sous-jacent des réactions de réduction du CO2 mais aussi du CO (monoxyde de carbone) en méthanol. Le complexe moléculaire de cobalt choisi est la phtalocyanine de cobalt. En présence de CO2, le processus de réduction s’arrête à la formation de CO et la production de méthanol est infime. Par contre, en présence de CO seul, la réduction de ce dernier en méthanol se fait de façon sélective et avec un très bon rendement. Les scientifiques ont montré que ce mécanisme, lié au trop faible temps de séjour du CO à la surface du catalyseur en présence de CO2, pouvait être contourné en jouant sur la géométrie du support du catalyseur. En effet, une fois ancré à la surface de nanotubes de carbone, la disposition contrainte et fortement courbée des molécules de catalyseur favorise l’interaction entre atomes de cobalt et molécules de CO. Cette interaction forte se traduit par un plus long temps de séjour qui favorise la poursuite du processus de réduction du monoxyde de carbone en méthanol avec un rendement élevé. Ces résultats ont fait l’objet d’une double publication dans les revues Nature Catalysis et Nature Communications. Ils devraient permettre l’optimisation et le développement de catalyseurs moléculaires à base de métaux non critiques particulièrement actifs et sélectifs pour produire du méthanol à partir du CO2 issu de fumées industrielles, voire de sources moins concentrées. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash CNRS | | ^ Haut | |
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| Santé, Médecine et Sciences du Vivant | |
| | | Selon une étude réalisée par des chercheurs de l'Université de la Charité, à Berlin, la pratique d’un jeûne de courte durée (moins de trois jours) à chaque cycle de chimiothérapie améliorerait sensiblement la qualité de vie liée à la santé, sans effets néfastes notables. « Ce travail confirme que des jeûnes de quelques jours pendant la chimiothérapie peuvent réduire la toxicité et les effets secondaires du traitement », souligne la Docteure Daniela Koppold qui a dirigé ces travaux. « De manière remarquable, le jeûne a également permis dans cette étude d’éviter la fatigue, un problème fréquent chez les patientes avec un cancer du sein », a ajouté la cancérologue. Dans cet essai en double aveugle portant sur 106 femmes atteintes d'un cancer du sein précoce, les chercheurs ont évalué la faisabilité et l’impact d’un jeûne court sur la qualité de vie lié à la santé en comparaison avec un régime alimentaire végétarien sans sucres raffinés (groupe contrôle). Selon le protocole, le jeûne s'accompagnait de jus et des bouillons de légumes (environ 200 kcal/jour). La chimiothérapie incluait quatre cycles de doxorubicine ou d’épirubicine suivis d’un traitement à base de taxane. Le jeûne ou le régime alimentaire contrôle était initié un à deux jours avant chaque chimiothérapie, puis interrompu 24 heures après la fin du cycle, soit une durée totale de 60 à 72 heures par cycle. Entre les cycles de chimiothérapie, les patientes des deux groupes étaient invitées à adopter un régime alimentaire majoritairement végétarien, mais sans obligation. Les résultats montrent une amélioration de la qualité de vie plus nette dans le groupe pratiquant des jeûnes courts. Il est important de souligner que le jeûne n’a pas eu d’impact significatif sur le poids. L’étude a exclu les femmes en insuffisance pondérale ou ayant des antécédents de troubles alimentaires ou de pathologie psychiatrique significatifs. En conclusion, l'étude souligne que le jeûne court représente une option prometteuse comme soin de support pendant une chimiothérapie du cancer du sein dans l’objectif d’améliorer la qualité de vie des patientes. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Medscape | | | |
| Dans la prévention du risque et des réitérations suicidaires, le dispositif VigilanS tend à démontrer son efficacité. C'est en tout cas ce que révèlent les résultats d'évaluation du dispositif réalisée par Santé publique France. Pour rappel, le dispositif VigilanS est apparu en 2015 et a pour mission de prévenir les tentatives de suicides ou les récidives, notamment via le maintien d’un lien par téléphone par des professionnels de santé avec les patients hospitalisés après une tentative de suicide. 32 centres VigilanS, dont un installé au sein du GHU de Paris, couvrent désormais le territoire français. Selon Santé publique France, missionnée par la Direction générale de la santé (DGS) pour l’évaluer sur la période 2015-2017 dans les 6 premiers territoires où il a été implanté, le dispositif VigilanS a permis « une réduction significative [du risque de récidive] chez les personnes ayant bénéficié de ce suivi ». Sur la moitié des 23 146 patients pris en compte dans l’évaluation, 11 573 ont été intégrés au dispositif (soit environ la moitié). Parmi eux, 3 214 réitérations ont été identifiées, contre 5 014 au sein de la moitié qui n’a pas bénéficié de ce suivi. Soit « une diminution de 38 % du risque de réitération suicidaire (passage aux urgences ou hospitalisation pour tentative de suicide ou décès par suicide) dans les 12 mois suivant leur tentative », chez les patients VigilanS, précise l’agence. « L’efficacité du dispositif est observée quel que soit le sexe ou s’il s’agit de la première tentative de suicide de la personne ou non ». Sur le plan économique également, il présente un bilan positif : 1 euro investi dans le dispositif permettrait d’économiser 2 euros en coût de santé, soit, en moyenne, 248 euros économisés pou chaque patient inclus. « La France présente un taux de suicide supérieur à la moyenne des autres pays de l’Union européenne », rappelle Santé publique France, qui cite le chiffre d’environ 200 000 tentatives de suicide par an. Le sujet mérite d’autant plus de vigilance que la crise sanitaire a induit une augmentation des troubles psychiques et des pulsions suicidaires chez les jeunes de moins de 25 ans, ainsi qu’une hausse des passages aux urgences pour pensées suicidaires en population générale. Or, souligne-t-elle, les suicidants constituent une population particulièrement à risque de réitération et de décès par suicide. « Il est donc primordial de déployer des actions de prévention en direction de cette population pour réduire ces risques », conclut-elle. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Infirmiers | | | |
| Une équipe de chercheurs de l'Institut pour la Santé d'Oslo, en Norvège, a montré que des niveaux élevés d'activité physique au travail pourraient entraîner une altération d'une ou plusieurs fonctions cognitives. Pour parvenir à cette conclusion, elle a recruté 7.005 adultes. Dans le cadre de leurs travaux, ils ont évalué l’association entre les trajectoires professionnelles des participants entre 33 et 65 ans avec le risque de démence et de déficience cognitive légère à 70 ans et plus. Cette étude montre que 902 volontaires ont reçu un diagnostic de démence et 2.407 ont été diagnostiqués avec une déficience cognitive légère. Les auteurs ont constaté que les risques de démence et de troubles cognitifs légers étaient de 8,8 % pour les participants ayant une trajectoire professionnelle dite “stable faible” et de 33,3 % pour ceux dont la trajectoire augmentait puis diminuait. Les recherches ont aussi montré que les personnes exerçant un métier exigeant physiquement à la fin de leur vie professionnelle étaient plus susceptibles de développer des problèmes de santé cognitive. Les risques de démence et de troubles cognitifs légers parmi la population âgée de 70 ans et plus étaient de 15,5 % chez les adultes ayant occupé un poste demandant un effort physique intense et de 9 % chez les volontaires ayant eu un emploi peu exigeant physiquement. « Notre étude souligne particulièrement la nécessité de suivre les personnes ayant une activité physique professionnelle élevée au cours de leur vie, car elles semblent avoir un plus grand risque de développer une démence », a conclu Le Docteur Vegard Skirbekk qui a dirigé ces recherches. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Science Direct | | | |
| On estime que plus de quatre millions de personnes sont traitées par médicament pour un diabète, soit 5,5 % de la population, Parmi eux, 90 % sont concernés par le diabète de type 2. Heureusement, de nouveaux traitements pourraient considérablement améliorer la prise en charge de malades vivant avec un diabète de type 2. C'est notamment le cas du tirzépatide. Approuvé en ami dernier par la FDA, ce traitement est commercialisé aux Etats-Unis sous le nom de Mounjaro depuis juin 2022 et il a des résultats impressionnants sur le diabète de type 2 et l'obésité. Il est injecté une fois par semaine grâce à un stylo prérempli avec 5, 10 et 15 mg et peut être donné au patient à n'importe quelle heure de la journée. Cette nouvelle thérapie est ce qu'on appelle un “double agoniste”, qui mime l'action de deux hormones intestinales: le GLP-1 (glucagon-like peptide-1) et le GIP (glucose-dependent insulinotropic polypeptide). Ces hormones vont stimuler la sécrétion d'insuline, nécessaire pour réguler la glycémie, réduire l'appétit ou encore ralentir le transit dans l'estomac. Selon plusieurs études, ce traitement est extrêmement efficace pour contrôler la glycémie. En général, on considère que le diabète est équilibré quand l'hémoglobine glyquée ( HbA1c) est inférieure ou égale à 7 %. Au-delà, lorsque le déséquilibre est chronique, le patient risque d'avoir des complications. Or, « avec la dose maximale de tirzépatide, on peut diminuer de ce taux d'HbA1c de 2 à 2,5 points et donc arriver plus facilement aux objectifs », dévoile le Professeur Patrice Darmon, diabétologue, professeur des Universités et Praticien Hospitalier en Nutrition à Marseille. « Et obtenir des pertes de poids de 7 à 13 kg sur une année ! En dehors de l'insuline, on n'a jamais eu des résultats aussi spectaculaires en termes de baisse de la glycémie et de perte de poids ! De plus, comme le Trulicity ou l'Ozempic, il peut être injecté une fois par semaine, ce qui affecte donc moins le quotidien des patients que des injections quotidiennes d'insuline ». Un traitement qui pourrait donc être essentiel pour les personnes en situation d'obésité. Or, « 40 % des diabétiques de type 2 français présentent un surpoids et 40 % une obésité », souligne Patrice Darmon, coordonnateur de la prise de position de la Société francophone du diabète sur le traitement du diabète de type 2. « Des études ont prouvé que les agonistes des récepteurs du GLP-1 étaient efficaces pour diminuer le risque cardio-vasculaire », souligne Boris Hansel. « Or, la première cause de mortalité, ce sont les maladies cardiaques ». L'arrivée sur le marché de ce nouveau traitement élargirait la palette d'outils à la disposition des médecins et permettrait de proposer des stratégies de plus en plus individualisées pour les patients vivant avec un diabète de type 2. « Aujourd'hui, pour un patient qui a eu un infarctus du myocarde, on a le choix entre les agonistes des récepteurs du GLP-1 (type Ozempic) et un inhibiteur de SGLT2 », souligne Patrice Darmon. « Mais pour un patient âgé ou fragile, on va souvent prescrire une autre classe : un inhibiteur de la DPP4, très simple à prendre car sous forme de comprimé et avec très peu d'effets secondaires. On peut donc proposer un traitement sur mesure ! » Avec le tirzépatide, qui a un effet spectaculaire sur l'hémoglobine glyquée, on peut imaginer que cela permettrait à des patients dont le diab& egrave;te est assez avancé de retarder le passage à l'insuline. Reste que pour le moment, ce nouveau traitement n'est pas commercialisé en France. L'Agence européenne du médicament (EMA) a donné son feu vert en septembre 2022 pour sa mise sur le marché dans les pays européens, mais Eli Lilly, l'entreprise américaine qui commercialise ce nouveau traitement, n'a pas encore annoncé une date pour une future commercialisation en France. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash FDA | | | |
| Le curcuma, par l’intermédiaire d’un de ses composés naturels appelé curcumine, a obtenu des résultats aussi probants que l’oméprazole pour lutter contre l’indigestion, d’après une étude thaïlandaise publiée dans le British Medical Journal. Louée pour ses vertus anti-inflammatoires et antimicrobiennes, la curcumine présente dans le curcuma est utilisée depuis de nombreux siècles comme remède médicinal, notamment en Asie du Sud-Est. Plus répandu dans les sociétés occidentales, le médicament oméprazole a pour vocation de réduire l'excès d'acide gastrique et d’agir ainsi directement sur les indigestions. Ce dernier, agissant comme un inhibiteur de la pompe à protons (IPP), a néanmoins des effets négatifs en cas de prises répétées. Selon les chercheurs de l’étude, l’oméprazole peut entraîner à long terme un risque accru de fracture, des carences en micronutriments et un risque élevé d'infections. En partant de ce constat, les scientifiques thaïlandais ont mené une étude clinique basée sur 151 patients de 18 à 70 ans souffrant de maux d'estomac récurrents et recrutés dans des hôpitaux thaïlandais entre 2019 et 2021. Ces derniers présentaient des niveaux d’indigestion similaires selon le score d’évaluation de la sévérité de la pathologie réalisé en début d’enquête. Ils ont été placés dans trois groupes : un avec deux grandes gélules de 250 mg de curcumine à avaler quatre fois par jour puis une petite gélule factice. Un second avec une petite gélule de 20 mg d’oméprazole à ingurgiter chaque jour et deux grandes gélules factices quatre fois par jour. Le dernier groupe était composé de l’ensemble des indications mentionnées dans les deux premiers exemples. Évalués après 28 puis 56 jours, les patients des trois groupes ont présenté une amélioration similaire de leurs symptômes. Cette première enquête sur le sujet, bien que limitée sur sa taille et le recul nécessaire pour en tirer des conclusions plus larges, a permis de constater les bienfaits du curcuma sur l’indigestion à court terme. « Cet essai contrôlé randomisé multicentrique fournit des preuves très fiables pour le traitement de la dyspepsie (indigestion) fonctionnelle (…) Les nouveaux résultats de notre étude peuvent justifier l'utilisation de la curcumine dans la pratique clinique », ont conclu les chercheurs. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash BMJ | | | |
| Il s’agit d’une avancée médicale obtenue grâce à l’intelligence artificielle. Ce nouveau robot aide les oncologues à soigner les patients atteints de tumeurs prises à un stade précoce. La société Quantum Surgical a mis au point un robot, baptisé “Epione”, dédié au traitement curatif des cancers. Déjà utilisé pour les tumeurs de l’abdomen (dont le foie, les reins et le pancréas), ce robot qui utilise l’intelligence artificielle a déjà permis de traiter plus de 200 patients en France et aux États-Unis. Et le nombre de patients qui vont pouvoir bénéficier de cette technique va être très largement étendu puisque “Epione” vient d’obtenir le marquage CE pour soigner les patients atteints de tumeurs pulmonaires. Pour obtenir cet accord réglementaire, la société qui commercialise ce robot est passée par une étude clinique. Le professeur Thierry de Baere, spécialiste en radiologie interventionnelle à Gustave Roussy, a mené ces travaux auprès de 25 patients pendant près de neuf mois. « Le principe du robot, c’est de nous aider nous, médecins, à emmener des aiguilles directement à l’intérieur de ces petites tumeurs, guidées à la fois par le scanner et par le robot », explique-t-il. « Et ces aiguilles vont permettre de brûler, de tuer les tumeurs en place sans avoir à opérer. Le robot nous amène de la précision dans le geste à réaliser ». L’aiguille peut toucher des tumeurs de trois centimètres de diamètre, que la main du médecin ne pourrait jamais atteindre. Mais le chemin qu’emprunte l’aiguille est toujours validé par le médecin. « L’intelligence artificielle trouve toute sa place ici », assure Bertin Nahum, cofondateur de la société Quantum Surgical. « Il y a des choix à faire pour le praticien, l’IA va simplement lui proposer des recommandations basées sur l’apprentissage de cas précédents ». Au terme de neuf mois d’essai clinique, les résultats sont extrêmement encourageants. « Il n’y a eu aucune complication pour les malades, les cibles ont toujours été atteintes, le traitement a pu être délivré de façon complète », positive le professeur Thierry de Baere. Avant de nuancer : « Il faudra maintenant suivre à long terme ces patients pour vérifier l’efficacité du traitement ». Dans 80 % des cas, les malades sont ressortis de l’hôpital 24 heures après cette intervention. « Prises à un stade précoce, ces tumeurs auront plus de chances d’être éliminées », conclut Thierry de Baere. Et quand on sait que deux millions de nouveaux cas de cancer du poumon sont recensés chaque année dans le monde, cette innovation française peut donner de grands espoirs aux patients. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Radio France | | | |
| Récemment, des chercheurs de l’université de Purdue (États-Unis) ont développé une thérapie anticancéreuse, qui incite les cellules cancéreuses à absorber un fragment d’ARN permettant de bloquer naturellement la division cellulaire. Les résultats de ces travaux ont été publiés dans la revue Oncogene. Dans le cadre de cette recherche, les scientifiques ont testé la thérapie sur des souris. Cette nouvelle piste thérapeutique associe un système d’administration, qui cible les cellules cancéreuses, à une version spécialement modifiée du microARN-34a, une molécule qui agit en ralentissant ou en arrêtant la division cellulaire. Pour s’assurer que le microARN-34a modifié parvient aux cellules cancéreuses, l’équipe a fixé le double brin d4ARN à une molécule de la vitamine folate. Les surfaces de toutes les cellules de notre corps ont des récepteurs qui se lient au folate et attirent la vitamine dans la cellule, mais les cellules de nombreux cancers – sein, poumon, ovaire et col de l’utérus – ont beaucoup plus de récepteurs de folate à la surface de leurs cellules que les cellules saines. D’après les résultats, le microARN-34a ciblé a ralenti ou inversé la croissance tumorale chez les rongeurs, mais il a également supprimé l'activité d'au moins trois gènes – MET, CD44 et AXL – qui peuvent être responsables du cancer et de la résistance à d'autres thérapies anticancéreuses. En effet, les tumeurs traitées avec la nouvelle thérapie n’ont pas augmenté de taille au cours d’un suivi de 21 jours, contrairement aux tumeurs non traitées qui ont triplé de volume pendant cette période. Pour les responsables de l’étude, cette thérapie pourrait être efficace seule et en combinaison avec des médicaments lorsqu’elle est utilisée contre des cancers ayant développé une résistance aux médicaments. « Lorsque nous avons obtenu les données, j'étais aux anges. Je suis convaincue que cette approche est meilleure que le traitement standard actuel et que certains patients en bénéficieront », a affirmé Andrea Kasinski, auteure principale et professeure agrégée de sciences biologiques William et Patty. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Purdue | | | |
| Les femmes âgées à risque de maladie d'Alzheimer pourraient bien considérablement bénéficier du yoga pour réduire le risque de maladie d’Alzheimer et freiner le déclin cognitif lié à l’âge, conclut cette équipe de neurologues de l’Université de Californie – Los Angeles (UCLA). L’étude, publiée dans le Journal of Alzheimer's Disease montre que le yoga augmente précisément l'activité dans la région du cerveau affectée par le stress et associée à la déficience cognitive…Il s’agit ici du Kundalini yoga, une forme de yoga qui se concentre sur la respiration, la méditation et la visualisation mentale, et visant plus largement à renforcer la force psychique. La pratique est démontrée comme bénéfique pour les femmes âgées qui pr&eacu te;sentent des facteurs de risque d'Alzheimer et des épisodes de perte de mémoire. L’équipe du Semel Institute for Neuroscience and Human Behavior de l’UCLA, qui utilise ici un type d'IRM permettant de mesurer l'activité dans les différentes régions du cerveau, révèle que la pratique du Kundalini yoga, qui combine le mouvement et la méditation, renforce la connectivité dans une zone du cerveau impliquée dans le déclin cognitif. L’auteur principal, le Dr Helen Lavretsky, psychiatre à l’UCLA et son équipe, ont pu ainsi comparer les effets du yoga par rapport aux interventions standards d'entraînement de la mémoire sur la connectivité dans les différentes zones de l'hippocampe, une zone cérébrale critique pour l'apprentissage et la mémoire. Ces techniques standards utilisent des associations verbales et visuelles pour améliorer la mémoire. L’étude est menée auprès de 22 participants qui faisaient partie d'un plus grand essai contrôlé randomisé étudiant les effets du yoga sur le risque d'Alzheimer. L'âge moyen des 11 participants du groupe d’intervention de pratique du yoga était d'environ 61 ans, et de 65 ans, pour les témoins invités à suivre les approches standards de d’entraînement cognitif. Tous les participants souffraient de déclin cognitif et présentaient un ou plusieurs facteurs de risque cardiovasculaire, ce qui peut également augmenter le risque de maladie d'Alzheimer. Ces facteurs comprenaient, en particulier, l'accumulation de plaque dans les artères, la survenue d’une crise cardiaque récente, le diabète et le traitement de l'hypertension artérielle ou de l'hypercholestérolémie. Les groupes de yoga et de MET ont suivi une séance d'entraînement en personne de 60 minutes chaque semaine pendant 12 semaines. L’IRM fonctionnelle a permis d’établir la connectivité à l'état de repos de l'hippocampe et a donc permis aux chercheurs d'évaluer des sous-régions de l'hippocampe, en comparant les effets du yoga à ceux de l'entraînement de la mémoire. L’analyse conclut que le Kundalini yoga semble mieux cibler la connectivité hippocampique liée au stress ; les approches standards ciblent plutôt des sous-régions de l'hippocampe impliquées dans les perceptions sensorielles, et favorisent plutôt une meilleure fiabilité de la mémoire ; plus globalement, le yoga induit des avantages (de connectivité) pour la santé du cerveau, en particulier pour les femmes souffrant de stress et d’épisodes de perte de mémoire. Cette pratique est donc « idéale pour les personnes âgées qui peuvent avoir des limitations physiques ». De précédentes études de la même équipe avaient déjà rapporté que le yoga induit des effets bénéfiques contre la dépression, en termes de résilience et de fonctionnement exécutif chez les personnes âgées atteintes de troubles cognitifs légers. Le yoga se révèle ici neuroprotecteur sur le volume de l'hippocampe droit, ce qui soutient aussi l’effet d’amélioration de la fonction de la mémoire observé dans l’étude. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash JOAD | | | |
| L’âge est l’un des principaux facteurs de risques pour le développement de nombreuses pathologies telles que les infections virales ou bactériennes, les maladies neurodégénératives mais également les cancers. Les enjeux économiques et sociétaux liés au vieillissement global de la population constituent un défi majeur. Par ailleurs, la notion de "vieillissement en bonne santé" suggère de plus en plus que cibler le vieillissement plutôt que ses conséquences est une bien meilleure stratégie pour diminuer la morbidité de la population âgée. En France, plus des deux tiers des nouveaux cancers diagnostiqués surviennent chez les personnes âgées de plus de 65 ans. L’apparition des cancers avec l’âge s’explique notamment par l’accumulation d‘altérations génétiques au cours de la vie, de mécanismes de réparation de l’ADN moins efficaces, mais aussi par un système immunitaire vieillissant, aux fonctions protectrices diminuées (immunosénescence). Quels sont les mécanismes qui régissent ce phénomène ? Comment développer de nouvelles stratégies pour contrecarrer l’immunosénescence ? C’est à ces questions que des scientifiques de l’Inserm et de l’Institut Curie ont tenté de répondre. Avec le temps, l’ADN devient fragile et l’un des marqueurs caractéristiques du vieillissement des cellules est l’instabilité génomique. Or, lorsqu’elles patrouillent dans les différents tissus de l’organisme, les cellules du système immunitaire sont sensibles aux déformations qui fragilisent leur noyau et favorisent les cassures d’ADN. Pour maintenir la structure du noyau et donc l’intégrité génomique, la cellule s’appuie sur un réseau dense de protéines dont font partie les lamines. Parmi elles, la lamine A/C est particulièrement étudiée car elle subit des altérations au cours du vieillissement. En outre, des mutations au niveau du gène qui code pour cette protéine sont connues pour être à l’origine de syndromes de vieillissement précoce. « Des ruptures répétées de l’enveloppe nucléaire conduisent à des dommages de l’ADN. Il est essentiel de bien comprendre les processus en jeu à ce niveau car ils favorisent non seulement le vieillissement de l’organisme mais aussi le développement de cancers. Par exemple, les ruptures du noyau rendent l’ADN "visible" par des protéines de dégradation, déclenchant alors une réponse de la cellule qui va favoriser le développement des métastases », explique le Docteur Nicolas Manel, directeur de recherche à l’Inserm et chef d’équipe à l’Institut Curie. L’équipe Immunité innée du Docteur Nicolas Manel a donc étudié un nouveau modèle expérimental dans lequel les cellules du système immunitaire sont déficientes en lamine A/C. Les chercheurs ont scruté une population de macrophages des poumons – les macrophages alvéolaires – qui sont fortement dépendants de la lamine A/C pour leur survie. Ces macrophages alvéolaires ont pour rôle de surveiller les poumons en permanence et ils constituent l’une des voies d’entrée principales pour de nombreux pathogènes. Les chercheurs ont montré qu’en absence de lamine A/C, les macrophages alvéolaires présentent de graves signes de fractures de leur noyau et des dommages au niveau de l‘ADN, entraînant une diminution drastique de leur nombre dans les poumons. De plus, les macrophages alvéolaires survivants présentent de nombreuses caractéristiques similaires à celles des macrophages alvéolaires âgés et accumulent des marqueurs caractéristiques du vieillissement. L’équipe a également mis en évidence qu’en absence de lamine A/C dans les macrophages, l’implantation et la croissance des tumeurs pulmonaires est bien plus rapide, favorisée par le dysfonctionnement des macrophages âgés. « Nos résultats ouvrent de nombreuses perspectives pour l’étude du vieillissement du système immunitaire provoqué par la rupture de l’enveloppe nucléaire et la diminution de son efficacité contre les infections et les tumeurs, dans les poumons, mais aussi dans d’autres organes », conclut le Docteur Nicolas Manel. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Nature | | | |
| L’épilepsie est une maladie neurologique fréquente, caractérisée par l’excitation synchronisée et anormale d’un ou plusieurs groupes de neurones. En réalité, il faudrait plutôt parler de cette affection au pluriel car il existe des dizaines de formes, l’épilepsie dite du lobe temporal étant la plus répandue chez les adultes. Cette dernière se manifeste par la survenue de crises imprévisibles et récurrentes, générées dans une petite région du cerveau : l’hippocampe. Au-delà de leurs manifestations les plus connues (convulsions, absences, rigidité musculaire…), ces crises affectent le fonctionnement normal du cerveau et entraînent une diminution des capacités cognitives, avec notamment une perte de mémoire progressive et des troubles émotionnels. Des traitements médicamenteux permettent de corriger ce dysfonctionnement cérébral chez de nombreux patients. Cependant, ils s’avèrent inefficaces dans près d’un tiers des cas. Une chirurgie peut alors être proposée pour supprimer le groupe de neurones à l’origine des crises (le foyer épileptique), sous réserve qu’il soit bien localisé et accessible. Mais chez les patients éligibles, l’ablation de tissu cérébral peut entraîner des effets indésirables et les résultats ne sont pas garantis. C’est dans ce contexte que Valérie Crépel, directrice de recherche Inserm à l’Institut de neurobiologie de la Méditerranée à Marseille, en collaboration avec Christophe Mulle de l’Institut interdisciplinaire de neurosciences (IINS) à Bordeaux, propose une thérapie génique. Leur approche cible, GluK2, une protéine qui entre dans la composition de récepteurs impliqués dans la transmission de messages excitateurs entre neurones. « Dans l’hippocampe des patients atteints d’épilepsie du lobe temporal, une fraction des neurones dégénère et ceux qui survivent peuvent former de nouvelles connexions aberrantes avec des neurones excitateurs. Des récepteurs dits kaïnate, dont certains contiennent la protéine GluK2, s’expriment anormalement au niveau de ces connexions. Ils peuvent augmenter la transmission de mess ages excitateurs et contribuer aux crises épileptiques », décrit Valérie Crépel. De précédents travaux ont montré que l’inhibition de ces récepteurs chez l’animal réduit la sévérité de l’épilepsie. Toutefois, les molécules pharmacologiques utilisées lors de ces études ne peuvent être utilisées chez l’humain en raison de leur forte toxicité potentielle. C’est pourquoi les chercheurs ont voulu développer une approche plus ciblée, fondée sur la thérapie génique. En collaboration avec la start-up Corlieve Therapeutics dont Valérie Crépel et Christophe Mulle sont cofondateurs, les chercheurs ont développé un vecteur, dérivé de l’adénovirus AAV, qui permet de transporter dans les cellules des patients le matériel g&eac ute;nétique nécessaire à la synthèse de petites molécules d’ARN. Ces dernières sont conçues pour être complémentaires à l’ARN messager qui conduit à la production de la protéine GluK2. Lorsque les ARN thérapeutiques synthétisés à partir du vecteur se lient à ces ARN messagers, ils empêchent la production de la protéine GluK2. « Les adénovirus sont déjà utilisés comme vecteurs en clinique et leur sécurité d’emploi a été éprouvée. En outre, ils ne s’intègrent pas dans l’ADN des patients et persistent de façon stable dans les cellules hôtes. Cela permet une synthèse durable de l’ARN thérapeutique », explique-t-elle. L'équipe a testé ce système dans un modèle de souris épileptiques. Deux injections simultanées dans deux zones de l’hippocampe des animaux ont permis d’y réduire d’un tiers la production de GluK2. Cet effet s’est accompagné d’une diminution de 85 % du nombre de crises épileptiques enregistrées à l’électroencéphalogramme, ainsi qu’un retour à la normale de l’activité motrice des animaux. En effet, la maladie exacerbe cette dernière et conduit les souris à effectuer des déplacements incessants. « Le traitement réduit donc non seulement les crises, mais aussi certaines comorbidités, telles que l’hyperactivité. Et ces résultats se sont maintenus plus de six semaines, ce qui laisse présager une longue durée d’action », résum e Valérie Crépel. En parallèle, l’équipe a traité des coupes de cerveau issues du traitement par chirurgie (ablation du foyer épileptique) de patients pharmacorésistants qui avaient donné leur consentement pour ces recherches. Ce travail a été possible grâce à une collaboration avec Fabrice Bartolomei et Didier Scavarda, médecins à l’hôpital marseillais de La Timone (AP-HM). Les enregistrements électrophysiologiques réalisés ex vivo sur ces tissus montrent que l’administration du vecteur réduit drastiquement l’activité neuronales associée aux crises épileptiques. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Inserm | | | |
| Des chercheurs et chercheuses du CHU de Toulouse, de l’Inserm et de l’Université Toulouse III – Paul Sabatier ont récemment fait une découverte dans la compréhension et le traitement de l’insuffisance rénale chronique, une pathologie touchant des millions de personnes à travers le monde. Cette avancée scientifique prometteuse repose sur l’identification de la responsabilité d’une protéine inflammatoire dans les complications graves de la maladie, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle approche thérapeutique. L’insuffisance rénale chronique touche 10 % de la population adulte mondiale et jusqu’à 30 % des personnes de plus de 70 ans en Europe. L’une des principales complications de l’insuffisance rénale chronique est la calcification vasculaire, un phénomène au cours duquel des minéraux s’accumulent anormalement dans les parois des vaisseaux sanguins, provoquant leur rigidification et contribuant au développement de maladies cardiovasculaires graves, qui sont les principales causes de décès chez ces patients. Les traitements à disposition ont des effets limités et ne permettent pas de prévenir ou de traiter la calcification vasculaire. L’équipe de recherche a mené une analyse protéomique (méthode d’exploration des protéines présentes dans un échantillon biologique) à grande échelle, combinée à des analyses ciblées en ELISA sur des échantillons de plasma de patients atteints d’insuffisance rénale et de patients dialysés (cohorte de 453 patients issus de la cohorte CKDomique du CHU de Toulouse, de la cohorte espagnole Nefrona, de la cohorte suédoise KärlTx du Karolinska Institutet, et de l’association réunionnaise AURAR). Le test ELISA est un test immunologique qui permet la détection ou le dosage de molécules dans un échantillon biologique. Cette analyse a permis d’identifier la présence d’une protéine inflammatoire appelée calprotectine, dont le taux élevé dans le sang des patients était fortement associé au développement de complications cardiovasculaires et à la mortalité chez ces patients. Plus important encore, des études in vivo et in vitro ont permis de démontrer le rôle direct de la calprotectine dans la calcification vasculaire, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle approche thérapeutique. En effet, cette étude permet de souligner le potentiel thérapeutique du paquinimod, un inhibiteur de la calprotectine, qui se révèle prometteur en tant que candidat médicament pour limiter le développement de la calcification vasculaire. Cette étude translationnelle européenne offre des perspectives prometteuses pour améliorer la prise en charge des patients en insuffisance rénale et en dialyse en ciblant la calcification vasculaire. Elle représente une avancée majeure dans la compréhension de la physiopathologie de la calcification vasculaire liée à l’insuffisance rénale. Sur le plan médical, ces résultats ouvrent la voie à l’utilisation potentielle du paquinimod comme traitement, ce qui pourrait réduire la morbidité et la mortalité dues à des événements cardiovasculaires évitables chez les patients en insuffisance rénale. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Inserm | | ^ Haut | |
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